Texte intégral
ccueil par Henri Cukierman : Durant l'université d'été organisée par la MEDEF, la présence du Président de la République et surtout son discours particulièrement marquant et puis la couverture des médias a fait qu'on a bien vu que maintenant les entreprises sont à la pointe du développement économique de la France et donc je tenais à vous féliciter pour cela.
Je souhaitais également et particulièrement remercier M. David Kornbluth, Ministre plénipotentiaire et Ambassadeur d'Israël auprès de l'UNESCO et Dan Catarivas, qui est le patron de l'international « Manufacturer's Association of Israël, qui correspond à « l'équivalent » israélien du MEDEF, et donc je suis très heureux qu'il soit là.
Nous sommes à la Chambre de Commerce France-Israël et je voulais juste dire deux mots : pour que les entreprises françaises soient vraiment fortes et que l'économie se débloque, il faut être présent sur tous les marchés significatifs. Et il se trouve que le marché israélien est le 40ème par le produit intérieur brut, environ, le 20ème par le produit intérieur brut par personne, un taux de croissance de 6,5% qui passe tout à fait en tête des pays développés et enfin 20% de sa population est francophone.
Alors le problème c'est que la France qui est 5ème dans les échanges internationaux, n'est que 9ème en Israël. Donc il faut absolument que l'on remonte ce score ; les grands groupes sont déjà installés ; c'est notre responsabilité, en tous cas au MEDEF mais tout particulièrement à la CCFI, de faire en sorte que les PME et les PMI viennent aussi en Israël.
Je tenais enfin à vous remercier pour le choix du sujet que vous avez décidé de traiter parce qu'on ne pas faire plus important ni plus d'actualité. Donc les « enjeux sociaux et économiques de la rentrée », nous nous réjouissons de vous écouter.
Laurence Parisot : Bonjour à tous,
Je suis venue vous offrir un rapide tour d'horizon des enjeux sociaux et économiques pour les entreprises françaises aujourd'hui, mais également des enjeux politiques.
Des rencontres comme celles-ci ont pour objectif pas seulement de faire passer ma vision des choses mais également d'apprendre, de comprendre pour faire évoluer les choses d'une manière générale en France.
Lors de l'Université d'été du MEDEF, tout le monde a joué le jeu. C'est le résultat de la recherche d'un concept qui doit appeler à réfléchir et qui a aussi comme mission de donner une ligne directrice. Pour nous jouer le jeu, c'est tout à fait essentiel. Cela veut dire en premier lieu que nous ne sommes pas seuls, qu'il y a des partenaires avec qui il fait savoir construire une relation d'échange, avec qui il faut savoir faire l'effort de parler le même langage, et savoir écouter. Notre université d'été c'est ouverte pour la première fois, au monde extérieur comme jamais, avec des rencontres un peu improbables.
Il y a eu plusieurs interventions, dont celle, très émouvante, du Président de la République. Jamais un Président de la République ne s'était adressé ainsi directement à des chefs d'entreprises adhérents du MEDEF. C'était donc pour eux une reconnaissance qu'ils n'osaient même plus espérer.
L'Université d'été est un milieu d'expression des plus libres qui puisse exister en Europe, où l'on fait des rencontres tout à fait étonnantes. C'est grâce aux chefs d'entreprises que des lieux comme ceux-là se constituent dans un pays comme la France. C'est un lieu ou des idées nouvelles peuvent émerger.
En Janvier 2007, durant campagne électorale, nous avons organisé un grand rassemblement à Bercy. Le nombre d'entreprises adhérentes au MEDEF est d'environ 800 000.
Le MEDEF publie un livre BESOIN D'AIR qui montre que les entreprises doivent jouer le jeu de l'Economie.
