Texte intégral
Q- Vous étiez hier soir, à l'Elysée, avec les assureurs et les banques. L'Association française des usagers de banques, ces derniers jours, s'est dite très inquiète d'une crise des subprimes à la française. On parle de 35 à 50.000 souscripteurs de crédit qui seraient aujourd'hui dans de grosses difficultés ?
R- Crise de subprimes à la française, cela, il ne faut surtout pas aller dans cette direction, parce que ce n'est absolument pas le cas...
Q- C'est ce que eux redoutent en tout cas !
R- Le crédit français est extrêmement encadré, régulé, organisé, à la différence complète du mécanisme aux Etats-Unis, qui est très peu régulé en ce qui concerne le prêt immobilier. Donc, il faut éloigner cette menace de tout imaginaire, ce n'est pas tout simplement possible. La réunion que nous avons eue hier avec les représentants des banques et les représentants des assurances, était vraiment, premièrement, de qualité, deuxièmement, elle a donné d'excellents résultats. De qualité, parce qu'il y a un dialogue qui s'est instauré de longue date ; le président de la République avait pris une initiative en juin, nous nous retrouvons maintenant pour voir le travail accompli. Cela a été productif parce qu'en matière de prêts, en particulier aux particuliers, dans le domaine immobilier, premièrement, les banques ont pris l'engagement d'examiner, dossier par dossier, ceux des prêts qui ont été consentis à taux variables, et pour lesquels il y a un petit nombre d'emprunteurs qui se trouve dans des difficultés. Là, vraiment, le Crédit foncier de France en particulier, a pris l'engagement d'examiner dossier par dossier, pour éviter toutes les situations de grande difficulté. Deuxièmement...
R- Il y a eu une mise en garde de, N. Sarkozy sur ce point précis... Tout à fait. Le dialogue a été tout à fait riche, mais il a donné de bons résultats. Et sur les prêts immobiliers en général, les banques se sont engagées à faire preuve de volontarisme et en particulier, à ne pas tirer profit d'une quelconque augmentation des taux d'intérêt pour augmenter des marges qui ne sont pas très, très significatives dans ce domaine-là. Mais leur engagement de volontarisme en matière de prêts immobiliers a été très net, et on peut s'en féliciter. Je crois que la réunion a été de très bonne qualité.
Q- Volonté de rassurer les usagers des banques, et également, en ce qui concerne les pénalités, concernant les incidents de paiement ? Là aussi, il y a une avancée ?
R- Sur les incidents de paiement, je vais, à la mi-novembre, publier un arrêté qui indiquera exactement de quels montants seront... enfin, quel sera le plafond applicable aux incidents de paiement. C'est-à-dire que les banques n'auront pas le droit d'excéder un certain montant par incident de paiement. Elles se sont par ailleurs engagées à examiner les cascades d'incidents de paiement. Parce que vous savez, quand un ménage se trouve en situation difficile...
Q- Pour que cela ne mette pas en difficulté davantage les ménages...
R- Voilà. Les incidents se multiplient, et cela ce n'est pas acceptable.
Q- Les heures supplémentaires : vous avez vous-même testé, dites-vous, le numéro vert des Urssaf, vous le faites régulièrement, visiblement. Cela fait un mois que le dispositif est entré en vigueur. Il faut évidemment continuer à expliquer la loi sur les heures suppl. Vous vous rendez précisément aujourd'hui dans une entreprise, je crois, pour aller voir comment s'est passé la mise en oeuvre sur les bulletins de salaires. On se rend bien compte quand même, dans les petites entreprises notamment, que c'est un vrai casse-tête.
R- D'abord, les petites entreprises et les salariés des entreprises en général, sont extrêmement intéressés par la mesure. On a fait des sondages divers et variés qui nous montrent que, et les entrepreneurs dans les petites entreprises, et les salariés sont intéressés et veulent mettre en oeuvre la mesure, c'est un premier bon point. Deuxièmement, la mise en oeuvre dans le bulletin de salaire, cela se traduit par trois lignes supplémentaires sur le bulletin de salaire...
Q- Mais il y a visiblement un problème de logiciel pour certaines entreprises, qui n'arrivent pas à intégrer le...
R- Vous savez que la plupart des entreprise sous-traite leurs paies à l'extérieur parce c'est plus simple et c'est plus facile. Alors, évidemment, comme un délai assez bref toutes ces sociétés ont dû faire une mise à jour de leur logiciel, elles ne sont pas toutes au rendez-vous, elles font des efforts. Nous avons vraiment mené une concertation importante cet été pour qu'elles comprennent bien les modifications, et ces modifications-là sont à l'oeuvre pour le mois d'octobre dans un certain nombre d'entre elles, je pense qu'on sera 60-70 % en novembre, et à la fin de l'année, tous les logiciels de paie seront mis à jour. On peut faire des modifications en fin d'année, ce n'est pas tragique. Et de toute façon, les salariés verront un effet dans leur feuille de paie dès ce mois-ci.
