Texte intégral
Monsieur le maire,
Mesdames et Messieurs,
Mes chers amis,
Depuis cinq mois, le Gouvernement que j'ai l'honneur de présider, et où siège le ministre de la Santé et des Sports, est à l'oeuvre pour rendre confiance à la France et aux Français.
Nous voulons construire ensemble une France où le travail, l'effort et le dynamisme sont encouragés et sont récompensés. Une France où chaque génération peut espérer vivre mieux que la précédente. Une France plus respectueuse de l'environnement.Une France où le droit de chacun à vivre en sécurité n'estpas bafoué. Une France qui progresse, qui invente, qui construit.
Une France qui est guidée plus par l'intérêt général, que par les intérêts particuliers.
Eh bien, l'avenir de notre pays n'est pas écrit dans des ouvrages théoriques ! Il ne se dessine pas dans les bureaux parisiens. Il se forge avant tout dans les villes et dans des régions qui croient en l'avenir. Et c'est ce que j'ai voulu affirmer en venant aujourd'hui vous voir.
Avec ce stade Nemausa, dont les dimensions, M. le Maire, et l'allure sont spectaculaires, c'est tout un ensemble qui trouve sa cohérence. Après le stade des Costières et la Salle omnisports du Parnasse, ce quartier dispose maintenant d'un équipement nautique d'exception.
Votre quartier a également franchi une étape décisive avec l'Ecole René-Char, que nous avons inaugurée tout à l'heure, en présence du ministre de l'Education nationale. Pour moi, cette école illustre toute la modernité du service public qui répond aux mutations de la société. Il y avait un besoin de désengorgement des écoles maternelles et des écoles élémentaires de Capouchiné. L'ouverture de René-Char permet d'y répondre.
Quand le contexte change, le service public s'adapte. C'est normal, c'est efficace et c'est juste !
Mon gouvernement est ainsi déterminé à appliquer et à compléter la réforme de l'école engagée en 2005. Sous l'impulsion de Xavier Darcos, nous voulons donner de nouveaux outils à l'école pour lui permettre de remplir sa mission fondamentale, c'est-à-dire, garantir à chaque élève l'acquisition des savoirs fondamentaux, ce "socle commun des connaissances et des compétences" sans lequel rien n'est ensuite possible.
Pour cela, nous avons mis en place pour chaque élève un "programme personnalisé de réussite éducative". Dès qu'une difficulté sérieuse dans l'acquisition des connaissances fondamentales est détectée, il faut que le professeur puisse mettre en place une pédagogie adaptée. A partir de la rentrée prochaine, un soutien particulier sera dédié à 15 % d'élèves du primaire qui sont justement ceux qui peinent à acquérir les bases.
Le soutien et l'accompagnement scolaires seront encouragés. Les études dirigées, l'éducation artistique, le sport seront proposés aux élèves en dehors du temps scolaire.
Pour prendre en charge les enfants après 16h, l'Etat a prévu 140 millions d'euros en 2008. Et pour l'école primaire, nous voulons que cette réforme soit effective, partout en France, à partir de 2009.
Je sais que la ville de Nîmes met toutes ses chances de son côté dans la bataille pour l'intelligence qui caractérise notre économie moderne.
La création, par un décret du 7 mai dernier, de l'Université de Nîmes, va dans ce sens, M. le Maire. C'est une démarche volontariste qui est mise en oeuvre au profit de ses 3 200 étudiants. L'objectif, c'est de leur offrir un enseignement universitaire professionnalisant ; c'est d'assurer une mission de service public d'enseignement supérieur dans une zone en forte croissance démographique.
La bataille de l'intelligence, vous la menez aussi en attirant les activités de haute technologie, aussi bien, en biotechnologies - l'incubateur sur le site universitaire des Carmes, l'installation d'un cyclotron fabriquant le fluor 18, la création de filières spécialisées et le développement de recherches à l'université et à l'École des Mines, l'extension de la surface du parc technologique Georges Besse, la participation de plusieurs acteurs aux pôles de compétitivité... Tout cela permet de positionner Nîmes en bonne place dans le développement des secteurs d'avenirs.
