Texte intégral
Q- Bonjour V. Pécresse. La question du jour est pour vous ce matin, parce que la grogne est en train de monter chez les étudiants. Le mouvement est d'abord parti d'Aix- Marseille. Il s'était créé au départ à la mi-septembre par une partie des étudiants. L'UNEF vient de rejoindre le mouvement, en partie en tout cas dans certaines universités. Vous avez dit vous que, "le mouvement n'allait pas prendre". Et du coup, cela a provoqué la colère de B. Julliard, le président de l'UNEF. Que lui répondez-vous ?
R- Je n'ai jamais tenu de tel propos ! Jamais !
Q- C'est ce que disait B. Julliard dans le JDD, dimanche !
R- Non, ce sont des intentions qu'il me prêtait. Non, non absolument pas ! Je suis très attentive à ce qui se passe dans toutes mes universités. Ma réforme, la loi sur l'autonomie, qui est passée au mois d'août, est un socle pour une réforme de cinq ans de l'enseignement supérieur, qui vise à améliorer le fonctionnement de l'université. Donc, je regarde, évidemment, très attentivement tout ce qui pourrait se mettre en travers de ce chemin de réforme, qui va s'accompagner d'un effort financier inédit du Gouvernement, puisque c'est 1 milliard d'euros en 2008 qui doivent s'investir dans les facs. Mais pour que ce milliard d'euros s'investisse, il faut que la réforme puisse produire ses effets. Donc, je suis très attentive et je travaille à cette réforme ; je travaille aussi à l'amélioration de la réussite des étudiants, parce que c'est cela l'objectif ultime de la réforme : en réformant les bourses dès septembre, en travaillant à la réussite en licence dès novembre, et au logement étudiant en décembre.
Q- Vous parlez d'argent. Eux parlent de "désengagement financier de l'Etat". C'est ce que nous disait, il y a quelque minutes, sur cette antenne, un des représentants de l'UNEF à Rouen. Que lui répondez vous ?
R- Je lui dis que c'est tout le contraire. Cette réforme de l'autonomie des universités, elle dit bien ce qu'elle veut dire : donner l'autonomie aux universités, c'est leur faire confiance. C'est en réalité un engagement, un investissement de l'Etat sur l'université. Un investissement de l'Etat sur l'université, parce qu'on leur donne la possibilité de recruter beaucoup plus facilement leurs professeurs, on leur donne la possibilité d'adapter leurs formations à leurs étudiants, on leur donne la possibilité de créer les nouveaux partenariats, qu'elles n'ont pas aujourd'hui la possibilité de faire parce que tout est géré de manière centralisée, et puis, surtout, c'est un investissement puisqu'on va mettre 5 milliards d'euros en cinq ans dans l'université. Il y avait urgence à le faire, bien sûr ; l'université avait été complètement sous dotée depuis des années et des années. Mais il est paradoxal qu'au moment où l'Etat se réengage, au moment où l'Etat décide d'accompagner les universités, pour qu'elles soient plus puissantes, plus fortes, pour qu'elles assurent une meilleure insertion professionnelle des étudiants - parce que je vous rappelle que ma loi fixe comme troisième mission à l'université l'insertion professionnelle des étudiants, ce qui était une demande des étudiants eux même -, et il est paradoxal qu'à ce moment là, effectivement, il y ait un mécontentement qui ne me paraît pas justifié. Il faut un peu de patience pour que la loi puisse porter ses fruits.
Q- Et pour l'instant, elle est appliquée dans une université sur quatre, c'est bien cela à peu près ? Elle est mise en place, pour l'instant, dans une université sur quatre ?
