Texte intégral
Q - Tout en tenant compte du fait que la liste des pays de la zone ne peut être divulguée dans son entier parce quelle doit être soumise au président de la République, pouvez-vous nous apporter deux précisions : la première, est-ce quelle inclut les 36 pays qui étaient habilités jusquà présent aux crédits du FAC ou est-ce que certains pays du FAC en sont exclus ?
R - M. Strauss-Kahn - Cest justement le type de questions auxquelles on ne peut pas répondre puisque comme la dit le Premier ministre, cette liste doit être maintenant soumise au président de la République, comme il est normal en cette matière. Ce nest que lorsque cette discussion aura eu lieu, très rapidement, sans doute dans quelques jours, quelle pourra être rendue publique. Il nest pas question maintenant, malheureusement, de pouvoir répondre à votre question. Car si le président de la République, comme cest probable a des observations à faire, il ne faudrait pas quune quelconque manière vous puissiez en tirer des arguments complexes. Donc, cela nest que lorsque le président de la République aura donné son accord sur cette liste quelle sera divulguée.
Q - Même pour lAmérique latine ?
R - M. Strauss-Kahn - Pour lAmérique latine, lAmérique pas latine...
R- M. Josselin - Il y aura une communication au Conseil des ministres le 10 février sur la coopération internationale. Cest-à-dire que le décret de création du Haut conseil va être arrêté. Il nest pas impossible quà ce moment-là, il y ait réponses aux questions qui viennent dêtre posées.
Q - Y a-t-il une division nette et claire maintenant entre laide économique sur laspect culturel et laide purement économique et sociale ? Vous avez dit par exemple : 47 milliards, cette année. Cest plutôt une aide liée aux programmes de développement économique ou aussi la partie culturelle ? Pouvez-vous donner une idée ? Et aussi pour ces zones que vous avez faites prioritaires, est-ce plutôt laspect économique que vous allez pousser ou est-ce la partie culturelle ?
R - M. Josselin - A lintérieur de la zone de solidarité prioritaire, il y a beaucoup déconomique mais aussi du culturel, alors qua contrario en dehors de la zone de solidarité prioritaire, la présence française est davantage culturelle. Il nest pas facile de répondre par oui ou par non. Le Premier ministre la dit à linstant : il y a des pays qui ne sont pas dans la zone de solidarité prioritaire, avec lesquels nous avons des relations financières notamment par le biais des protocoles du Trésor. Mais il est vrai quà lintérieur de la ZSP, la part économique est proportionnellement plus importante quen dehors de la ZSP.
Q - (inaudible)
R - M. Védrine - Le CICID ne gère pas uniquement des instruments : cest un comité qui coordonne toute la coopération internationale et au développement menée par la France sous les aspects. Cest pour cela quil y avait autant de ministères représentés. Je voudrais en profiter pour rappeler ce point. Quand on a mis en avant le chiffre de 47 milliards de francs pour des actions de coopération internationale sous toutes les formes, cela comprend tout : laide publique au développement, mais aussi toutes les actions qui sont menées, en général, coordonnées par le ministère des Affaires étrangères incluant maintenant le ministère de la Coopération, mais il y a aussi le pôle ministère Economie-Finances et les actions de tous les autres ministères.
Il ne faut pas ramener la fonction du CICID à lélaboration dune liste dans lesquels les pays ont « vocation à » présenter des projets qui peuvent être admis ou pas. Il ny a pas non plus dautomatisme. Il y a toute une palette, un éventail dinstruments qui couvrent tous les cas de figure. Donc, la compétence du CICID, ce que le CICID a pour fonction de coordonner sous la direction du Premier ministre, cest toutes les formes de coopération quelles quelles soient concernant tous les pays du monde. A lintérieur de cela, il y a la question plus particulière de la liste qui définit les pays qui ont vocation à bénéficier de certains instruments. Le chiffre de 47 milliards couvre toutes les formes de coopération internationale : le volet aide publique au développement faisant à peu près 23 milliards.
Q - Quelle sera réellement linfluence de ce Haut conseil de la coopération internationale par rapport au CICID ? On peut supposer quil représente la société civile mais on ne voit pas tellement son articulation. On ne voit pas tellement quelle influence il peut avoir auprès du Premier ministre si, une fois par an, le CICID définit les priorités de lensemble de la coopération ?
