Texte intégral
C. Barbier.- Plusieurs universités sont fermées ou bloquées. Où en est-on exactement ? Craignez-vous un embrasement généralisé après l'appel à la mobilisation massive de l'UNEF, hier, au soir ? Est-ce que l'on va vers un CPE-bis, ou bien comme le Premier ministre, considérez-vous que le risque de contagion est limité ?
R.- Mon objectif c'est d'abord la réussite des étudiants. Et chaque blocage entrave la réussite de centaines d'étudiants. C'est ce que j'ai dit à B. Julliard que j'ai reçu hier pour la deuxième fois depuis la rentrée. Je lui ai dit qu'il avait tout à gagner à travailler à l'intérêt des étudiants dans le dialogue, et pas dans les bocages.
Q.- Pourquoi ne l'avez-vous pas convaincu ? Qu'est-ce qui a manqué dans votre argumentation hier ?
R.- Je crois que fondamentalement il y a un espace pour le dialogue aujourd'hui. Il y a un espace pour le dialogue, parce que la "Loi Autonomie", qui a été votée au mois d'août, cette "Loi Autonomie", elle n'est que le socle d'une réforme qu'on va faire sur 5 ans. Et là, maintenant, nous entamons la réflexion sur des chantiers qui concernent au premier chef les étudiants, puisqu'il s'agit de la réussite en licence, et il s'agit des conditions du logement étudiant. Ce que je crains aujourd'hui, c'est que les blocages soient d'abord des blocages politiques.
Q.- Des blocages politiques. D'un côté, on nous dit : il y a 10 facs sur 85 qui sont touchés. C'est le ministère qui dit cela. Les grévistes, les manifestants disent : on est à plus de 40 facultés touchées. Où est la vérité des chiffres ?
R.- La vérité des chiffres c'est la nôtre, bien sûr ! Mais cela veut dire que chaque fac bloquée me préoccupe. Parce que chaque fac bloquée, même si elles sont 10 aujourd'hui, eh bien, c'est des étudiants qui ne peuvent pas aller travailler.
Q.- Quand vous dites "cette politique", cela veut dire quoi ? Cela veut dire que ce sont des groupuscules d'extrême gauche, que le Parti socialiste les manipule en sous-main, que les syndicats qui font des grèves ailleurs, dans d'autres secteurs pour d'autres raisons, viennent dans les facultés les agiter ?
R.- C'est surtout que si l'université est la vraie raison de ces blocages, il faut m'expliquer pourquoi ces blocages ont lieu l'année où l'Etat consent un investissement inédit dans l'université d'un milliard d'euros ! Cela fait 20 ans qu'on s'est désintéressé de l'université ; que l'université à été sous dotée ; qu'on l'a ouverte, qu'on l'a démocratisée sans lui donner les moyens de son expansion. Et cette année, cette année où le Gouvernement de N. Sarkozy s'engage pour 5 ans à donner 5 milliards d'euros supplémentaires, à augmenter de 50 % le budget de l'enseignement supérieur, à travailler enfin sur le chantier de la réussite en licence, qui est le point noir, et toutes les familles, tous les étudiants le savent. L'échec en première année, c'est 40 % des étudiants. Donc, cette année là, où un Gouvernement, enfin, se décide à prendre à bras le corps la question de l'échec étudiant, cette année là, il y a un blocage en disant "on n'a pas assez de moyens" ! Là, il y a un décalage complet entre ces deux évènements.
Q.- Peut-être parce que vous avez de l'argent en plus mais que vous ne voulez pas créer d'emplois supplémentaires dans l'université ?
R.- Je crois que ce qui est important dans le cadre de cette réforme, c'est de bien utiliser chaque euro qu'on va dépenser. Et nous avons toute une série de priorités dans le budget qui sont très importantes. On va mettre 700 emplois supplémentaires de catégorie A, d'encadrement, dans les universités. On ne va pas créer d'avantage de postes. Non. Mais on va mettre davantage d'heures de cours, et c'est cela qui est important pour lé réussite des étudiants.
