Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, vice-président de l'UMP, sur l'engagement européen de l'UMP pour le Traité simplifié de Lisbonne, Paris le 12 janvier 2008.

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Circonstance : Conseil national de l'UMP à Paris le 12 janvier 2008

Texte intégral

Chers collègues,
Chers amis,
Chers compagnons et militants du Conseil national,
Bon anniversaire !
Souvenez-vous, il y a un an, presque jour pour jour, le 14 janvier 2007, pas loin d'ici, Porte de Versailles, nous étions plusieurs dizaines de milliers, plus de 100 000 sans doute, à clamer cette conviction : Avec Nicolas, ensemble, tout est possible ! Quel discours ! Quel candidat ! Quelle ambiance dès le 14 janvier ! La victoire était en nous !
Certes, Ségolène Royal a fait peur à ceux qui ne la connaissaient pas. Mais, avec Eric Besson et quelques autres nous savions qu'elle n'achève jamais rien de ce qu'elle engage.
Nous avons en mémoire le discours de Nicolas, la ferveur naissante de cette campagne, son refus de la fatalité, ses références aux grandes idées de notre histoire, sa volonté de réforme et son engagement de relancer l'Europe. Engagements tenus dès ses premiers mois de mandats.
Ce discours fondateur de la rencontre de notre candidat et du peuple de France nous engage comme il l'engage.
Le mérite de Nicolas a été immense, mais le nôtre n'est pas mince, tout comme le vôtre. Nous avons, ensemble, construit l'union. Tous ensemble nous avons fait de notre diversité une unité. Nous avons construit ensemble une famille, la famille de droite et du centre. Une famille ouverte, pluraliste, qui, en effet Patrick, aime la politique, se réjouit des débats et veut ressembler et rassembler tous les visages de la France. Une famille populaire qui sait faire vivre, comme le demande toujours Pierre Méhaignerie, le « P » de UMP.
Nous célébrons aujourd'hui la France européenne.
Il y a en effet un an l'Europe était dans l'impasse et Nicolas a eu cette vision, avec plusieurs d'entre nous, notamment Alain Lamassoure et les parlementaires européens, qu'il était possible de sortir l'Union de cette impasse, pour peu que l'on reprenne les idées clés qui étaient celles de la mutation de l'Europe, mais que nous respections aussi le vote des Français.
C'est pour cette raison que le traité de Lisbonne n'a pas la même portée que le projet constitutionnel, ce en quoi il respecte la position des Français. Mais, en revanche, il reprend les idées clés que nous souhaitions voir présentes et qui faisaient l'unanimité.
Je pense à la simplification des procédures de décision, mon cher Jacques Barrot ; à la présidence permanente au sein du Conseil européen, au haut représentant de la politique étrangère de l'Union ; au renforcement du rôle des Parlements ; à la possibilité d'initiatives citoyennes.
Il y a dans ce traité ce que nous voulions pour relancer l'Europe.
Mes chers amis,
L'engagement européen de l'UMP doit venir de notre coeur, de nos tripes, du plus profond de nous-mêmes. Nous avons fait l'Europe pour la paix entre les Européens. Aujourd'hui le monde est dangereux, le monde est déséquilibré, nous avons besoin de l'Europe pour la paix du monde, c'est le devoir de notre génération.
C'est pour cela qu'il nous faut nous engager avec Nicolas Sarkozy dans les échéances qui sont devant nous :
En février, le Congrès du Parlement pour adopter le traité simplifié et la réforme constitutionnelle qui y est liée.
À partir du 1er juillet, la présidence de l'Union européenne que Nicolas va assumer en notre nom avec nos convictions.
Puis, tous ensemble, nous serons rassemblés en juin 2009 pour faire un grand débat sur l'Europe, à l'occasion des élections européennes.
Quand je vous parle de l'Europe, je cherche la gauche. Avez-vous vu le Parti socialiste ? Où est-il ? Qu'on nous le montre ! Où est le projet du PS, où est le leader du PS, où sont les convictions du PS ?
Depuis que ce parti a perdu pour la 3e fois consécutive l'élection présidentielle, on le cherche et l'on ne voit que sa dispersion et ses divisions. Cette décision de boycotter ce Congrès de Versailles, cet engagement de la France pour l'Europe, est des plus navrantes.
Quelle médiocrité lorsque l'on est responsable politique que de pratiquer la chaise vide ! Quel manque de responsabilité que de vouloir choisir la fuite plutôt que le choix ! Qu'ils nous disent oui, qu'ils nous disent non, qu'ils soient présents et s'abstiennent, mais qu'ils nous disent quelque chose !
Ce Parti socialiste dont le silence est assourdissant veut ainsi maquiller son impuissance par son abandon.
Le Parti socialiste n'est plus un parti de gouvernement, il n'est plus un parti européen, un parti moderne, un parti de projet. Il est devenu une société civile immobilière, dont le principal souci est de trouver le concierge de la rue de Solferino !
Les symptômes de ce mal socialiste sont connus : une préférence illimitée pour la dépense et les prélèvements obligatoires ; un refus des réformes et des baisses d'impôts ; une méfiance vis-à-vis des entreprises et des individus qui réussissent ; une propension à excuser tous les comportements antisociaux.
Les socialistes sont opposés, on le voit bien, à toutes les réformes importantes que François Fillon et son gouvernement ont engagées pour la France.
Au bouclier fiscal, qui doit permettre de maintenir en France le patrimoine, le PS dit non.
Au service minimum dans les transports qui doit permettre aux salariés de se rendre à leur travail, le PS dit non.
