Déclaration de M. François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale, sur l'engagement du Nouveau Centre au sein de la majorité présidentielle et sur son programme politique, Paris le 16 décembre 2007.

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Circonstance : Conseil national du Nouveau Centre à Paris le 16 décembre 2007

Texte intégral

A vous voir tous ici, rassemblés pour ce premier Conseil National, notre premier grand rendez-vous politique après nos Journées Parlementaires du mois septembre qui, je le rappelle, avaient rassemblé près de 300 élus, je mesure le chemin que nous avons parcouru ensemble en quelques mois.
Depuis juin, où nous avons fait le choix clair et assumé de participer à l'avenir du pays.
Ce choix que nous avons fait n'est pas un choix de ralliement comme j'ai pu le lire : je n'aime pas ce mot de "rallié " !
C'est un choix politique : celui de participer à la Majorité présidentielle, le choix d'être un parti de gouvernement, de participer au rassemblement des compétences pour préparer à l'avenir.
Ce rassemblement pour faire gagner la France, c'est précisément ce que nous demandions avant le premier tour des présidentielles. C'est le rassemblement voulu par le Président de la République.
Ce choix, pour nous, n'a pas été un choix individuel. C'est un choix que nous avons fait ensemble, légitimé par les Français lors des élections législatives.
Nous avons été plus de 20, élus députés du Nouveau Centre, et même pour bon nombre d'entre nous dès le 1er tour. Ce sont les Français qui nous ont permis de constituer un Groupe à l'Assemblée Nationale ! Ce que ni le Parti Communiste, ni les Verts, et encore moins le Modem n'ont pu constituer à eux seuls.
C'était une première étape essentielle pour notre expression. L'existence de notre groupe montre bien que notre mouvement du Nouveau Centre n'est pas une construction de circonstance mais qu'il a des racines profondes dans notre pays. C'est le mouvement du centre et du centre-droit, des républicains et des démocrates, c'est le mouvement de ceux qui n'ont jamais cru au parti unique.
C'est le mouvement de tous ceux qui refusent de rester sur le banc de touche à commenter le match en attendant les présidentielles de 2012, en spéculant sur les échecs de la France.
Nous avons fait le choix d'être les acteurs du changement en France parce que le temps est compté, parce que les Français attendent des résultats.
Nous avons également fait le choix de refuser la dérive solitaire du Modem, de cet « ego-centre » qu'est en train de se construire François BAYROU.
Oui, nous entendons être des partenaires solides de la Majorité présidentielle, solides mais exigeants.
Et ce partenariat constructif que nous avons mis en place au niveau national, nous devons le retrouver au plan local. Personne ne comprendrait que l'on recherche, dans nos territoires, des accords électoraux de circonstances, accords dont on verrait très vite les limites politiques.
Nous sommes fiers d'être un parti autonome. Notre combat pour le financement était celui de l'autonomie, du pluralisme politique et de la liberté. Et, c'est cette liberté, qui nous permet de construire notre identité et fonde notre engagement.
Beaucoup de choses ont été dites ces derniers temps sur l'éclatement du centre, son atomisation,... Certains ont intérêt à maintenir la confusion, mais là n'est pas l'essentiel.
Ma conviction, c'est que nous avons, nous, au Nouveau Centre, une responsabilité particulière. Car nous sommes les seuls au centre à disposer d'une autonomie financière tout d'abord, mais surtout, et c'est le président du Groupe qui vous le dit, d'une autonomie politique par notre existence autonome au Parlement.
Oui, chers amis, ce qui m'intéresse aujourd'hui, je vous le dit comme je le pense, c'est la capacité que nous aurons à construire ce que nous incarnons, pas simplement ici à Paris, mais sur le terrain. Et cela, nous le construirons avec vous.
Au cours des 6 derniers mois nous avons exprimé d'une voix forte ce que nous souhaitons pour la France. Nos idées progressent, avancent. Mais je vous le dis clairement, on ne cherchera pas la différence pour exister, nous assumerons simplement, loyalement, notre différence. Dans la majorité présidentielle, au coté de Nicolas SARKOZY, du Gouvernement, de nos ministres : Hervé MORIN, Valérie LETARD, André SANTINI.
Le service minimum, l'autonomie des universités, la réforme des régimes spéciaux, ces réformes que nous appelions de nos voeux pendant la campagne présidentielle, nous avons contribué à les mettre en oeuvre. Nous pouvons en être fiers, fiers du bilan des 6 premiers mois du quinquennat.
Enfin, nous avons rappelé la nécessité de replacer l'Europe au coeur des préoccupations des Français.
L'Europe est une chance, c'est une chance pour la France. Mais il lui faudra des frontières, un projet renouvelé pour qu'enfin elle ne soit plus perçue comme une contrainte, mais bien comme une nouvelle étape pour peser dans l'ordre du monde.
Nous continuerons de nous battre et de faire des propositions concrètes pour préserver notre système de soins, pour améliorer le pouvoir d'achat des Français, pour oeuvrer au retour de la croissance dans notre pays. Mais au Nouveau Centre nous sommes convaincus qu'il existe un préalable, un pré-requis : la réduction du déficit budgétaire.
Il faut sur ce sujet, faire preuve d'audace, de courage ; les Français attendent cela ! J'entends bien faire entendre sur ce point nos propositions : plafonnement des niches fiscales, réduction des exonérations de charges sociales patronales sur les très grandes entreprises. Ce sont là des pistes que l'on se doit d'explorer si l'on veut être au rendez-vous de l'objectif fixé du « zéro » déficit en fin de quinquennat.
Pour nous, ce sujet de la dette relève de la même conscience que la préservation de l'environnement parce que c'est de la France, que l'on va laisser à nos enfants, dont il s'agit.
Bien sur, réformer n'est pas chose aisée ; Bien sûr il y a aura des résistances au changement, aux idées nouvelles surtout si elles bousculent les conformismes. Mais les Français l'exigent et nous jugerons aux résultats.
Vous l'avez compris, au Nouveau Centre, nous entendons veiller à ce que les réformes pour lesquelles nous avons été élus, soient engagées et appliquées ; nous entendons prendre une part active dans la modernisation de notre pays et être une véritable force de propositions.
Nous le ferons en apportant ce que nous sommes, animés par les valeurs sociales, libérales et européennes, les valeurs du centre.
Et on ne fera pas la réforme sans vous - acteurs locaux, élus, militants, sympathisants - vous qui êtes au coeur des territoires, au coeur de l'action publique.
Nous aurons, ensemble, un rôle-clé à jouer.
Vous pouvez compter sur vos parlementaires, nous comptons sur vous.Source http://www.le-nouveaucentre.org, le 17 décembre 2007