Q.- Dans ce dialogue que vous voulez poursuivre avec les étudiants, on a l'impression que vous émiettez les sujets. Pourquoi ne pas provoquer une sorte de "Grenelle étudiants", de "Grenelle de l'enseignement supérieur" ?
R.- Parce que moi, je suis une ministre qui veut être la ministre du changement concret. Et la ministre du changement concret, cela veut dire que je pense sincèrement qu'il faut prendre les sujets un par un, que chaque sujet est un sujet qui est quand même extrêmement technique. Quand vous prenez le contenu de la licence, comment faire pour que les élèves réussissent mieux, la pédagogie ; quand vous prenez la question mobilière universitaire ; quand vous prenez la réforme des bourses. Parce que nous avons commencé en septembre - je le rappelle à tous les étudiants de France qui nous écoutent - par augmenter de 2,5 % toutes les bourses étudiantes, pour aider à un meilleur pouvoir d'achat étudiant. C'est inédit depuis 10 ans ! Nous avons annoncé la réforme du système de financement d'études, pour que plus aucun étudiant de France n'autolimite ses ambitions, et que tous les étudiants puissent savoir comment financer leurs études l'année prochaine. Chacun de ces sujets-là est un sujet extraordinairement complexe. La communauté universitaire est totalement concertée. Elle est dans mon ministère en permanence. Ma porte est toujours ouverte. Les syndicats étudiants, les professionnels, toute la communauté universitaire sait qu'elle est reçue quand elle veut, qu'elle peut apporter sa pierre à l'édifice. Et comme je veux que chaque sujet, ce soit un changement concret, je ne veux pas ouvrir de grande messe, je ne veux pas faire de cathédrale. Cela coagule les oppositions. Regardez la Constitution européenne ! Je préfère des "traités simplifiés", des chantiers qu'on boucle et qui avancent. Comme les bourses.
Q.- Sur le terrain, dans la gestion des conflits, au moindre blocage, les Présidents d'université ferment leur université. On décide qu'il n'y aura pas de rattrapage des cours ; on envoie les forces de l'ordre pour évacuer. Vous avez choisi la manière forte ?
R.- Le blocage c'est vraiment une entrave au bon travail des étudiants. Donc, les blocages doivent être limités. Et sur la question de l'évacuation des facs, qui est une question très sensible, la seule chose c'est que les dégradations ce n'est pas dans l'intérêt des étudiants. Donc, aucun mouvement ne peut me dire : "J'occupe une fac et je dégrade et je casse, c'est dans l'intérêt des étudiants, Madame Pécresse".
Q.- Pas de cours de rattrapage pour les jours manqués, c'est un peu un chantage à l'échec scolaire que vous faites ?
R.- Nous allons avec les Présidents de l'université réfléchir à comment on fait pour pouvoir permettre la réussite des étudiants qui aujourd'hui sont menacés par ces blocages.
Q.- Il y a d'autres conflits en cours : les régimes généraux des retraites, les problèmes de la fonction publique. Vous avez l'impression d'une coagulation possible de tous ces conflits pour une sorte de "grand novembre social" ?
R.- C'est le souhait de certains syndicats, très clairement, les syndicats d'extrême gauche qui sont dans l'université ont très clairement appelé - et d'ailleurs, si vous allez regarder les tracts qui sont distribués dans les universités aujourd'hui, pour un tract sur l'université proprement dit, vous avez un quatre tracts sur la solidarité avec les mouvements salariés.
Q.- C'est-à-dire que si ces mouvements se terminent dans le calme après le 20 novembre, les facultés reprendront leur travail, ou au contraire, cela peut être le dernier conflit à se régler ?
R.- Je suis la ministre des Universités. Et mon souci c'est vraiment que les universités aillent bien. Donc, je me préoccupe de ce mouvement en tant que tel, et je veux y apporter des réponses en tant que tel.