À l'autonomie des universités, qui a pour but de remettre nos universités à niveau, le PS dit non.
À la loi et à l'action importe de Rachida Dati pour la justice de notre pays, cette loi sur la rétention de sûreté pour les criminels dangereux qui menacent de manière certaine la sécurité des personnes, Le Parti socialiste dit non.
Ce parti est devenu celui du non et c'est d'autant plus grave sur le traité européen. Il s'agit de l'intérêt supérieur de la France et de l'Europe. Ce traité a été signé par le socialiste Brown, par le socialiste italien Prodi, par le socialiste espagnol Zapatero, mais il n'est pas assez à gauche pour les socialistes français...
Quelle prétention qui revient à considérer que les autres partis de gauche européens seraient illégitimes pour incarner une vision moderne.
Quel égocentrisme qui amène à privilégier les petits calculs d'appareils sur l'avenir de l'Europe.
Vous allez l'entendre tout à l'heure, les Anglais ont inventé le New Labour et nous, nous gardons notre vieux PS...
Je ne vous parlerai pas des municipales, c'était l'objet de la première partie de la matinée.
Je voudrais simplement dire que j'ai eu l'occasion de travailler trois ans durant avec Tony Blair. L'idée centrale de son action est voisine de celle de Nicolas Sarkozy. Il s'agit de choisir pour le pays que l'on a à gouverner, non pas les idées qui viennent de droite ou qui viennent de gauche, mais, en fonction de nos convictions, les idées qui marchent.
Le blairisme, c'est le choix des idées qui marchent, qui permettent cette vision, qu'ont en commun Nicolas et Tony, d'un changement qui se veut nécessaire mais qui doit être socialement efficace.
Nos sociétés ont trop longtemps été complaisantes avec le chômage de masse, ont trop longtemps fermé les yeux sur l'insécurité, ont trop longtemps privilégié la dépense publique sur l'investissement privé, ont trop longtemps reporté les réformes majeures comme celle de l'école, de l'hôpital, des services publics en général.
Avec Tony Blair, nos valeurs communes sont le travail, le mérite et la réforme. Le plus important sans doute, c'est cette volonté partagée qu'est la nôtre de respecter la liberté des citoyens.
Toutes ces actions de petite délinquance, que les socialistes appelaient les incivilités, Tony Blair les a appelés comportements antisociaux. Écrire sur un mur, créer des problèmes dans un bus, se comporter comme disaient les socialistes de manière incivile, Tony Blair a démontré que ces actions étaient antisociales parce qu'elle s'attaquaient aux plus fragiles de la société.
Nous avons ce combat en commun.
Nous avons ce souci des réformes justes. François le sait bien, nous avons fait ensemble la réforme des retraites, pour qu'une réforme soit acceptée en France comme au Royaume-Uni, elle doit être juste, équilibrée, elle doit pouvoir mobiliser. C'est la vision qu'ont en commun Nicolas Sarkozy et Tony Blair sur la réforme.
Je vous demande d'excuser ce matin l'absence de Pierre Méhaignerie, retenu à des obsèques dans sa ville de Vitré. Il m'a demandé de vous passer cette vision partagée qu'est la nôtre de la réforme juste, notamment en ce qui concerne le plan économique et social. De cette correction que nous devons apporter à la tendance mondiale qui vise à tirer les classes moyennes vers le bas, les classes les plus aisées vers le haut et que l'écart dans la société soit de plus en plus grand.
Pierre Méhaignerie souhaitait que l'on mette en avant, et je le fais en son nom car je partage cette idée, qu'il y a encore trop de salaires trop bas pour des métiers trop durs. Pour remédier à cette situation, Pierre Méhaignerie propose une prime pour l'emploi améliorée et intégrée à la fiche de paie.
Je voudrais aussi souligner cette proposition pour lutter contre les inégalités du patrimoine en corrigeant les politiques, notamment en continuant à poursuivre l'accession sociale à la propriété.
Aussi, cette idée de tenir compte entre les ouvriers et les autres du différentiel d'espérance de vie dans la mise en oeuvre de la réforme des retraites en 2008.
Et enfin, mener à bien cette réforme de la formation professionnelle qui doit redonner l'espoir à ces jeunes, et c'est inacceptable, qui sorte de notre système éducatif sans qualification. 150 000 jeunes qui ont besoin de cette réforme du système éducatif et de la formation professionnelle pour retrouver l'espoir. Une société qui ne donne pas l'espoir à sa jeunesse est une société qui se condamne elle-même.
L'esprit de justice de ces réformes caractérise l'esprit UMP, l'esprit d'ouverture.
Mes chers amis,
Pour l'UMP, aujourd'hui, c'est jour de fête, nous allons recevoir et Tony Blair et notre président, Nicolas Sarkozy.
Je voudrais vous dire ma conviction. Il y a dans le blairisme du sarkozysme et du sarkozysme dans le blairisme. Il y en a, certes, mais il y a aussi dans le sarkozysme beaucoup d'humanisme.
Restons fidèle à cet humanisme français dans notre engagement européen, à ces valeurs qui nous viennent de notre pays profond. De cette France de toujours que nous aimons, cette France aux cent visages, cette France de la diversité. Cette France qui veut que son humanisme soit celui de la diversité, dont les valeurs sont celles du respect, de la réciprocité, mais aussi du dépassement.
Valeurs humanistes qui sont, pour nous tous, fondatrices de ce que nous propose Nicolas Sarkozy : une politique de civilisation !Source http://www.u-m-p.org, le 22 janvier 2008