Ce volontarisme, il faut qu'il irrigue l'ensemble de notre territoire. Et l'autonomie qui est désormais dévolue à nos universités, l'effort budgétaire consacré à la recherche - plus de 1,8 milliard supplémentaire dans le cadre du budget qui est en cours d'examen au Parlement -, la réforme radicale du crédit impôt-recherche, qui multiplie par trois les sommes qui sont consacrées par l'Etat, à la recherche des entreprises, tout ceci est destiné à nous donner les armes pour aller à la conquête de la croissance.
Vous avez choisi, M. le maire, de construire l'Ecole René-Char selon les normes " Haute qualité environnementale". C'est un choix politique, et après tout, c'est normal que le service public montre l'exemple. Mais c'est aussi un choix éducatif : les enfants dès leur plus jeune âge, mais aussi leurs parents, seront sensibilisés à l'enjeu majeur du développement durable.
C'est enfin un choix courageux, parce que la prise en compte des normes environnementales augmente légèrement le coût total de l'investissement. Mais c'est un choix judicieux financièrement, parce que les technologies environnementales utilisées vont permettre de limiter l'empreinte écologique du bâtiment et de réaliser des économies de fonctionnement, notamment en matière de chauffage et d'eau.
Le développement durable, c'est aussi cela : une approche qui intègre les coûts et les avantages d'un projet qui respecte l'avenir.
Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, l'efficacité énergétique des bâtiments a été identifiée comme un enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique.
De nombreuses mesures ont été proposées pour exploiter les gisements d'économies d'énergie qu'elle rend possibles. Nous avons collectivement intérêt à développer les constructions à très basse consommation, voire les bâtiments producteurs nets d'énergie.
Vous vous en souvenez pour certains d'entre vous, dans les années soixante-dix, la "chasse au gaspi", comme on l'appelait, a contribué à diminuer l'impact des chocs pétroliers sur notre économie. En bien, une nouvelle génération technologique a vu le jour et de nouveaux progrès, tout aussi substantiels, sont à présent possibles. Nous devons nous y engager résolument.
Et puisque j'évoque le Grenelle de l'Environnement, je réponds indirectement au président de la région et au maire de Nîmes, en leur disant que, à l'issue de ce Grenelle, dont les conclusions vont être connues la semaine prochaine, un coup d'accélérateur au programme des TGV, et d'une manière plus générale, à l'utilisation du transport ferroviaire et du transport collectif, va être décidé.
Et en même temps que cette accélération va être décidée, des moyens financiers supplémentaires, grâce à une fiscalité écologique, vont permettre de mettre en oeuvre plus rapidement ce projet. Et je ne doute pas, dans ces conditions, que le bout de ligne qui manque, entre Nîmes et Perpignan, sera dans les priorités immédiates du Gouvernement. J'ajoute que nous avons déjà évoqué cette question au mois de juillet dernier, à Madrid, avec le président du gouvernement espagnol. Nous aurons dans quelques semaines, un Sommet franco-espagnol, où cette question sera une des questions prioritaires, parce que c'est une des questions les plus importantes pour l'amélioration des relations économiques entre la France et l'Espagne. Et puis, naturellement, c'est une façon aussi de signaler à nos amis Européens que cette ligne a besoin de leur soutien et de leur financement.
L'école René-Char est une école qui est emblématique, M. le maire, du rôle que l'Etat doit jouer dans ces évolutions. Les administrations et services publics doivent être exemplaires dans leurs achats, dans leurs pratiques et dans leurs constructions. Nous devons savoir et faire savoir que la qualité énergétique d'un bâtiment ce n'est pas un luxe ou seulement un surcoût, mais c'est un investissement responsable et compensé par les économies qu'elle engendre.
A Nîmes, mesdames et messieurs, la rénovation urbaine et l'amélioration de la sécurité sont des priorités. Depuis les inondations catastrophiques de 1988, vous savez que l'aménagement urbain est un impératif vital.
Je vais tout à l'heure dans le quartier de "Chemin Bas d'Avignon". Ce quartier fait l'objet d'un effort remarquable de rénovation, qui comprend les deux volets que mon gouvernement souhaite mettre en oeuvre au plan national.
