Texte intégral
Olivier Nahum : François Sauvadet, merci d'être avec nous, donc
Président du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale, on l'a dit,
composante effectivement de cette majorité qui soutient le pouvoir en
place. Est-ce que vous François Sauvadet, en tant que parlementaire,
défendeur, défenseur de la laïcité, de toutes les valeurs qui font la
vie de ce pays, vous êtes comme Denis Jeambar quelque peu choqué par
des propos tenu par Nicolas Sarkozy sur la religion ?
François Sauvadet : Moi j'entends ce que vient de dire Denis Jeambar
avec beaucoup d'intérêt.
D'abord, effectivement, je partage ce que vous avez dit. La religion
c'est d'abord affaire de conscience individuelle et je crois que la
laïcité c'est précisément la garantie de permettre à chacun d'exprimer
cette conscience individuelle qui relève du champ personnel mais qui ne
doit pas relever du champ public.
Cela dit, que le Président de la République ait un sentiment par
rapport à cette sphère individuelle et qu'il l'exprime, bon je ne pense
pas que ça ait une portée, en tout cas je ne le ressens pas comme ça,
une portée telle qu'elle remette en cause le principe.
En revanche, vous avez soulevé la question du communautarisme ; là ce
serait, moi je serai très engagé pour qu'on ne laisse pas s'installer
l'idée que la communauté ou les communautés, leurs expressions
pourraient constituer le socle, les fondamentaux d'une société parce
que ce serait la négation même de ce que nous attendons d'une
République. Là, donc, sur cet aspect du communautarisme, je vous
rejoins et personnellement, je serai très engagé pour lutter contre les
communautarismes, en tout cas dans leur reconnaissance comme étant des
fondamentaux constitutifs d'une République et d'une société. En
revanche, la sphère individuelle il faut respecter ça.
Denis Jeambar : Vous avez vu d'ailleurs le fondement de la loi 1905 ?
François Sauvadet : Absolument, absolument. Et Denis Jeambar, moi je
suis très intéressé de voir que le débat qui a été lancé autour de
civilisation, de démocratie, de replacer l'homme au coeur de la
préoccupation centrale des politiques. J'ai trouvé que c'était une idée
intéressante, d'ailleurs elle ne se développe pas qu'en France ; vous
avez entendu en Espagne.
Ce matin même, d'ailleurs, le Premier Ministre espagnol évoquait cette
idée de la civilisation ; cette idée de renouer le contact aussi avec
ceux des peuples qui se sont engagés dans des dérives auxquelles
peuvent conduire les religions. On le voit bien ; d'ailleurs quand on
les appelle « les fous de Dieu », on voit bien où peuvent conduire
certaines dérives avec les attentats et des pratiques qu'il faut
vraiment condamner. Mais il faut renouer, remettre Dieu au coeur du
dialogue.
Denis Jeambar : Est-ce qu'il faut remettre Dieu au coeur de la
civilisation ?
François Sauvadet : Je ne crois pas que ce soit le rôle du champ de la
sphère publique de remettre Dieu au coeur de la civilisation.
Denis Jeambar : C'est dont il est question dans son discours en Arabie
Saoudite ?
François Sauvadet : Moi je crois qu'il faut exprimer, renouer le
dialogue avec tous ces pays qui n'ont pas les mêmes cultures, les mêmes
histoires fondamentales que les nôtres. Et c'est parce que parfois il y
a eu rupture de ce dialogue qu'on a permis l'expression de fous qui
précisément s'engagent au nom de Dieu dans des actes qui sont aux
antipodes de ce qu'on attend.
Olivier Nahum : Mais François Sauvadet, ça veut dire que la voix que
vous représentait, la sensibilité du Nouveau Centre fera très attention
si jamais il y avait dans le pouvoir présidentiel une dérive
communautaire. Vous iriez jusqu'à rompre le pacte qui vous unit à la
majorité.
François Sauvadet : Absolument, je crois que vous avez bien compris le
sens de ce que je viens d'exprimer. Je n'ai pas exprimé autre chose.
D'ailleurs c'est une pensée constante que nous avons eu. Quand vous
disiez tout à l'heure "dans la majorité", oui c'est un choix que nous
avons fait d'être dans la majorité. Mais en participant à cette
majorité, nous avons renoncé à aucune de nos convictions. D'ailleurs je
n'aime pas que, s'agissant de nous, on parle des ralliés à Nicolas
Sarkozy.
Olivier Nahum : On l'a entendu c'est vrai.
François Sauvadet : Attendez, c'est surtout les journalistes qui le
disent. Moi je ne me sens pas rallié, j'ai fait un choix politique avec
mes amis de participer de rendre utile dans une majorité présidentielle
des idées que nous avons portées au côté d'un candidat qui lui François
Bayrou, a fait un choix de ne pas participer à cette majorité
présidentielle. J'assume le choix politique, il était légitimé par les
électeurs. On n'est pas venu d'ailleurs comme une espèce de création
comme ça, une espèce de ralliement individuel, on a fait un choix
politique validé par les électeurs. J'ai du m'en expliquer devant les
électeurs de ma circonscription. Je suis un élu, un élu de la
République.