Ce n'est pas simplement la rentrée sociale (qui montre notre attachement en France à la rentrée scolaire), c'est aussi la rentrée économique, politique, européenne, internationale. Il faudrait hiérarchiser ces rentrées en mettant en premier plan la rentrée « économique », au coeur des réflexions, des débats, des décisions à prendre. L'économie ne va pas très bien. Mais surtout, elle pourrait aller beaucoup mieux ! Nous avons un réel potentiel que nous n'arrivons pas à exploiter ou à développer. C'est parce que chacun prendra conscience de sa part de responsabilité qu'on arrivera à faire en sorte que la croissance soit plus élevée, plus soutenue, et d'une manière durable dans le temps. Ce qui me frappe dans notre croissance en France aujourd'hui c'est qu'elle est moyenne. Alors que dans les années 60, nous avions un taux de croissance supérieur à celui des Etats-Unis, bien supérieur à celui du Royaume-Uni, et à partir des années 80 nous devenons inférieurs. Ceci révèle une part de notre potentiel. Nous avons d'autres choses que nous ne savons pas mettre en évidence. Que faut-il donc faire pour avoir une croissance plus soutenue ? Nous faisons inlassablement la pédagogie d'une nouvelle approche de l'Economie. Elle consiste à dire qu'il faut accepter de faire une révolution pour absolument changer la perspective et il ne faut plus penser la politique économique à partir du consommateur et donc à partir de la demande mais à partir de l'entreprise et donc à partir de l'offre. Sinon à force, on aboutit à des effets pervers dramatiques et qui se résume à un tiercé perdant de l'économie. De l'année 2000 à l'année 2007, la consommation de l'achat des ménages a augmenté de 19%. Ceci a essentiellement profité à toutes les entreprises étrangères. Si nos entreprises n'ont pu augmenter leur production que de 8% cela veut dire que leur marge n'ont cessé de s'éroder. Le taux de marge des entreprises s'est dégradé également (environ ½ point par an). Aujourd'hui le taux de marge des entreprises françaises est de 10 points inférieur à celui des entreprises allemandes, notre principal partenaire économique.
La clé c'est que nous soyons en mesure de reconstituer des marges suffisantes pour augmenter nos investissements, pour augmenter les salaires, pour embaucher, là pour innover, là pour exporter. Et donc la révolution copernicienne qu'il faut faire consiste à dire qu'il faut penser la politique économique à partir de l'entreprise. Mais cela ne veut absolument pas dire au détriment du consommateur ou du salarié, je pense exactement le contraire. Ce n'est qu'en pensant à partir de là qu'on pourra reconstituer un cercle vertueux qui bénéficiera au salarié, au client, au consommateur...
La réforme de l'université par exemple va dans le sens de la politique de l'offre. C'est pour stimuler la production mais surtout faire en sorte que la formation monte en niveau. Le Gouvernement permet que soit déduit d'une partie de l'ISF tout investissement dans les PME. Il faut tout faire pour le renforcement des PME. Mais il faut aller plus loin. Cela consiste à s'attaquer au coût travail et aux charges qui pèsent terriblement sur les entreprises.
Nous sommes malheureusement champions du monde de ce que certains appellent la « misère fiscale », c'est-à-dire la pression fiscale et sociale qui pèse sur les entreprises françaises.