Q- Au bout d'un mois, vous êtes plutôt contente après cette entrée en vigueur ? Vous téléphonez régulièrement aux Urssaf, avez-vous le sentiment que l'information remonte bien ?
R- Alors, d'abord, je téléphone régulièrement et de manière discrète, alors je suis entreprise, par exemple. Et je suis vraiment très satisfaite des retours d'informations fournies par les agents qui répondent au téléphone ; elles connaissent - je dis "elles", parce que ce sont bien souvent des femmes -, bien le mécanisme du triple bonus, + 25 %, pas de charges sociales, pas d'impôt pour le salarié. Elles sont tout à fait en mesure d'expliquer de manière claire la façon dont cela fonctionne. Et je crois que l'effet pour le salarié... Je rappelle qu'un salarié qui fait quatre heures supplémentaires par semaine, c'est-à-dire qui passe de 35 à 39 heures, qui est payé à 1500 euros par mois, peut gagner 2.500 euros de plus à la fin de l'année. Donc, c'est véritablement une grosse différence, et l'application du principe selon lequel "travailler plus, cela permet de gagner plus".
Q- Il y aura bientôt un comité interministériel, je crois que c'est le 5 novembre, sur le contrôle de l'immigration ; on parle d' "une immigration économique", c'était dans Libé hier matin. Bercy a établi des listes de métiers susceptibles d'être proposés à certaines régions, en fonction des régions, et des métiers qualifiants - informaticiens, experts géomètres, etc. Est-ce vrai, ces listes, c'est ainsi que cela a été établi ?
R- C'est un chantier qui est placé sous l'autorité de B. Hortefeux, qui a la haute main sur ces questions. Dès lors que, nous avons besoin de travailler ensemble et de lui apporter des éléments techniques, nous le faisons. Il est évident que l'immigration doit permettre à ceux qui viennent vers la France de trouver du travail en France. Alors, tout cela se place dans le cadre du marché de l'emploi, sur lequel vous savez qu'on essaie d'apporter de la fluidité, de répondre aux offres en souffrance - on a aujourd'hui en France plus de 400.000 offres d'emplois qui sont non pourvues. Le premier effort que je consacre à ce besoin très clair des entreprises, c'est de réformer le marché du travail, et en particulier, de permettre que les offres rencontrent des demandes. On a aussi beaucoup de chômeurs en France ; je vous signale à cet égard qu'on aura un chiffre en fin de journée qui devrait être tout à fait positif, et dont je me réjouis, en matière de diminution des demandeurs d'emploi. Mon objectif principal, c'est de faire en sorte que le maximum de demandeurs d'emploi rencontre le maximum d'offres d'emplois. C'est vraiment la mission que le président de la République m'a donnée, et sous l'autorité du Premier ministre, je la mets en oeuvre.
Q- Une dernière question concernant le pouvoir d'achat, on sait que c'est une des priorités du Gouvernement : on se rend compte aujourd'hui que le pétrole est de plus en plus haut, l'euro également. Cela peut être positif, cela peut aussi être négatif. Concrètement pour les entreprises, comment va-t-on faire si cela continue à flamber ?
R- Premier point, c'est d'abord du positif. C'est-à-dire que si on a un euro fort, cela nous permet quand même d'acheter plus de pétrole que si on avait un euro faible. Je vous rappelle que si on était en parité, 1 euro = 1 dollar, on paierait le litre de Super au lieu d'à peu près 1,30, à 1,80. Donc, pour une fois, on peut quand même se féliciter de ce que l'euro fort nous permet d'acheter des quantités plus importantes de pétrole que si on était tous simplement en économie dollar.
Q- Mais il y a le revers de la médaille...
R- Deuxième point, on a des services en place à la disposition, en particulier, des automobilistes, qui leur permettent d'identifier dans tous les coins de France, à la pompe, quel est le prix à payer, et qui leur permet en particulier de réaliser des économies. Troisième moyen d'action, évidemment, du Gouvernement, c'est celui qui consiste à discuter avec les pays producteurs. J'étais à Washington la semaine dernière, j'ai pu rencontrer le ministre de l'Economie et des Finances saoudien, et j'ai pu évoquer avec lui les conditions dans lesquelles ils allaient augmenter les volumes de pétrole fournis par l'Arabie Saoudite qui est, je le rappelle, un des plus gros pays producteurs. Enfin, quatrième mode d'action, c'est le dialogue permanent avec les sociétés pétrolières qui nous permet de vérifier la façon dont elles répercutent les hausses et les baisses. Et aujourd'hui, en tout cas, l'engagement qu'ils avaient pris est tenu, je veillerai éventuellement à les reconvoquer prochainement.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 octobre 2007
R- Crise de subprimes à la française, cela, il ne faut surtout pas aller dans cette direction, parce que ce n'est absolument pas le cas...
