Texte intégral
MARLENE BLIN
Invité de ce "19-20", le ministre de la Défense. Hervé Morin, bonsoir.
HERVE MORIN
Bonsoir.
MARLENE BLIN
Rama Yade, à l'instant, disait qu'on ne pouvait pas arrêter l'opération malgré les doutes, pourtant l'armée française était sur place, elle ne pouvait réellement pas intervenir ?
HERVE MORIN
L'armée française intervient dans un Etat souverain, elle va bientôt déployer ses forces dans le cadre d'une opération européenne, décidée aux Nations unies, et l'armée française, dans cette opération, a effectué exactement la même chose qu'elle fait avec toutes les organisations non gouvernementale humanitaires qui interviennent dans l'est du Tchad. Il y a entre 75 et 80 ONG, organisations non gouvernementales, qui interviennent dans cette partie du monde. L'armée française, puisqu'elle y effectue en permanence des opérations humanitaires, apporte son soutien logistique à toutes les ONG qui sont légalement sur le territoire national.
MARLENE BLIN
A aucun moment, les militaires sur place ne se sont dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas, cette opération est anormale ?
HERVE MORIN
Non, nous avions lorsqu'il y a eu la 1re demande de Children Rescue puisque Arche de Zoé s'était transformée en Children Rescue en arrivant au Tchad. Lorsqu'il y a eu la 1re demande d'intervention pour le transport de 3 personnes, l'armée française a utilisé la même procédure que d'habitude, c'est-à-dire qu'elle a obtenu le papier du ministère de l'Intérieur tchadien autorisant l'ONG à circuler sur le territoire tchadien pour mener des opérations humanitaires au profit d'enfants soudanais réfugiés. Ensuite, l'armée française a consulté l'ambassade pour obtenir l'autorisation et l'opération a été menée une 1re fois pour transporter 3 personnes, puis la 2e fois pour transporter à la demande de Children Rescue des médecins, des infirmières, des pompiers volontaires qui étaient dans l'avion et pour transporter du fret qui était du fret humanitaire. Je complète, par ailleurs, après ces deux opérations qui ont eu lieu en août et en septembre, Children Rescue était sous tentes du Haut Comité aux réfugiés, intervenait toutes les semaines dans le cadre des briefings du HCR, du Haut Comité aux réfugiés, et donc rien ne permettait à l'armée française de suspecter que cette ONG qui avait toutes les autorisations d'un Etat souverain et indépendant qu'est le Tchad qu'il y avait autre chose derrière tout cela.
MARLENE BLIN
Hervé Morin, dès le début, la France a condamné de manière très ferme les agissements de l'association. Aujourd'hui, la priorité, est-ce que ce n'est pas de soutenir ces ressortissants français malgré tout ?
HERVE MORIN
Vous avez entendu le président de la République qui a dit qu'il allait tout faire pour faire en sorte que les choses se passent bien, que personne ne perde la face. Je crois que ce sont les mots qu'il a employé. Je crois que c'est le rôle de la République française de faire en sorte qu'à la fois s'il y a des accords, comme vous le dites, qui permettent que ces ressortissants soient jugés en France.
MARLENE BLIN
Il faudrait qu'ils soient jugés en France ?
HERVE MORIN
J'en sais rien. Il faut laisser la diplomatie française faire son oeuvre. Ce que je réfute totalement c'est qu'on mette en cause l'armée française qui - je me permets de vous le signaler - a depuis le début de l'année 2007 transporté pas moins de 60 tonnes de matériel au profit des organisations humanitaires dans l'est du Tchad et transporté pas moins de 110 tonnes au titre du Programme d'alimentation mondiale au profit aussi des réfugiés soudanais. Donc, considérer que l'armée française et les militaires français, qui ont fait leur travail, qui ont respecté les procédures, qui avaient l'autorisation du ministère de l'Intérieur tchadien, que ces militaires français soient aujourd'hui mis en cause, vous me permettez de considérer que tout ça n'est vraiment pas digne.
MARLENE BLIN
Juste d'un mot, on a pu entendre aujourd'hui la gauche craindre une affaire similaire à celle des infirmières bulgares si ces personnes devaient être jugées au Tchad.
HERVE MORIN
Je crois que c'est pas la peine de mettre de l'huile sur le feu. Nous avons des relations avec le président tchadien Deby, le président de la République a indiqué qu'il allait mettre en oeuvre la diplomatie française pour faire en sorte que personne ne perde la face. Je crois qu'il faut éviter de faire dans la surenchère et de faire dans l'exploitation une affaire qui est, somme toute, avant tout, une affaire malheureuse et triste, triste pour les enfants et malheureuse pour les hommes et les femmes qui ont participé à tout cela en sachant qu'on ne connaît pas quelles sont les motivations profondes qui les ont amenés à faire cela.