Il n'y a pas au monde des entreprises qui ont un taux de prélèvements obligatoires plus élevé que le nôtre (les charges fiscales et sociales représentent 280mds d'euros). Nous subissons donc dans la compétition mondiale un préjudice comparé aux entreprises anglaises (dont les prélèvements obligatoires s'élèvent à environ 120mds d'euros) et allemandes (205mds d'euros). C'est là la clé de tout. Alors quand s'engage un débat sur la TVA sociale, je trouve que c'est plutôt une bonne nouvelle. Il faut faire quelque chose en effet sur le coût du travail en France. En effet en 2006, l'Allemagne a baissé son coût du travail et la France l'a augmenté. L'écart est maintenant flagrant. On a donc progressé dans le diagnostique. Le MEDEF y a certainement contribué. Mais il est vrai qu'il fait maintenant agir et décider. Pour ce faire, il y a tout ce dont on peut attendre du Gouvernement, il y a nous, tout ce que nous pouvons faire nous, « société civile ». Jouer le jeu c'est aussi comprendre que tout ne doit pas venir de l'Etat. Il y a aussi beaucoup de partenaires qui peuvent agir ensemble. Parmi eux, les organisations syndicales. Nous avons engagé une négociation extrêmement importante : la négociation sur la modernisation du marché du travail. Cette négociation était préparée par nous avant même les élections présidentielles. Nous étions en échanges avec elles. La première négociation la semaine dernière a été historique car elle n'était pas seulement d'ordre sociale. Si elle aboutit, cette négociation aura d'abord des effets économiques, pour faire en sorte que le marché du travail fonctionne mieux, parce qu'il ne fonctionne pas bien, et permettra de faire baisser significativement le chômage en France. On progresse aujourd'hui (on est passé de 8 à 10%) mais ce n'est absolument pas suffisant. Le taux de chômage en France, je trouve qu'il nous fait honte. Cela fait 25 ans qu'on est à un niveau élevé et qu'on est incapable de se rapprocher du plein emploi, ou en tout cas de ce symbole que constituent les 5%. Comment se fait-il qu'un pays comme le nôtre ne soit pas capable de franchir ce seuil des 5% ? On en est en réalité tout à fait capable, à condition de s'attaquer à cette question de la fluidité du marché du travail, c'est-à-dire de faire en sorte que l'offre et la demande se rencontrent mieux, que l'entreprise française embauche comme l'entreprise anglaise, à plein effectif, qui corresponde à sa capacité de production ou à son carnet de commandes. L'entreprise française se donne toujours une marge de provision dans le cas où elle est obligée de se séparer d'un ou plusieurs collaborateurs, elle sait que cela va lui coûter cher en temps et en argent. Or l'entreprise anglaise sait qu'au cas où elle doit se séparer de quelqu'un, elle a déjà une certaine idée de ce que cela va lui coûter. C'est cela qu'il faut résoudre entre autres.
Tout le monde cherche à embaucher, dans tous les secteurs en France. Notre démocratie fonctionnera mieux s'il y a un espace, clair, réservé, autonome pour les partenaires sociaux (syndicats de salariés ET les organisations patronales). Le compromis doit gagner sur le conflit. C'est la seule chose qui fait avancer.
Je défends l'autonomie des partenaires sociaux, pour des sujets qui concernent notre domaine de compétence évidemment. Par exemple, la durée du travail doit faire objet d'un contrat écrit entre les partenaires sociaux. Nous sommes le seul pays où c'est la loi qui fixe la durée du travail. Dans les autres pays, elle fait l'objet de différents contrats selon les entreprises. Pourquoi ne pas la laisser être définie par contrat et non pas par le législateur ?
Un autre jeu qu'il va falloir jouer pour notre future génération, c'est le jeu de la planète. L'économie et écologie se rencontrent parfois. C'est parce que les entreprises seront celles qui investiront dans la recherche et Développement que nous arriveront à éviter des catastrophes. Nous avons apportées 70 solutions très claires à Jean-Louis Borloo, que nous pouvons mettre en oeuvre assez rapidement.
Cette question ne peut pas être résolue en pensant « franco-français ». Il faut qu'il y a un groupe européen, voire international.
Concernant la relation entre la France et Israël.
Sur le plan économique, la France « peut mieux faire ». Sur beaucoup de domaine, la France se remet à niveau et je trouve que plus travailler en Israël, sur le plan du Commerce, investir plus en Israël et faire qu'Israël investisse plus en France ce serait très bien, mais aussi dans cette idée de remise à niveau de la France. Car je pense que travailler avec Israël c'est d'emblée se poser un certain nombre d'exigences étiques, de qualité, de niveau en général et ce serait extrêmement stimulant dans l'élan qu'il faut donner d'une manière générale à la France suivant les lignes directrices que j'ai données, et c'est pour cela que j'ai dit que je serais vraiment très heureuse de conduire une délégation d'entreprises l'année prochaine en Israël.
