Déclaration de M. Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale, sur l'enseignement des langues étrangères et la coopération franco-allemande, Berlin le 15 décembre 2007.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Déplacement en Allemagne le 15 décembre 2007

Texte intégral


Merci cher Klaus. Mesdames et Messieurs, je vais ajouter quelques éléments à ce que vient de dire le ministre et maire Klaus Wowereit, en commençant par le remercier de l'accueil chaleureux que nous avons reçu à Berlin ces deux jours. Si vous le permettez, je ferai quatre remarques complémentaires.
La première c'est que, pour la France, le partenariat avec l'Allemagne reste vital et que la volonté de revitaliser l'apprentissage de l'allemand en France fait partie d'une politique globale de partenariat avec le pays qui est notre premier partenaire et ami en Europe. C'est d'ailleurs le seul pays avec qui nous avons ce genre de conférence. C'est aujourd'hui la troisième. C'est aussi le seul pays auquel nous consacrons une journée dans nos écoles, ce sera le 22 janvier prochain. C'est donc le pays avec lequel nous devons nouer dans le domaine politique, comme dans le domaine linguistique les liens les plus étroits.
Deuxième remarque, comme l'a dit tout à l'heure Klaus Wowereit, le nombre d'élèves qui étudient l'allemand en France, après trente ans de baisse, est aujourd'hui en augmentation sensible. Et ceci est perceptible dans toutes les filières. Ils sont aujourd'hui plus de 15%. Les territoires concernés sont de plus en plus nombreux, presque tous aujourd'hui, y compris les territoires d'outre-mer. Cela touche tous les niveaux d'enseignement, le primaire, le secondaire, les lycées et les lycées professionnels.
Troisième remarque : l'image de l'allemand a changé dans nos enseignements. L'allemand était surtout considéré, à juste titre d'ailleurs, comme une langue de culture, de philosophie, de savoir, liée aux beaux-arts, liée à la pensée, à la musique, et c'était une langue qui était souvent choisie pour des raisons élitistes, pour des raisons de sélection.
Ce que nous voyons apparaître aujourd'hui, c'est que, pour de nombreux Français, l'allemand est le moyen de s'ouvrir au monde économique européen. C'est moins la langue de Brahms et de Schubert que celle de Tokio Hotel. Bref, on voit une relation beaucoup plus pragmatique, beaucoup plus concrète, qui encourage les jeunes générations à s'intéresser à l'allemand, quel que soit leur projet de carrière.
Voilà pourquoi plusieurs actions sont conduites, qui portent sur l'insertion économique, en particulier avec l'aide de constructeurs automobiles, et avec diverses autres dispositions, et voilà pourquoi aussi la chambre économique franco-allemande était associée à nos travaux. Nous distribuerons 1,4 millions d'exemplaires de ce petit document "L'allemand passeport pour l'Europe" qui insiste beaucoup sur ces aspects économiques et culturels au sens large, et montrant que le partenariat franco-allemand est absolument vital pour le développement de l'Europe et de son économie.
Enfin, dernier point, les actions que nous avons étudiées pendant ces deux jours sont des actions qui se situent le plus possible au niveau territorial, de l'Académie au Land, pour être certain qu'elles soient les plus concrètes, pragmatiques et efficaces possibles. Nos Académies passent des conventions avec des Länder, chaque Académie avec un Land, nos établissements sont liés par des jumelages, nos classes font des échanges et des voyages, etc. Mais comme l'a dit Klaus, il faut que nous soyons vigilants à des difficultés structurelles, en particulier pour la mobilité de nos enseignants. Ce sera notre thème de travail principal dans les mois qui viennent, aussi bien dans le cadre bilatéral qu'européen. En encourageant les initiatives locales et en aidant à trouver des accords bilatéraux efficaces, je pense que la frontière entre nos deux pays disparaîtra petit à petit, au point qu'un professeur se sentira toujours un peu allemand et un peu français.
Ma détermination est absolue. Je suis venu à Berlin pour dire que je suis un ami de l'Allemagne, que je suis un ami de l'allemand, et que je ferai tout pour que la langue allemande soit de plus en plus enseignée en France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 décembre 2007