D'abord, un volet humain, avec le contrat urbain de cohésion sociale de l'agglomération de Nîmes métropole, qui représente un effort total de 850 000 euros. Et d'autre part, le volet urbain, sous la forme d'une convention signée en 2005 avec l'Agence nationale de rénovation urbaine, pour un montant total de 160 millions d'euros (dont 51 de l'ANRU).
Au niveau national, je veux vous dire que cette Agence a engagé 9,4 milliards d'euros dans 386 conventions de rénovation urbaine. C'est une politique sans précédent que nous menons. Jour après jour, c'est le visage de nos quartiers que nous sommes en train de modifier. Mais nous ne voulons pas nous arrêter là, nous voulons aller plus loin.
Nous entendons poursuivre le développement de l'offre de logements, avec un objectif de 500 000 logements par an dont 120 000 sociaux. Et pour cela, nous devons libérer les terrains disponibles pour la construction, et inciter à la remise sur le marché de la location des logements vacants, par la sécurisation des relations entre les bailleurs et les locataires.
Les banlieues, Mesdames et Messieurs, ont besoin de cet effort financier pour corriger les erreurs urbanistiques commises par le passé, mais elles ont aussi besoin de plus de culture, de plus d'éducation, de plus d'efforts d'insertion professionnelle. C'est tout l'objet du plan que prépare Fadela Amara, selon une méthode de concertation ouverte et originale qui mobilise déjà une immense énergie positive.
Notre objectif est de prendre, dès janvier 2008, des mesures fortes qui s'imposent pour donner à tous nos quartiers les chances qu'ils méritent. Je sais qu'en matière de sécurité, Nîmes a fait des progrès, mais il reste tellement à faire pour dissuader la délinquance et briser ce sentiment d'impunité qui anime encore certains voyous.
En cinq ans, la délinquance générale a baissé de 3,3 % et la délinquance de voie publique de 22,2 %. Cette évolution doit se poursuivre. La mobilisation des forces de sécurité, notamment en matière de cambriolages, d'infractions liées à l'automobile et d'insécurité routière, doit être totale.
Je suis aussi venu voir à Nîmes, M. le maire, la mise en oeuvre de notre politique en faveur de l'emploi et des efforts que nous réalisons pour relancer le travail.
J'irai tout à l'heure dans une entreprise de savonnerie qui connaît de fortes fluctuations d'activité, qui a donc besoin de s'adapter en permanence. Pour elle, les réglementations contraignantes et malthusiennes, comme le furent les 35 heures uniformes, sont un handicap qui peut être fatal. Notre réforme doit lui simplifier la vie, grâce à une détaxation des heures supplémentaires en deux volets : un volet pour l'employeur, avec une déduction forfaitaire des cotisations ; et un volet pour les salariés, avec une déduction des charges sociales et une exonération d'impôt sur le revenu.
A l'arrivée tout le monde y gagne : l'entreprise peut développer son activité en offrant plus d'heures supplémentaires, et les salariés peuvent augmenter leur pouvoir d'achat.
Il y a, Mesdames et Messieurs, dans notre pays encore beaucoup trop de rigidités, de réglementations et d'obstacles qui freinent le développement de l'emploi.
Dans cette entreprise où je me rends, les conventions collectives de la chimie et de la plasturgie qui sont appliquées limitent le contingent d'heures supplémentaires à 130 heures par an - alors que le contingent réglementaire est de 220. Cette différence est-elle raisonnable ? Je ne le crois pas.
Et le Gouvernement, je veux le dire, poursuivra ses efforts dans deux directions : simplifier la réglementation du temps de travail, et surtout donner une place plus importante à la négociation directe dans les entreprises, comme cela se pratique d'ailleurs dans tous les autres pays développés.
Mesdames et Messieurs,
Dans cette si belle ville de Nîmes, je vois la France. Je la vois avec ses difficultés et ses blessures, avec ses atouts et son énergie, avec sa fierté et avec sa soif de progrès.
"L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne". C'est une phrase de René Char, et c'est un appel à l'action. Dans la lumière de nos idéaux, elle nous dit "tout sauf la résignation, tout sauf l'immobilisme !".