Je suis persuadée qu'on pourrait gagner à tout niveau, notamment dans cette idée que j'essaie faire passer à l'intérieur du MEDEF qu'il faut qu'on soit en « benchmarking » permanent, et avec tout le monde. C'est grâce à cette culture qu'on franchira des caps. Et je suis persuadée que le benchmarking avec Israël ne peut que nous faire beaucoup de bien.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.israelvalley.com, le 12 novembre 2007
Je souhaitais également et particulièrement remercier M. David Kornbluth, Ministre plénipotentiaire et Ambassadeur d'Israël auprès de l'UNESCO et Dan Catarivas, qui est le patron de l'international « Manufacturer's Association of Israël, qui correspond à « l'équivalent » israélien du MEDEF, et donc je suis très heureux qu'il soit là.
Nous sommes à la Chambre de Commerce France-Israël et je voulais juste dire deux mots : pour que les entreprises françaises soient vraiment fortes et que l'économie se débloque, il faut être présent sur tous les marchés significatifs. Et il se trouve que le marché israélien est le 40ème par le produit intérieur brut, environ, le 20ème par le produit intérieur brut par personne, un taux de croissance de 6,5% qui passe tout à fait en tête des pays développés et enfin 20% de sa population est francophone.
Alors le problème c'est que la France qui est 5ème dans les échanges internationaux, n'est que 9ème en Israël. Donc il faut absolument que l'on remonte ce score ; les grands groupes sont déjà installés ; c'est notre responsabilité, en tous cas au MEDEF mais tout particulièrement à la CCFI, de faire en sorte que les PME et les PMI viennent aussi en Israël.
Je tenais enfin à vous remercier pour le choix du sujet que vous avez décidé de traiter parce qu'on ne pas faire plus important ni plus d'actualité. Donc les « enjeux sociaux et économiques de la rentrée », nous nous réjouissons de vous écouter.
Laurence Parisot : Bonjour à tous,
Je suis venue vous offrir un rapide tour d'horizon des enjeux sociaux et économiques pour les entreprises françaises aujourd'hui, mais également des enjeux politiques.
Des rencontres comme celles-ci ont pour objectif pas seulement de faire passer ma vision des choses mais également d'apprendre, de comprendre pour faire évoluer les choses d'une manière générale en France.
Lors de l'Université d'été du MEDEF, tout le monde a joué le jeu. C'est le résultat de la recherche d'un concept qui doit appeler à réfléchir et qui a aussi comme mission de donner une ligne directrice. Pour nous jouer le jeu, c'est tout à fait essentiel. Cela veut dire en premier lieu que nous ne sommes pas seuls, qu'il y a des partenaires avec qui il fait savoir construire une relation d'échange, avec qui il faut savoir faire l'effort de parler le même langage, et savoir écouter. Notre université d'été c'est ouverte pour la première fois, au monde extérieur comme jamais, avec des rencontres un peu improbables.
Il y a eu plusieurs interventions, dont celle, très émouvante, du Président de la République. Jamais un Président de la République ne s'était adressé ainsi directement à des chefs d'entreprises adhérents du MEDEF. C'était donc pour eux une reconnaissance qu'ils n'osaient même plus espérer.
L'Université d'été est un milieu d'expression des plus libres qui puisse exister en Europe, où l'on fait des rencontres tout à fait étonnantes. C'est grâce aux chefs d'entreprises que des lieux comme ceux-là se constituent dans un pays comme la France. C'est un lieu ou des idées nouvelles peuvent émerger.
En Janvier 2007, durant campagne électorale, nous avons organisé un grand rassemblement à Bercy. Le nombre d'entreprises adhérentes au MEDEF est d'environ 800 000.
Le MEDEF publie un livre BESOIN D'AIR qui montre que les entreprises doivent jouer le jeu de l'Economie.
