Texte intégral
Le ministre - Jinsiste sur le point suivant : beaucoup de progrès ont été faits. Pour la première fois ici, un processus a été lancé concernant le Kossovo, historiqument, jamais un processus de solution navait été engagé. Mais le travail nest pas achevé. Cest pourquoi nous avons décidé cette nouvelle conférence de mise en oeuvre à partir du 15 mars. Nous soulignons que laccord sur la mise en oeuvre devra englober tous les aspects sans exception, civils et militaires. Dici là, nous sommes prêts à aider les deux parties à expliquer laccord à leur population. Nous demandons aux co-négociateurs de continuer leur travail et de préparer sous notre direction cette échéance avec les deux parties. Aucune partie ne doit se méprendre sur notre volonté. Les engagements pris en octobre 1998 doivent être intégralement tenus.
Nous allons rester mobilisés pour réussir. Nous allons rester complètement vigilants et en contact constant. Dernier point dinformation : chacune des deux parties ont communiqué aux co-négociateurs et au Groupe de contact une lettre dans laquelle elles rappellent leur vision des choses, leurs aspirations et leur interprétation des Accords de Rambouillet.
Le Secrétaire dEtat britannique - Je tiens à massocier pleinement aux propos dHubert Védrine ainsi quà la déclaration conjointe de nos conclusions quil vient de présenter. Nous avons fait beaucoup accompli ici même si nous navons pas assez fait. Ce que nous avons accompli peut être mesuré, si vous songez à la réunion du Groupe de contact qui sest tenue il y a quatre semaines à Londres qui a engagé ce processus.
A lépoque, il y a quatre semaines, il ny avait pas de pourparlers, il ny avait pas daccord en vue de tenir des pourparlers. A présent, nous avons un accord des deux parties pour un Kossovo démocratique, avec sa propre assemblée, ses propres tribunaux, sa propre police. Ce que nous avons créé, ici, à Rambouillet est un processus et aujourdhui ne marque pas la fin de ce processus mais seulement la fin de la première phase dans ce processus. Nous allons utiliser les trois semaines à venir en cherchant à convaincre à la fois les Serbes et les Albanais que les textes qui ont été débattus et approuvés ici, constituent une bonne solution pour les deux parties, ils offrent lautonomie au Kossovo et assurent la protection de la communauté serbe au Kossovo. Le 15 mars, nous entamerons la deuxième phase de ce processus. Lors de cette conférence, nous chercherons laccord pour la mise en oeuvre complète des textes politiques que nous avons négociés ici. Cela exigera un accord pour une présence à la fois civile et militaire internationale au Kossovo.
Permettez-moi dajouter quil y a des comptes rendus récents faisant état de violences au Kossovo. Tout cela est très inquiétant. Les deux parties sont responsables de cette violence et nous les surveillons.
Mais je dirais aujourdhui à Belgrade que laccord donné en octobre au « paquet Holbrooke » établit les lignes selon lesquelles nous jugerons leur comportement militaire et si nous devons prendre des mesures en réponse à cela. Jincite les autorités à ne pas franchir ces lignes rouges : utilisez les trois semaines à venir pour renforcer cet accord pour la paix et non pas briser laccord que nous avons déjà obtenu en faveur dun cessez-le-feu.
Q - Parlez-nous du texte politique et de la composante militaire dune force de lOTAN au Kossovo.
R - le Secrétaire dEtat britannique - Tout dabord, la force sera dirigée et commandée par lOTAN. Les membres de lOTAN sont disposés à assurer une force internationale pour offrir la stabilité, pour que la stabilité politique prenne racine. Nous navons pas obtenu un accord sur une telle force militaire : cela fera partie de la discussion sur la mise en oeuvre lors de la conférence qui démarrera le 15 mars ailleurs en France.
Q - Jai entendu parler dun système civil et militaire pour la future paix au Kossovo. Je nai pas entendu prononcer le mot OTAN. Est-ce que vous pourriez expliquer pourquoi le mot OTAN ne figure pas dans le communiqué ?
R - le Secrétaire dEtat britannique - Parce quil sagit dune réunion du Groupe de contact et non pas dune réunion de lOTAN et que ce groupe comporte un pays qui nest pas membre de lOTAN. Mais il ny a pas de changement dans les décisions de lOTAN.
Q - Donc lOTAN ne serait pas la seule partie à diriger ces forces, quelle serait donc la supervision de lONU ?
R - le Secrétaire dEtat britannique - Ce nest pas un communiqué de lOTAN. Jai dit, et cela est accepté parmi tous les pays de lOTAN, que si dautres pays souhaitent y participer, nous serions daccord et nous explorerions les modalités. Mais cela sera une force commandée par lOTAN.
