Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur la participation de la France au 400è anniversaire de la fondation du Québec, Paris le 8 octobre 2007.

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Circonstance : Intervention de Bernard Kouchner à l'occasion de la conférence de presse de présentation de la participation française au 400è anniversaire de la fondation du Québec à la Cité de l'architecture et du patrimoine le 8 octobre 2007 à Paris

Texte intégral

Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chers Amis,
Je suis avec beaucoup d'admiration, l'organisation de ce "quatre centième", puisqu'on le nomme ainsi. Cela résume quatre cents ans d'histoire quand même ! J'en retire donc beaucoup d'admiration et de détermination car il nous faut, non seulement être à l'heure, mais pouvoir financer tout cela, ce que nous nous emploierons à faire, en particulier grâce à un mécénat très important et aussi grâce aux directions du ministère des Affaires étrangères qui sont impliquées. Mais peut-on parler de ministère des Affaires étrangères ? Je ne veux pas reprendre une vieille polémique à propos du Québec mais enfin, il y a une proximité qui fait que cette Province, la Belle Province, ne nous est pas vraiment étrangère.
Je n'en dis pas plus car ce n'est pas le moment, après 400 ans de bons et loyaux rapports, de reprendre une illustration de plus de la proximité qui avait déjà fait couler beaucoup d'encre.
Ecoutant Jean-Pierre Raffarin, je me rendais compte, et nous en avons parlé ensemble et nous serons très présents, combien cette saison sera riche et combien, de part et d'autre de l'océan Atlantique, elle suscite de l'intérêt. Il y aura de nombreux voyages, des initiatives, ce Salon du Livre, la participation française en effet, avec ce jeune architecte désigné, M. Franklin Azzi. Tout cela nous réjouit considérablement.
Encore, un petit mot, plus politique. La Francophonie, à mes yeux, c'est le second point après cette Histoire commune. Rappelons que la création de la ville de Québec et du Canada ont eu lieu la même année. N'oublions pas le Canada, sous le prétexte que nous aimons le Québec. Nous aimons aussi le Canada.
La Francophonie, c'est aussi quelque chose de plus que la langue échangée, que la langue enrichie et que cet accent merveilleux qui nous rappelle d'où nous venons : nous étions ensemble à la formation de cet accent, dans ces lieux, ce que ce très beau musée souligne ici de très belle manière.
La Francophonie, c'est une façon de voir l'avenir, c'est une façon fraternelle, et démocratique de concevoir le monde. Et pour le quatre centième anniversaire de la création de la ville de Québec, il nous est quand même permis de rappeler qu'entre nos amis canadiens, nos amis québécois et la France, nous avons, en ce moment, beaucoup de projets communs. Des projets communs mais aussi beaucoup de démarches communes, beaucoup d'efforts ensemble.
Récemment, j'ai reçu mon homologue, le ministre des Affaires étrangères, et nous devions, je vous le disais, être ensemble en Afghanistan où, comme dans d'autres missions de paix, les Canadiens sont présents et les Québécois parmi eux.
Nous avons, en partageant cette langue, des devoirs face à une certaine morale et une certaine vision du monde, de ce monde maintenant globalisé. Je me réjouis que nous puissions échanger, à tous ces niveaux, dans tous les colloques qui seront organisés, dans toutes les régions ainsi que vous l'avez rappelé, Monsieur le Premier Ministre. Je me réjouis que l'on puisse rappeler cette vision commune qui nous impose beaucoup d'efforts, certainement, mais qui nous laisse moins seuls devant des problèmes graves, tels que ceux que j'évoquais.
Je suis impressionné, enfin, par ces merveilleuses salles, inaugurées par le président de la République, de la Cité de l'Architecture et du Patrimoine.
Je vous félicite et je vous donne rendez-vous, à plusieurs reprises, au Québec et au Canada.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2007