R - M. Védrine - Une fois par an - Charles Josselin va répondre - mais une fois par an, cest la réunion du CICID. Mais cela veut dire en amont de tout un système déchanges, de travail commun. Il y a le co-secrétariat entre les deux pôles - Bercy et Affaires étrangères. Il y a des pré-CICID. Il y a un déjà, créé depuis plusieurs mois et le Haut conseil ne manquera pas dinspirer certainement, de façon utile, pour préparer un rapport annuel qui va être, de manière formelle, lexpression des volontés, des orientations de ce Haut conseil dont le gouvernement - et en particulier le CICID - devra faire son profit.
Q - La France se désengage militairement de certains pays dAfrique. Est-il prévu des compensations financières pour les pays qui le réclament ?
R - Pourquoi parlez-vous de « désengagement » ?
Q - Désengagement militaire.. Je pense à Djibouti, à la République centrafricaine.
R - M. Védrine - Non, cest une réadaptation en Afrique, comme cest le cas, en France, du dispositif militaire, consécutif aux décisions qui avaient été prises par le président de la République, quant à lorganisation de larmée.
Q - Mais, enfin, il y a des milliers de militaires français, des bases qui sont fermées, et cela a des répercussions économiques dans certains pays dAfrique...
R - M. Josselin - Il est exact que, dans nos discussions avec ces pays, notamment pour la redéfinition du projet de coopération de développement, nous intégrerons cet élément. Jarrive de Djibouti où jétais il y a une semaine, et nous avons, à cette occasion, signé un certain nombre de conventions qui prennent acte de cette restructuration des forces françaises dans ce pays. On y a fait état, entre autres, dune aide exceptionnelle de 65 millions qui, sans quil soit question de compensation, tient compte des nouvelles conditions de présence de larmée française à Djibouti. Oui, cest une réflexion générale que nous avons.
R - M. Védrine - Je crois quon peut dire que cest une modernisation, une adaptation des formes de notre présence, et en aucun cas un désengagement. Quand on voit, par exemple, en général, se terminer la coopération qui existait longtemps, qui était une coopération de substitution, on ne dit pas que la France se désengage ; on dit que la forme de la coopération évolue. Elle évolue avec le temps. Cest la même chose sur les autres plans.
Q - Le Premier ministre vient de dire quil a été créé un Haut conseil de la coopération qui va avoir 60 membres. Peut-on sattendre à avoir des membres africains ?
R - M. Josselin - Il est en effet très probable que, parmi les associations qui vont devoir être appelées à siéger - mais cest avec elles-mêmes que nous allons en discuter - on peut imaginer la présence de représentants, par exemple, démigrants.
Q - Avez-vous débattu de la périodicité du CICID ? Je veux bien quil y ait un secrétariat, mais une fois par an cela me paraît pour un rôle directeur très peu...
R - M. Josselin - Oui, mais une fois par an pour redéfinir le périmètre cest suffisant. Trop, serait trop.
R - M. Védrine - Comme je lai dit, il y a un instant, considérez que cette réunion solennelle, est une sorte de réunion plénière. Lexistence du CICID - ce rendez-vous annuel - va amener - cest ce que le Premier ministre a demandé en tout cas - une pratique du travail en commun, pendant toute lannée en réalité, entre, dabord les deux pôles qui sont co-secrétaires, et qui ont des questions à traiter tout le temps, et lensemble des autres ministères qui, ont plus ou moins - certains de façon très importante, comme le ministère de lEducation, dautres moins, - des activités de coopération sous une forme ou sous une autre. Il sagit donc bien de définir une approche générale, avec une réflexion densemble, permettant de dégager une approche générale, avec une réflexion densemble, permettant de dégager des objectifs et des priorités. Cest un gros travail. La simple existence du CICID et le simple rendez-vous annuel, vont entraîner tout ce mécanisme.
R - M. Josselin - Cette réponse est importante. Je me permets dinsister car cela veut dire que le travail interministériel ne se limite pas à la seule réunion du CICID. Le Premier ministre nous a clairement invités à travailler davantage en associant lensemble des ministères concernés. Ils sont nombreux, comme on la rappelé tout à lheure.