Q.- Quand il y a eu des contestations sur la préparation de cette loi avant l'été, N. Sarkozy est monté au créneau pour vous aider. Est-ce qu'il va de retour des Etats-Unis de nouveau monter en première ligne sur ce conflit, comme on l'a vu le faire sur les pêcheurs, il y a deux jours ?
R.- Je crois que le président de la République est partout chez lui. S'il apporte son appui à la réforme des universités qui est son grand projet, parce que pour lui recherche et université, la progression de la connaissance dans notre pays, faire de la France une économie d'innovations et non plus d'imitations, et élever le niveau de connaissance de tous nos enfants, c'est sa priorité politique.
Q.- Donc, il va monter en ligne pour défendre ce projet ?
R.- En tout cas, il sera dernière moi pour le défendre, c'est clair.
Q.- Les étudiants craignent que l'autonomie des universités, que l'argent qui arrive dans les universités aboutisse à terme à une privatisation et un accroissement des inégalités entre les facs riches et les facs pauvres. Comment les rassurer ?
R.- C'est complètement une fausse peur ! Au contraire, l'autonomie des universités c'est un investissement de l'Etat dans l'université. C'est donner aux universités le cadre juridique, le cadre organisationnel pour pouvoir tirer le meilleur parti des 5 milliards d'euros qu'on va leur donner. C'est-à-dire 50 % d'augmentation du budget de l'enseignement supérieure qui ont été promis par le président de la République sur les 5 prochaines années. Mais pour qu'ils puissent dépenser cet argent bien, correctement le gérer, il faut qu'elles se dotent de compétences qu'elles n'ont pas. Et d'ailleurs, pour vous montrez à quel point l'Etat investit et fait confiance à l'université, nous organisons d'ores et déjà trente audits, à la demande des universités, pour les aider à se saisir de cette autonomie. Et mon rôle en tant que ministre, c'est évidemment de veiller à ce que chacune des universités soit accompagnée dans l'autonomie. Et en même temps que l'autonomie, je parcours tous les campus de France pour leur dire qu'il faut participer à un grand mouvement de regroupement de nos forces universitaires, qui s'appellent les pôles de recherche et d'enseignement supérieur. A terme, nos 85 universités doivent être dans quinze grands pôles d'enseignement supérieur. Il n'y aura plus une seule université petite, isolée dans notre paysage d'enseignement supérieur.
Q.- La Commission Attali sur la croissance va justement proposer de grands campus d'universitaires pluridisciplinaires mais également des universités qui pourront faire de la sélection. Est-ce que vous allez ouvrir aussi un chantier sur la sélection ? Non. N'importe qui pourra s'inscrire n'importe où en fac après le bac ?
R.- Il y a une sélection à l'entrée à l'université, cela s'appelle le baccalauréat. Le baccalauréat c'est des millions de copies, cela coûte des millions d'euros, et ce n'est pas un diplôme de fin de lycée. Le baccalauréat c'est le titre qui permet l'entrée à l'université. Nous allons mettre en place, en revanche - et c'est un projet très ambitieux du Gouvernement cette année, encore un ! Encore un pour la réussite pour la réussite des étudiants - nous allons mettre en place l'orientation active. L'orientation active c'est guider les lycéens dès la Première vers la bonne filière universitaire, celle dans laquelle ils ont des chances de réussite. C'est ce que nous sommes en train de monter pour la rentrée 2008. Donc, vous voyez que nous agissons en permanence pour améliorer cette réussite des étudiants.
Q.- Serez-vous candidate aux municipales en mars 2008 ?
R.- Je ne serai certainement pas tête de liste dans aucune municipalité. Non.
Q.- Mais peut être présente sur une liste pour pousser la liste UMP ?
