Texte intégral
Q - C'était une visite rapide ?
R - J'ai d'excellents rapports avec le général Aoun, je le connais depuis très longtemps. Je l'ai vu en des circonstances particulièrement difficiles. Nous l'avons accueilli en France avec plaisir. La France tenait à sa présence. Pour moi, le général Aoun, ce n'est pas un problème, c'est une part de la solution. Nous nous reverrons demain. Je sais qu'il y a des divergences. Je sais que le calendrier institutionnel impose un certain nombre de regroupements, puisqu'il n'y a pas de majorité. Ni l'opposition, ni la majorité ne peuvent faire l'élection. Nous essayons d'être aux côtés de tous nos amis et du général Aoun en particulier.
La France, proche du Liban, souhaite, avec bien d'autres pays, un candidat de consensus. Tout le monde l'a approuvé. Il y a eu une initiative française qui nous a conduit à demander au Patriarche une liste. Cela a été fait. Et maintenant le chef de la majorité et le chef de l'opposition discutent sur cette liste. Cela n'est pas nouveau. Quel rôle joue le général Aoun, c'est ce que je souhaitais préciser. Nous en avons parlé avec beaucoup d'affection. Et nous nous verrons demain. Nous tenons à nous revoir et à nous reparler. Je souhaite et j'espère, au nom de la France et de mon amitié personnelle pour les populations libanaises que j'ai vues très souvent souffrir les unes après les autres, les unes par les autres, les unes avec les autres, qu'il y ait une étape nouvelle pour la démocratie libanaise, à laquelle tout le monde devrait participer. C'est cela le sens du consensus, que tout le monde soit ensemble à sa place. Les places peuvent changer. Les alliances aussi, c'est la démocratie. J'espère que tout cela se passera bien et je vous le dis avec beaucoup de tranquillité.
Chers amis libanais, il vous reste à peine deux jours. J'espère qu'après nous n'assisterons pas à des disputes trop fortes, à des tensions trop fortes et que nous n'ouvrirons pas, vous les Libanais, mais nous un peu de l'extérieur, à vos côtés, une période de vide politique ou une période de chaos. Je vous parle avec tout mon coeur. Même si les frictions, les interprétations plus ou moins bien intentionnées des paroles des uns et des autres, cette espèce de guerre des ombres sont habituelles. On a l'habitude de s'apostropher au Liban à travers les caméras interposées. J'espère que tout cela va céder la place à une période d'apaisement et non une période de tension.
Q - (Inaudible)
R - Je ne dis pas que la situation va s'éclaircir tout de suite. Elle s'éclaircira, je l'espère, au dernier moment avant l'élection. Peut-être faut-il encore se préparer un peu dans la tension et se résoudre, c'est le sens de toutes les démarches démocratiques, à un consensus et à abandonner certaines de ses espérances au profit de l'espérance collective, au profit du Liban, au profit de ce grand pays.
Vous savez, mes chers amis, s'ouvre une période difficile, mais pleine d'espoir au Moyen-Orient. Elle s'ouvre par votre élection au Liban. Si cela se passe bien, cela se passera mieux pour les Palestiniens et pour les Israéliens. Cela se passera mieux pour la conférence d'Annapolis, pour la conférence de Paris, pour reconstruire un espoir pour les Palestiniens. Vous avez aussi besoin de cet espoir pour les Palestiniens ici. Vous avez aussi besoin d'une période de paix. Le Liban est partie prenante de tout ce qui se passe dans la région. Si vous saisissez cette occasion, vous donnez de l'espoir aux autres et vous leur offrez un élan formidable. Tout le monde compte sur vous. J'étais à Ramallah, avant-hier, et on me demandait : "comment cela se passe chez les Libanais ? Est-ce qu'ils vont se sortir de cette phase ?" Pour eux c'est très important.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2007