Q- C'est ce que eux redoutent en tout cas !
R- Le crédit français est extrêmement encadré, régulé, organisé, à la différence complète du mécanisme aux Etats-Unis, qui est très peu régulé en ce qui concerne le prêt immobilier. Donc, il faut éloigner cette menace de tout imaginaire, ce n'est pas tout simplement possible. La réunion que nous avons eue hier avec les représentants des banques et les représentants des assurances, était vraiment, premièrement, de qualité, deuxièmement, elle a donné d'excellents résultats. De qualité, parce qu'il y a un dialogue qui s'est instauré de longue date ; le président de la République avait pris une initiative en juin, nous nous retrouvons maintenant pour voir le travail accompli. Cela a été productif parce qu'en matière de prêts, en particulier aux particuliers, dans le domaine immobilier, premièrement, les banques ont pris l'engagement d'examiner, dossier par dossier, ceux des prêts qui ont été consentis à taux variables, et pour lesquels il y a un petit nombre d'emprunteurs qui se trouve dans des difficultés. Là, vraiment, le Crédit foncier de France en particulier, a pris l'engagement d'examiner dossier par dossier, pour éviter toutes les situations de grande difficulté. Deuxièmement...
R- Il y a eu une mise en garde de, N. Sarkozy sur ce point précis... Tout à fait. Le dialogue a été tout à fait riche, mais il a donné de bons résultats. Et sur les prêts immobiliers en général, les banques se sont engagées à faire preuve de volontarisme et en particulier, à ne pas tirer profit d'une quelconque augmentation des taux d'intérêt pour augmenter des marges qui ne sont pas très, très significatives dans ce domaine-là. Mais leur engagement de volontarisme en matière de prêts immobiliers a été très net, et on peut s'en féliciter. Je crois que la réunion a été de très bonne qualité.
Q- Volonté de rassurer les usagers des banques, et également, en ce qui concerne les pénalités, concernant les incidents de paiement ? Là aussi, il y a une avancée ?
R- Sur les incidents de paiement, je vais, à la mi-novembre, publier un arrêté qui indiquera exactement de quels montants seront... enfin, quel sera le plafond applicable aux incidents de paiement. C'est-à-dire que les banques n'auront pas le droit d'excéder un certain montant par incident de paiement. Elles se sont par ailleurs engagées à examiner les cascades d'incidents de paiement. Parce que vous savez, quand un ménage se trouve en situation difficile...
Q- Pour que cela ne mette pas en difficulté davantage les ménages...
R- Voilà. Les incidents se multiplient, et cela ce n'est pas acceptable.
Q- Les heures supplémentaires : vous avez vous-même testé, dites-vous, le numéro vert des Urssaf, vous le faites régulièrement, visiblement. Cela fait un mois que le dispositif est entré en vigueur. Il faut évidemment continuer à expliquer la loi sur les heures suppl. Vous vous rendez précisément aujourd'hui dans une entreprise, je crois, pour aller voir comment s'est passé la mise en oeuvre sur les bulletins de salaires. On se rend bien compte quand même, dans les petites entreprises notamment, que c'est un vrai casse-tête.
R- D'abord, les petites entreprises et les salariés des entreprises en général, sont extrêmement intéressés par la mesure. On a fait des sondages divers et variés qui nous montrent que, et les entrepreneurs dans les petites entreprises, et les salariés sont intéressés et veulent mettre en oeuvre la mesure, c'est un premier bon point. Deuxièmement, la mise en oeuvre dans le bulletin de salaire, cela se traduit par trois lignes supplémentaires sur le bulletin de salaire...
Q- Mais il y a visiblement un problème de logiciel pour certaines entreprises, qui n'arrivent pas à intégrer le...
R- Vous savez que la plupart des entreprise sous-traite leurs paies à l'extérieur parce c'est plus simple et c'est plus facile. Alors, évidemment, comme un délai assez bref toutes ces sociétés ont dû faire une mise à jour de leur logiciel, elles ne sont pas toutes au rendez-vous, elles font des efforts. Nous avons vraiment mené une concertation importante cet été pour qu'elles comprennent bien les modifications, et ces modifications-là sont à l'oeuvre pour le mois d'octobre dans un certain nombre d'entre elles, je pense qu'on sera 60-70 % en novembre, et à la fin de l'année, tous les logiciels de paie seront mis à jour. On peut faire des modifications en fin d'année, ce n'est pas tragique. Et de toute façon, les salariés verront un effet dans leur feuille de paie dès ce mois-ci.
Q- Au bout d'un mois, vous êtes plutôt contente après cette entrée en vigueur ? Vous téléphonez régulièrement aux Urssaf, avez-vous le sentiment que l'information remonte bien ?
R- Alors, d'abord, je téléphone régulièrement et de manière discrète, alors je suis entreprise, par exemple. Et je suis vraiment très satisfaite des retours d'informations fournies par les agents qui répondent au téléphone ; elles connaissent - je dis "elles", parce que ce sont bien souvent des femmes -, bien le mécanisme du triple bonus, + 25 %, pas de charges sociales, pas d'impôt pour le salarié. Elles sont tout à fait en mesure d'expliquer de manière claire la façon dont cela fonctionne. Et je crois que l'effet pour le salarié... Je rappelle qu'un salarié qui fait quatre heures supplémentaires par semaine, c'est-à-dire qui passe de 35 à 39 heures, qui est payé à 1500 euros par mois, peut gagner 2.500 euros de plus à la fin de l'année. Donc, c'est véritablement une grosse différence, et l'application du principe selon lequel "travailler plus, cela permet de gagner plus".
Q- Il y aura bientôt un comité interministériel, je crois que c'est le 5 novembre, sur le contrôle de l'immigration ; on parle d' "une immigration économique", c'était dans Libé hier matin. Bercy a établi des listes de métiers susceptibles d'être proposés à certaines régions, en fonction des régions, et des métiers qualifiants - informaticiens, experts géomètres, etc. Est-ce vrai, ces listes, c'est ainsi que cela a été établi ?
R- C'est un chantier qui est placé sous l'autorité de B. Hortefeux, qui a la haute main sur ces questions. Dès lors que, nous avons besoin de travailler ensemble et de lui apporter des éléments techniques, nous le faisons. Il est évident que l'immigration doit permettre à ceux qui viennent vers la France de trouver du travail en France. Alors, tout cela se place dans le cadre du marché de l'emploi, sur lequel vous savez qu'on essaie d'apporter de la fluidité, de répondre aux offres en souffrance - on a aujourd'hui en France plus de 400.000 offres d'emplois qui sont non pourvues. Le premier effort que je consacre à ce besoin très clair des entreprises, c'est de réformer le marché du travail, et en particulier, de permettre que les offres rencontrent des demandes. On a aussi beaucoup de chômeurs en France ; je vous signale à cet égard qu'on aura un chiffre en fin de journée qui devrait être tout à fait positif, et dont je me réjouis, en matière de diminution des demandeurs d'emploi. Mon objectif principal, c'est de faire en sorte que le maximum de demandeurs d'emploi rencontre le maximum d'offres d'emplois. C'est vraiment la mission que le président de la République m'a donnée, et sous l'autorité du Premier ministre, je la mets en oeuvre.
Q- Une dernière question concernant le pouvoir d'achat, on sait que c'est une des priorités du Gouvernement : on se rend compte aujourd'hui que le pétrole est de plus en plus haut, l'euro également. Cela peut être positif, cela peut aussi être négatif. Concrètement pour les entreprises, comment va-t-on faire si cela continue à flamber ?
R- Premier point, c'est d'abord du positif. C'est-à-dire que si on a un euro fort, cela nous permet quand même d'acheter plus de pétrole que si on avait un euro faible. Je vous rappelle que si on était en parité, 1 euro = 1 dollar, on paierait le litre de Super au lieu d'à peu près 1,30, à 1,80. Donc, pour une fois, on peut quand même se féliciter de ce que l'euro fort nous permet d'acheter des quantités plus importantes de pétrole que si on était tous simplement en économie dollar.
Q- Mais il y a le revers de la médaille...
R- Deuxième point, on a des services en place à la disposition, en particulier, des automobilistes, qui leur permettent d'identifier dans tous les coins de France, à la pompe, quel est le prix à payer, et qui leur permet en particulier de réaliser des économies. Troisième moyen d'action, évidemment, du Gouvernement, c'est celui qui consiste à discuter avec les pays producteurs. J'étais à Washington la semaine dernière, j'ai pu rencontrer le ministre de l'Economie et des Finances saoudien, et j'ai pu évoquer avec lui les conditions dans lesquelles ils allaient augmenter les volumes de pétrole fournis par l'Arabie Saoudite qui est, je le rappelle, un des plus gros pays producteurs. Enfin, quatrième mode d'action, c'est le dialogue permanent avec les sociétés pétrolières qui nous permet de vérifier la façon dont elles répercutent les hausses et les baisses. Et aujourd'hui, en tout cas, l'engagement qu'ils avaient pris est tenu, je veillerai éventuellement à les reconvoquer prochainement.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 30 octobre 2007