Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour X. Bertrand. Vidons l'abcès tout de suite ! Jean Paul Bolufer, directeur de Cabinet de Christine Boutin, occupe un loyer modéré depuis 1981 dans le 5ème arrondissement de la capitale. Doit-il démissionner, Xavier Bertrand ?
R.- Comme il est directeur de Cabinet du ministre du Logement, il faut qu'il régularise sa situation vite et bien. Le plus tôt possible.
Q.- La régulariser, c'est-à-dire payer tous les arriérés de loyer ?
R.- C'est à lui de voir avec C. Boutin. J'en ai parlé avec C. Boutin, hier. Elle était assise au banc des ministres avec moi à l'Assemblée nationale. Elle m'a dit justement qu'elle allait en parler avec lui, et elle m'a dit qu'elle allait le faire rapidement ; et je pense qu'il faut en la matière de l'exemplarité.
Q.- M. Hirsch qui était à votre place dans la journée sur RTL, demandait sa démission.
R.- Non, il a été plus complet que cela, M. Hirsch. Il a indiqué, dans un cas précis, comme celui-ci, et je suis pareil ! Si j'ai un de mes proches de mes collaborateurs qui est concerné par une situation comme celle-ci, vous lui demandez de régulariser. S'il ne veut pas régulariser, dans ces cas-là, vous en tirez les conclusions ; mais je suis certain ...
Q.- Régulariser, je ne comprends pas ce que cela veut dire ?
R.- Attendez, c'est à lui de voir exactement comment il veut faire. Est-ce qu'à partir de maintenant, cela va être un loyer normal. Quelles sont ses intentions ? Mais il faut - une chose est certaine - que les choses se régularisent parce qu'autrement ...
Q.- Vous comprenez l'émotion, le scandale ?
R.- Mais bien sûr, je comprends.
Q.- C'est un scandale, X. Bertrand ?
R.- J'entends et je comprends ... La réaction de cette dame qui est effectivement, elle, outrée, il y a certainement d'autres personnes qui sont dans la même situation, parce que si vous voulez réconcilier les Français avec la politique, cela passe par l'exemplarité. Les ministres : oui, mais aussi leurs plus proches collaborateurs. Mais, il y a aussi d'autres questions. C'est qu'il y a une lettre qui, paraît-il, a été envoyée. Elle est arrivée dans la presse avant même qu'elle arrive justement au destinataire. Bon, c'est l'un des points dont parle justement ce Monsieur aujourd'hui dans la presse. Je crois qu'il faut aussi tout mettre sur la table ; mais une chose est certaine, pour qu'il n'y ait pas d'émotion, il faut régulariser cela très vite.
Q.- Le terme "régulariser" n'est pas forcément très clair ; mais on verra ce que ce sera plus tard.
R.- Parce que c'est C. Boutin qui va le voir avec son directeur de Cabinet. Je vous ai dit exactement ce que je ferais dans une telle situation.
Q.- On a de plus en plus de mal, Xavier Bertrand, à suivre la politique que vous mettez en oeuvre en matière de pouvoir d'achat. Vous devez nommer un "Monsieur 35 heures" parce que l'application de la majoration des 35 heures est tellement compliquée que les chefs d'entreprise n'y comprennent pas grand chose. Et quant au rachat des RTT, alors là, même L. Parisot dit : "J'en ai les skis qui se croisent". Alors, est-ce que vous pouvez expliquer en deux mots votre politique en la matière, Xavier Bertrand ?
R.- Pour les Français, je crois que c'est plutôt clair. Pour les Français, c'est plutôt clair parce que la semaine dernière, il y avait un sondage qui montrait que deux tiers des Français étaient intéressés pour échanger leurs journées de RTT contre de l'argent. Parce que les Français sont plein de bon sens ! Ils ont aujourd'hui des journées de RTT, soit qu'ils ne veulent pas prendre, soit qu'ils ne peuvent pas prendre. Et qu'est-ce que nous leur proposons ? Nous leur proposons en échange de leur payer ces journées de RTT et de les payer mieux qu'une journée normale. Ce qui veut dire que quelqu'un qui est au SMIC, qui se fera payer 5 journées de RTT, ce sera aussitôt 370 euros de plus. C'est mieux qu'un grand discours. C'est très concret. Vous avez parlé tout à l'heure d'usine à gaz, c'est ça ?