R - le ministre - Je suis entièrement daccord avec ce que vient de dire Robin Cook. Les dispositions prises par lOTAN demeurent inchangées. Mais ce que nous vous présentons aujourdhui, ce sont les résultats du travail du Groupe de contact à Rambouillet. Il est très important de souligner que nous avons obtenu cet accord sur lessentiel, même si les Albanais nous disent : « oui, en principe, mais nous avons besoin de consulter notre base... ». Doù la période de quinze jours ou un peu plus, si les Serbes nous disent : « oui, mais nous avons un certain nombre de points à discuter encore ». Nous avons laccord sur les principes essentiels cétait lobjectif qui avait été fixé à Londres et cest pour cela que nous vous présentons ce résultat aujourdhui.
Q - Deux questions pour enchaîner. M. Cook a dit que vous allez passer les trois semaines à insister auprès des parties pour obtenir laccord sur les points. Avez-vous obtenu quelque chose de signé ou non, notamment sur le volet politique ? M. Cook affirme que les deux parties sont responsables de la violence aujourdhui. Le document indique que vous les tiendrez responsables. Comment allez-vous faire cela ?
R - le Secrétaire dEtat - la réponse à la deuxième question, cest que les décisions par lOTAN prises à la suite du paquet doctobre, restent en vigueur et les préparatifs de lOTAN sont plus avancés quils ne létaient en octobre dernier. Cela reste partie intégrante de la décision doctobre et jinsiste auprès de Belgrade pour quelle sen souvienne.
Comme la dit Hubert Védrine, nous avons reçu des lettres des deux délégations ici présentes : la délégation des Kossovars précise que cette délégation comprend quelle peut signer la déclaration mais souhaite consulter sa base pendant quinze jours ; la lettre de la partie serbe sengage à une autonomie substantielle du Kossovo et donne son accord pour être présente le 15 mars afin de discuter de la mise en oeuvre avec une présence internationale. Voyons comment nous pouvons mettre en oeuvre cet accord. Nous avons en effet reçu un accord substantiel. Nous navons pas les signatures. Cela devrait intervenir avant ou pendant la conférence le 15 mars. Nous allons appuyer les deux délégations et nous leur dirons lorsquelles reviendront que cest une bonne conclusion pour les deux parties.
Q - Dans le texte emporté par les deux parties, lidée dun référendum sur lavenir du Kossovo et un référendum contraignant, apparaît-elle ?
R - le ministre - Cela nest pas dans le projet daccord intérimaire. Il y a une clause de rendez-vous au bout de trois ans mais qui ne comporte pas ce terme. Nous savons, cest un des éléments du problème, que les Albanais du Kossovo continuent à aspirer à un référendum ; ils lont dailleurs redit. Cest un élément du problème mais la solution présentée par le groupe de contact, le document pour la solution intérimaire ne comporte pas cet élément.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 1999)
Nous allons rester mobilisés pour réussir. Nous allons rester complètement vigilants et en contact constant. Dernier point dinformation : chacune des deux parties ont communiqué aux co-négociateurs et au Groupe de contact une lettre dans laquelle elles rappellent leur vision des choses, leurs aspirations et leur interprétation des Accords de Rambouillet.
Le Secrétaire dEtat britannique - Je tiens à massocier pleinement aux propos dHubert Védrine ainsi quà la déclaration conjointe de nos conclusions quil vient de présenter. Nous avons fait beaucoup accompli ici même si nous navons pas assez fait. Ce que nous avons accompli peut être mesuré, si vous songez à la réunion du Groupe de contact qui sest tenue il y a quatre semaines à Londres qui a engagé ce processus.
A lépoque, il y a quatre semaines, il ny avait pas de pourparlers, il ny avait pas daccord en vue de tenir des pourparlers. A présent, nous avons un accord des deux parties pour un Kossovo démocratique, avec sa propre assemblée, ses propres tribunaux, sa propre police. Ce que nous avons créé, ici, à Rambouillet est un processus et aujourdhui ne marque pas la fin de ce processus mais seulement la fin de la première phase dans ce processus. Nous allons utiliser les trois semaines à venir en cherchant à convaincre à la fois les Serbes et les Albanais que les textes qui ont été débattus et approuvés ici, constituent une bonne solution pour les deux parties, ils offrent lautonomie au Kossovo et assurent la protection de la communauté serbe au Kossovo. Le 15 mars, nous entamerons la deuxième phase de ce processus. Lors de cette conférence, nous chercherons laccord pour la mise en oeuvre complète des textes politiques que nous avons négociés ici. Cela exigera un accord pour une présence à la fois civile et militaire internationale au Kossovo.
Permettez-moi dajouter quil y a des comptes rendus récents faisant état de violences au Kossovo. Tout cela est très inquiétant. Les deux parties sont responsables de cette violence et nous les surveillons.