R- Non, c'est plus compliqué que ça. C'est une loi qui va s'appliquer de manière très progressive sur les cinq années qui viennent : d'abord un changement de gouvernance des universités, qui a effectivement été entamé dans une université sur quatre ; puis des nouvelles compétences de nos universités pour qu'elles puissent être beaucoup plus libres dans une compétition du savoir qui est mondiale. Vous savez ce que je veux faire des universités ? Je veux que les universités rayonnent. Et depuis vingt ans, il n'y a plus un Gouvernement qui a pu faire le pari de l'université. Moi, je fais le pari de l'université, et je crois que tous les étudiants qui ont envie, comme moi, d'améliorer la réussite de leurs camarades, eh bien, ils doivent faire le pari du dialogue avec moi, pour pouvoir améliorer ces conditions de la réussite.
Q- En parlant de dialogue, est-ce que vous êtes prête à négocier avec eux, puisque certains demandent l'abrogation pure et simple de la loi ; d'autres disent qu'il faudrait ouvrir des négociations pour qu'on parle de cette loi et de la manière dont elle est appliquée. Etes-vous prête à les rencontrer, à rencontrer les étudiant et à essayer de leurs expliquer, puisque visiblement, ils n'ont pas l'air de comprendre ce que vous cherchez à faire ?
R- La concertation, elle est intense depuis le début ! La concertation a été intense depuis mon arrivée au ministère !
Q- Mais il y a des blocages ! A Tolbiac hier, à Aix-Marseille la semaine dernière...
R- On a fait soixante heures de concertation sur cette loi avant de la présenter au Parlement. Et là, encore aujourd'hui, mon cabinet est en permanence en concertation sur les décrets d'application de la loi. Cette semaine va sortir un décret qui permet le travail des étudiants dans les universités ....
Q- Donc, pour vous la grogne, elle est politique ?
R- Attendez, attendez... Cela permettra à certains étudiants d'accompagner leurs camarades handicapés, parce qu'on pourra donner des contrats à des étudiants pour accompagner leurs camarades handicapés. C'est une avancée concrète, significative ! On est en train de dialoguer, de débattre et de concerter avec tous les syndicats étudiants là dessus. La concertation ne s'est jamais arrêtée. Notre méthode, c'est le dialogue depuis le début et nous allons continuer.
Q- L'autre problème relevé par les étudiants, et l'UNEF notamment, c'est justement l'idée de donner plus de moyens aux étudiants parce qu'ils sont, dit le syndicat, "dans la précarité". Comment peut-on les aider davantage aujourd'hui ?
R- Je partage le constat de l'UNEF, là-dessus - et ils le savent. Et c'est pour cela que juste après le vote de la loi, j'ai voulu faire une réforme des bourses étudiantes. Et dès septembre, nous avons mis 100 millions d'euros d'argent public pour que les étudiants n'aient plus aujourd'hui à limiter leurs ambitions, qu'ils puissent avoir des bourses de mobilité pour aller à l'international, pour qu'ils aient des bourses d'un montant plus élevé. Et dès la rentrée 2008, nous allons augmenter de 2,5 % le montant des bourses, ce qui est presque 1 % de plus que l'inflation, pour améliorer le pouvoir d'achat des étudiants.
Q- Demain, vous serez à Cadarache sur le site du projet ITER avec, du coup, votre autre casquette de ministre de la Recherche. Les premiers coups de pioche, c'est pour l'an prochain, pour la mi- 2008. Cela pose quand même pas mal de problèmes dans la région, notamment au niveau des infrastructures pour amener toutes les pièces ; il va falloir construire des routes, faire des détournements, des contournements. Vous risquez là aussi de vous heurtez à des opposants, quasiment les mêmes, que ceux qui s'étaient opposés au tracé du TGV de l'époque. Que leur dites-vous ?
R- Que ITER, c'est un grand projet scientifique pour la France et pour le monde, parce que c'est l'énergie du futur. C'est un accord qui va être ratifié par le Parlement ; l'installation d'ITER va être approuvée par le Parlement, parce qu'ITER est une organisation internationale qui regroupe 34 pays et qui va travailler sur cette énergie de demain, une énergie des étoiles. Et ce qui est important, c'est que, grâce à l'accord que nous sommes en train de signer, ITER respectera scrupuleusement toutes les règles environnementales et les règles du droit nucléaire français. Et cela, c'était une exigence, et ce sera aussi une garantie pour les populations locales.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007
R- Je n'ai jamais tenu de tel propos ! Jamais !