Q.- Ce n'est pas moi ! C'est J.-M. Ayrault qui le disait.
R.- Vous avez utilisé cela.
Q.- Oui, oui. Et L. Parisot dit
R.-... Alors, ce sont les 35 heures qui ont justement créé l'usine à gaz. Et nous, ce que nous cherchons à faire, en permanence, c'est à trouver des mesures pour renforcer le pouvoir d'achat des Français. Les heures supplémentaires, cet été. Et d'ailleurs, les heures supplémentaires depuis qu'on l'a mis en place ; pour nombre d'observateurs, on dirait qu'on ne fait plus d'heures sup' en France. Or, la réalité - une enquête va être publiée aujourd'hui, celle de l'ACOSS - l' ACOSS c'est le banquier de la Sécurité Sociale, à qui on verse les cotisations sociales - ... Donc, on a quelque chose de précis pour la première fois qui montre que sur quasiment 300.000 entreprises qui paient les cotisations tous les mois et avec un sondage sur un million 200.000 entreprises - les premiers chiffres sont tombés - vous avez en octobre, pour le seul mois d'octobre, 40% des entreprises qui ont justement payé des heures supplémentaires. Cela veut dire qu'il y a déjà des millions de Français qui sont gagnants avec la mesure heures supplémentaires. Je le dis parce que les Français qui sont gagnants avec les heures supplémentaires, on ne les invite pas forcément. On ne les entend pas forcément. Et ce sont aussi d'autres Français - 7 millions, par exemple - qui vont pouvoir bénéficier du paiement des journées de RTT. Ce sont aussi la moitié des Français qui vont pouvoir bénéficier du déblocage de la participation. Je crois qu'il faut être concret, c'est ce que nous voulons faire. C'est ce que le président de la République a voulu.
Q.- La complexité doit bien exister puisque vous avez ressenti le besoin de nommer un "Monsieur heures sup', A. Tapie" qui va expliquer aux chefs d'entreprise qui ne comprennent pas l'application de la loi, laquelle a fait l'objet d'une circulaire, dit-on, de 25 pages pour l'expliquer. Ce sont vos services qui ont produit cette circulaire de 25 pages ?
R.- Ce ne sont pas les miens, mais ce sont les services du gouvernement. C'est donc exactement la même chose.
Q.- C'est quand même très compliqué, vous en convenez ?
R.- Oui, mais alors dans ces cas-là, il faut en tirer les enseignements. Attendez, il y a deux choses.
Q.- C'est pour les 35 heures, par exemple ?
R.- La première, c'est que pour le texte "pouvoir d'achat", j'ai fait les réunions avant. Je suis allé sur le terrain avant. J'ai d'ailleurs été dans une entreprise, vendredi dernier. Il y avait un journaliste de RTL qui m'accompagnait, pour voir exactement comment les salariés, comment les délégués du personnel, comment les employeurs voyaient les choses. Et je me suis aperçu que la philosophie qui est la nôtre aujourd'hui est certainement celle qui convient le mieux. On arrête d'imposer les choses d'en haut comme les 35 heures imposées pour tous, et partout ; et on donne la possibilité sur le terrain dans les entreprises, aux employeurs comme aux salariés de mieux s'organiser. Nous rendons les choses possibles. On arrête d'imposer d'en haut. C'est une sacrée révolution.
Q.- Une circulaire de 25 pages, c'est quand même une réussite administrative !
R.- Attendez ! Et vous n'aurez certainement pas une circulaire de 25, 26 ou 30 pages avec le texte que je défends aujourd'hui et avec C. Lagarde, et avec C. Boutin, et même sur la fiche de paie ...
Q.- On ne l'aura pas mais on l'a eue, X. Bertrand.
