Texte intégral
Bonjour à tous, jeunes, partenaires associatifs et institutionnels, réunis ici pour clôturer cette belle campagne : "tous différents, tous égaux".
Si j'ai tenu à vous rejoindre aujourd'hui, c'est bien parce que le combat contre toutes les formes de discriminations a toujours été mon combat. Ce combat est celui de la jeunesse. Ce combat, c'est celui des filles et des garçons qui ne se résignent pas au sexisme, qui réprouvent la misogynie, qui refusent de subir encore l'effet de préjugés d'un autre âge. Ce combat, c'est celui des jeunes que le racisme répugne. Ce combat, c'est celui des amoureux qui voudraient que chacun puisse aimer au grand jour sans risquer de subir la blessure de propos homophobes. Ce combat, je suis entrée en politique pour pouvoir le mener, et je suis heureuse aujourd'hui de voir que vous le poursuivez.
Vouloir l'égalité entre tous, ce n'est pas vouloir la répétition du même à l'infini. C'est vouloir un même droit pour tous : le droit d'être différent sans que cette différence nous mette à part. Le droit à la différence, en effet, n'implique pas la différence des droits. Cependant, vous le savez bien, proclamer un droit ne suffit pas. Notre responsabilité commune est d'en assurer l'effectivité. La liberté n'est jamais donnée, de toute éternité établie : la liberté se conquiert et se défend. Au jour le jour, pour faire rempart au préjugé. Collectivement, en choisissant de s'engager.
A cet égard, je voudrais saluer le Conseil de l'Europe pour avoir pris l'initiative d'une campagne qui a su fédérer tant d'énergies.
A tous ces jeunes qui ont porté haut et fort les thèmes de cette campagne, en particulier ceux du CNAJEP et du CNJ, je voudrais dire simplement merci. Merci pour cet engagement dont vous pouvez être fiers. Merci aux membres du CNJ pour leur active participation à la préparation de cette journée du 29 septembre.
Les associations doivent être, bien entendu, remerciées pour les projets qui ont été montés, ainsi que les établissements scolaires qui ont participé à la campagne. Je ne voudrais pas oublier de remercier non plus les partenaires qui nous ont accompagnés : l'OFAG, l'OFQJ, les différents parrains du concours, la direction de la jeunesse et de l'éducation populaire pour avoir si bien animé cette campagne.
Vous pouvez être fiers de cette campagne qui a pu donner naissance à des initiatives variées comme celles que j'ai pu découvrir avec vous aujourd'hui dans cette exposition.
Je ne peux malheureusement citer chacun des projets labellisés dans la campagne, mais je pense au colloque « contre l'homophobie et pour la diversité par l'éducation » organisé par un collectif d'associations. J'ai aussi été sensible à la mobilisation du centre information-jeunesse de la région Centre, aux travaux sur le sport et le handicap ou ceux qui ont cherché à promouvoir l'Europe à travers le sport.
Je me souviens aussi de cette université d'été que j'ai eu l'honneur d'ouvrir et qui a regroupé des jeunes francophones du monde entier autour de la question de la diversité.
Pour finir, et avant que la fête commence, je souhaiterais vous exhorter, si je peux, à toujours rester fidèles aux promesses de l'aube. Je n'ignore pas la gravité qu'accompagne toujours le sentiment d'entrée dans la vie, d'avoir à décider du présent et du futur, c'est-à-dire d'être libre, ou plutôt d'être jeune et pourtant déjà responsable ! Cette gravité, qui souvent se déguise avec pudeur, qui parfois se dérobe avec élégance derrière tous les atours de l'insouciance, n'est pas un poids. Elle constitue plutôt un centre : le centre de gravité du monde libre, c'est sa jeunesse.
Le futur est entre vos mains. C'est votre soif d'engagement, c'est votre mobilité et votre ouverture qui permettent de mieux asseoir la tolérance dans le monde. Notre devoir, c'est d'encourager cet investissement bénévole, d'honorer vos initiatives, comme aujourd'hui, de susciter par tous les moyens la prise de conscience nécessaire.
Dans cet esprit, un prix du jeune citoyen pourrait être créé de manière à récompenser les meilleures initiatives, en particulier, en matière de lutte contre les inégalités. Dans la même perspective, je souhaiterais l'insertion d'un module relatif à la lutte contre les discriminations dans la formation des travailleurs de jeunesse "BAFA, BAFD, diplômes de l'animation jeunesse et sport, formation des informateurs jeunesse)
Pour l'heure, je vous donne rendez-vous le 9 mai 2008 pour une grande journée de la jeunesse et de l'Europe, organisée dans toute la France. Ce sera pour nous l'occasion de lancer la Présidence française de l'Union européenne.
En désignant "le dialogue interculturel" comme thématique centrale de cette Présidence en matière de jeunesse, la France, une fois encore, a manifesté sa volonté de promouvoir la diversité culturelle. Pour faire barrage à "la menace d'aplatissement du monde" (Nicolas Sarkozy, Lettre aux éducateurs), la mobilisation de toutes les bonnes volontés est requise.
Nous comptons sur votre engagement. Gardez toujours intact votre enthousiasme ! Votre combat est une fête qu'il vous revient désormais de prolonger.
Je vous remercie. Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 22 octobre 2007