R - M. Védrine - Il a insisté dans lautre sens : les ministères concernés, tous les autres en réalité, qui développent leur propre approche, leurs propres contacts, vont sinscrire dans ce schéma densemble, qui est co-impulsé par le pôle de Bercy et le pôle Affaires étrangères.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr)
R - M. Strauss-Kahn - Cest justement le type de questions auxquelles on ne peut pas répondre puisque comme la dit le Premier ministre, cette liste doit être maintenant soumise au président de la République, comme il est normal en cette matière. Ce nest que lorsque cette discussion aura eu lieu, très rapidement, sans doute dans quelques jours, quelle pourra être rendue publique. Il nest pas question maintenant, malheureusement, de pouvoir répondre à votre question. Car si le président de la République, comme cest probable a des observations à faire, il ne faudrait pas quune quelconque manière vous puissiez en tirer des arguments complexes. Donc, cela nest que lorsque le président de la République aura donné son accord sur cette liste quelle sera divulguée.
Q - Même pour lAmérique latine ?
R - M. Strauss-Kahn - Pour lAmérique latine, lAmérique pas latine...
R- M. Josselin - Il y aura une communication au Conseil des ministres le 10 février sur la coopération internationale. Cest-à-dire que le décret de création du Haut conseil va être arrêté. Il nest pas impossible quà ce moment-là, il y ait réponses aux questions qui viennent dêtre posées.
Q - Y a-t-il une division nette et claire maintenant entre laide économique sur laspect culturel et laide purement économique et sociale ? Vous avez dit par exemple : 47 milliards, cette année. Cest plutôt une aide liée aux programmes de développement économique ou aussi la partie culturelle ? Pouvez-vous donner une idée ? Et aussi pour ces zones que vous avez faites prioritaires, est-ce plutôt laspect économique que vous allez pousser ou est-ce la partie culturelle ?
R - M. Josselin - A lintérieur de la zone de solidarité prioritaire, il y a beaucoup déconomique mais aussi du culturel, alors qua contrario en dehors de la zone de solidarité prioritaire, la présence française est davantage culturelle. Il nest pas facile de répondre par oui ou par non. Le Premier ministre la dit à linstant : il y a des pays qui ne sont pas dans la zone de solidarité prioritaire, avec lesquels nous avons des relations financières notamment par le biais des protocoles du Trésor. Mais il est vrai quà lintérieur de la ZSP, la part économique est proportionnellement plus importante quen dehors de la ZSP.
Q - (inaudible)
R - M. Védrine - Le CICID ne gère pas uniquement des instruments : cest un comité qui coordonne toute la coopération internationale et au développement menée par la France sous les aspects. Cest pour cela quil y avait autant de ministères représentés. Je voudrais en profiter pour rappeler ce point. Quand on a mis en avant le chiffre de 47 milliards de francs pour des actions de coopération internationale sous toutes les formes, cela comprend tout : laide publique au développement, mais aussi toutes les actions qui sont menées, en général, coordonnées par le ministère des Affaires étrangères incluant maintenant le ministère de la Coopération, mais il y a aussi le pôle ministère Economie-Finances et les actions de tous les autres ministères.
Il ne faut pas ramener la fonction du CICID à lélaboration dune liste dans lesquels les pays ont « vocation à » présenter des projets qui peuvent être admis ou pas. Il ny a pas non plus dautomatisme. Il y a toute une palette, un éventail dinstruments qui couvrent tous les cas de figure. Donc, la compétence du CICID, ce que le CICID a pour fonction de coordonner sous la direction du Premier ministre, cest toutes les formes de coopération quelles quelles soient concernant tous les pays du monde. A lintérieur de cela, il y a la question plus particulière de la liste qui définit les pays qui ont vocation à bénéficier de certains instruments. Le chiffre de 47 milliards couvre toutes les formes de coopération internationale : le volet aide publique au développement faisant à peu près 23 milliards.
Q - Quelle sera réellement linfluence de ce Haut conseil de la coopération internationale par rapport au CICID ? On peut supposer quil représente la société civile mais on ne voit pas tellement son articulation. On ne voit pas tellement quelle influence il peut avoir auprès du Premier ministre si, une fois par an, le CICID définit les priorités de lensemble de la coopération ?
