Déclaration de M. Jean-Marie Le Pen, président du Front national, sur l'immigration, l'insécurité, la politique économique ainsi que sur sa succession à l'intérieur du parti, Paris le 18 novembre 2007.

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Circonstance : Discours de clôture du XIIIe Congrès du Front National à Paris le 18 novembre 2007

Texte intégral

Chers amis,
Chers camarades,
Une fois de plus, l'honneur et le privilège m'est donné d'intervenir devant vous pour clôturer le Congrès du Front National, le XIIIème en l'espèce, au terme duquel vous avez renouvelé nos instances et m'avez reconduit à la tête de notre formation, je devrais dire de notre maison commune.
Permettez-moi de vous en remercier, car même si le Président n'est qu'un primus inter pares, le premier au milieu de ses pairs, le premier de tous les militants du Front, je mesure le prix de l'honneur qui m'est fait, le prix de la confiance des miens, l'espoir que l'avant-garde des patriotes français met dans notre action politique.
Ce prix, pour moi, c'est bien sûr le respect absolu des devoirs de ma fonction.
Soyez certains, mes chers camarades, que je remplirai ma charge au mieux de l'intérêt de nos idées, comme j'ai toujours essayé de le faire, et aussi conformément aux principes et aux valeurs qui, depuis toujours, sont les nôtres.
Permettez-moi donc, en prologue au discours du jour, de saluer l'ensemble de nos morts, en hommage à nos anciens qui sont tombés au long des siècles et particulièrement en 39-45, en Indochine, en Algérie, mais aussi à ceux, innombrables, qui, après s'être illustrés comme simples militants, ont succombé aux coups de nos adversaires ou tout simplement, sont morts au bout de leur rouleau.
Je voudrais remercier aussi les organisateurs de ce Congrès, qu'il s'agisse de la puissance invitante, en la personne de Jacques Colombier, Secrétaire départemental de la Gironde et secrétaire Régional d'Aquitaine, conseiller régional et, plus que tout, militant de 30 ans du Front National.
Merci, Jacques, de ta fidélité et de ton efficacité !
Les organisateurs, c'est aussi l'équipe de la Direction Nationale aux Grandes Manifestations, qui, avec des moyens de fortune, et en tout cas fidèlement à la consigne d'économie qui est la nôtre désormais, s'est consacrée à la réussite de ce 13ème Congrès : Jean-Michel DUBOIS, Yann MARECHAL, Catherine BESSON, Sandrine LEROY et Laurent JOLY.
Merci au personnel du Palais des Congrès, au Secrétaire Général Louis Aliot et ses collaborateurs, au Délégué Général Bruno Gollnisch et à ses adjoints, et, bien sûr, au Trésorier National et ses services.
Merci aussi, bien sur, à vous tous qui êtes venus parfois de très loin pour participer au Congrès du Front National.
I- Vous l'avez fait, je le sais, parce que vous êtes animés d'un sentiment patriotique puissant, magnifié par les plus belles valeurs, les meilleurs sentiments humains : la fierté de ce que nous sommes, la fidélité, la confiance, l'enthousiasme et l'espoir, la foi dans l'avenir, l'amour des siens qui s'exprime dans celui de la patrie.
Comme vous-mêmes, je n'ai jamais perdu la foi qui m'animait déjà il y a 35 ans, le 5 octobre 1972, lorsqu'avec quelques autres, réunis à la salle des Horticulteurs à Paris, nous avons crée le Front national pour l'Unité Française.
Depuis lors, mes chers camarades, chacune des étapes qui jalonnent l'histoire du Front National est présente à mon esprit, comme si elle se déroulait à nouveau, là, devant moi.
Si je devais résumer l'aventure du Front national depuis sa naissance, je dirais qu'il a réussi à « être et durer » - ce qui, pour notre famille politique, n'était pas une mince affaire - et en soi, sa longévité le fonde comme un grand parti politique apte à faire face aux défis de l'avenir.
Certes, je n'oublie pas nos difficultés et nos défaites initiales, dans une France des années 70 dominée par l'opposition déjà factice entre l'Union de la Gauche et la droite giscardo-gaulliste, échecs qui précédaient pourtant les succès municipaux et européens de 1983 et 1984, et en 1986, l'entrée à l'Assemblée Nationale des 35 députés du Rassemblement National ainsi que l'élection de plus de 300 conseillers régionaux, puis les 15% aux Présidentielles de 1988 et 1995, sans oublier les 11 députés européens réélus en 1989, et les villes du midi conquises aux municipales.
Je n'oublie pas la scission de 1999, qui précéda de 3 ans seulement le scénario qui, en 2002, nous amena au second tour de l'élection présidentielle, preuve, s'il en était besoin, qu'en politique le désespoir est une sottise absolue.
Je n'oublie pas bien sûr le résultat en demi-teinte à la présidentielle d'avril dernier, ni notre recul aux élections législatives qui suivirent, dont les conséquences financières sont particulièrement éprouvantes pour le mouvement.
Je pense à tout cela, et je me dis aussi que par delà les vicissitudes électorales, les faits sont têtus, puisqu'ils nous donnent raison sur tout ce que nous avons diagnostiqué, sur tout ce que nous avons pronostiqué, sur tout ce que nous avons voulu éviter à notre pays depuis 35 ans.
C'est en effet depuis 1974 que la France a connu un processus continu de déclin, dont nos compatriotes subissent désormais les effets dramatiques, chaque jour que Dieu fait.
Le septennat Giscard marque le début de l'inversion généralisée des grandes valeurs politiques, économiques et morales qui structuraient notre peuple depuis des siècles, et dans le fond, une grande continuité unit le « libéralisme avancé » de Giscard, le « socialisme à la française de Mitterrand » et la « France pour tous » de Chirac.
Sur bien des sujets, les Présidents successifs n'ont fait qu'accentuer, dramatiquement, la tendance à la décadence initiée par VGE : construction d'une Europe fédérale, ouverture généralisée de nos frontières humaines et commerciales, politique du fiscalisme confiscatoire et de l'assistanat généralisé.
Lorsqu'ils ne suivaient pas diverses utopies toujours régressives et toujours antinationales, les pouvoir publics ont cédé, par électoralisme ou faiblesse d'âme, aux revendications des lobbies, des syndicats, des minorités agissantes, des faux prophètes, et pire encore, de la mode.
Ces groupes, suivant leur intérêt particulier, demandaient pour eux-mêmes des avantages spécifiques qui ont précipité la France toute entière dans le déclin matériel et la décadence morale.
Dès la création du Front National, nous avons pressenti les dangers de ces politiques, les risques de cette lâcheté électoraliste, et nous n'avons cessé de les dénoncer.
Jugez-en par vous-mêmes, mes chers camarades.
Giscard a initié la montée en puissance inouïe de l'Etat-Providence, amenant la France aux portes d'un socialisme à la française qui est devenu le cadre d'action général de tous les pouvoirs publics qui lui ont succédé.
En 30 ans, l'Etat s'est transformé en véritable corne d'abondance, finançant des emplois aidés à tire larigot et soumettant les entreprises à des réglementations destructrices:
- les 39 heures payées 40 et la retraite à 60 ans sous Mitterrand,
- puis les 35 heures sans réduction de salaires sous Jospin à la fin des années 90,
- sans même parler du code du travail, véritable maquis inextricable, qui a instauré des conditions d'embauche à long terme de plus en plus drastiques fragilisant les entreprises sans protéger les salariés !
Oui, mesdames et messieurs, la démagogie est responsable de l'effondrement de la productivité des entreprises françaises, tandis que la dette anonyme, mais néanmoins bien réelle, de l'Etat, a littéralement explosé.
Au terme de l'action des 11 équipes gouvernementales différentes qui ont dirigé le pays depuis 1974, elle atteint entre 1200 et 2500 milliards d'euros, selon que l'on retienne, pour des raisons politiciennes, une définition plus étroite ou plus large de notre passif collectif.
Les intérêts de la dette, c'est le 2ème poste budgétaire de l'Etat, soit 46 milliards d'euros, le montant du déficit annuel officiel de l'Etat.
Excédentaire en 1970, le budget de l'Etat n'a plus été en équilibre depuis 1980.
De même, l'assurance-retraite, dont les caises étaient pleines en 1970, est aujourd'hui déficitaire, avant qu'elle ne s'effondre dans le trou béant des retraites à verser à partir de 2020.
Les dépenses publiques atteignent 53% du PIB, essentiellement pour payer les dépenses de fonctionnement d'administrations pléthoriques et inefficaces !
De 35% en 1970, les prélèvements obligatoires sont d'ailleurs passés officiellement à 45% du PIB cette année.
La France a ainsi un taux de prélèvement supérieur de 6 points à la moyenne européenne.
Le résultat en est que les entreprises se délocalisent, que la matière grise part à Londres ou New York, et que les capitaux vont s'investir ailleurs !
Mais dès lors, mesdames et messieurs, il ne faut pas s'étonner du niveau faramineux du chômage français.
300.000 chômeurs en 1974, 1 million en 1980, 2 millions puis 3 millions sous la gauche dans les années 80, puis 4, puis 5 : la courbe du chômage suit celle des prélèvements obligatoires, de la dette, de la dépense publique.
Oui, 5 millions, c'est le chiffre du nombre de chômeurs réels, et pas 1,9 millions comme l'a annoncé monsieur Borloo en septembre dernier !
Le tissu économique a été déchiqueté, tandis que les pouvoirs publics successifs créaient les conditions d'une féroce concurrence sur le marché de l'emploi, entre immigrés et Français de souche.
Tout a commencé là encore au milieu des années 70, lorsque l'emploi national a été sacrifié aux intérêts du patronat, qui appelait à l'immigration des travailleurs africains, pour peser à la baisse sur les salaires manuels en France.
C'est Chirac, Premier Ministre de Giscard et ami des grands patrons depuis l'époque Pompidou, qui a fait voter le regroupement familial en 1975, transformant une immigration temporaire de travail en une immigration de peuplement définitive.
Oh bien sûr, à les en croire, tous les ministres successifs ont prétendu agir pour tarir l'immigration.
En 1974, André Postel-Vinay, Secrétaire d'Etat aux travailleurs immigrés, affirmait que « l'immigration était officiellement stoppée ».
Le 14 octobre 1980, Lionel Stoléru, lui aussi Secrétaire d'Etat aux Travailleurs manuels et immigrés de Giscard affirmait, à Metz, qu'"il n'est plus question d'accueillir un seul étranger en France".
Le 7 janvier 1990, Michel Rocard, Premier ministre socialiste déclarait: "nous ne pouvons accueillir toute la misère du monde ".
Mitterrand lui-même n'hésita pas à évoquer un seuil de tolérance d'ores et déjà dépassé....
En 2004, Sarkozy lançait sa thématique de l'« immigration choisie », c'est-à-dire plus d'immigrés encore, dans un pays qui n'en peut mais...
Tous ceux-là nous ont menti, car derrière les propos d'estrade, qui a régularisé des centaines de milliers de clandestins, sinon la gauche en aout 1981 et juin 1997, et la droite sarkozienne en aout 2006 ?
Qui a bradé la nationalité française, sinon Mazeaud, député de droite et auteur d'une loi en 1973 qui institua le droit du sol automatique en prévoyant qu'un enfant né en France de parents étrangers pouvait devenir mécaniquement Français dès l'âge de 13 ans ?
Qui a supprimé tout critère d'assimilation, sinon le gouvernement Balladur en 1993 ?
Qui s'est prononcé le premier pour le droit de vote des immigrés, sinon Jacques CHIRAC, futur Président de la République, dès 1977, suivi par François MITTERRAND lui-même en 1989, puis par de ROBIEN en 1999, BORLOO en 2000, BAYROU en 2001 et tant d'autres après eux.
Qui a parlé de l'immigration comme d'une chance pour la France, sinon l'ensemble de la classe politique, gauche et droite confondue, à la suite de la publication du fameux livre de Bernard Stasi en janvier 1985 ?
Vous le voyez, mesdames et messieurs, toute la classe politique est immigrationniste depuis 30 ans, soit qu'elle soit aveugle et sourde, soit qu'elle considère la nation comme dépassée, soit qu'elle serve la soupe aux grandes entreprises multinationales, toujours favorables à la libre circulation des hommes, réduits à une simple variable d'ajustement du marché mondial de l'emploi.
Les résultats sont là. Il est entré plus de 10 millions d'immigrés dans notre pays depuis 30 ans, et aujourd'hui encore, année après année, 450.000 migrants, légaux ou illégaux, viennent chez nous avec l'intention de s'y installer durablement.
A moins qu'ils ne soient idéologiquement complices, les politiciens français n'ont toujours pas compris que ce n'est que le début de l'immigration de masse, et que si nous ne faisons rien, nous serons submergés.
Ils n'ont pas vu qu'en 100 ans, la population mondiale était passée de 1 à 7 milliards d'hommes, tandis que l'Europe et la France connaissaient, elles, une crise démographique grave.
Ils n'ont pas vu qu'entre une zone de basse pression démographique, l'Europe, une zone de haute pression, le Sud affamé et prolifique, l'orage migratoire ne pouvait qu'éclater.
Ils n'ont pas vu non plus que la durée de vie ayant augmenté de 15 ans dans les 50 dernières années tandis que la natalité baissait, le nombre des inactifs avait augmenté par rapport aux actifs mettant toutes les caisses sociales en déficit.
J'affirme pour ma part que tous ceux qui ont appelé à intensifier l'immigration ou ont refusé de se donner les moyens de l'endiguer sont responsables de la situation d'aujourd'hui, et pas seulement des problèmes de nos banlieues : insécurité, chômage, crise de l'école et du logement, déficits budgétaires et sociaux...
D'autant que depuis 30 ans, les Princes qui nos gouvernement n'ont pas seulement érigé l'immigrationnisme en valeur suprême.
Ils ont également mis en oeuvre, par démagogie, par faiblesse ou par idéologie, la politique du laxisme éducatif et judiciaire, deuxième terreau de l'explosion de la criminalité et de la délinquance dans notre pays.
Après mai 68, l'ensemble des autorités familiales, scolaires, religieuses, militaires et politiques ont été contestées.
L'autorité parentale a été limitée sous Giscard et Mitterrand, au nom des droits de l'enfant.
L'autorité des enseignants, sapée par un pédagogisme délirant qui voulait mettre l'élève et le maître à égalité, n'existe plus.
On a nivelé par le bas, allégeant les programmes, adoucissant les notations et les critères de passage dans la classe supérieure.
La valeur des diplômes s'est effondrée, pénalisant les élèves les plus méritants et les plus travailleurs, tandis que la société manquait de plus en plus cruellement de plombiers, de sapeurs-pompiers ou d'infirmiers.
Non seulement l'Education nationale n'assure plus la formation manuelle et intellectuelle des jeunes, mais elle n'assure plus non plus l'éducation civique et morale indispensable à la vie en société.
Le patriotisme, ressort de l'armée et de la Nation, s'est détendu.
La défaillance des familles et de l'école, jointe à la suppression de la conscription, voilà les causes réelles de la montée des transgressions, voilà les facteurs principaux de l'explosion de la délinquance et de la criminalité.
C'est le résultat d'une politique de désarmement délibéré de la société menée depuis le début des années soixante sous l'influence d'une véritable inversion de valeurs: le délinquant serait un malade, la « victime » d'une superstructure socio-économique.
C'est pourquoi toutes les réformes adoptées depuis 1959 ont abouti à désarmer la police, la justice, les citoyens.
L'insécurité a donc, logiquement, implacablement, explosé.
12,4 millions de crimes et délits en France en 2006, contre 500.000 à la fin des années 60, 25 fois plus !
Comment expliquer cette dégradation ?
C'est simple. Il y a quarante ans, les délinquants étaient poursuivis et condamnés par la justice.
De même, le particulier victime d'une agression qui se défendait n'était pas poursuivi, et les policiers n'étaient pas traduits en justice à la demande des délinquants qu'ils mettent hors d'état de nuire !
Oui mes chers amis, en consentant lâchement au laxisme éducatif et judiciaire, la classe politique toute entière a posé les germes de la montée de la criminalité et de la délinquance, qui est fondamentalement liée à l'immigration de masse, quoi qu'en dise la loi Pleven, votée en 1972, qui interdit de faire le lien entre les deux notions.
Cette loi scélérate a d'ailleurs initié toute la série des lois dites « antiracistes », dont la dernière en date est la loi sur l'égalité des chances en juin dernier, en passant par les différentes loi de repentance, sur l'esclavage, la colonisation et j'en passe.
Ces lois ont injustement culpabilisé collectivement les Français pour des crimes qu'ils n'avaient pas commis.
Mais ces lois, elles ont été adoptées dans un but précis.
Grâce à elles, il s'agissait de préparer l'opinion à l'institution d'une véritable préférence étrangère, à l'emploi, à l'entrée dans les Grandes Ecoles, à l'accès à certaines prestations sociales.
Cette préférence étrangère, baptisée « discrimination positive » est désormais en vigueur dans notre pays, au détriment de nos enfants et de leur droit au patrimoine crée et défendu par leurs ancêtres sur cette terre de France, au détriment de leurs droits les plus naturels.
Les Français ne sont plus maîtres chez eux, mais il y a déjà longtemps, hélas, que la France n'est plus maîtresse chez elle.
Incapable en effet de s'atteler à la résolution de problèmes qu'elle avait le plus souvent elle-même crée, la classe politique s'est lancée dans une fuite en avant européiste criminelle.
En effet, l'Europe n'a rien réglé. Elle a même tout aggravé.
Aucune des promesses de prospérité matérielle qui avaient été faites aux Français pour justifier la construction européenne n'a été tenue.
Notre croissance est parmi les plus faibles de la zone euro, elle -même en retard par rapport aux pays de l'OCDE.
Le revenu par habitant ne cesse de baisser, en même temps que le pouvoir d'achat et l'épargne, tandis que s'égrène chaque jour le long cortège toujours plus important d'ouvriers sans usines, d'employés sans entreprises, de paysans sans revenus, de citoyens sans ressources.
7 millions de personnes vivent avec moins de 700 euros par mois.
Il y a 14 millions de travailleurs pauvres, 4 millions huit cent mille titulaires de la CMU, un million deux cent mille rmistes.
Comment en est-on arrivé là ?
Notre déclin n'est pas le fruit du hasard.
Cédant à l'utopie supranationale en même temps qu'à leur lâcheté congénitale, les gouvernements français successifs ont accepté de vider l'Etat de sa substance.
Dans tous les domaines de l'action publique, nous avons perdu notre pouvoir de décision, notre liberté de choix : politique budgétaire, monétaire, commerciale, industrielle, agricole, sociale, migratoire, militaire et internationale, tout cela n'existe plus.
Pire encore, la France a délégué à l'Europe-passoire la protection de son territoire.
Résultat : privé des frontières salutaires qui garantissaient sa sécurité et sa prospérité depuis des siècles, j'ai souvent dit que notre peuple est nu, comme un bernard l'ermite sans coquille.
Nous avons été abusés, mesdames et messieurs, puisque nous sommes plus pauvres qu'avant et que nous avons perdu la maîtrise de notre destinée.
Le « deal » de départ de la construction européenne était donc un marché de dupes, et de plus, comme si de rien n'était, on va nous obliger à accepter demain, par la voie du catimini parlementaire, un traité dit de Lisbonne qui reprend ce que nous avons refusé, par référendum, le 29 mai 2005 !
Cessons donc de nous en remettre à d'autres pour assurer les conditions de notre prospérité, de notre sécurité, de nos libertés !
Nous devons nous protéger par nous-mêmes, car personne ne le fera pour nous, bien sûr.
Comment pourrons-nous affronter le monde de demain, plus risqué et plus menaçant encore que celui d'hier, lorsqu'on fait croire aux citoyens, que l'Amérique, l'ONU ou Bruxelles nous protégeront ?
S'il est une leçon de l'histoire des peuples, c'est qu'ils sont seuls face aux dangers, qui, en permanence, mettent en cause leur indépendance, leur sécurité, leur prospérité.
C'est là, je le crois, le grand apport du Front National à la France contemporaine.
Jamais nos prédictions n'ont été aussi justes, jamais nos analyses n'ont été aussi fondées qu'aujourd'hui, elles qui furent établies il y a plus de 30 ans déjà !
II- Alors c'est vrai que nous avons perdu les élections de 2007 et que Sarkozy a gagné.
Mais nous avons 100, 200 raisons de douter de lui et de sa « fameuse rupture », parce que de rupture il n'y a pas, dans aucun des grands domaines où pourtant, elle serait nécessaire.
Il n'y a pour l'essentiel que des opérations cosmétiques ou médiatiques, et derrière un verbe viril ou des attitudes apparemment volontaires, il n'y a une fois encore, qu'un grand bluff !
Permettez-moi de revenir sur les formes de la manipulation politique dont le Président de la république s'est fait une spécialité.
En apparence, l'hyper-Président engage le pays sur les bon rails, et l'on ne compte plus ses tirades appuyées, en faveur, je cite, de « la diminution du nombre des fonctionnaires », « la réforme de l'éducation nationale », « la baisse des impôts », « le frein à l'immigration ».
Répétés en boucle par les média, par professionnalisme, par complaisance ou par concurrence d'audience, ces vocables conditionnent l'opinion comme la vulgaire propagande d'un pays totalitaire dans l'Europe des années 30.
A la vérité, derrière les apparences du vocabulaire, il y a une réalité : celle des tractations avec les lobbies, les groupements d'intérêts particuliers et les forteresses féodales, pour acheter la paix sociale ou garantir le statu quo.
Prenez l'exemple de l'Education nationale. A rebours de leurs promesses de campagne et de leurs déclarations de l'été, Sarkozy et Fillon vont créer 6.000 postes d'enseignants en plus l'année prochaine!
Et ce n'est pas tout :
- la nouvelle équipe a supprimé le décret Robien qui obligeait les professeurs à travailler plus sans contreparties financières ;
- elle a suspendu l'apprentissage à 14 ans, seule bonne mesure adoptée par les gouvernements précédents,
- elle abandonne la promesse sarkozienne de suppression pourtant indispensable de la carte scolaire, et jusqu'à l'idée même de sélection au mérite à l'Université !
Le bluff est tout aussi évident dans l'affaire des régimes spéciaux de retraite. Sarkozy s'est fixé comme objectif l'alignement sur le régime des fonctionnaires, mais si l'on veut être juste, c'est sur le privé qu'il faut aligner la plupart des régimes publics !
Dans le secteur public, la pension est calculée sur les 6 derniers mois de salaire, tandis que c'est sur les 25 dernières années pour les salariés du privé !
Les cotisations des salariés du privé sont 30% plus élevées que celles des fonctionnaires.
Les fonctionnaires partent plus tôt en retraite, bénéficient d'un mécanisme de capitalisation inédit (le PREFON) et d'avantages familiaux bien supérieurs, pour un salaire moyen désormais supérieur à celui des salariés du privé !
A la vérité, l'inégalité la plus choquante, celle qui permet de faire financer les avantages des fonctionnaires par les caisses du privé n'a toujours pas été touchée...
D'ailleurs, la meilleure preuve du caractère trompeur de la réforme est donnée par les syndicats du secteur public, qui, en matière de grève, ont fait, si vous me permettez l'expression, le service minimum.
Le service minimum, parlons-en.
Beaucoup de Français croient qu'il a enfin été mis en place.
Là encore, il s'agit d'une réforme en trompe-l'oeil.
Mais il faut savoir tout d'abord que la loi, très inspirée des travaux des gouvernements précédents, ne fixe que des obligations très minimales.
Elle ne concerne que les transports terrestres, sans que l'on comprenne très bien pourquoi les transports aériens et maritimes devraient ne pas être concernés.
Elle renvoie pour l'essentiel à la négociation collective, de branche ou d'entreprise, ce qui n'offre aucune garantie au client-consommateur.
Vous me direz que le contribuable n'est pas mieux loti.
Compte tenu de la chute des recettes fiscales induites par le ralentissement de la croissance et des engagements européens de monsieur Sarkozy, il ne lui reste plus, pour respecter le critère des 3% de déficit public, qu'à augmenter les impôts.
Vous aurez observé d'ailleurs que les pouvoirs publics sont désormais très discrets sur la fameuse réforme fiscale, annoncée avec tambours et trompettes depuis six mois :
- la TVA sociale est abandonnée
- la déduction des intérêts d'emprunt est limitée,
- Sarkozy a déjà inventé la franchise médicale et annoncé la création d'une taxe carbone,
- tandis que la taxe Chirac sur les billets d'avion est maintenue.
Promettre et faire l'inverse de ce que l'on a promis, c'est la bonne vieille méthode des gouvernements successifs depuis 35 ans.
A la vérité, Sarkozy n'est pas en rupture, il adopte même des positions très consensuelles, comme on l'a vu lors du Grenelle de l'Environnement, réunion à l'occasion de laquelle toute la classe politique, tout le milieu associatif et toute la science officielle a communié dans le mythe d'un réchauffement climatique croissant et définitif, dont l'origine humaine serait démontrée et absolument incontestable, réchauffement qui serait par lui-même une catastrophe et supposerait un changement de civilisation !
Tout cela sent l'arnaque et dissimule probablement la volonté révolutionnaire d'une gauche mondialiste qui, ne pouvant plus se dire marxiste, utilise le levier écologique pour subvertir l'ordre en place.
Sarkozy consent à tout ce cinéma, parce qu'une fois de plus, ce qui unit la classe politique est plus fort que ce qui la divise.
Je crois pour ma part que le Président de la République a un programme caché, tant en politique intérieure qu'en politique internationale.
Ce programme tient en une phrase : « il y a des états de fait auxquels on ne peut pas s'opposer. Il faut faire semblant de les prendre à bras le corps car pour l'opinion c'est important, mais en réalité, on ne peut rien faire ».
C'est le cas en matière d'immigration. Le Président de la République fait mine de vouloir la contrôler, mais dans son for intérieur, il la pense inéluctable. « Puisque ces phénomènes nous dépassent, feignons de nous y opposer ». Telle est sa devise secrète.
Les pouvoirs publics font donc semblant.
Mais la réalité est là: il y a toujours 400.000 entrées par an.
Monsieur Sarkozy avait promis la lutte contre l'immigration clandestine, la limitation de l'immigration de travail grâce aux quotas et le recul de l'immigration familiale ou d'assistance.
La loi Hortefeux réussit la prouesse d'accroître l'immigration clandestine, l'immigration économique et l'immigration familiale.
En effet comme il s'agit de faire appel aux immigrés pour certaines catégories de postes, pourquoi ne pas prendre ceux qui sont déjà là, en situation illégale ?
La loi entraîne donc d'abord la régularisation de clandestins au nom de leur travail, lesquels sont immédiatement remplacés par de nouveaux clandestins, par un effet bien connu d'appel d'air.
Ensuite, l'immigration économique, dite « immigration choisie », c'est aussi plus d'immigrés légaux arrivant de l'extérieur, occasionnant à nouveau un surcroît de regroupements familiaux.
Celui-ci va donc augmenter et pas diminuer, et ce ne sont pas les test ADN, d'ailleurs très limités, très encadrés, très temporaires, qui permettront de contrôler quoi que ce soit.
Cette politique a beau conduire le peuple français à la disparition par submersion, la politique de Sarkozy aboutit à accélérer considérablement le processus.
Songez qu'il avait trouvé le moyen de se prononcer pour le droit de vote des immigrés le 25 octobre 2005, deux jours avant le début des émeutes !
Il parait qu'il y a renoncé, l'opinion n'étant, je le cite « pas prête ». Nous verrons bientôt, hélas, que dans ce domaine comme dans bien d'autres, monsieur Sarkozy a un « programme caché ».
Prenez par exemple la construction européenne. Dans ce domaine, il veut, sans oser le dire bien sûr, la construction d'une Europe supranationale dans laquelle les nations ne seraient plus que des vestiges heureusement remisés d'un passé bien obscur.
Le Traité de Lisbonne, initié par le Président de la République, reprend ainsi, sans le dire, la quasi-totalité des mesures que la défunte Constitution européenne voulait mettre en oeuvre. Simplement, on a opéré des retouches cosmétiques, en supprimant par exemple les symboles fédéraux trop voyants.
Mais pour le reste, tout est là : le transfert à l'Europe de nouveaux pouvoirs, le primat du droit européen sur l'ensemble du droit français, même constitutionnel, le Super-ministre des Affaires étrangères, la Charte des droits fondamentaux.
Comme la plupart de ses compères de l'Etablissement, le Président de la République pense que la France, c'est dépassé, ringard, dangereux peut-être.
Il préférerait que les vieilles nations se dissolvent dans un grand magma européiste, mais comme les Français sont attachés à leur terre, à leur histoire, à leur indépendance, il faut faire l'Europe antinationale mais surtout ne pas le dire !
A ce programme intérieur caché s'ajoutent des objectifs internationaux inavoués.
Sur la Turquie, Nicolas Sarkozy affirme qu'il est contre son entrée dans l'union européenne, mais il a accepté l'ouverture de nouveaux chapitres de négociation avec ce pays, en suggérant qu'elle n'engage à rien, c'est-à-dire qu'elle laisse ouverte les 2 possibilités de l'adhésion ou de l'association.
Dans les faits, il sait bien qu'une fois les négociations lancées, elles iront à leur terme : l'adhésion, laquelle, après la ratification du Traité de Lisbonne, sera décidée à la majorité qualifiée, sans que la France ne puisse s'y opposer !
Jean-Pierre Jouyet s'est d'ailleurs fait récemment l'écho, devant la Commission Balladur, de l'intention de Nicolas Sarkozy de supprimer l'obligation constitutionnelle du référendum pour tout élargissement supplémentaire de l'Europe. Le seul obstacle à l'entrée de la Turquie, celui qui émanerait du peuple souverain, est donc délibérément écarté par le Président de la République.
Pour quelle raison, me dire-vous ?
Parce que pour lui, l'Europe n'est pas une réalité géographique, historique, culturelle, religieuse et charnelle, mais une vaste zone de libre-échange, indifférenciée et ouverte, simple marche pied vers l'unification économique et pourquoi pas politique du monde.
De plus, l'entrée de la Turquie dans l'union Européenne est un vieil objectif de la diplomatie américaine, et le Chef de l'Etat vient de proclamer lors de sa visite aux Etats-Unis qu'il est atlantiste et pro-américain, depuis toujours et pour toujours.
Il a dit à Washington, devant le Congrès, que « la France est l'amie des Etats-Unis », il aurait du dire la petite amie...
A la vérité, mes chers camarades, Nicolas Sarkozy a beau dire qu'il est contre l'entrée de la Turquie ou contre la guerre à l'Iran, il a déjà accepté ces sombres perspectives.
Il viendra demain nous dire à la télévision que même s'il est contre à titre personnel, il ne veut pas isoler la France sur la scène internationale et qu'il est donc contraint d'accepter l'agression de l'Iran ou l'entrée de la Turquie.
Alors même qu'il fut longtemps un des chefs du parti gaulliste et à ce titre apparemment attaché à l'indépendance nationale, Nicolas Sarkozy est en réalité un chaud partisan du nouvel ordre mondial sous l'égide de Washington.
Dans cette configuration, la France, puissance moyenne et banalisée, ne joue strictement aucun rôle, sinon celui de victime du terrorisme international, puisque notre pays sera désormais rangé dans le camp des adversaires à abattre par les ennemis de l'Amérique.
Nous n'avons pas à participer à une quelconque guerre religieuse ou politique contre l'Iran.
La politique d'alignement inconditionnel sur Washington n'est pas conforme aux intérêts de la France, et de surcroît, elle hypothèque gravement la paix mondiale, mes chers camarades, et nous ne devons cesser de la dénoncer.
Nous n'avons rien contre nos amis d'outre-atlantique, mais nous savons qu'en politique, lorsqu'on a tous les leviers en main, on a souvent une inclinaison vers le pouvoir absolu, dont les excès peuvent se révéler catastrophique pour la paix et la sécurité internationale.
C'est cette tentation qu'il faut conjurer, par une diplomatie autonome, qui doit viser à l'équilibre mondial des forces.
Notre pays doit prendre l'initiative de la constitution d'une Europe des nations de Brest à Vladivostok, arc boréal dont l'importance démographique, économique, militaire et géopolitique permettra de contrebalancer la superpuissance américaine, et celle des grands pays émergents comme la Chine et l'Inde.
L'Europe de Brest à Vladivostok est d'abord un espace de solidarité culturelle, historique et chrétienne. La Turquie n'en fait donc pas partie, car ce pays n'est européen ni par sa géographie, ni par son histoire, ni par sa religion, ni par sa culture.
La Grande Europe Boréale est aussi une zone d'intérêts économiques convergents : les immenses espaces riches en énergies fossiles de la Sibérie sont indispensables à l'autosuffisance de l'Europe, et, en même temps, il faut assurer l'occupation de ces immensités vides d'hommes, dans une zone qui risque demain de subir le déferlement de la marée démographique chinoise.
III- Hélas, en engageant la France sur des positions aventuristes, le Chef de l'Etat risque d'accroître les difficultés de la France et les gogos qui ont cru au boniment du candidat Sarkozy en sont déjà pour leur frais.
Vous me direz que cela ne change rien aux difficultés présentes du Front National, que la période est difficile, qu'il y a de quoi désespérer du bon sens et du courage de nos compatriotes.
"Les épreuves accablent les faibles. Elles fortifient les forts."
Le Front National mène depuis sa fondation, il y a 35 ans, le combat pour la Nation et le Peuple français menacés par la décadence morale et les politiques laxistes et mondialistes.
Nous avons dans cette période, lutté sur tous les fronts : électoraux, médiatiques, judiciaires, nous avons connu des hauts et des bas, des provocations immondes comme celles de Carpentras, des calomnies, des persécutions, des trahisons, des désertions.
Malgré tout, le Front National s'est imposé comme l'une des principales forces politiques en France.
Notre honneur, c'est de n'avoir jamais cédé à l'intimidation, à la lassitude ou au découragement.
Pour autant, je peux comprendre que certains, lassés, démotivés et abattus, préfèrent démissionner, puisqu'ainsi ils laissent la place à d'autres, plus volontaires, plus ardents, plus motivés, plus enthousiastes.
Oui, je peux comprendre que l'on veuille cesser la lutte et, comme l'on dit, poser son sac, mais la dignité exige qu'on le fasse discrètement et sans nuire aux combattants qui eux continuent de se battre pour leur idéal.
Toute autre attitude est abjecte et mérite le mépris.
A des titres divers et même si les causes principales de nos échecs nous sont extérieures, nous en avons notre part et devons en tirer des conclusions et surtout des résolutions.
Notre Congrès de Bordeaux doit être celui du rebond, de la Refondation.
Les élections législatives ont été un grave échec politique et surtout financier.
Avec 1.100.000 voix, nos candidats ont fait moins du tiers de mon résultat présidentiel et les 2/3 d'entre eux n'ayant pas atteint la barre des 5% ne seront pas remboursés, ce qui représente une perte de plusieurs millions d'euros.
Il faut résoudre ce problème, ce qui explique que nous devrons réduire drastiquement nos dépenses. Nous avons réduit la voile, et sommes au bas-ris, comme on dit sur les bateaux. Nous avons fait l'économie de l'UDT et des BBR, que nous rétablirons dès que possible. Pour l'heure, nous sommes également contraints d'adopter un plan très sévère de licenciements, une réduction de nos frais, une économie de nos moyens. C'est pour cela que nous avons fait un Congrès sans invités.
Chacun doit faire effort pour éviter les gaspillages et surtout ceux de matériel de propagande, et rechercher les meilleurs ratios de productivité.
Nous allons procéder à la réorganisation de nos services et à la modernisation de notre appareil.
Les responsables, à tous les niveaux, devront se doter des meilleurs matériels et pousser les adhérents à s'adapter aux techniques informatiques.
Le Front National va montrer que non seulement les difficultés ne l'affaiblissent pas mais qu'au contraire, il y puise une volonté et un dévouement plus forts.
Comme l'a toujours professé notre ami Carl Lang, « Tu dois tout au parti, le parti ne te doit rien »
Notre Etat Major National sera redéployé, selon les principes qui suivent.
En dehors des fonctions statutaires : Président, Secrétaire Général, Trésorier National, il est crée
2 Vices présidents exécutifs :
* l'un, Bruno Gollnisch, est chargé des Affaires Européennes et Internationales, c'est-à-dire:
- du groupe parlementaire à reconstituer au PE,
- des relations avec les partis amis des 27 pays de l'Union Européenne et plus généralement avec les pays étrangers.
- de la supervision de notre Fédération des français de l'Etranger.
- Bruno Gollnisch est également en charge des CAP et du pré-gouvernement.
* L'autre vice-Président exécutif, Marine Le Pen, dirigera les Affaires intérieures, avec :
- la Formation des cadres et des militants FN
- L'Information, et la Coordination des services de communication
- La Propagande
- L'Ergonomie des relations internes du FN, c'est-à-dire l'automatisation de nos procédures administratives et l'informatisation de nos structures, afin de faciliter notre communication interne.
Le secrétariat général reste quant à lui chargé de l'animation, de la direction et du contrôle des fédérations.
Le Trésorier National assure la gestion et le contrôle des comptabilités de fédérations. Il est crée un poste de trésorier adjoint et un poste de contrôleur des dépenses engagées.
Le Bureau Exécutif se compose du Président, du Secrétaire général et du Trésorier National, auxquels s'ajoutent 2 Vices Présidents Exécutif, et 4 Vices présidents.
Le Bureau Politique sera ramené de 50 membres à 35 membres.
Ces réformes de structure sont indispensables au rebond du Front National, et elles prendront effet au plus vite après le Congrès.
En revanche, les échecs électoraux ne doivent surtout pas nous conduire à changer de cap, voire à emprunter des chemins sans issue.
Après notre revers électoral de juin dernier, certains militants ont pu prétendre, de l'extérieur mais avec quelques complicités internes, remettre en cause le mode de gouvernement du Front national, voire sa doctrine elle-même.
Ceux-là parlent de gouvernement collégial du Front, dans un après Le Pen dont je répète une fois de plus qu'il n'est pas d'actualité, et ne sera pas d'actualité aussi longtemps que Dieu me donnera la force de conduire le mouvement.
Le collégialisme est une utopie, qui rendrait le Front ingouvernable, et entraînerait scission sur scission, jusqu'à ce qu'un des membres de ce gouvernement, Bonaparte au petit pied, prenne de force la direction du mouvement.
D'autres évoquent, je cite « la péremption du logiciel national », appelant de leur voeux un aggiornamento idéologique, pour formuler une grande synthèse dans laquelle le fait national serait désormais moins important que le combat régionaliste et européen.
Certes, nous approuvons l'attachement aux « petites patries » qui composent la grande, la France, et nous admirons la force de la civilisation européenne à laquelle la France appartient.
Mais fort évidemment, nous sommes, nous, des nationalistes Français, pas des régionalistes, et encore moins des européistes.
A ceux de nos camarades que les sirènes de ce cours nouveau attirent, je rappellerai simplement que l'idéologie euro-régionaliste est celle de la Commission de Bruxelles et de toutes les institutions européennes, et qu'elle fait le lit d'une conception matérialiste, libre-échangiste et mondialiste du continent européen.
Ces valeurs sont à l'opposé de tout de ce que nous défendons depuis 50 ans, l'indépendance nationale, la grandeur française pour lesquels nos anciens de 14, de 39, d'Algérie et d'Indochine se sont battus hier.
Chef du Front National, si je laissais ces idées se développer dans le parti que j'ai crée et que je dirige depuis 35 ans, j'aurais l'impression de tuer une seconde fois tous ceux de nos camarades qui sont morts pour la France.
J'ajoute que ni la Région, ni l'Europe ne sont la principale communauté d'appartenance à laquelle la majorité de nos compatriotes s'identifient aujourd'hui.
Les Français sont patriotes. Même s'ils subissent la tentative de destruction de l'Etat par l'Europe fédérale, le politiquement correct immigrationniste, la propagande de repentance systématique, rien n'est plus cher à leur coeur que leur pays, son indépendance, sa grandeur, ses valeurs, son histoire.
Alors de grâce, ne commettons pas d'erreur, ni sur le cadre de notre analyse, ni sur l'avenir de notre mouvement, en voyant par exemple un risque de disparition politique dans un simple revers électoral ponctuel.
Pour aller au fond des choses, soyons clairvoyants, sachons différencier l'essentiel de l'accessoire.
Sachons faire un peu abstraction de nos petites personnes, même si l'on estime que l'on n'a pas été traité à sa juste valeur.
Sachons aussi, de grâce, reconnaître à la direction du Front National le privilège de l'action, qui implique la critique, mais aussi le respect.
Antoine de Rivarol disait « C'est un grand avantage de n'avoir rien fait, encore faut-il ne pas en abuser »....
A ceux qui se reconnaîtront dans mon propos, je veux dire qu'il est plein d'humour et non de rancoeur.....
Par delà les partis existants, par delà les conflits de personnes, le devoir de tous les patriotes français est clair.
Il nous faut nous rassembler dans le mouvement le plus puissant, le Front National, pour unir nos forces, nos volontés, nos espoirs.
Nous devons constituer présenter le plus grand nombre possible de candidats aux municipale et cantonales de mars prochain.
Dans cette perspective, j'appelle l'ensemble des forces patriotiques à se rassembler, pour aller uni à la bataille, sur des listes communes.
Notre programme commun est simple, qui tient en trois formules : Immigration zéro, Insécurité zéro, Préférence nationale totale.
La lutte contre l'invasion migratoire reste en effet le mot d'ordre n°1.
Nous demandons, nous réclamons la suppression du regroupement familial, ou plus exactement son inversion, parce qu'il est la première pompe à immigration, le premier levier de la colonisation de peuplement que nous subissons.
Nous demandons, nous réclamons la suppression de la double nationalité, car il ne peut y avoir qu'une seule allégeance nationale, et parce qu'il anormal que 350.000 algériens en France puisse voter ici et là-bas !
Nous demandons l'expulsion immédiate de tous les immigrés illégaux, l'arrêt total de l'immigration économique, la stricte limitation du droit d'asile à quelques centaines de cas par an.
Nous exigeons l'arrêt immédiat des projets de construction des mosquées-cathédrales, qui apparaissent comme des bâtiments de conquête politico-religieuse, heurtant l'harmonie de nos paysages et hypothéquant l'identité chrétienne de notre pays.
Nous voulons donner la priorité à nos compatriotes, dans tous les domaines, les aides sociales, les allocations familiales, le logement.
Tout pour les Français d'abord !
Nous exigeons le rétablissement de la sécurité des biens et des personnes, aujourd'hui menacée par l'explosion de la délinquance.
Pour cela, il faut instaurer de vraies peines planchers, qui frapperont tous les délinquants, et pas simplement les multi-récidivistes.
Je parle d'instaurer de vraies peines planchers, parce que la loi Dati censée les mettre en place permettait précisément aux juges de ne pas les appliquer.
D'ailleurs, le premier rapport d'évaluation de cette loi montre que seule 55% des jugements concernant les récidivistes ont appliqué les peines planchers depuis l'entrée en vigueur de la loi.
On comprend pourquoi : au terme de la loi Dati, les magistrats ont la possibilité de ne pas les appliquer, en fonction des « circonstances de l'infraction », du « contexte » ou de la « personnalité de l'accusé ».
Nous supprimerons ces mécanismes dits d'individualisation des peines, afin que les peines planchers s'appliquent AUTOMATIQUEMENT à tous les délinquants.
Ce sont là les principes de bon sens indispensables à toute société vivante, prospère, pacifiée, et qui entend le rester.
Forts de nos valeurs, mes chers amis,
Prenons conscience de notre force, à l'échelle nationale, parce que les Français sont patriotes, et qu'inéluctablement ils se tourneront vers nous pour satisfaire cette aspiration, mais aussi à l'échelle mondiale, parce sur ce terrain-là, nous ne sommes pas seuls. Des dizaines de peuples, des millions d'individus aspirent au même idéal que le nôtre.
Sachons porter demain l'universalisme de l'identité, contre ce que le Professeur Martinez appelle l'universalisme du marché et l'universalisme du sacré.
Sachons opposer aux idéologies de conquêtes que sont le mondialisme et l'islam les vieilles traditions d'enracinement national, familial et moral qui sont indispensable à l'homme, à tous les hommes.
Sachons enfin affermir notre volonté dans l'épreuve, pour repartir plus haut, plus loin, plus fort, au service de notre patrie et de nos compatriotes, pour que jamais, au grand jamais, le sentiment de notre pérennité française ne soit un vain mot.
Le FN est et demeure la première force d'opposition nationale, populaire et sociale. Nous sommes fiers d'opposer ces valeurs à celles d'un monde globalisé où l'argent est roi.
Je compte sur vous pour la levée en masse, pour reformer l'armée des patriotes français à l'appel des batailles qui s'annoncent, et porter haut l'étendard de l'identité, la souveraineté et l'indépendance française.
Je compte sur vous pour que nous engagions ensemble, ici-même, à Bordeaux, la dynamique de renouveau qui nous permettra dès les élections municipales et cantonales de mars 2008, de répondre à l'appel de nos compatriotes pour construire, ensemble, l'avenir de nos enfants dans la fidélité aux valeurs de nos pères.
Et même si la tâche est ardue, même si le combat est âpre et dur, comme le disait Henry IV, « l'amour que nous portons à la France et aux Français nous les rendra facile ».
Vive le Front National !
Vive la France !
Source http://www.frontnational.com, le 19 novembre 2007