Q- C'est ce que disait B. Julliard dans le JDD, dimanche !
R- Non, ce sont des intentions qu'il me prêtait. Non, non absolument pas ! Je suis très attentive à ce qui se passe dans toutes mes universités. Ma réforme, la loi sur l'autonomie, qui est passée au mois d'août, est un socle pour une réforme de cinq ans de l'enseignement supérieur, qui vise à améliorer le fonctionnement de l'université. Donc, je regarde, évidemment, très attentivement tout ce qui pourrait se mettre en travers de ce chemin de réforme, qui va s'accompagner d'un effort financier inédit du Gouvernement, puisque c'est 1 milliard d'euros en 2008 qui doivent s'investir dans les facs. Mais pour que ce milliard d'euros s'investisse, il faut que la réforme puisse produire ses effets. Donc, je suis très attentive et je travaille à cette réforme ; je travaille aussi à l'amélioration de la réussite des étudiants, parce que c'est cela l'objectif ultime de la réforme : en réformant les bourses dès septembre, en travaillant à la réussite en licence dès novembre, et au logement étudiant en décembre.
Q- Vous parlez d'argent. Eux parlent de "désengagement financier de l'Etat". C'est ce que nous disait, il y a quelque minutes, sur cette antenne, un des représentants de l'UNEF à Rouen. Que lui répondez vous ?
R- Je lui dis que c'est tout le contraire. Cette réforme de l'autonomie des universités, elle dit bien ce qu'elle veut dire : donner l'autonomie aux universités, c'est leur faire confiance. C'est en réalité un engagement, un investissement de l'Etat sur l'université. Un investissement de l'Etat sur l'université, parce qu'on leur donne la possibilité de recruter beaucoup plus facilement leurs professeurs, on leur donne la possibilité d'adapter leurs formations à leurs étudiants, on leur donne la possibilité de créer les nouveaux partenariats, qu'elles n'ont pas aujourd'hui la possibilité de faire parce que tout est géré de manière centralisée, et puis, surtout, c'est un investissement puisqu'on va mettre 5 milliards d'euros en cinq ans dans l'université. Il y avait urgence à le faire, bien sûr ; l'université avait été complètement sous dotée depuis des années et des années. Mais il est paradoxal qu'au moment où l'Etat se réengage, au moment où l'Etat décide d'accompagner les universités, pour qu'elles soient plus puissantes, plus fortes, pour qu'elles assurent une meilleure insertion professionnelle des étudiants - parce que je vous rappelle que ma loi fixe comme troisième mission à l'université l'insertion professionnelle des étudiants, ce qui était une demande des étudiants eux même -, et il est paradoxal qu'à ce moment là, effectivement, il y ait un mécontentement qui ne me paraît pas justifié. Il faut un peu de patience pour que la loi puisse porter ses fruits.
Q- Et pour l'instant, elle est appliquée dans une université sur quatre, c'est bien cela à peu près ? Elle est mise en place, pour l'instant, dans une université sur quatre ?
R- Non, c'est plus compliqué que ça. C'est une loi qui va s'appliquer de manière très progressive sur les cinq années qui viennent : d'abord un changement de gouvernance des universités, qui a effectivement été entamé dans une université sur quatre ; puis des nouvelles compétences de nos universités pour qu'elles puissent être beaucoup plus libres dans une compétition du savoir qui est mondiale. Vous savez ce que je veux faire des universités ? Je veux que les universités rayonnent. Et depuis vingt ans, il n'y a plus un Gouvernement qui a pu faire le pari de l'université. Moi, je fais le pari de l'université, et je crois que tous les étudiants qui ont envie, comme moi, d'améliorer la réussite de leurs camarades, eh bien, ils doivent faire le pari du dialogue avec moi, pour pouvoir améliorer ces conditions de la réussite.