C'est toute la France qu'il nous faut renouveler et qu'il nous faut relancer. Nous engagerons la réforme, si nécessaire, du marché du travail. Nous réformons notre économie afin de lever tous ces freins qui brident l'activité, et notamment toutes ces règles qui empêchent la concurrence de jouer pleinement sur les prix, et qui se traduisent finalement sur le pouvoir d'achat. Nous réformerons notre organisation publique, son fonctionnement, ses dépenses. Nous réformerons la carte judiciaire parce que la justice doit être rendue de façon plus collective et par des magistrats plus spécialisés comme nous l'a enseigné malheureusement la triste affaire d'Outreau.
J'entends beaucoup aujourd'hui parler de "justice de proximité", mais Mesdames et Messieurs la seule Justice que réclament les Français, c'est une Justice plus rapide, plus efficace et c'est surtout une justice plus juste.
La Cour d'Appel de Nîmes, cher Jean-Paul, ne sera pas concernée par cette réforme puisqu'elle a la dimension nécessaire à l'organisation de cette justice moderne que nos concitoyens appellent de leurs voeux.
Nous allons, dans la foulée de la loi qui vient d'être votée, développer une politique d'immigration choisie. Nous le ferons parce que la France ne peut pas accueillir tous ceux qui rêvent de la rejoindre. Tout simplement parce qu'elle n'en n'a pas les moyens. Et dès lors, elle ne peut pas les traiter avec la dignité qu'ils méritent.
La France, Mesdames et Messieurs, c'est une vieille nation ! C'est une nation d'intégration ! Mais je veux vous dire qu'il n'y a pas d'intégration s'il n'y a pas de valeurs communes. Et il n'y a pas d'immigration s'il n'y a pas de contrôles, et s'il n'y a pas d'exigences.
Nous allons, avec Roselyne Bachelot, adapter notre système de santé aux défis qui lui sont lancés, et notamment aux défis de la démographie médicale. Dans quelques instants, je vais rencontrer les internes en médecine qui s'inquiètent pour leur avenir. Je leur dirai mon attachement à leur liberté d'installation, mais je leur proposerai aussi le cadre d'un dialogue efficace pour résoudre le problème de la désertification médicale.
Nous allons rénover notre contrat social. Et je veux dire que, dans cette perspective, la réforme des régimes spéciaux de retraite sera menée à bien. Je comprends qu'elle puisse susciter des inquiétudes ou des incompréhensions. Je veux dire que le Gouvernement est ouvert au dialogue et qu'il continuera de chercher avec les partenaires sociaux la voie d'un accord. Mais l'harmonisation à quarante annuités de la durée des cotisations des retraites de tous les Français, cela c'est un sujet qui n'est pas négociable. Parce que l'égalité entre tous nos concitoyens l'exige et parce que l'allongement de la durée de la vie tout simplement l'impose.
Aujourd'hui, 17 millions de salariés sont appelés à cotiser 40 années pour garantir le financement des retraites. 2 millions de travailleurs non-salariés - commerçants, artisans, agriculteurs, membres des professions libérales - en font tout autant. 5 millions de fonctionnaires, sont, depuis la réforme de 2003, invités à faire le même effort. Eh bien, les 500.000 agents qui bénéficient des régimes spéciaux peuvent, je le crois, comprendre que le maintien de notre système de retraite par répartition suppose un effort comparable et un effort partagé. Je crois qu'ils peuvent comprendre qu'avec 1 million de bénéficiaires et 500.000 cotisants c'est la survie même de leurs régimes qui est aujourd'hui en cause.
La retraite par répartition, c'est notre patrimoine commun ! La retraite par répartition, c'est notre héritage social ! Il nous garantit des droits communs, mais c'est aussi la raison pour laquelle il nous impose aussi des devoirs communs.
Mesdames et messieurs,
Nous sommes tous conviés à dessiner l'avenir parce que nous sommes dans une de ces périodes charnières où il faut construire un nouveau système économique et social. Au niveau national, comme au niveau local, chacun a sa part de responsabilité. Le goût de l'action et le sens de l'intérêt général doivent finalement être les seules valeurs qui nous guident.