Mais je dirais aujourdhui à Belgrade que laccord donné en octobre au « paquet Holbrooke » établit les lignes selon lesquelles nous jugerons leur comportement militaire et si nous devons prendre des mesures en réponse à cela. Jincite les autorités à ne pas franchir ces lignes rouges : utilisez les trois semaines à venir pour renforcer cet accord pour la paix et non pas briser laccord que nous avons déjà obtenu en faveur dun cessez-le-feu.
Q - Parlez-nous du texte politique et de la composante militaire dune force de lOTAN au Kossovo.
R - le Secrétaire dEtat britannique - Tout dabord, la force sera dirigée et commandée par lOTAN. Les membres de lOTAN sont disposés à assurer une force internationale pour offrir la stabilité, pour que la stabilité politique prenne racine. Nous navons pas obtenu un accord sur une telle force militaire : cela fera partie de la discussion sur la mise en oeuvre lors de la conférence qui démarrera le 15 mars ailleurs en France.
Q - Jai entendu parler dun système civil et militaire pour la future paix au Kossovo. Je nai pas entendu prononcer le mot OTAN. Est-ce que vous pourriez expliquer pourquoi le mot OTAN ne figure pas dans le communiqué ?
R - le Secrétaire dEtat britannique - Parce quil sagit dune réunion du Groupe de contact et non pas dune réunion de lOTAN et que ce groupe comporte un pays qui nest pas membre de lOTAN. Mais il ny a pas de changement dans les décisions de lOTAN.
Q - Donc lOTAN ne serait pas la seule partie à diriger ces forces, quelle serait donc la supervision de lONU ?
R - le Secrétaire dEtat britannique - Ce nest pas un communiqué de lOTAN. Jai dit, et cela est accepté parmi tous les pays de lOTAN, que si dautres pays souhaitent y participer, nous serions daccord et nous explorerions les modalités. Mais cela sera une force commandée par lOTAN.
R - le ministre - Je suis entièrement daccord avec ce que vient de dire Robin Cook. Les dispositions prises par lOTAN demeurent inchangées. Mais ce que nous vous présentons aujourdhui, ce sont les résultats du travail du Groupe de contact à Rambouillet. Il est très important de souligner que nous avons obtenu cet accord sur lessentiel, même si les Albanais nous disent : « oui, en principe, mais nous avons besoin de consulter notre base... ». Doù la période de quinze jours ou un peu plus, si les Serbes nous disent : « oui, mais nous avons un certain nombre de points à discuter encore ». Nous avons laccord sur les principes essentiels cétait lobjectif qui avait été fixé à Londres et cest pour cela que nous vous présentons ce résultat aujourdhui.
Q - Deux questions pour enchaîner. M. Cook a dit que vous allez passer les trois semaines à insister auprès des parties pour obtenir laccord sur les points. Avez-vous obtenu quelque chose de signé ou non, notamment sur le volet politique ? M. Cook affirme que les deux parties sont responsables de la violence aujourdhui. Le document indique que vous les tiendrez responsables. Comment allez-vous faire cela ?
R - le Secrétaire dEtat - la réponse à la deuxième question, cest que les décisions par lOTAN prises à la suite du paquet doctobre, restent en vigueur et les préparatifs de lOTAN sont plus avancés quils ne létaient en octobre dernier. Cela reste partie intégrante de la décision doctobre et jinsiste auprès de Belgrade pour quelle sen souvienne.
Comme la dit Hubert Védrine, nous avons reçu des lettres des deux délégations ici présentes : la délégation des Kossovars précise que cette délégation comprend quelle peut signer la déclaration mais souhaite consulter sa base pendant quinze jours ; la lettre de la partie serbe sengage à une autonomie substantielle du Kossovo et donne son accord pour être présente le 15 mars afin de discuter de la mise en oeuvre avec une présence internationale. Voyons comment nous pouvons mettre en oeuvre cet accord. Nous avons en effet reçu un accord substantiel. Nous navons pas les signatures. Cela devrait intervenir avant ou pendant la conférence le 15 mars. Nous allons appuyer les deux délégations et nous leur dirons lorsquelles reviendront que cest une bonne conclusion pour les deux parties.
Q - Dans le texte emporté par les deux parties, lidée dun référendum sur lavenir du Kossovo et un référendum contraignant, apparaît-elle ?
R - le ministre - Cela nest pas dans le projet daccord intérimaire. Il y a une clause de rendez-vous au bout de trois ans mais qui ne comporte pas ce terme. Nous savons, cest un des éléments du problème, que les Albanais du Kossovo continuent à aspirer à un référendum ; ils lont dailleurs redit. Cest un élément du problème mais la solution présentée par le groupe de contact, le document pour la solution intérimaire ne comporte pas cet élément.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 mars 1999)