Texte intégral
Pourquoi le Président de la République a-t-il décidé de vous faire lire cette lettre, à vous pour qui la guerre est une chose lointaine, et dont les parents n'ont pas connu la Seconde Guerre mondiale ? Pas uniquement pour que vous connaissiez le passé de la France. Un pays dont le passé a été parfois lourd ; un pays qui a souvent écrit de belles et grandes pages dans l'Histoire de l'humanité, mais qui a connu aussi des périodes plus sombres, moins glorieuses. Un pays qui dans ces moments-là a toujours su trouver en lui la force de se relever, qui a été sauvé, transfiguré, par des héros comme ces jeunes gens morts en martyrs de la Résistance.
Je sais qu'il est difficile pour des jeunes, aujourd'hui, d'imaginer qu'on puisse mourir pour son pays, pour la liberté. Vous êtes probablement une exception, puisque la plupart d'entre vous ont des parents qui exercent le métier des armes. Je comprends que défendre la Nation, donner sa vie pour la patrie ou pour la Liberté, tout cela soit étranger à une partie des jeunes générations et, disons-le, d'un autre temps. Mais sachez qu'il en a coûté de vies et de douleurs il y a plus de cinquante ans pour que nous puissions vivre aujourd'hui dans la paix, le confort et l'insouciance.
C'est à des hommes comme Guy Môquet et ses camarades - ceux qu'on a appelés les fusillés de Châteaubriant -, à leur engagement héroïque, que nous devons de vivre aujourd'hui dans un pays libre et en paix. C'est grâce à eux que, aux heures les plus tragiques de notre Histoire, quand tout semblait perdu, la flamme de la Résistance, du refus de la résignation, ne s'est jamais éteinte. Par les armes, mais aussi par le combat des idées, quel qu'il soit, sans transiger, ils ont entretenu l'espoir et permis à la France d'être à la table des vainqueurs, car ils nous ont lavés du déshonneur. De Gaulle à Londres, la Résistance à l'intérieur, voilà ce qui nous a permis de faire partie des grands pays vainqueurs et d'être respectées au soir de la Deuxième Guerre mondiale, de pouvoir écrire notre Constitution, de décider nous-même de notre destin, d'être membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ou encore de pouvoir développer notre dissuasion.
Je trouve très beau, très touchant, qu'un jeune garçon de 17 ans puisse, avec détermination et confiance, donner sa vie pour défendre une certaine idée de notre pays et de ses valeurs. Guy Môquet était un de ces héros valeureux. Le général de Gaulle a parlé de martyrs. Ce n'étaient pas des êtres extraordinaires, mais des hommes francs, droits, normaux j'allais dire, qui ont refusé la fatalité, qui ont refusé de voir la France réduite à la soumission à l'Allemagne nazie et au déshonneur. C'est dans les moments tragiques que l'on se dépasse et que les grands hommes se révèlent.
C'est aussi cela, le message de Guy Môquet : être grand, digne, face aux difficultés et aux épreuves.
Cette journée est l'occasion pour nous de nous rappeler ces femmes et ces hommes, et ce que nous leur devons. Se souvenir d'eux, c'est les garder vivants ; les oublier serait les faire mourir une deuxième fois et donner raison à leurs bourreaux.
Pas de rancune ni d'esprit de vengeance aujourd'hui : ce souvenir doit au contraire nous inciter à rendre encore plus forte notre conviction européenne, qui est le seul, beau et grand projet, le seul projet politique du XXIe siècle, le seul projet à l'horizon de la vie humaine.
C'est aussi le message de Guy Môquet : construire pour l'avenir.
C'est le message que, en tant que ministre de la Défense, je veux vous transmettre : la France, en construisant l'Europe, et nos soldats, en intervenant partout dans le monde où la paix est menacée, oeuvrent chaque jour pour défendre les valeurs si souvent oubliées dans le monde : la démocratie, la tolérance, les libertés individuelles et collectives. Guy Môquet nous transmet aussi ce message : la paix n'est jamais acquise, refusons la facilité. Consacrer à la défense les moyens nécessaires est une nécessité impérieuse pour une nation.
Plus de soixante ans après ce combat admirable contre le nazisme, la flamme de la Résistance est vivante. Elle demeure pour moi, pour les Français, une référence et une exigence. Les valeurs pour lesquelles les camarades de Guy Môquet se sont battus sont les nôtres : ne pas transiger sur l'indépendance nationale, défendre notre République et ses valeurs, conforter la cohésion de notre société.