Ce n'est pas simplement la rentrée sociale (qui montre notre attachement en France à la rentrée scolaire), c'est aussi la rentrée économique, politique, européenne, internationale. Il faudrait hiérarchiser ces rentrées en mettant en premier plan la rentrée « économique », au coeur des réflexions, des débats, des décisions à prendre. L'économie ne va pas très bien. Mais surtout, elle pourrait aller beaucoup mieux ! Nous avons un réel potentiel que nous n'arrivons pas à exploiter ou à développer. C'est parce que chacun prendra conscience de sa part de responsabilité qu'on arrivera à faire en sorte que la croissance soit plus élevée, plus soutenue, et d'une manière durable dans le temps. Ce qui me frappe dans notre croissance en France aujourd'hui c'est qu'elle est moyenne. Alors que dans les années 60, nous avions un taux de croissance supérieur à celui des Etats-Unis, bien supérieur à celui du Royaume-Uni, et à partir des années 80 nous devenons inférieurs. Ceci révèle une part de notre potentiel. Nous avons d'autres choses que nous ne savons pas mettre en évidence. Que faut-il donc faire pour avoir une croissance plus soutenue ? Nous faisons inlassablement la pédagogie d'une nouvelle approche de l'Economie. Elle consiste à dire qu'il faut accepter de faire une révolution pour absolument changer la perspective et il ne faut plus penser la politique économique à partir du consommateur et donc à partir de la demande mais à partir de l'entreprise et donc à partir de l'offre. Sinon à force, on aboutit à des effets pervers dramatiques et qui se résume à un tiercé perdant de l'économie. De l'année 2000 à l'année 2007, la consommation de l'achat des ménages a augmenté de 19%. Ceci a essentiellement profité à toutes les entreprises étrangères. Si nos entreprises n'ont pu augmenter leur production que de 8% cela veut dire que leur marge n'ont cessé de s'éroder. Le taux de marge des entreprises s'est dégradé également (environ ½ point par an). Aujourd'hui le taux de marge des entreprises françaises est de 10 points inférieur à celui des entreprises allemandes, notre principal partenaire économique.
La clé c'est que nous soyons en mesure de reconstituer des marges suffisantes pour augmenter nos investissements, pour augmenter les salaires, pour embaucher, là pour innover, là pour exporter. Et donc la révolution copernicienne qu'il faut faire consiste à dire qu'il faut penser la politique économique à partir de l'entreprise. Mais cela ne veut absolument pas dire au détriment du consommateur ou du salarié, je pense exactement le contraire. Ce n'est qu'en pensant à partir de là qu'on pourra reconstituer un cercle vertueux qui bénéficiera au salarié, au client, au consommateur...
La réforme de l'université par exemple va dans le sens de la politique de l'offre. C'est pour stimuler la production mais surtout faire en sorte que la formation monte en niveau. Le Gouvernement permet que soit déduit d'une partie de l'ISF tout investissement dans les PME. Il faut tout faire pour le renforcement des PME. Mais il faut aller plus loin. Cela consiste à s'attaquer au coût travail et aux charges qui pèsent terriblement sur les entreprises.
Nous sommes malheureusement champions du monde de ce que certains appellent la « misère fiscale », c'est-à-dire la pression fiscale et sociale qui pèse sur les entreprises françaises.
Il n'y a pas au monde des entreprises qui ont un taux de prélèvements obligatoires plus élevé que le nôtre (les charges fiscales et sociales représentent 280mds d'euros). Nous subissons donc dans la compétition mondiale un préjudice comparé aux entreprises anglaises (dont les prélèvements obligatoires s'élèvent à environ 120mds d'euros) et allemandes (205mds d'euros). C'est là la clé de tout. Alors quand s'engage un débat sur la TVA sociale, je trouve que c'est plutôt une bonne nouvelle. Il faut faire quelque chose en effet sur le coût du travail en France. En effet en 2006, l'Allemagne a baissé son coût du travail et la France l'a augmenté. L'écart est maintenant flagrant. On a donc progressé dans le diagnostique. Le MEDEF y a certainement contribué. Mais il est vrai qu'il fait maintenant agir et décider. Pour ce faire, il y a tout ce dont on peut attendre du Gouvernement, il y a nous, tout ce que nous pouvons faire nous, « société civile ». Jouer le jeu c'est aussi comprendre que tout ne doit pas venir de l'Etat. Il y a