R.- Mais là, je vous dis que sur ce texte-là, on va simplifier au maximum parce qu'il faut rendre les choses simples. On va laisser la complexité derrière nous. Et vous savez, je crois qu'il n'est pas interdit aussi aux ministres de faire preuve de bon sens.
Q.- Mardi soir, les députés de la majorité étaient moins nombreux que ceux de l'opposition. Et une exception d'irrecevabilité sur le projet de loi pouvoir d'achat, a failli être carrément rejeté. Cela ne marche pas bien à l'Assemblée nationale, le groupe majoritaire ?
R.- Ce n'est pas la première fois que cela arrive, que ce soit au Parti socialiste comme à l'UMP. Au Parti socialiste, il y a même eu pire à l'époque.
Q.- Ah si, sans doute ! On ne va pas parler du Parti socialiste. Non, mardi soir, je vous parle de mardi soir.
R.- D'accord ; mais c'est pour vous indiquer que cela, à l'Assemblée nationale, ce n'est pas une première. D'ailleurs, l'exception d'irrecevabilité n'a pas été adoptée. Il y a eu suffisamment de parlementaires, et UMP et Nouveau Centre, pour repousser justement cette motion. Ce qu'il faut revoir, c'est aussi le travail parlementaire, la façon dont cela se passe, la répartition entre les commissions, mais aussi le travail dans l'hémicycle, et sur ce point, je crois qu'il y a beaucoup à faire. Il y a des enjeux sur la réforme des institutions. Mais sur le travail parlementaire, je pense qu'on peut bien améliorer les choses.
Q.- Il n'y a pas de problèmes avec le groupe UMP ?
R.- Non, il n'y a pas de problèmes avec le groupe UMP.
Q.- Le président du groupe UMP qui est maire, député et avocat, n'est pas un peu surchargé de travail ?
R.- Je n'ai jamais été président de groupe, jamais été président de groupe parlementaire. Je ne peux pas vous dire.
Q.- Vous aviez promis que le décret instituant l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime de la Fonction Publique, serait publiée avant la fin de l'année. Nous sommes le 20 décembre. Tiendrez-vous votre promesse ?
R.- Ah, bien sûr. On tiendra tous nos engagements ; mais je vais même vous dire : il n'y aura pas un décret. Il y aura de nombreux décrets par entreprise et aussi en fonction des thèmes, la question des 40 ans, la question justement du principe de la décote. Et comme nous l'avons indiqué, ce sera soumis à la concertation, ce sera à partir effectivement du mois de janvier. Pourquoi ?
Q.- Attendez ! Tous les décrets ? Avant la fin de l'année ou pas ?
R.- Non. Je vais juste essayer de terminer pour bien être précis et clair. Nous avons aujourd'hui une étape importante. C'est-à-dire à la RATP, un cycle de discussions est en train de se terminer aujourd'hui comme nous l'avions indiqué, comme nous l'avions promis. Nous allons mettre ensuite les décrets en concertation. Il y aura un grand nombre de décrets. Je peux vous donner un exemple. Si vous décidez de supprimer, par exemple, les clauses couperet, qui obligeaient les agents à partir à 50 ou 55 ans, c'est un décret pour la RATP, un pour la SNCF ...
Q.- Avant la fin de l'année ou pas, X. Bertrand ?
R.- Ce sera mis en concertation pour le début de l'année. Pour le mois de janvier. A partir de ce moment-là, nous ferons exactement ce que nous avons dit. Et je tiens à souligner que chacun a bien compris, comme nous l'indiquions, qu'il valait mieux se mettre autour d'une table pour négocier que de rester dans le conflit. Et je pense que cela, cela peut nous servir aussi pour la suite. La grande conférence sociale d'hier, cette politique de la main tendue avec les partenaires sociaux, cela montre une sacrée évolution dans notre pays et c'est bon signe !
Q.- X. Bertrand - c'est une information - qui ne publiera pas les décrets sur les régimes spéciaux de retraite avant la fin de l'année ...
R.- Début janvier. Il me semble que c'est exactement pareil ! Et ce sera mis en concertation.
Q.- ... Et était l'invité de RTL, sans cravate. Bonne journée !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 décembre 2007
R.- Comme il est directeur de Cabinet du ministre du Logement, il faut qu'il régularise sa situation vite et bien. Le plus tôt possible.
Q.- La régulariser, c'est-à-dire payer tous les arriérés de loyer ?
R.- C'est à lui de voir avec C. Boutin. J'en ai parlé avec C. Boutin, hier. Elle était assise au banc des ministres avec moi à l'Assemblée nationale. Elle m'a dit justement qu'elle allait en parler avec lui, et elle m'a dit qu'elle allait le faire rapidement ; et je pense qu'il faut en la matière de l'exemplarité.
Q.- M. Hirsch qui était à votre place dans la journée sur RTL, demandait sa démission.
R.- Non, il a été plus complet que cela, M. Hirsch. Il a indiqué, dans un cas précis, comme celui-ci, et je suis pareil ! Si j'ai un de mes proches de mes collaborateurs qui est concerné par une situation comme celle-ci, vous lui demandez de régulariser. S'il ne veut pas régulariser, dans ces cas-là, vous en tirez les conclusions ; mais je suis certain ...
Q.- Régulariser, je ne comprends pas ce que cela veut dire ?
R.- Attendez, c'est à lui de voir exactement comment il veut faire. Est-ce qu'à partir de maintenant, cela va être un loyer normal. Quelles sont ses intentions ? Mais il faut - une chose est certaine - que les choses se régularisent parce qu'autrement ...
Q.- Vous comprenez l'émotion, le scandale ?
R.- Mais bien sûr, je comprends.
Q.- C'est un scandale, X. Bertrand ?
R.- J'entends et je comprends ... La réaction de cette dame qui est effectivement, elle, outrée, il y a certainement d'autres personnes qui sont dans la même situation, parce que si vous voulez réconcilier les Français avec la politique, cela passe par l'exemplarité. Les ministres : oui, mais aussi leurs plus proches collaborateurs. Mais, il y a aussi d'autres questions. C'est qu'il y a une lettre qui, paraît-il, a été envoyée. Elle est arrivée dans la presse avant même qu'elle arrive justement au destinataire. Bon, c'est l'un des points dont parle justement ce Monsieur aujourd'hui dans la presse. Je crois qu'il faut aussi tout mettre sur la table ; mais une chose est certaine, pour qu'il n'y ait pas d'émotion, il faut régulariser cela très vite.
Q.- Le terme "régulariser" n'est pas forcément très clair ; mais on verra ce que ce sera plus tard.
R.- Parce que c'est C. Boutin qui va le voir avec son directeur de Cabinet. Je vous ai dit exactement ce que je ferais dans une telle situation.
Q.- On a de plus en plus de mal, Xavier Bertrand, à suivre la politique que vous mettez en oeuvre en matière de pouvoir d'achat. Vous devez nommer un "Monsieur 35 heures" parce que l'application de la majoration des 35 heures est tellement compliquée que les chefs d'entreprise n'y comprennent pas grand chose. Et quant au rachat des RTT, alors là, même L. Parisot dit : "J'en ai les skis qui se croisent". Alors, est-ce que vous pouvez expliquer en deux mots votre politique en la matière, Xavier Bertrand ?
R.- Pour les Français, je crois que c'est plutôt clair. Pour les Français, c'est plutôt clair parce que la semaine dernière, il y avait un sondage qui montrait que deux tiers des Français étaient intéressés pour échanger leurs journées de RTT contre de l'argent. Parce que les Français sont plein de bon sens ! Ils ont aujourd'hui des journées de RTT, soit qu'ils ne veulent pas prendre, soit qu'ils ne peuvent pas prendre. Et qu'est-ce que nous leur proposons ? Nous leur proposons en échange de leur payer ces journées de RTT et de les payer mieux qu'une journée normale. Ce qui veut dire que quelqu'un qui est au SMIC, qui se fera payer 5 journées de RTT, ce sera aussitôt 370 euros de plus. C'est mieux qu'un grand discours. C'est très concret. Vous avez parlé tout à l'heure d'usine à gaz, c'est ça ?
Q.- Ce n'est pas moi ! C'est J.-M. Ayrault qui le disait.
R.- Vous avez utilisé cela.
Q.- Oui, oui. Et L. Parisot dit
R.-... Alors, ce sont les 35 heures qui ont justement créé l'usine à gaz. Et nous, ce que nous cherchons à faire, en permanence, c'est à trouver des mesures pour renforcer le pouvoir d'achat des Français. Les heures supplémentaires, cet été. Et d'ailleurs, les heures supplémentaires depuis qu'on l'a mis en place ; pour nombre d'observateurs, on dirait qu'on ne fait plus d'heures sup' en France. Or, la réalité - une enquête va être publiée aujourd'hui, celle de l'ACOSS - l' ACOSS c'est le banquier de la Sécurité Sociale, à qui on verse les cotisations sociales - ... Donc, on a quelque chose de précis pour la première fois qui montre que sur quasiment 300.000 entreprises qui paient les cotisations tous les mois et avec un sondage sur un million 200.000 entreprises - les premiers chiffres sont tombés - vous avez en octobre, pour le seul mois d'octobre, 40% des entreprises qui ont justement payé des heures supplémentaires. Cela veut dire qu'il y a déjà des millions de Français qui sont gagnants avec la mesure heures supplémentaires. Je le dis parce que les Français qui sont gagnants avec les heures supplémentaires, on ne les invite pas forcément. On ne les entend pas forcément. Et ce sont aussi d'autres Français - 7 millions, par exemple - qui vont pouvoir bénéficier du paiement des journées de RTT. Ce sont aussi la moitié des Français qui vont pouvoir bénéficier du déblocage de la participation. Je crois qu'il faut être concret, c'est ce que nous voulons faire. C'est ce que le président de la République a voulu.
Q.- La complexité doit bien exister puisque vous avez ressenti le besoin de nommer un "Monsieur heures sup', A. Tapie" qui va expliquer aux chefs d'entreprise qui ne comprennent pas l'application de la loi, laquelle a fait l'objet d'une circulaire, dit-on, de 25 pages pour l'expliquer. Ce sont vos services qui ont produit cette circulaire de 25 pages ?
R.- Ce ne sont pas les miens, mais ce sont les services du gouvernement. C'est donc exactement la même chose.
Q.- C'est quand même très compliqué, vous en convenez ?
R.- Oui, mais alors dans ces cas-là, il faut en tirer les enseignements. Attendez, il y a deux choses.
Q.- C'est pour les 35 heures, par exemple ?
R.- La première, c'est que pour le texte "pouvoir d'achat", j'ai fait les réunions avant. Je suis allé sur le terrain avant. J'ai d'ailleurs été dans une entreprise, vendredi dernier. Il y avait un journaliste de RTL qui m'accompagnait, pour voir exactement comment les salariés, comment les délégués du personnel, comment les employeurs voyaient les choses. Et je me suis aperçu que la philosophie qui est la nôtre aujourd'hui est certainement celle qui convient le mieux. On arrête d'imposer les choses d'en haut comme les 35 heures imposées pour tous, et partout ; et on donne la possibilité sur le terrain dans les entreprises, aux employeurs comme aux salariés de mieux s'organiser. Nous rendons les choses possibles. On arrête d'imposer d'en haut. C'est une sacrée révolution.
Q.- Une circulaire de 25 pages, c'est quand même une réussite administrative !
R.- Attendez ! Et vous n'aurez certainement pas une circulaire de 25, 26 ou 30 pages avec le texte que je défends aujourd'hui et avec C. Lagarde, et avec C. Boutin, et même sur la fiche de paie ...
Q.- On ne l'aura pas mais on l'a eue, X. Bertrand.
R.- Mais là, je vous dis que sur ce texte-là, on va simplifier au maximum parce qu'il faut rendre les choses simples. On va laisser la complexité derrière nous. Et vous savez, je crois qu'il n'est pas interdit aussi aux ministres de faire preuve de bon sens.
Q.- Mardi soir, les députés de la majorité étaient moins nombreux que ceux de l'opposition. Et une exception d'irrecevabilité sur le projet de loi pouvoir d'achat, a failli être carrément rejeté. Cela ne marche pas bien à l'Assemblée nationale, le groupe majoritaire ?
R.- Ce n'est pas la première fois que cela arrive, que ce soit au Parti socialiste comme à l'UMP. Au Parti socialiste, il y a même eu pire à l'époque.
Q.- Ah si, sans doute ! On ne va pas parler du Parti socialiste. Non, mardi soir, je vous parle de mardi soir.
R.- D'accord ; mais c'est pour vous indiquer que cela, à l'Assemblée nationale, ce n'est pas une première. D'ailleurs, l'exception d'irrecevabilité n'a pas été adoptée. Il y a eu suffisamment de parlementaires, et UMP et Nouveau Centre, pour repousser justement cette motion. Ce qu'il faut revoir, c'est aussi le travail parlementaire, la façon dont cela se passe, la répartition entre les commissions, mais aussi le travail dans l'hémicycle, et sur ce point, je crois qu'il y a beaucoup à faire. Il y a des enjeux sur la réforme des institutions. Mais sur le travail parlementaire, je pense qu'on peut bien améliorer les choses.
Q.- Il n'y a pas de problèmes avec le groupe UMP ?
R.- Non, il n'y a pas de problèmes avec le groupe UMP.
Q.- Le président du groupe UMP qui est maire, député et avocat, n'est pas un peu surchargé de travail ?
R.- Je n'ai jamais été président de groupe, jamais été président de groupe parlementaire. Je ne peux pas vous dire.
Q.- Vous aviez promis que le décret instituant l'alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime de la Fonction Publique, serait publiée avant la fin de l'année. Nous sommes le 20 décembre. Tiendrez-vous votre promesse ?
R.- Ah, bien sûr. On tiendra tous nos engagements ; mais je vais même vous dire : il n'y aura pas un décret. Il y aura de nombreux décrets par entreprise et aussi en fonction des thèmes, la question des 40 ans, la question justement du principe de la décote. Et comme nous l'avons indiqué, ce sera soumis à la concertation, ce sera à partir effectivement du mois de janvier. Pourquoi ?
Q.- Attendez ! Tous les décrets ? Avant la fin de l'année ou pas ?
R.- Non. Je vais juste essayer de terminer pour bien être précis et clair. Nous avons aujourd'hui une étape importante. C'est-à-dire à la RATP, un cycle de discussions est en train de se terminer aujourd'hui comme nous l'avions indiqué, comme nous l'avions promis. Nous allons mettre ensuite les décrets en concertation. Il y aura un grand nombre de décrets. Je peux vous donner un exemple. Si vous décidez de supprimer, par exemple, les clauses couperet, qui obligeaient les agents à partir à 50 ou 55 ans, c'est un décret pour la RATP, un pour la SNCF ...
Q.- Avant la fin de l'année ou pas, X. Bertrand ?
R.- Ce sera mis en concertation pour le début de l'année. Pour le mois de janvier. A partir de ce moment-là, nous ferons exactement ce que nous avons dit. Et je tiens à souligner que chacun a bien compris, comme nous l'indiquions, qu'il valait mieux se mettre autour d'une table pour négocier que de rester dans le conflit. Et je pense que cela, cela peut nous servir aussi pour la suite. La grande conférence sociale d'hier, cette politique de la main tendue avec les partenaires sociaux, cela montre une sacrée évolution dans notre pays et c'est bon signe !
Q.- X. Bertrand - c'est une information - qui ne publiera pas les décrets sur les régimes spéciaux de retraite avant la fin de l'année ...
R.- Début janvier. Il me semble que c'est exactement pareil ! Et ce sera mis en concertation.
Q.- ... Et était l'invité de RTL, sans cravate. Bonne journée !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 20 décembre 2007