Aujourd'hui encore, c'est notre responsabilité, à chacun de nous. Ce sera la vôtre demain quand vous serez pleinement adultes et citoyens.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 octobre 2007
Je sais qu'il est difficile pour des jeunes, aujourd'hui, d'imaginer qu'on puisse mourir pour son pays, pour la liberté. Vous êtes probablement une exception, puisque la plupart d'entre vous ont des parents qui exercent le métier des armes. Je comprends que défendre la Nation, donner sa vie pour la patrie ou pour la Liberté, tout cela soit étranger à une partie des jeunes générations et, disons-le, d'un autre temps. Mais sachez qu'il en a coûté de vies et de douleurs il y a plus de cinquante ans pour que nous puissions vivre aujourd'hui dans la paix, le confort et l'insouciance.
C'est à des hommes comme Guy Môquet et ses camarades - ceux qu'on a appelés les fusillés de Châteaubriant -, à leur engagement héroïque, que nous devons de vivre aujourd'hui dans un pays libre et en paix. C'est grâce à eux que, aux heures les plus tragiques de notre Histoire, quand tout semblait perdu, la flamme de la Résistance, du refus de la résignation, ne s'est jamais éteinte. Par les armes, mais aussi par le combat des idées, quel qu'il soit, sans transiger, ils ont entretenu l'espoir et permis à la France d'être à la table des vainqueurs, car ils nous ont lavés du déshonneur. De Gaulle à Londres, la Résistance à l'intérieur, voilà ce qui nous a permis de faire partie des grands pays vainqueurs et d'être respectées au soir de la Deuxième Guerre mondiale, de pouvoir écrire notre Constitution, de décider nous-même de notre destin, d'être membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, ou encore de pouvoir développer notre dissuasion.
Je trouve très beau, très touchant, qu'un jeune garçon de 17 ans puisse, avec détermination et confiance, donner sa vie pour défendre une certaine idée de notre pays et de ses valeurs. Guy Môquet était un de ces héros valeureux. Le général de Gaulle a parlé de martyrs. Ce n'étaient pas des êtres extraordinaires, mais des hommes francs, droits, normaux j'allais dire, qui ont refusé la fatalité, qui ont refusé de voir la France réduite à la soumission à l'Allemagne nazie et au déshonneur. C'est dans les moments tragiques que l'on se dépasse et que les grands hommes se révèlent.
C'est aussi cela, le message de Guy Môquet : être grand, digne, face aux difficultés et aux épreuves.
Cette journée est l'occasion pour nous de nous rappeler ces femmes et ces hommes, et ce que nous leur devons. Se souvenir d'eux, c'est les garder vivants ; les oublier serait les faire mourir une deuxième fois et donner raison à leurs bourreaux.
Pas de rancune ni d'esprit de vengeance aujourd'hui : ce souvenir doit au contraire nous inciter à rendre encore plus forte notre conviction européenne, qui est le seul, beau et grand projet, le seul projet politique du XXIe siècle, le seul projet à l'horizon de la vie humaine.
C'est aussi le message de Guy Môquet : construire pour l'avenir.
C'est le message que, en tant que ministre de la Défense, je veux vous transmettre : la France, en construisant l'Europe, et nos soldats, en intervenant partout dans le monde où la paix est menacée, oeuvrent chaque jour pour défendre les valeurs si souvent oubliées dans le monde : la démocratie, la tolérance, les libertés individuelles et collectives. Guy Môquet nous transmet aussi ce message : la paix n'est jamais acquise, refusons la facilité. Consacrer à la défense les moyens nécessaires est une nécessité impérieuse pour une nation.
Plus de soixante ans après ce combat admirable contre le nazisme, la flamme de la Résistance est vivante. Elle demeure pour moi, pour les Français, une référence et une exigence. Les valeurs pour lesquelles les camarades de Guy Môquet se sont battus sont les nôtres : ne pas transiger sur l'indépendance nationale, défendre notre République et ses valeurs, conforter la cohésion de notre société.
Aujourd'hui encore, c'est notre responsabilité, à chacun de nous. Ce sera la vôtre demain quand vous serez pleinement adultes et citoyens.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 23 octobre 2007