aussi beaucoup de partenaires qui peuvent agir ensemble. Parmi eux, les organisations syndicales. Nous avons engagé une négociation extrêmement importante : la négociation sur la modernisation du marché du travail. Cette négociation était préparée par nous avant même les élections présidentielles. Nous étions en échanges avec elles. La première négociation la semaine dernière a été historique car elle n'était pas seulement d'ordre sociale. Si elle aboutit, cette négociation aura d'abord des effets économiques, pour faire en sorte que le marché du travail fonctionne mieux, parce qu'il ne fonctionne pas bien, et permettra de faire baisser significativement le chômage en France. On progresse aujourd'hui (on est passé de 8 à 10%) mais ce n'est absolument pas suffisant. Le taux de chômage en France, je trouve qu'il nous fait honte. Cela fait 25 ans qu'on est à un niveau élevé et qu'on est incapable de se rapprocher du plein emploi, ou en tout cas de ce symbole que constituent les 5%. Comment se fait-il qu'un pays comme le nôtre ne soit pas capable de franchir ce seuil des 5% ? On en est en réalité tout à fait capable, à condition de s'attaquer à cette question de la fluidité du marché du travail, c'est-à-dire de faire en sorte que l'offre et la demande se rencontrent mieux, que l'entreprise française embauche comme l'entreprise anglaise, à plein effectif, qui corresponde à sa capacité de production ou à son carnet de commandes. L'entreprise française se donne toujours une marge de provision dans le cas où elle est obligée de se séparer d'un ou plusieurs collaborateurs, elle sait que cela va lui coûter cher en temps et en argent. Or l'entreprise anglaise sait qu'au cas où elle doit se séparer de quelqu'un, elle a déjà une certaine idée de ce que cela va lui coûter. C'est cela qu'il faut résoudre entre autres.
Tout le monde cherche à embaucher, dans tous les secteurs en France. Notre démocratie fonctionnera mieux s'il y a un espace, clair, réservé, autonome pour les partenaires sociaux (syndicats de salariés ET les organisations patronales). Le compromis doit gagner sur le conflit. C'est la seule chose qui fait avancer.
Je défends l'autonomie des partenaires sociaux, pour des sujets qui concernent notre domaine de compétence évidemment. Par exemple, la durée du travail doit faire objet d'un contrat écrit entre les partenaires sociaux. Nous sommes le seul pays où c'est la loi qui fixe la durée du travail. Dans les autres pays, elle fait l'objet de différents contrats selon les entreprises. Pourquoi ne pas la laisser être définie par contrat et non pas par le législateur ?
Un autre jeu qu'il va falloir jouer pour notre future génération, c'est le jeu de la planète. L'économie et écologie se rencontrent parfois. C'est parce que les entreprises seront celles qui investiront dans la recherche et Développement que nous arriveront à éviter des catastrophes. Nous avons apportées 70 solutions très claires à Jean-Louis Borloo, que nous pouvons mettre en oeuvre assez rapidement.
Cette question ne peut pas être résolue en pensant « franco-français ». Il faut qu'il y a un groupe européen, voire international.
Concernant la relation entre la France et Israël.
Sur le plan économique, la France « peut mieux faire ». Sur beaucoup de domaine, la France se remet à niveau et je trouve que plus travailler en Israël, sur le plan du Commerce, investir plus en Israël et faire qu'Israël investisse plus en France ce serait très bien, mais aussi dans cette idée de remise à niveau de la France. Car je pense que travailler avec Israël c'est d'emblée se poser un certain nombre d'exigences étiques, de qualité, de niveau en général et ce serait extrêmement stimulant dans l'élan qu'il faut donner d'une manière générale à la France suivant les lignes directrices que j'ai données, et c'est pour cela que j'ai dit que je serais vraiment très heureuse de conduire une délégation d'entreprises l'année prochaine en Israël.
Je suis persuadée qu'on pourrait gagner à tout niveau, notamment dans cette idée que j'essaie faire passer à l'intérieur du MEDEF qu'il faut qu'on soit en « benchmarking » permanent, et avec tout le monde. C'est grâce à cette culture qu'on franchira des caps. Et je suis persuadée que le benchmarking avec Israël ne peut que nous faire beaucoup de bien.
Je vous remercie de votre attention.Source http://www.israelvalley.com, le 12 novembre 2007