Eh bien, aujourd'hui, à Nîmes, c'est ce message d'unité et d'audace que j'ai voulu, en participant à cette inauguration, tout simplement partager avec vous.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 23 octobre 2007
Mesdames et Messieurs,
Mes chers amis,
Depuis cinq mois, le Gouvernement que j'ai l'honneur de présider, et où siège le ministre de la Santé et des Sports, est à l'oeuvre pour rendre confiance à la France et aux Français.
Nous voulons construire ensemble une France où le travail, l'effort et le dynamisme sont encouragés et sont récompensés. Une France où chaque génération peut espérer vivre mieux que la précédente. Une France plus respectueuse de l'environnement.Une France où le droit de chacun à vivre en sécurité n'estpas bafoué. Une France qui progresse, qui invente, qui construit.
Une France qui est guidée plus par l'intérêt général, que par les intérêts particuliers.
Eh bien, l'avenir de notre pays n'est pas écrit dans des ouvrages théoriques ! Il ne se dessine pas dans les bureaux parisiens. Il se forge avant tout dans les villes et dans des régions qui croient en l'avenir. Et c'est ce que j'ai voulu affirmer en venant aujourd'hui vous voir.
Avec ce stade Nemausa, dont les dimensions, M. le Maire, et l'allure sont spectaculaires, c'est tout un ensemble qui trouve sa cohérence. Après le stade des Costières et la Salle omnisports du Parnasse, ce quartier dispose maintenant d'un équipement nautique d'exception.
Votre quartier a également franchi une étape décisive avec l'Ecole René-Char, que nous avons inaugurée tout à l'heure, en présence du ministre de l'Education nationale. Pour moi, cette école illustre toute la modernité du service public qui répond aux mutations de la société. Il y avait un besoin de désengorgement des écoles maternelles et des écoles élémentaires de Capouchiné. L'ouverture de René-Char permet d'y répondre.
Quand le contexte change, le service public s'adapte. C'est normal, c'est efficace et c'est juste !
Mon gouvernement est ainsi déterminé à appliquer et à compléter la réforme de l'école engagée en 2005. Sous l'impulsion de Xavier Darcos, nous voulons donner de nouveaux outils à l'école pour lui permettre de remplir sa mission fondamentale, c'est-à-dire, garantir à chaque élève l'acquisition des savoirs fondamentaux, ce "socle commun des connaissances et des compétences" sans lequel rien n'est ensuite possible.
Pour cela, nous avons mis en place pour chaque élève un "programme personnalisé de réussite éducative". Dès qu'une difficulté sérieuse dans l'acquisition des connaissances fondamentales est détectée, il faut que le professeur puisse mettre en place une pédagogie adaptée. A partir de la rentrée prochaine, un soutien particulier sera dédié à 15 % d'élèves du primaire qui sont justement ceux qui peinent à acquérir les bases.
Le soutien et l'accompagnement scolaires seront encouragés. Les études dirigées, l'éducation artistique, le sport seront proposés aux élèves en dehors du temps scolaire.
Pour prendre en charge les enfants après 16h, l'Etat a prévu 140 millions d'euros en 2008. Et pour l'école primaire, nous voulons que cette réforme soit effective, partout en France, à partir de 2009.
Je sais que la ville de Nîmes met toutes ses chances de son côté dans la bataille pour l'intelligence qui caractérise notre économie moderne.
La création, par un décret du 7 mai dernier, de l'Université de Nîmes, va dans ce sens, M. le Maire. C'est une démarche volontariste qui est mise en oeuvre au profit de ses 3 200 étudiants. L'objectif, c'est de leur offrir un enseignement universitaire professionnalisant ; c'est d'assurer une mission de service public d'enseignement supérieur dans une zone en forte croissance démographique.
La bataille de l'intelligence, vous la menez aussi en attirant les activités de haute technologie, aussi bien, en biotechnologies - l'incubateur sur le site universitaire des Carmes, l'installation d'un cyclotron fabriquant le fluor 18, la création de filières spécialisées et le développement de recherches à l'université et à l'École des Mines, l'extension de la surface du parc technologique Georges Besse, la participation de plusieurs acteurs aux pôles de compétitivité... Tout cela permet de positionner Nîmes en bonne place dans le développement des secteurs d'avenirs.
