Texte intégral
Monsieur le Directeur général de l'Enseignement scolaire, représentant le ministre de l'Education nationale,
Madame l'Inspectrice générale de l'Education nationale, présidente du jury national,
Monsieur le Préfet, Rémy ENFRUN, Directeur général de l'office national des anciens combattants,
Messieurs les officiers généraux et supérieurs,
Mesdames et messieurs les présidents de fondations et d'associations,
Mesdames et messieurs les proviseurs,
Mesdames et messieurs les principaux,
Mesdames et messieurs les enseignants,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Quelques mots pour vous accueillir, ici, ce matin, pour m'associer aux paroles qui viennent d'être prononcées, et remercier celles et ceux qui ont organisé, cette année encore, le concours de la Résistance et de la Déportation.
Je suis heureux de participer pour la première fois à la cérémonie de remise des prix aux lauréats nationaux du concours national de la Résistance et de la Déportation.
46 mille 500 élèves ont participé à cette épreuve, soit 10 mille élèves de plus qu'en 2006, ce qui témoigne de leur intérêt et au-delà de leur conscience, du rôle de cette période de notre histoire, et de ceux qui l'ont façonnée.
Ce concours qui est organisé chaque année n'est pas simplement un exercice de style, l'occasion de faire valoir ses capacités littéraires ou historiques : il signifie autre chose !
Il est pour vous, jeunes collégiens et lycéens, un temps de réflexion sur une période de l'histoire contemporaine qui a vu naître un régime totalitaire et répressif érigeant la supériorité de la race, et l'exploitation de l'homme par l'homme au mépris des valeurs les plus fondamentales de liberté et de dignité humaine.
Depuis sa création en 1961, cette rencontre annuelle est devenue un moment intense de réflexion et d'échange sur une page importante de notre histoire, un passage de témoins entre les acteurs et les jeunes.
Je félicite tous ces élèves, primés ou non, qui ont participé à cet important travail de mémoire.
Je remercie aussi tous les enseignants pour leur disponibilité et leur mobilisation. Ils apportent leur passion et leur savoir aux jeunes qui concourent. Par leur engagement, ils lui assurent un rayonnement digne de son enjeu.
Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à la Fondation pour la mémoire de la Déportation, à la Fondation de la Résistance et à toutes les fondations et associations de mémoire qui, une nouvelle fois, ont permis que se diffusent des témoignages uniques de notre histoire.
Je rends hommage aux membres des jurys départementaux et à ceux du jury national qui avec dévouement et vocation se sont investis dans le déroulement de ce projet.
Je tiens ici à redire aux acteurs de cette époque toute mon admiration pour le courage avec lequel ils témoignent sans relâche, avec dévouement et abnégation des souffrances subies. Qu'ils soient absolument remerciés pour le travail qu'ils accomplissent en faveur de la mémoire auprès des jeunes générations.
Ce concours nous donne aussi l'occasion de rappeler que la liberté dont nous bénéficions aujourd'hui est le résultat du combat mené par la Résistance pour refuser l'occupation, la collaboration, l'instauration d'un régime raciste et criminel.
La Résistance a incarné les valeurs de la République, de la France.
Mes pensées les plus respectueuses vont vers vous, cher Raymond AUBRAC et votre épouse disparue, qui êtes une figure héroïque de cette période, en ayant porté au plus haut les valeurs essentielles de la France et de l'humanité.
Le refus de l'asservissement, c'était aussi la capacité à tenir, à garder fidélité à son choix, à risquer sa vie, à mourir, au fond d'une cellule, dans un train de déportés, ou par une belle journée de soleil dans le maquis.
Au travers de ce thème « le travail dans l'univers concentrationnaire », vous avez pénétré au plus profond du système nazi, là où « l'homme a rivalisé avec l'enfer et a donné des leçons au diable » pour reprendre l'expression d'André MALRAUX.
Plus de 60 ans après la libération des camps, de Buchenwald, de Dachau, de Mauthausen, du Struthof et Dora, et tant d'autres noms résonnent encore dans notre mémoire comme le glas de l'inhumanité.
Par le travail, c'est l'humiliation, et l'assassinat que vous avez découvert.
Par le fameux et tragique mot d'ordre « Arbeit macht frei », les femmes et hommes internés sont utilisés, réduits au rang de bête de somme, jusqu'à l'épuisement et la mort.
Aujourd'hui, cette période peut nous paraître éloignée.
Alors que nous vivons en paix depuis plus d'un demi-siècle, certains se demandent peut-être si les combats du passé ne valent que pour des temps d'exception. Les questions qui se posèrent alors ne seraient plus d'actualité.
Voilà pourquoi le Concours National de la Résistance et de la Déportation n'est pas seulement une célébration du passé.
C'est aussi un outil d'éducation civique pour le présent.
Il s'inscrit dans le "parcours civique" qui tout au long de sa scolarité, permet à l'élève de prendre conscience de son statut de citoyen, de ses droits et devoirs et du lien indissociable entre la liberté et la responsabilité.
Mesdames et messieurs,
Collégiens et lycéens,
La mémoire doit occuper une place essentielle dans votre formation de citoyen.
Elle est en effet le vecteur premier des valeurs qui fondent notre démocratie et sans lesquelles il n'y a pas de volonté de vivre ensemble, et tout simplement pas de France possible.
L'occupation de la France par l'Allemagne nazie a été une des pages les plus sombres de l'Histoire de notre pays.
Mais la révolte de femmes et d'hommes venus de tous horizons a permis de lutter victorieusement contre l'envahisseur.
Grâce à leur exemple, notre pays s'est reconstruit, autour des valeurs qu'ils incarnaient.
Notre responsabilité à tous, c'est de les faire vivre, pas seulement dans les textes, mais aussi dans les coeurs.
C'est votre mission, c'est la mission de ce concours, et c'est pourquoi, je voudrais vous exprimer ma reconnaissance pour contribuer à l'éveil des valeurs de notre République et de la Résistance.
Je vous remercie.
source http://www.defense.gouv.fr, le 21 janvier 2008