Texte intégral
L'Etat français a été à la hauteur de la situation et le restera. Je suis fière de ce gouvernement qui, dès les premières rumeurs, a préféré l'excès de prudence à l'incrédulité. Une association a décidé d'ignorer les lois et de passer outre aux mises en garde formulées par le gouvernement.
Le ministère des Affaires étrangères a été jusqu'à mettre en action deux procédures rarissimes : saisine, le 9 juillet, du tribunal de grande instance de Paris, et convocation du président de l'association, dont le projet a été condamné unanimement par la communauté des ONG.
A ceux qui voudraient défendre la liberté d'association et l'indépendance des ONG, j'ai envie de poser les questions suivantes. Fallait-il emprisonner préventivement les responsables de l'association ? Non.
Fallait-il envoyer nos militaires à l'aéroport pour arrêter l'opération ? Non, l'Afrique de papa, c'est terminé ; la France respecte la souveraineté du Tchad.
Fallait-il dissoudre l'association ? Non, la France est un Etat démocratique.
L'Arche de Zoé annonçait une opération au Darfour. Or, je me suis rendue au Darfour pour aider financièrement les vraies ONG qui travaillent avec les enfants sur place. Or, ce n'est pas au Darfour, mais au Tchad, que son opération a eu lieu. Autre dissimulation de l'association : une fois là-bas, elle a changé de nom, pour prendre celui de Children Rescue.
A partir du moment où un responsable associatif décide d'agir en dehors des règles, il faut qu'il assume la responsabilité de ses actes. Les philosophes nous ont appris que la liberté suppose la responsabilité.
Mais la France sera naturellement aux côtés de ses ressortissants pour faire valoir leurs droits, en particulier ceux des journalistes qui ne faisaient là que leur métier. Le président de la République et M. Kouchner se sont entretenus avec le président tchadien. Les médecins, infirmiers et diplomates se sont rendus auprès des ressortissants français.
Je vous propose également de recevoir dès demain une délégation de parlementaires, tous partis confondus, pour faire le point. Nous saurons rester fermes sur nos principes : humains avec les enfants et les ressortissants, et dignes pour la France !.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 novembre 2007