Texte intégral
Q - Que reste-t-il de l'esprit du Congrès de Tours qui a marqué la séparation entre socialistes et communistes ? aujourd'hui les mêmes gouvernent ensemble et vous avez engagé une mutation du PCF qui, à bien des égards, vous éloigne des choix de 1920
R - A Tours, les socialistes et les communistes se sont séparés sur l'impératif de radicalité. Les premiers ne récusent pas le système capitaliste et ne se proposent que de l'aménager; les seconds veulent y mettre un terme et lui substituer une autre organisation de la société.
Cette différence fondamentale entre PS et PC demeure. Mais il est vrai que, pour notre part, nous avons sensiblement évolué depuis 1920 et tout particulièrement ces dernières années avec l'effort de mutation engagé par les communistes. Le choix fondateur de Tours reste d'actualité, mais évidemment nous aurons tiré les leçons de 80 ans d'existence et de l'échec de l'expérience à l'Est. Et surtout, nous nous tournons vers l'avenir et les fantastiques défis qu'il nous faut relever.
Q - Quelle est l'utilité de la participation communiste à la majorité et au gouvernement Jospin ?
R - Des milliers de femmes et d'hommes contestent, et souvent rejettent, le capitalisme et le libéralisme, ce nom plus policé par lequel on le désigne depuis quelques années. En raison de ses choix, le PS n'est pas en mesure de représenter leur sensibilité. C'est le PCF qui incarne dans la société l'exigence de radicalité.
Au gouvernement, nous ne cherchons pas seulement, même s'il est utile de le faire, à infléchir à gauche la politique initiée par le parti dominant. Nous voulons faire vivre et fortifier l'exigence de choix en rupture avec les dogmes capitalistes.
Pour nous, le temps politique ne se découpe pas "en tranches". Il n'y a pas le temps de la gestion réaliste des affaires, et le temps de la contestation. C'est pourquoi, et c'est l'originalité des communistes, notre stratégie vise à développer l'activité communiste partout: dans le mouvement social et, inséparablement, dans les institutions, jusqu'au gouvernement de la France.
Q - Dans la France d'aujourd'hui, le PCF a-t-il encore une place et un avenir ou doit-il, à terme, se fondre dans le PS ?
R - Nous sommes le Parti communiste, c'est-à-dire une formation politique originale, et indispensable à la société française. Les questions que nous posons, la façon dont nous les abordons, notre visée communiste: tout cela touche directement à la conception même de l'organisation de la société et à l'avenir de la civilisation humaine. Nous ne prétendons pas avoir le monopole de ces préoccupations, ni des solutions à inventer pour relever ces défis. Mais nous sommes le seul parti politique organisé dans ce but. Et donc le Parti communiste n'est pas "soluble" dans la social-démocratie.
(source http://www.yahoo.fr, le 6 décembre 2000)
R - A Tours, les socialistes et les communistes se sont séparés sur l'impératif de radicalité. Les premiers ne récusent pas le système capitaliste et ne se proposent que de l'aménager; les seconds veulent y mettre un terme et lui substituer une autre organisation de la société.
Cette différence fondamentale entre PS et PC demeure. Mais il est vrai que, pour notre part, nous avons sensiblement évolué depuis 1920 et tout particulièrement ces dernières années avec l'effort de mutation engagé par les communistes. Le choix fondateur de Tours reste d'actualité, mais évidemment nous aurons tiré les leçons de 80 ans d'existence et de l'échec de l'expérience à l'Est. Et surtout, nous nous tournons vers l'avenir et les fantastiques défis qu'il nous faut relever.
Q - Quelle est l'utilité de la participation communiste à la majorité et au gouvernement Jospin ?
R - Des milliers de femmes et d'hommes contestent, et souvent rejettent, le capitalisme et le libéralisme, ce nom plus policé par lequel on le désigne depuis quelques années. En raison de ses choix, le PS n'est pas en mesure de représenter leur sensibilité. C'est le PCF qui incarne dans la société l'exigence de radicalité.
Au gouvernement, nous ne cherchons pas seulement, même s'il est utile de le faire, à infléchir à gauche la politique initiée par le parti dominant. Nous voulons faire vivre et fortifier l'exigence de choix en rupture avec les dogmes capitalistes.
Pour nous, le temps politique ne se découpe pas "en tranches". Il n'y a pas le temps de la gestion réaliste des affaires, et le temps de la contestation. C'est pourquoi, et c'est l'originalité des communistes, notre stratégie vise à développer l'activité communiste partout: dans le mouvement social et, inséparablement, dans les institutions, jusqu'au gouvernement de la France.
Q - Dans la France d'aujourd'hui, le PCF a-t-il encore une place et un avenir ou doit-il, à terme, se fondre dans le PS ?
R - Nous sommes le Parti communiste, c'est-à-dire une formation politique originale, et indispensable à la société française. Les questions que nous posons, la façon dont nous les abordons, notre visée communiste: tout cela touche directement à la conception même de l'organisation de la société et à l'avenir de la civilisation humaine. Nous ne prétendons pas avoir le monopole de ces préoccupations, ni des solutions à inventer pour relever ces défis. Mais nous sommes le seul parti politique organisé dans ce but. Et donc le Parti communiste n'est pas "soluble" dans la social-démocratie.
(source http://www.yahoo.fr, le 6 décembre 2000)