Déclaration de M. Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, sur les relations franco-tunisiennes et sur les anciens combattants tunisiens de l'armée française, à Tunis le 25 octobre 2007.

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Circonstance : Déplacement en Tunisie du 24 au 26 octobre-rencontre avec les anciens combattants et la communauté française, à Tunis le 25 octobre 2007

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Permettez-moi de vous dire simplement toute la joie et l'émotion qui sont les miennes aujourd'hui de me retrouver, ici, avec vous à TUNIS.
Mes premiers mots seront bien évidemment pour assurer le peuple tunisien de ma solidarité et de mon amitié après les violentes inondations qui ont frappé dernièrement Tunis et ses alentours.
Depuis mon arrivée, j'ai pu en effet apprécier toute l'intensité des liens qui unissent nos deux pays, des liens qui sont quasi ancestraux puisque le premier traité signé entre la France et un pays du Maghreb, le fut entre Philippe le Hardi, roi de France et Abou Abdallah Mohamed, roi de Tunis, il y a plus de 700 ans.
Aujourd'hui, les liens qui unissent nos deux pays sont faits d'amitié et de confiance, et nous avons établi entre les deux rives de la Méditerranée des relations riches et solides.
C'est vrai en termes de coopération économique puisque la France demeure le 1er partenaire de la Tunisie. Ainsi, la France est le premier fournisseur et le premier client de la Tunisie, et plus de la moitié des implantations étrangères sont des entreprises françaises (1 200 au total).
C'est vrai en terme de coopération culturelle, scientifique et technique puisque la Tunisie est le premier bénéficiaire de notre aide publique au développement et que le document cadre de partenariat signé entre nos deux pays renforce cette collaboration dans des secteurs aussi essentiels que le développement des infrastructures de base (l'eau ou encore les transports urbains), l'environnement ou la recherche.
C'est vrai aussi en termes humains également puisque la communauté française en Tunisie est forte de 20 000 personnes qui font vivre au quotidien, individuellement et collectivement cette relation.
Hier et comme aujourd'hui, la France est résolument aux côtés de la Tunisie, pour accompagner et soutenir ses efforts au sein d'un Maghreb, qui vous le savez, retient toute l'attention du Président de la République dans le cadre du projet d'Union de la Méditerranée qu'il appelle de ses voeux et qui doit permettre tout autant le développement économique, la protection de l'environnement, le dialogue des cultures que la sécurité.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Je suis venu également pour témoigner de la reconnaissance de la Nation française à l'égard des Anciens Combattants tunisiens de l'armée française, c'est-à-dire nos 45 000 frères d'armes qui ont servi durant la Seconde guerre mondiale, durant la campagne de Tunisie, d'Italie, de France et d'Allemagne pour libérer le monde et la France du joug de l'occupant nazi, et consentir souvent au sacrifice suprême.
La France vous doit beaucoup, et elle ne vous oubliera jamais.
Aussi, parce que sur ses terres étrangères et lointaines, nos histoires n'ont fait qu'une, unies dans le sang mêlé de nos combattants, parce que vous avez payé un lourd tribut au nom de la défense de nos valeurs et de la victoire finale, la France se devait de vous reconnaître des droits spécifiques.
La reconnaissance de la France, c'est la décristallisation des prestations dites "du feu" qui en instaurant une parité complète pour tous les combattants ayant servi sous l'uniforme français, vont être multipliées par 4 ce qui représente un investissement fort de 18,5 Meuros au bénéfices des quelques 8 000 ressortissants Anciens Combattants.
La reconnaissance de la France, c'est également la qualité du service de proximité des Anciens Combattants de TUNIS et de ces 16 personnes dont je salue le dévouement et le dynamisme et qui sont à votre disposition afin de vous aider dans vos démarches de reconnaissance des droits et de votre accompagnement social et médical.
En 2006, le centre de TUNIS a réalisé 1 525 consultations et 2 442 prises en charge médicale, et il a permis l'appareillage de 543 invalides.
Au travers de ces mesures, la France reste fidèle son idéal de justice et de reconnaissance.
Parce que tous ces hommes se sont retrouvés unis et égaux dans l'épreuve du feu, la France se devait de les réunir aujourd'hui dans l'honneur et dans les droits.
Mesdames et messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Parce que notre histoire est commune, notre mémoire se doit également d'être partagée.
C'est tout le sens des accords de mémoire partagée que nous avons signés en mai 2006 qui visent à établir ou à renforcer les liens dans le domaine de la mémoire avec les Etats ayant une page d'histoire commune avec la France, des pays qui se sont hier affrontés et qui sont aujourd'hui côte à côte, au service de la paix, du respect de l'égale dignité entre tous les hommes et de la défense de nos idéaux de liberté, d'égalité et de fraternité.
A cette occasion, je veux saluer l'initiative du lycée Gustave Flaubert et de son proviseur, Monsieur Philippe LAGIER, pour son exposition sur les Anciens Combattants tunisiens et le devoir de mémoire.
La mémoire, creuset de notre identité nationale, doit ainsi devenir un outil de dialogue entre les Nations parce que nous devons être capables de respecter l'histoire de chacun sans haine et sans passion, et bientôt, c'est à ces jeunes générations, qu'il appartiendra de les faire vivre avec tout l'élan idéal de paix qui est le leur.
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Mes chers compatriotes,
Aujourd'hui à TUNIS je veux vous dire combien je suis confiant dans l'avenir commun de nos deux peuples.
De cette relation, mes chers compatriotes, vous êtes bien évidemment les acteurs essentiels, et c'est la raison pour laquelle j'attachais une importance éminente à notre rencontre.
Je vous remercie.

Source http://www.defense.gouv.fr, le 31 octobre 2007