Source http://www.lenouveaucentre.fr, le 5 novembre 2007
Invité de ce "19-20", le ministre de la Défense. Hervé Morin, bonsoir.
HERVE MORIN
Bonsoir.
MARLENE BLIN
Rama Yade, à l'instant, disait qu'on ne pouvait pas arrêter l'opération malgré les doutes, pourtant l'armée française était sur place, elle ne pouvait réellement pas intervenir ?
HERVE MORIN
L'armée française intervient dans un Etat souverain, elle va bientôt déployer ses forces dans le cadre d'une opération européenne, décidée aux Nations unies, et l'armée française, dans cette opération, a effectué exactement la même chose qu'elle fait avec toutes les organisations non gouvernementale humanitaires qui interviennent dans l'est du Tchad. Il y a entre 75 et 80 ONG, organisations non gouvernementales, qui interviennent dans cette partie du monde. L'armée française, puisqu'elle y effectue en permanence des opérations humanitaires, apporte son soutien logistique à toutes les ONG qui sont légalement sur le territoire national.
MARLENE BLIN
A aucun moment, les militaires sur place ne se sont dit qu'il y a quelque chose qui ne va pas, cette opération est anormale ?
HERVE MORIN
Non, nous avions lorsqu'il y a eu la 1re demande de Children Rescue puisque Arche de Zoé s'était transformée en Children Rescue en arrivant au Tchad. Lorsqu'il y a eu la 1re demande d'intervention pour le transport de 3 personnes, l'armée française a utilisé la même procédure que d'habitude, c'est-à-dire qu'elle a obtenu le papier du ministère de l'Intérieur tchadien autorisant l'ONG à circuler sur le territoire tchadien pour mener des opérations humanitaires au profit d'enfants soudanais réfugiés. Ensuite, l'armée française a consulté l'ambassade pour obtenir l'autorisation et l'opération a été menée une 1re fois pour transporter 3 personnes, puis la 2e fois pour transporter à la demande de Children Rescue des médecins, des infirmières, des pompiers volontaires qui étaient dans l'avion et pour transporter du fret qui était du fret humanitaire. Je complète, par ailleurs, après ces deux opérations qui ont eu lieu en août et en septembre, Children Rescue était sous tentes du Haut Comité aux réfugiés, intervenait toutes les semaines dans le cadre des briefings du HCR, du Haut Comité aux réfugiés, et donc rien ne permettait à l'armée française de suspecter que cette ONG qui avait toutes les autorisations d'un Etat souverain et indépendant qu'est le Tchad qu'il y avait autre chose derrière tout cela.
MARLENE BLIN
Hervé Morin, dès le début, la France a condamné de manière très ferme les agissements de l'association. Aujourd'hui, la priorité, est-ce que ce n'est pas de soutenir ces ressortissants français malgré tout ?
HERVE MORIN
Vous avez entendu le président de la République qui a dit qu'il allait tout faire pour faire en sorte que les choses se passent bien, que personne ne perde la face. Je crois que ce sont les mots qu'il a employé. Je crois que c'est le rôle de la République française de faire en sorte qu'à la fois s'il y a des accords, comme vous le dites, qui permettent que ces ressortissants soient jugés en France.
MARLENE BLIN
Il faudrait qu'ils soient jugés en France ?
HERVE MORIN
J'en sais rien. Il faut laisser la diplomatie française faire son oeuvre. Ce que je réfute totalement c'est qu'on mette en cause l'armée française qui - je me permets de vous le signaler - a depuis le début de l'année 2007 transporté pas moins de 60 tonnes de matériel au profit des organisations humanitaires dans l'est du Tchad et transporté pas moins de 110 tonnes au titre du Programme d'alimentation mondiale au profit aussi des réfugiés soudanais. Donc, considérer que l'armée française et les militaires français, qui ont fait leur travail, qui ont respecté les procédures, qui avaient l'autorisation du ministère de l'Intérieur tchadien, que ces militaires français soient aujourd'hui mis en cause, vous me permettez de considérer que tout ça n'est vraiment pas digne.
MARLENE BLIN
Juste d'un mot, on a pu entendre aujourd'hui la gauche craindre une affaire similaire à celle des infirmières bulgares si ces personnes devaient être jugées au Tchad.
HERVE MORIN
Je crois que c'est pas la peine de mettre de l'huile sur le feu. Nous avons des relations avec le président tchadien Deby, le président de la République a indiqué qu'il allait mettre en oeuvre la diplomatie française pour faire en sorte que personne ne perde la face. Je crois qu'il faut éviter de faire dans la surenchère et de faire dans l'exploitation une affaire qui est, somme toute, avant tout, une affaire malheureuse et triste, triste pour les enfants et malheureuse pour les hommes et les femmes qui ont participé à tout cela en sachant qu'on ne connaît pas quelles sont les motivations profondes qui les ont amenés à faire cela.
Source http://www.lenouveaucentre.fr, le 5 novembre 2007