Q- En parlant de dialogue, est-ce que vous êtes prête à négocier avec eux, puisque certains demandent l'abrogation pure et simple de la loi ; d'autres disent qu'il faudrait ouvrir des négociations pour qu'on parle de cette loi et de la manière dont elle est appliquée. Etes-vous prête à les rencontrer, à rencontrer les étudiant et à essayer de leurs expliquer, puisque visiblement, ils n'ont pas l'air de comprendre ce que vous cherchez à faire ?
R- La concertation, elle est intense depuis le début ! La concertation a été intense depuis mon arrivée au ministère !
Q- Mais il y a des blocages ! A Tolbiac hier, à Aix-Marseille la semaine dernière...
R- On a fait soixante heures de concertation sur cette loi avant de la présenter au Parlement. Et là, encore aujourd'hui, mon cabinet est en permanence en concertation sur les décrets d'application de la loi. Cette semaine va sortir un décret qui permet le travail des étudiants dans les universités ....
Q- Donc, pour vous la grogne, elle est politique ?
R- Attendez, attendez... Cela permettra à certains étudiants d'accompagner leurs camarades handicapés, parce qu'on pourra donner des contrats à des étudiants pour accompagner leurs camarades handicapés. C'est une avancée concrète, significative ! On est en train de dialoguer, de débattre et de concerter avec tous les syndicats étudiants là dessus. La concertation ne s'est jamais arrêtée. Notre méthode, c'est le dialogue depuis le début et nous allons continuer.
Q- L'autre problème relevé par les étudiants, et l'UNEF notamment, c'est justement l'idée de donner plus de moyens aux étudiants parce qu'ils sont, dit le syndicat, "dans la précarité". Comment peut-on les aider davantage aujourd'hui ?
R- Je partage le constat de l'UNEF, là-dessus - et ils le savent. Et c'est pour cela que juste après le vote de la loi, j'ai voulu faire une réforme des bourses étudiantes. Et dès septembre, nous avons mis 100 millions d'euros d'argent public pour que les étudiants n'aient plus aujourd'hui à limiter leurs ambitions, qu'ils puissent avoir des bourses de mobilité pour aller à l'international, pour qu'ils aient des bourses d'un montant plus élevé. Et dès la rentrée 2008, nous allons augmenter de 2,5 % le montant des bourses, ce qui est presque 1 % de plus que l'inflation, pour améliorer le pouvoir d'achat des étudiants.
Q- Demain, vous serez à Cadarache sur le site du projet ITER avec, du coup, votre autre casquette de ministre de la Recherche. Les premiers coups de pioche, c'est pour l'an prochain, pour la mi- 2008. Cela pose quand même pas mal de problèmes dans la région, notamment au niveau des infrastructures pour amener toutes les pièces ; il va falloir construire des routes, faire des détournements, des contournements. Vous risquez là aussi de vous heurtez à des opposants, quasiment les mêmes, que ceux qui s'étaient opposés au tracé du TGV de l'époque. Que leur dites-vous ?
R- Que ITER, c'est un grand projet scientifique pour la France et pour le monde, parce que c'est l'énergie du futur. C'est un accord qui va être ratifié par le Parlement ; l'installation d'ITER va être approuvée par le Parlement, parce qu'ITER est une organisation internationale qui regroupe 34 pays et qui va travailler sur cette énergie de demain, une énergie des étoiles. Et ce qui est important, c'est que, grâce à l'accord que nous sommes en train de signer, ITER respectera scrupuleusement toutes les règles environnementales et les règles du droit nucléaire français. Et cela, c'était une exigence, et ce sera aussi une garantie pour les populations locales.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 7 novembre 2007