Ce volontarisme, il faut qu'il irrigue l'ensemble de notre territoire. Et l'autonomie qui est désormais dévolue à nos universités, l'effort budgétaire consacré à la recherche - plus de 1,8 milliard supplémentaire dans le cadre du budget qui est en cours d'examen au Parlement -, la réforme radicale du crédit impôt-recherche, qui multiplie par trois les sommes qui sont consacrées par l'Etat, à la recherche des entreprises, tout ceci est destiné à nous donner les armes pour aller à la conquête de la croissance.
Vous avez choisi, M. le maire, de construire l'Ecole René-Char selon les normes " Haute qualité environnementale". C'est un choix politique, et après tout, c'est normal que le service public montre l'exemple. Mais c'est aussi un choix éducatif : les enfants dès leur plus jeune âge, mais aussi leurs parents, seront sensibilisés à l'enjeu majeur du développement durable.
C'est enfin un choix courageux, parce que la prise en compte des normes environnementales augmente légèrement le coût total de l'investissement. Mais c'est un choix judicieux financièrement, parce que les technologies environnementales utilisées vont permettre de limiter l'empreinte écologique du bâtiment et de réaliser des économies de fonctionnement, notamment en matière de chauffage et d'eau.
Le développement durable, c'est aussi cela : une approche qui intègre les coûts et les avantages d'un projet qui respecte l'avenir.
Dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, l'efficacité énergétique des bâtiments a été identifiée comme un enjeu majeur de la lutte contre le réchauffement climatique.
De nombreuses mesures ont été proposées pour exploiter les gisements d'économies d'énergie qu'elle rend possibles. Nous avons collectivement intérêt à développer les constructions à très basse consommation, voire les bâtiments producteurs nets d'énergie.
Vous vous en souvenez pour certains d'entre vous, dans les années soixante-dix, la "chasse au gaspi", comme on l'appelait, a contribué à diminuer l'impact des chocs pétroliers sur notre économie. En bien, une nouvelle génération technologique a vu le jour et de nouveaux progrès, tout aussi substantiels, sont à présent possibles. Nous devons nous y engager résolument.
Et puisque j'évoque le Grenelle de l'Environnement, je réponds indirectement au président de la région et au maire de Nîmes, en leur disant que, à l'issue de ce Grenelle, dont les conclusions vont être connues la semaine prochaine, un coup d'accélérateur au programme des TGV, et d'une manière plus générale, à l'utilisation du transport ferroviaire et du transport collectif, va être décidé.
Et en même temps que cette accélération va être décidée, des moyens financiers supplémentaires, grâce à une fiscalité écologique, vont permettre de mettre en oeuvre plus rapidement ce projet. Et je ne doute pas, dans ces conditions, que le bout de ligne qui manque, entre Nîmes et Perpignan, sera dans les priorités immédiates du Gouvernement. J'ajoute que nous avons déjà évoqué cette question au mois de juillet dernier, à Madrid, avec le président du gouvernement espagnol. Nous aurons dans quelques semaines, un Sommet franco-espagnol, où cette question sera une des questions prioritaires, parce que c'est une des questions les plus importantes pour l'amélioration des relations économiques entre la France et l'Espagne. Et puis, naturellement, c'est une façon aussi de signaler à nos amis Européens que cette ligne a besoin de leur soutien et de leur financement.
L'école René-Char est une école qui est emblématique, M. le maire, du rôle que l'Etat doit jouer dans ces évolutions. Les administrations et services publics doivent être exemplaires dans leurs achats, dans leurs pratiques et dans leurs constructions. Nous devons savoir et faire savoir que la qualité énergétique d'un bâtiment ce n'est pas un luxe ou seulement un surcoût, mais c'est un investissement responsable et compensé par les économies qu'elle engendre.
A Nîmes, mesdames et messieurs, la rénovation urbaine et l'amélioration de la sécurité sont des priorités. Depuis les inondations catastrophiques de 1988, vous savez que l'aménagement urbain est un impératif vital.
Je vais tout à l'heure dans le quartier de "Chemin Bas d'Avignon". Ce quartier fait l'objet d'un effort remarquable de rénovation, qui comprend les deux volets que mon gouvernement souhaite mettre en oeuvre au plan national.
D'abord, un volet humain, avec le contrat urbain de cohésion sociale de l'agglomération de Nîmes métropole, qui représente un effort total de 850 000 euros. Et d'autre part, le volet urbain, sous la forme d'une convention signée en 2005 avec l'Agence nationale de rénovation urbaine, pour un montant total de 160 millions d'euros (dont 51 de l'ANRU).
Au niveau national, je veux vous dire que cette Agence a engagé 9,4 milliards d'euros dans 386 conventions de rénovation urbaine. C'est une politique sans précédent que nous menons. Jour après jour, c'est le visage de nos quartiers que nous sommes en train de modifier. Mais nous ne voulons pas nous arrêter là, nous voulons aller plus loin.
Nous entendons poursuivre le développement de l'offre de logements, avec un objectif de 500 000 logements par an dont 120 000 sociaux. Et pour cela, nous devons libérer les terrains disponibles pour la construction, et inciter à la remise sur le marché de la location des logements vacants, par la sécurisation des relations entre les bailleurs et les locataires.
Les banlieues, Mesdames et Messieurs, ont besoin de cet effort financier pour corriger les erreurs urbanistiques commises par le passé, mais elles ont aussi besoin de plus de culture, de plus d'éducation, de plus d'efforts d'insertion professionnelle. C'est tout l'objet du plan que prépare Fadela Amara, selon une méthode de concertation ouverte et originale qui mobilise déjà une immense énergie positive.
Notre objectif est de prendre, dès janvier 2008, des mesures fortes qui s'imposent pour donner à tous nos quartiers les chances qu'ils méritent. Je sais qu'en matière de sécurité, Nîmes a fait des progrès, mais il reste tellement à faire pour dissuader la délinquance et briser ce sentiment d'impunité qui anime encore certains voyous.
En cinq ans, la délinquance générale a baissé de 3,3 % et la délinquance de voie publique de 22,2 %. Cette évolution doit se poursuivre. La mobilisation des forces de sécurité, notamment en matière de cambriolages, d'infractions liées à l'automobile et d'insécurité routière, doit être totale.
Je suis aussi venu voir à Nîmes, M. le maire, la mise en oeuvre de notre politique en faveur de l'emploi et des efforts que nous réalisons pour relancer le travail.
J'irai tout à l'heure dans une entreprise de savonnerie qui connaît de fortes fluctuations d'activité, qui a donc besoin de s'adapter en permanence. Pour elle, les réglementations contraignantes et malthusiennes, comme le furent les 35 heures uniformes, sont un handicap qui peut être fatal. Notre réforme doit lui simplifier la vie, grâce à une détaxation des heures supplémentaires en deux volets : un volet pour l'employeur, avec une déduction forfaitaire des cotisations ; et un volet pour les salariés, avec une déduction des charges sociales et une exonération d'impôt sur le revenu.
A l'arrivée tout le monde y gagne : l'entreprise peut développer son activité en offrant plus d'heures supplémentaires, et les salariés peuvent augmenter leur pouvoir d'achat.
Il y a, Mesdames et Messieurs, dans notre pays encore beaucoup trop de rigidités, de réglementations et d'obstacles qui freinent le développement de l'emploi.
Dans cette entreprise où je me rends, les conventions collectives de la chimie et de la plasturgie qui sont appliquées limitent le contingent d'heures supplémentaires à 130 heures par an - alors que le contingent réglementaire est de 220. Cette différence est-elle raisonnable ? Je ne le crois pas.
Et le Gouvernement, je veux le dire, poursuivra ses efforts dans deux directions : simplifier la réglementation du temps de travail, et surtout donner une place plus importante à la négociation directe dans les entreprises, comme cela se pratique d'ailleurs dans tous les autres pays développés.
Mesdames et Messieurs,
Dans cette si belle ville de Nîmes, je vois la France. Je la vois avec ses difficultés et ses blessures, avec ses atouts et son énergie, avec sa fierté et avec sa soif de progrès.
"L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne". C'est une phrase de René Char, et c'est un appel à l'action. Dans la lumière de nos idéaux, elle nous dit "tout sauf la résignation, tout sauf l'immobilisme !".
C'est toute la France qu'il nous faut renouveler et qu'il nous faut relancer. Nous engagerons la réforme, si nécessaire, du marché du travail. Nous réformons notre économie afin de lever tous ces freins qui brident l'activité, et notamment toutes ces règles qui empêchent la concurrence de jouer pleinement sur les prix, et qui se traduisent finalement sur le pouvoir d'achat. Nous réformerons notre organisation publique, son fonctionnement, ses dépenses. Nous réformerons la carte judiciaire parce que la justice doit être rendue de façon plus collective et par des magistrats plus spécialisés comme nous l'a enseigné malheureusement la triste affaire d'Outreau.
J'entends beaucoup aujourd'hui parler de "justice de proximité", mais Mesdames et Messieurs la seule Justice que réclament les Français, c'est une Justice plus rapide, plus efficace et c'est surtout une justice plus juste.
La Cour d'Appel de Nîmes, cher Jean-Paul, ne sera pas concernée par cette réforme puisqu'elle a la dimension nécessaire à l'organisation de cette justice moderne que nos concitoyens appellent de leurs voeux.
Nous allons, dans la foulée de la loi qui vient d'être votée, développer une politique d'immigration choisie. Nous le ferons parce que la France ne peut pas accueillir tous ceux qui rêvent de la rejoindre. Tout simplement parce qu'elle n'en n'a pas les moyens. Et dès lors, elle ne peut pas les traiter avec la dignité qu'ils méritent.
La France, Mesdames et Messieurs, c'est une vieille nation ! C'est une nation d'intégration ! Mais je veux vous dire qu'il n'y a pas d'intégration s'il n'y a pas de valeurs communes. Et il n'y a pas d'immigration s'il n'y a pas de contrôles, et s'il n'y a pas d'exigences.
Nous allons, avec Roselyne Bachelot, adapter notre système de santé aux défis qui lui sont lancés, et notamment aux défis de la démographie médicale. Dans quelques instants, je vais rencontrer les internes en médecine qui s'inquiètent pour leur avenir. Je leur dirai mon attachement à leur liberté d'installation, mais je leur proposerai aussi le cadre d'un dialogue efficace pour résoudre le problème de la désertification médicale.
Nous allons rénover notre contrat social. Et je veux dire que, dans cette perspective, la réforme des régimes spéciaux de retraite sera menée à bien. Je comprends qu'elle puisse susciter des inquiétudes ou des incompréhensions. Je veux dire que le Gouvernement est ouvert au dialogue et qu'il continuera de chercher avec les partenaires sociaux la voie d'un accord. Mais l'harmonisation à quarante annuités de la durée des cotisations des retraites de tous les Français, cela c'est un sujet qui n'est pas négociable. Parce que l'égalité entre tous nos concitoyens l'exige et parce que l'allongement de la durée de la vie tout simplement l'impose.
Aujourd'hui, 17 millions de salariés sont appelés à cotiser 40 années pour garantir le financement des retraites. 2 millions de travailleurs non-salariés - commerçants, artisans, agriculteurs, membres des professions libérales - en font tout autant. 5 millions de fonctionnaires, sont, depuis la réforme de 2003, invités à faire le même effort. Eh bien, les 500.000 agents qui bénéficient des régimes spéciaux peuvent, je le crois, comprendre que le maintien de notre système de retraite par répartition suppose un effort comparable et un effort partagé. Je crois qu'ils peuvent comprendre qu'avec 1 million de bénéficiaires et 500.000 cotisants c'est la survie même de leurs régimes qui est aujourd'hui en cause.
La retraite par répartition, c'est notre patrimoine commun ! La retraite par répartition, c'est notre héritage social ! Il nous garantit des droits communs, mais c'est aussi la raison pour laquelle il nous impose aussi des devoirs communs.
Mesdames et messieurs,
Nous sommes tous conviés à dessiner l'avenir parce que nous sommes dans une de ces périodes charnières où il faut construire un nouveau système économique et social. Au niveau national, comme au niveau local, chacun a sa part de responsabilité. Le goût de l'action et le sens de l'intérêt général doivent finalement être les seules valeurs qui nous guident.
Eh bien, aujourd'hui, à Nîmes, c'est ce message d'unité et d'audace que j'ai voulu, en participant à cette inauguration, tout simplement partager avec vous.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 23 octobre 2007