Texte intégral
Je viens de m'entretenir avec M. Saad Hariri. Nos idées correspondent. Je suis revenu parce que je vous l'avais promis mais aussi parce que je veux que les choses soient claires. Nous l'avions décidé avec tous les partis politiques, avec tous ceux qui étaient venus en France, à La Celle Saint-Cloud - vous nous avez demandé de prendre une initiative puisqu'il y avait trente noms de candidats pour l'élection présidentielle. Nous avons pris la responsabilité, en ayant consulté tout le monde, y compris la Syrie.
Nous avons pris la responsabilité de demander au Patriarche de constituer, comme cela a été fait, une liste de noms. Le Patriarche, que je veux saluer, avec sa gentillesse et avec son courage, a accepté de faire cette liste en toute liberté. Cela a été fait. C'était une partie de l'initiative française. Les noms ont été communiqués aux deux protagonistes majeurs, M. Saad Hariri et M. Nabih Berry. Ils devaient, à partir de cette liste, se mettre d'accord sur un, deux, trois noms, pour que ces noms soient, ou ce nom soit, celui qui serait présenté comme candidat de consensus à l'élection présidentielle qui doit avoir lieu le jour voulu, du 21 au 23 novembre.
Tout le monde a donné son accord. Maintenant je m'étonne. La France s'étonne que quelque chose ait coincé, que quelque chose ait bloqué, que quelque chose ait dérapé. Je voudrais que chacun prenne ses responsabilités. La France a pris les siennes. La France veut aider le Liban dans toutes ses communautés. Toutes ces communautés étaient d'accord pour que le Patriarche intervienne pour l'élection présidentielle, je ne parle pas du reste, je ne parle pas du gouvernement, je ne parle pas du Premier ministre. Tout le monde était d'accord, pour que cette liste soit celle à partir de laquelle la majorité du 14 mars et l'opposition de M. Nabih Berry soient d'accord pour présenter les noms.
Je le répète, les Syriens étaient d'accord. Je voudrais savoir qui n'est pas d'accord. Je voudrais savoir qui a intérêt au chaos, qui a intérêt à ce que l'élection ne puisse avoir lieu. Qui a intérêt à ce que ce soit plus compliqué encore pour la vie de tous les Libanais. Nous sommes des amis des Libanais, cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas des amis des chrétiens. Nous sommes les amis des chrétiens aussi. Je voudrais savoir qui bloque, qui portera la responsabilité. Celui qui portera la responsabilité d'avoir bloqué ce processus accepté par tout le monde portera la responsabilité de la déstabilisation du Liban et de ses conséquences régionales. Je voudrais qu'il en prenne conscience, qu'ils en prennent conscience, et qu'ils soient sûrs que la France le fera savoir au monde entier.
Q - Vous pensez que le général Aoun est derrière ce blocage ?
R - Je ne parle pas du général Aoun, je l'ai rencontré. Je parle en général de tous les Libanais et je rencontrerai à nouveau le général Aoun. Je ne pense pas qu'il soit responsable de ce blocage - lui seulement.
Q - D'après votre expérience, qui est le responsable de ce blocage ?
R - D'après mon expérience, parmi les protagonistes, il y a des gens qui doivent prendre leurs responsabilités. Tous avaient pris leurs responsabilités, y compris à l'extérieur de ce pays. Aujourd'hui et demain, on verra qui se pense responsable et qui en portera la responsabilité. Nous vous le dirons clairement. Demain, je veux consulter tout le monde.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2007