Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Madame le Sénateur,
M. Abdullah Ocalan, chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui se trouvait au Kenya, est maintenant en Turquie, où il a été arrêté et incarcéré par les autorités turques.
Depuis le 16 février, des manifestations de sympathisants ou de militants du PKK se sont produites dans plusieurs pays européens, dont la France, avec parfois des conséquences tragiques, comme hier en Allemagne. Des locaux diplomatiques et consulaires ont été visés. Des actes de violence ont été commis.
Toutes les mesures ont été prises, en France, pour assurer la protection des locaux concernés, et prévenir de telles actions. La violence et les actes illicites ne seront pas tolérés. Il faut que le calme revienne.
Comme elle la dit dès le 16 février, par la voix d'Hubert Védrine, la France attend de la Turquie quelle accorde à M. Ocalan toutes les garanties dont un pays démocratique et un Etat de droit, membre du Conseil de l'Europe, doivent entourer la procédure qui va être engagée.
La France et ses partenaires de l'Union européenne ont toujours condamné les actes de terrorisme commis par le PKK. Mais M. Ocalan a droit à un procès équitable, qui respecte les droits de la défense et se déroule dans la transparence. Nous lavons dit et le répéterons aux Turcs.
Quant à une approche européenne, que vous avez appelé de vos voeux, vous savez que les relations avec la Turquie ne suscitent pas toujours un consensus entre les Quinze et c'est une litote. Nous allons parler de ces questions à Quinze très prochainement, sans doute dès lundi au Conseil Affaires générales.
S'agissant du règlement de la question kurde, la position de la France peut se résumer en deux points :
- Il ne faut pas confondre la question kurde et le PKK. Cette organisation a commis des actes de terrorisme que les pays de l'Union européenne ont condamnés. Elle fait lobjet en France même dune procédure judiciaire pour extorsion de fonds.
- La France comme lUnion européenne ont constamment abordé la question kurde avec les autorités turques, de façon très nette, très franche, mais aussi en relation politique. Ce problème doit être traité par un véritable dialogue, qui permettrait d'accorder aux Kurdes des droits culturels, dans le respect de l'intégrité territoriale de la Turquie ainsi que des Etats voisins./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr)