Déclaration de M. Alain Marleix, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, sur son action en faveur des anciens combattants, de la politique de mémoire et des réservistes, à Paris le 15 janvier 2008.

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Circonstance : Voeux de la nouvelle année, à Paris le 15 janvier 2008

Texte intégral

Mesdames et messieurs les Parlementaires,
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le Préfet André VIAU, Directeur du cabinet civil et militaire du ministre de la Défense,
Monsieur le Secrétaire général de l'administration,
Messieurs les Chefs d'Etat-major,
Monsieur le Gouverneur militaire de Paris,
Messieurs les Officiers généraux,
Monsieur le Préfet Rémy ENFRUN, Directeur général de l'Onac,
Mesdames et messieurs les Directeurs d'administration centrale,
Mesdames et messieurs les Présidents et représentants des associations et fondations de mémoire,
Mesdames et messieurs les Professeurs,
Mesdames et messieurs,
Chers Amis,

Comme il est de tradition, je veux présenter tout d'abord à chacune et à chacun d'entre vous mes voeux les meilleurs pour cette année nouvelle, des voeux pour vous mêmes et pour vos proches, des voeux pour votre bonheur personnel et pour votre santé, des voeux pour votre accomplissement professionnel.
J'attache, vous le savez, la plus grande importance à ce que la reconnaissance vous soit accordée, vos droits défendus et à ce que vous occupiez toute votre place au sein de la communauté nationale.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Cette nouvelle année qui s'amorce me donne l'occasion de dresser un premier bilan de mon action en tant que Secrétaire d'Etat à la Défense, chargé des Anciens Combattants.
Elle me donne aussi l'opportunité de vous indiquer les perspectives que je me suis fixé pour les mois à venir en matière d'Anciens Combattants, de lien armée-Nation et de réserves militaires conformément aux engagements pris par le Président de la République.
En effet, rendre hommage aux combattants qui ont tant donné pour la France, c'est aussi veiller à ce que leurs droits à réparation soient assurés dans les meilleures conditions.
Lors de ses voeux aux armées et aux Anciens Combattants, jeudi 10 janvier dernier, le Président de la République a rappelé toute sa détermination à mettre en oeuvre ses engagements de campagne.
Ainsi, certaines mesures adoptées lors de la discussion parlementaire du projet de loi de finances traduisent de manière très concrète le volontarisme de la politique que j'entends mener.
Il en est ainsi de la revalorisation de deux points de la retraite du combattant dont la dynamique de revalorisation est inscrite dans une démarche continue afin de respecter l'objectif de 48 points fixé par le Président de la République au terme du quinquennat alors que pendant 28 ans, de 1978 à 2006, rien n'avait été fait !
Après les deux points obtenus en 2006 et 2007, j'ai d'ailleurs demandé à la direction financière du ministère de la Défense, lors de la discussion budgétaire, d'intégrer dans les programmations financières 2009-2012 les augmentations prévues pour atteindre l'indice 48 en 2012.
Lors des voeux aux armées et Anciens Combattants le Président de la République a réaffirmé son indéfectible volonté de respecter cet engagement.
Il en est ainsi de la création pérenne d'une allocation destinée aux conjoints survivants des Anciens Combattants et qui assure un revenu mensuel au moins égal à 681 euros ou encore de la poursuite de la décristallisation aux bénéfices des Anciens Combattants des pays autrefois sous souveraineté française.
Ce sont ainsi 118 millions d'euros qui ont été budgétés et pour être m'être rendu moi-même en Algérie, en Tunisie, au Maroc, au Sénégal et au Gabon, je peux vous dire que cette mesure était particulièrement attendue.
Lors de notre entretien le Président sénégalais WADE m'a dit combien la France, au travers de cette mesure, était fidèle à ses valeurs de justice et de solidarité.
Au total, la dotation moyenne pour l'ensemble des pensionnés augmente pour 2008 de 3,30 % atteignant dorénavant près de 9 200 euros.
Mais la reconnaissance que nous devons au monde combattant se traduit également par le devoir que nous avons de faire vivre les valeurs pour lesquelles il s'est engagé.
2008 nous donne l'occasion de redéfinir cette politique de mémoire, et de lui donner une nouvelle dynamique.
C'est la raison pour laquelle, j'ai demandé au professeur Jean-Jacques BECKER de réfléchir au sens à donner à la commémoration du 11 novembre 2008 au moment où la France exercera la présidence française de l'Union européenne, et au professeur André KASPI de réfléchir aux cérémonies commémoratives publiques dont certaines, comme vous me l'avez fait souvent remarquer, sont menacées à termes de désaffection alors même qu'elles sont l'expression des valeurs qui scellent notre pacte républicain sans lequel il n'y a pas de France possible.
Non, ce n'est pas désuet de se réunir autour du monument aux morts pour célébrer la mémoire de ceux, illustres ou non, qui ont combattu pour la France, la mémoire de ceux, illustres ou non, qui ont été la victime de la folie meurtrière.
Je veux que ces moments ne cessent pas d'être cette occasion privilégiée de transmettre leur exemple, d'inculquer les valeurs qui font le ciment de notre République car alors on n'honore pas la mémoire de ces femmes et de ses hommes, on l'offense, et c'est la France, en définitive, que l'on offense.
Je crois qu'il faut cesser, en France, de toujours s'excuser de tout...de ce que l'on a fait , et de ce que l'on n'a pas fait...parce qu'on finit par se détester soi...et que ce n'est pas de la sorte que l'on donne une cohésion, une identité et un avenir à un pays.
Je crois que c'est aussi cela la "politique de civilisation" à laquelle faisait référence le Président de la République.
Etre unis non pas par le plus petit dénominateur commun, ce qui fait, qu'on est tous des étrangers les uns pour les autres, mais par ce qui fait que la France, aussi, est grande et glorieuse.
C'est la raison pour laquelle je serai particulièrement vigilant au sens et à la mission que nous donnerons à Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie qui ne doit pas conduire à la concurrence des mémoires, mais à leur réconciliation en se fondant sur une rigoureuse objectivité historique.
Je veux une "politique de mémoire assumée" comme j'ai pu le dire dernièrement lors de mon premier déplacement officiel en Algérie, et qui a été entendue par les autorités algériennes.
Comme l'a dit le Président de la République, je ne veux pas d'une politique de mémoire fondée sur la pénitence et la repentance.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
En tant que secrétaire d'Etat à la Défense, il est aussi de ma responsabilité de faire vivre le lien armée-Nation, notamment au travers de la réserve militaire.
Je tiens à saluer l'engagement, la disponibilité et le dynamisme de ces femmes et ces hommes volontaires pour consacrer à la défense de notre pays une partie de leur temps dont je peux témoigner par mes rencontres avec lors de mes déplacements tant en métropole qu'à l'étranger comme j'ai pu l'apprécier moi-même en Bosnie, au Tchad ou au Gabon partout où les réservistes sont présents.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
En 2008, de nouveaux chantiers s'ouvrent à nous, d'autant plus passionnants qu'ils sont restés irrésolus tels un bilan de l'application des décrets de 2000 et 2004, la situation des RAD, la campagne double ou la place que nous devons accorder à la quatrième génération du feu, c'est-à-dire les militaires participant aux opérations extérieures.
Enfin, l'année 2008 verra s'appliquer la révision générale des politiques publiques, engageant mon administration sur la voie du changement et de la modernisation.
Je compte sur le secrétaire général de l'administration pour conduire cette lourde charge avec le souci constant du dialogue social, car l'administration, ce sont avant tout des femmes et des hommes pleinement investis au service des Français.
A ce sujet, l'Office national des anciens combattants sera conforté comme interlocuteur privilégié du monde combattant.
Sachez que je serai particulièrement soucieux qu'à une réorganisation de mon administration réponde nécessairement un meilleur service aux anciens combattants et à leurs ayants-droit.

Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je forme le voeu que cette année vous apporte les plus grandes satisfactions personnelles et professionnelles.
Je forme aussi des voeux de grandeur et d'avenir pour notre pays.
La France n'est pas une nation comme les autres.
Son histoire exceptionnelle, sa place au sein des concerts des Nations, comme je le rappelais dernièrement à l'ambassadeur américain, l'obligent à tenir son rang en Europe et dans le monde, et parce que la France n'est pas en guerre, parce que la France ne se connaît pas d'adversaire déclaré, la France doit mettre sa diplomatie, et son armée, au service des droits de l'homme et de la paix.
Nous devons être en mesure d'agir là où les événements appellent la France.
Mais pour cela, nous devons donner à nos armées les moyens de ses missions, et je sais que cet impératif tient également au coeur de mon ami Hervé MORIN, ministre de la Défense.
Il faut savoir qu'aujourd'hui ce sont plus de 11 000 femmes et hommes qui sont engagés en opérations extérieures, et qui veillent avec la plus grande compétence et fidélité à la sécurité de nos concitoyens, et à l'équilibre international.
C'est la raison pour laquelle le Président de la République a souligné l'importance pour la France de maintenir son effort de défense de l'ordre de 2% du PIB car chacun a bien conscience que l'on ne peut transiger ni avec la grandeur ni avec la souveraineté de notre pays.
Bonne et heureuse année à tous !
Vive la République et vive la France.

source http://www.defense.gouv.fr, le 21 janvier 2008