R.- Cela, ce sont des choses qui dépendent de contingences politiques. Si je vois dans ma circonscription des personnes en difficulté, je les aiderais. Mais je ne peux pas cumuler des responsabilités municipales avec mes responsabilités de ministre. Non.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 novembre 2007
R.- Mon objectif c'est d'abord la réussite des étudiants. Et chaque blocage entrave la réussite de centaines d'étudiants. C'est ce que j'ai dit à B. Julliard que j'ai reçu hier pour la deuxième fois depuis la rentrée. Je lui ai dit qu'il avait tout à gagner à travailler à l'intérêt des étudiants dans le dialogue, et pas dans les bocages.
Q.- Pourquoi ne l'avez-vous pas convaincu ? Qu'est-ce qui a manqué dans votre argumentation hier ?
R.- Je crois que fondamentalement il y a un espace pour le dialogue aujourd'hui. Il y a un espace pour le dialogue, parce que la "Loi Autonomie", qui a été votée au mois d'août, cette "Loi Autonomie", elle n'est que le socle d'une réforme qu'on va faire sur 5 ans. Et là, maintenant, nous entamons la réflexion sur des chantiers qui concernent au premier chef les étudiants, puisqu'il s'agit de la réussite en licence, et il s'agit des conditions du logement étudiant. Ce que je crains aujourd'hui, c'est que les blocages soient d'abord des blocages politiques.
Q.- Des blocages politiques. D'un côté, on nous dit : il y a 10 facs sur 85 qui sont touchés. C'est le ministère qui dit cela. Les grévistes, les manifestants disent : on est à plus de 40 facultés touchées. Où est la vérité des chiffres ?
R.- La vérité des chiffres c'est la nôtre, bien sûr ! Mais cela veut dire que chaque fac bloquée me préoccupe. Parce que chaque fac bloquée, même si elles sont 10 aujourd'hui, eh bien, c'est des étudiants qui ne peuvent pas aller travailler.
Q.- Quand vous dites "cette politique", cela veut dire quoi ? Cela veut dire que ce sont des groupuscules d'extrême gauche, que le Parti socialiste les manipule en sous-main, que les syndicats qui font des grèves ailleurs, dans d'autres secteurs pour d'autres raisons, viennent dans les facultés les agiter ?
R.- C'est surtout que si l'université est la vraie raison de ces blocages, il faut m'expliquer pourquoi ces blocages ont lieu l'année où l'Etat consent un investissement inédit dans l'université d'un milliard d'euros ! Cela fait 20 ans qu'on s'est désintéressé de l'université ; que l'université à été sous dotée ; qu'on l'a ouverte, qu'on l'a démocratisée sans lui donner les moyens de son expansion. Et cette année, cette année où le Gouvernement de N. Sarkozy s'engage pour 5 ans à donner 5 milliards d'euros supplémentaires, à augmenter de 50 % le budget de l'enseignement supérieur, à travailler enfin sur le chantier de la réussite en licence, qui est le point noir, et toutes les familles, tous les étudiants le savent. L'échec en première année, c'est 40 % des étudiants. Donc, cette année là, où un Gouvernement, enfin, se décide à prendre à bras le corps la question de l'échec étudiant, cette année là, il y a un blocage en disant "on n'a pas assez de moyens" ! Là, il y a un décalage complet entre ces deux évènements.
Q.- Peut-être parce que vous avez de l'argent en plus mais que vous ne voulez pas créer d'emplois supplémentaires dans l'université ?
R.- Je crois que ce qui est important dans le cadre de cette réforme, c'est de bien utiliser chaque euro qu'on va dépenser. Et nous avons toute une série de priorités dans le budget qui sont très importantes. On va mettre 700 emplois supplémentaires de catégorie A, d'encadrement, dans les universités. On ne va pas créer d'avantage de postes. Non. Mais on va mettre davantage d'heures de cours, et c'est cela qui est important pour lé réussite des étudiants.
Q.- Dans ce dialogue que vous voulez poursuivre avec les étudiants, on a l'impression que vous émiettez les sujets. Pourquoi ne pas provoquer une sorte de "Grenelle étudiants", de "Grenelle de l'enseignement supérieur" ?
R.- Parce que moi, je suis une ministre qui veut être la ministre du changement concret. Et la ministre du changement concret, cela veut dire que je pense sincèrement qu'il faut prendre les sujets un par un, que chaque sujet est un sujet qui est quand même extrêmement technique. Quand vous prenez le contenu de la licence, comment faire pour que les élèves réussissent mieux, la pédagogie ; quand vous prenez la question mobilière universitaire ; quand vous prenez la réforme des bourses. Parce que nous avons commencé en septembre - je le rappelle à tous les étudiants de France qui nous écoutent - par augmenter de 2,5 % toutes les bourses étudiantes, pour aider à un meilleur pouvoir d'achat étudiant. C'est inédit depuis 10 ans ! Nous avons annoncé la réforme du système de financement d'études, pour que plus aucun étudiant de France n'autolimite ses ambitions, et que tous les étudiants puissent savoir comment financer leurs études l'année prochaine. Chacun de ces sujets-là est un sujet extraordinairement complexe. La communauté universitaire est totalement concertée. Elle est dans mon ministère en permanence. Ma porte est toujours ouverte. Les syndicats étudiants, les professionnels, toute la communauté universitaire sait qu'elle est reçue quand elle veut, qu'elle peut apporter sa pierre à l'édifice. Et comme je veux que chaque sujet, ce soit un changement concret, je ne veux pas ouvrir de grande messe, je ne veux pas faire de cathédrale. Cela coagule les oppositions. Regardez la Constitution européenne ! Je préfère des "traités simplifiés", des chantiers qu'on boucle et qui avancent. Comme les bourses.
Q.- Sur le terrain, dans la gestion des conflits, au moindre blocage, les Présidents d'université ferment leur université. On décide qu'il n'y aura pas de rattrapage des cours ; on envoie les forces de l'ordre pour évacuer. Vous avez choisi la manière forte ?
R.- Le blocage c'est vraiment une entrave au bon travail des étudiants. Donc, les blocages doivent être limités. Et sur la question de l'évacuation des facs, qui est une question très sensible, la seule chose c'est que les dégradations ce n'est pas dans l'intérêt des étudiants. Donc, aucun mouvement ne peut me dire : "J'occupe une fac et je dégrade et je casse, c'est dans l'intérêt des étudiants, Madame Pécresse".
Q.- Pas de cours de rattrapage pour les jours manqués, c'est un peu un chantage à l'échec scolaire que vous faites ?
R.- Nous allons avec les Présidents de l'université réfléchir à comment on fait pour pouvoir permettre la réussite des étudiants qui aujourd'hui sont menacés par ces blocages.
Q.- Il y a d'autres conflits en cours : les régimes généraux des retraites, les problèmes de la fonction publique. Vous avez l'impression d'une coagulation possible de tous ces conflits pour une sorte de "grand novembre social" ?
R.- C'est le souhait de certains syndicats, très clairement, les syndicats d'extrême gauche qui sont dans l'université ont très clairement appelé - et d'ailleurs, si vous allez regarder les tracts qui sont distribués dans les universités aujourd'hui, pour un tract sur l'université proprement dit, vous avez un quatre tracts sur la solidarité avec les mouvements salariés.
Q.- C'est-à-dire que si ces mouvements se terminent dans le calme après le 20 novembre, les facultés reprendront leur travail, ou au contraire, cela peut être le dernier conflit à se régler ?
R.- Je suis la ministre des Universités. Et mon souci c'est vraiment que les universités aillent bien. Donc, je me préoccupe de ce mouvement en tant que tel, et je veux y apporter des réponses en tant que tel.
Q.- Quand il y a eu des contestations sur la préparation de cette loi avant l'été, N. Sarkozy est monté au créneau pour vous aider. Est-ce qu'il va de retour des Etats-Unis de nouveau monter en première ligne sur ce conflit, comme on l'a vu le faire sur les pêcheurs, il y a deux jours ?
R.- Je crois que le président de la République est partout chez lui. S'il apporte son appui à la réforme des universités qui est son grand projet, parce que pour lui recherche et université, la progression de la connaissance dans notre pays, faire de la France une économie d'innovations et non plus d'imitations, et élever le niveau de connaissance de tous nos enfants, c'est sa priorité politique.
Q.- Donc, il va monter en ligne pour défendre ce projet ?
R.- En tout cas, il sera dernière moi pour le défendre, c'est clair.
Q.- Les étudiants craignent que l'autonomie des universités, que l'argent qui arrive dans les universités aboutisse à terme à une privatisation et un accroissement des inégalités entre les facs riches et les facs pauvres. Comment les rassurer ?
R.- C'est complètement une fausse peur ! Au contraire, l'autonomie des universités c'est un investissement de l'Etat dans l'université. C'est donner aux universités le cadre juridique, le cadre organisationnel pour pouvoir tirer le meilleur parti des 5 milliards d'euros qu'on va leur donner. C'est-à-dire 50 % d'augmentation du budget de l'enseignement supérieure qui ont été promis par le président de la République sur les 5 prochaines années. Mais pour qu'ils puissent dépenser cet argent bien, correctement le gérer, il faut qu'elles se dotent de compétences qu'elles n'ont pas. Et d'ailleurs, pour vous montrez à quel point l'Etat investit et fait confiance à l'université, nous organisons d'ores et déjà trente audits, à la demande des universités, pour les aider à se saisir de cette autonomie. Et mon rôle en tant que ministre, c'est évidemment de veiller à ce que chacune des universités soit accompagnée dans l'autonomie. Et en même temps que l'autonomie, je parcours tous les campus de France pour leur dire qu'il faut participer à un grand mouvement de regroupement de nos forces universitaires, qui s'appellent les pôles de recherche et d'enseignement supérieur. A terme, nos 85 universités doivent être dans quinze grands pôles d'enseignement supérieur. Il n'y aura plus une seule université petite, isolée dans notre paysage d'enseignement supérieur.
Q.- La Commission Attali sur la croissance va justement proposer de grands campus d'universitaires pluridisciplinaires mais également des universités qui pourront faire de la sélection. Est-ce que vous allez ouvrir aussi un chantier sur la sélection ? Non. N'importe qui pourra s'inscrire n'importe où en fac après le bac ?
R.- Il y a une sélection à l'entrée à l'université, cela s'appelle le baccalauréat. Le baccalauréat c'est des millions de copies, cela coûte des millions d'euros, et ce n'est pas un diplôme de fin de lycée. Le baccalauréat c'est le titre qui permet l'entrée à l'université. Nous allons mettre en place, en revanche - et c'est un projet très ambitieux du Gouvernement cette année, encore un ! Encore un pour la réussite pour la réussite des étudiants - nous allons mettre en place l'orientation active. L'orientation active c'est guider les lycéens dès la Première vers la bonne filière universitaire, celle dans laquelle ils ont des chances de réussite. C'est ce que nous sommes en train de monter pour la rentrée 2008. Donc, vous voyez que nous agissons en permanence pour améliorer cette réussite des étudiants.
Q.- Serez-vous candidate aux municipales en mars 2008 ?
R.- Je ne serai certainement pas tête de liste dans aucune municipalité. Non.
Q.- Mais peut être présente sur une liste pour pousser la liste UMP ?
R.- Cela, ce sont des choses qui dépendent de contingences politiques. Si je vois dans ma circonscription des personnes en difficulté, je les aiderais. Mais je ne peux pas cumuler des responsabilités municipales avec mes responsabilités de ministre. Non.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 8 novembre 2007