R - M. Védrine - Une fois par an - Charles Josselin va répondre - mais une fois par an, cest la réunion du CICID. Mais cela veut dire en amont de tout un système déchanges, de travail commun. Il y a le co-secrétariat entre les deux pôles - Bercy et Affaires étrangères. Il y a des pré-CICID. Il y a un déjà, créé depuis plusieurs mois et le Haut conseil ne manquera pas dinspirer certainement, de façon utile, pour préparer un rapport annuel qui va être, de manière formelle, lexpression des volontés, des orientations de ce Haut conseil dont le gouvernement - et en particulier le CICID - devra faire son profit.
Q - La France se désengage militairement de certains pays dAfrique. Est-il prévu des compensations financières pour les pays qui le réclament ?
R - Pourquoi parlez-vous de « désengagement » ?
Q - Désengagement militaire.. Je pense à Djibouti, à la République centrafricaine.
R - M. Védrine - Non, cest une réadaptation en Afrique, comme cest le cas, en France, du dispositif militaire, consécutif aux décisions qui avaient été prises par le président de la République, quant à lorganisation de larmée.
Q - Mais, enfin, il y a des milliers de militaires français, des bases qui sont fermées, et cela a des répercussions économiques dans certains pays dAfrique...
R - M. Josselin - Il est exact que, dans nos discussions avec ces pays, notamment pour la redéfinition du projet de coopération de développement, nous intégrerons cet élément. Jarrive de Djibouti où jétais il y a une semaine, et nous avons, à cette occasion, signé un certain nombre de conventions qui prennent acte de cette restructuration des forces françaises dans ce pays. On y a fait état, entre autres, dune aide exceptionnelle de 65 millions qui, sans quil soit question de compensation, tient compte des nouvelles conditions de présence de larmée française à Djibouti. Oui, cest une réflexion générale que nous avons.
R - M. Védrine - Je crois quon peut dire que cest une modernisation, une adaptation des formes de notre présence, et en aucun cas un désengagement. Quand on voit, par exemple, en général, se terminer la coopération qui existait longtemps, qui était une coopération de substitution, on ne dit pas que la France se désengage ; on dit que la forme de la coopération évolue. Elle évolue avec le temps. Cest la même chose sur les autres plans.
Q - Le Premier ministre vient de dire quil a été créé un Haut conseil de la coopération qui va avoir 60 membres. Peut-on sattendre à avoir des membres africains ?
R - M. Josselin - Il est en effet très probable que, parmi les associations qui vont devoir être appelées à siéger - mais cest avec elles-mêmes que nous allons en discuter - on peut imaginer la présence de représentants, par exemple, démigrants.
Q - Avez-vous débattu de la périodicité du CICID ? Je veux bien quil y ait un secrétariat, mais une fois par an cela me paraît pour un rôle directeur très peu...
R - M. Josselin - Oui, mais une fois par an pour redéfinir le périmètre cest suffisant. Trop, serait trop.
R - M. Védrine - Comme je lai dit, il y a un instant, considérez que cette réunion solennelle, est une sorte de réunion plénière. Lexistence du CICID - ce rendez-vous annuel - va amener - cest ce que le Premier ministre a demandé en tout cas - une pratique du travail en commun, pendant toute lannée en réalité, entre, dabord les deux pôles qui sont co-secrétaires, et qui ont des questions à traiter tout le temps, et lensemble des autres ministères qui, ont plus ou moins - certains de façon très importante, comme le ministère de lEducation, dautres moins, - des activités de coopération sous une forme ou sous une autre. Il sagit donc bien de définir une approche générale, avec une réflexion densemble, permettant de dégager une approche générale, avec une réflexion densemble, permettant de dégager des objectifs et des priorités. Cest un gros travail. La simple existence du CICID et le simple rendez-vous annuel, vont entraîner tout ce mécanisme.
R - M. Josselin - Cette réponse est importante. Je me permets dinsister car cela veut dire que le travail interministériel ne se limite pas à la seule réunion du CICID. Le Premier ministre nous a clairement invités à travailler davantage en associant lensemble des ministères concernés. Ils sont nombreux, comme on la rappelé tout à lheure.
R - M. Védrine - Il a insisté dans lautre sens : les ministères concernés, tous les autres en réalité, qui développent leur propre approche, leurs propres contacts, vont sinscrire dans ce schéma densemble, qui est co-impulsé par le pôle de Bercy et le pôle Affaires étrangères.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr)