Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur le développement des relations économiques entre la France et la Russie, Paris le 16 novembre 2007

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Circonstance : 12ème séminaire gouvernemental franco-russe, à Paris le 16 novembre 2007

Texte intégral

Le 12ème séminaire gouvernemental franco-russe a été l'occasion pour moi d'accueillir pour la première fois en France, depuis son arrivée à la tête du gouvernement de la Fédération de Russie, Victor Zoubkov. Je crois qu'on peut dire que ce séminaire s'est tenu dans une atmosphère extrêmement chaleureuse. La Russie est pour la France un partenaire stratégique majeur au plan international. D'ailleurs, au cours de ces derniers mois, les contacts politiques entre nos deux pays se sont multipliés pour culminer avec la visite du président de la République à Moscou, en octobre.
Nous avons constaté que nos relations économiques étaient en pleine expansion. La France bénéficie de la très forte croissance de l'économie russe. En 2006, nos exportations vers la Russie ont augmenté de presque 50 % et la France est aujourd'hui au huitième rang des fournisseurs de la Russie.
Notre coopération économique a été relancée ces derniers mois par une succession de grands contrats en particulier dans les secteurs de l'énergie - le contrat Gazprom-GDF pour les livraisons à long terme de gaz à la France ; - le Contrat Alstom-Rosatum pour l'équipement des centrales nucléaires russes, le contrat Total- Gazprom pour l'exploitation du champ de Chtokman, dans le domaine des transports avec l'achat d'Airbus A 350, la fourniture de Trains à Grande vitesse par Alstom et dans le domaine de la banque avec la prise de participation de la Société Générale dans Rosbank, qui fait de la Société Générale la première banque étrangère en Russie.
Nous avons examiné avec Victor Zoubkov et avec les nombreux ministres qui ont participé à ce séminaire, les perspectives d'intensification de ces échanges en mettant l'accent tout particulièrement sur la coopération aéronautique et spatiale. Nous avons des projets pour transformer en avions cargos les Airbus A 320 et demain, les Airbus A 350. Nous avons, vous le savez, un projet d'avion commun qui devrait commencer à voler dans le courant de l'année prochaine, et puis, nous avons ce symbole magnifique que sera Soyouz s'élevant dans le ciel de la Guyane française. Je disais tout à l'heure au Premier ministre russe : qui aurait pu imaginer, il y a quelques années, qu'un jour, le fleuron de la technologie spatiale russe décollerait du sol de la République française ?
Dans le domaine des technologies de la communication, de la culture, de l'éducation, de l'agriculture, vous verrez d'ailleurs en prenant connaissance du relevé de conclusions que, dans tous ces domaines, de très nombreuses avancées sont en cours. Certaines ont déjà donné lieu à des accords qui ont été signés aujourd'hui un accord entre la Poste et son homologue russe en matière de mandats électroniques ; en matière de développement durable, un accord entre les banques BNP-Paribas et la VNEB. D'autres accords vont se concrétiser dans les prochaines semaines.
Enfin, de très nombreux chefs d'entreprises français ont participé à l'instant au déjeuner que nous venons d'offrir au Premier ministre russe, et ont eu l'occasion des s'exprimer très directement. Je pense, à Peugeot qui doit installer une usine en Russie ; je pense naturellement à Total, à Areva, à la Société Générale, ou encore à Gaz de France, et même à Pernod-Ricard qui projette de coopérer sur l'une des marques les plus symboliques de vodka russe.
La partie russe a annoncé aujourd'hui une décision importante de levée totale de l'embargo sur les viandes françaises qui subsistait encore pour quatre départements. Nous avons procédé au lancement de la préparation des années croisées en France et en Russie en 2010, qui ont été annoncées par Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine. Une année de la France en Russie, une année de la Russie en France, qui va permettre l'organisation de très nombreuses manifestations, et pas seulement dans le domaine de la culture. Le responsable de cette opération pour la France sera Louis Schweitzer.
Un mot enfin sur la catastrophe écologique qui vient de se produire en Mer Noire. J'ai assuré Victor Zoubkov de la solidarité de la France et je lui ai indiqué que nous étions prêts à apporter à la Russie toute l'aide qu'elle souhaiterait dans ce domaine.
Voilà, je voudrais simplement conclure en disant que, les relations franco-russes ont pris, avec l'élection de Nicolas Sarkozy un nouveau tour. Ce nouveau tour est caractérisé par une plus grande franchise et par des relations plus directes, plus efficaces qui doivent nous permettre de progresser beaucoup plus vite dans la coopération entre nos deux pays et dans la coopération entre la Russie et l'Union européenne dont nous sommes des membres moteurs et dont nous allons assumer la présidence dans quelques mois.
Les principes qui régissent désormais nos relations, c'est l'ouverture, c'est l'indépendance, c'est la réciprocité sur tous les sujets, c'est la transparence et c'est la recherche de résultats concrets. Je pense que cette rencontre aura été une rencontre extrêmement positive pour le gouvernement français, pour le gouvernement russe, et pour nos deux pays.Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 19 novembre 2007