C'est dans ce contexte là que je vous redis que nous avons renonce à
rien aux idées que nous avons portées aux côtés de François Bayrou,
notamment sur cet aspect de la laïcité comme étant la garantie de
l'expression de la conscience individuelle qui doit pouvoir s'exprimer
dans une République, qui doit pouvoir apporter certaine garanties.
Denis Jeambar : Vous devez être extrêmement vigilant, car c'est aussi
pour ne pas reprendre votre formule une constante chez Nicolas Sarkozy
de remettre le religieux au centre de la sphère publique et notamment
dans les banlieues puisque à un moment donné il a même expliqué qu'il
comptait plus sur les valeurs défendues par les religions pour remettre
ces enfants dans le droit chemin que sur l'Etat lui-même.
François Sauvadet : Et bien, je prends vos encouragements comme étant
une conscience collective, voilà en tout cas on sera engagé sur ce
sujet comme sur d'autres. Vous savez on n'est pas obligé d'être en
accord sur tout lorsqu'on participe à une majorité présidentielle parce
que ça voudrait dire à ce moment là qu'il faudrait rentrer à l'UMP et
ce n'est pas le choix que nous avons fait.
Olivier Nahum : Alors, François Sauvadet, il faut le dire aussi, vous
avez eu un autre impératif à signer à l'adresse de l'exécutif qui est
en place puisque vous en avez parlé hier, c'est cette proposition de
loi constitutionnelle qui n'a rien à voir avec la religion mais qui
montre bien finalement que vous voulez faire entendre votre voix où
vous assignez comme objectif impératif au pouvoir qui est élu, donc il
faut le faire, le retour à l'équilibre des finances publiques. C'est
bien ça ?
François Sauvadet : Oui c'est bien ça ; parce que vous savez il y a un
sujet ; vous avez vu on parle beaucoup de l'inquiétude des français et
je crois qu'il y a non seulement une inquiétude mais il y a aussi une
attente dans le domaine du pouvoir d'achat. Aujourd'hui, le chômage
n'est plus la préoccupation première des français. Vous avez vu que les
chiffres du chômage sont plutôt positifs, liés à une activité sans
doute mais liés aussi à une pyramide des âges. Je vois sur des
territoires, on est parfois à des taux de chômage qui sont de l'ordre
de 6%. Donc on aura même des problèmes : c'est de trouver des personnes
pour participer à l'activité, à la croissance du pays. Et ça, ça va
être un défi pour nos amis.
Denis Jeambar : Par l'immigration, comme le propose la Commission
Attali, à laquelle...
François Sauvadet : Evidement, je ne vois pas comment on peut faire
autrement.
Denis Jeambar, je crois que tous ceux qui disent autre chose trompent
l'opinion. Il va bien falloir qu'on trouve des personnes pour répondre
à l'activité et à l'emploi.
Je vous dis, dans certains secteurs du territoire français, nous sommes
descendus à des taux de chômage pratiquement à 6% ; donc vous voyez
bien que après ça, le travail qu'il faut faire sera tout le chantier
autour de l'insertion pour remettre dans le circuit du travail des
personnes qui en sont éloignées. C'est l'objet du Grenelle de
l'Insertion et je souhaite qu'on soit très engagé pour avoir un
véritable parcours de l'insertion qui permettent à ceux qui soit
éloignés et les plus éloignés de reprendre le chemin de
l'employabilité, donc sortir de la dimension du statut pour aller
vraiment dans la dimension du parcours de l'insertion.
Olivier Nahum : Revenons à la dette alors...
François Sauvadet : Alors revenir à la dette ; le pouvoir d'achat,...
Olivier Nahum : Un instant, on va en parler dans le détail ; le pouvoir
d'achat, la dette et cet objectif que vous assignez au pouvoir de
l'exécutif. Vous savez comment c'est à la radio, il faut laisser le
suspense donc on attend votre réponse juste après les infos de 8h30.
...
Olivier Nahum : Toujours en compagnie de François Sauvadet, Président
du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale, Denis Jeambar et
apparemment toujours d'Eric le Boucher. Alors, François Sauvadet avant
de revenir à votre proposition de loi constitutionnelle, un mot quand
même. Vous restez l'allié de la majorité et pas rallié, je dis bien
l'allié de la majorité en place. Ces sondages que l'on a évoqués à
l'instant, ces opinions défavorables qui s'amoncellent dans le ciel de
la présidence, ce n'est pas ça qui fait réfléchir d'être allié ou pas
au pouvoir en place ? Vous les comprenez cette baisse des sondages ?
François Sauvadet : Oui, oui, oui on les comprend. D'abord, je crois
qu'il va falloir donner du sens dans l'action politique, beaucoup de
chantiers ont été ouverts ces derniers mois et aujourd'hui un certain
nombre de français s'interrogent où ça va même si point par point il y
a eu des avancées considérables comme sur le contrat de travail où la
restauration du dialogue social a permis d'évoluer en garantissant à la
fois la situation des salariés puis en même temps de se séparer à
l'amiable qui est une amélioration indiscutable. Donc il y a des points
très positifs qui ont été conduits mais l'action, c'est-à-dire les
conséquences de ce que nous avons conduit ne se voient pas encore dans
l'esprit des français.
Olivier Nahum : Manque de lisibilité donc ?
François Sauvadet : Il y a un problème de lisibilité sans aucun doute,
beaucoup de chantiers ont été ouverts et devaient l'être.
Olivier Nahum : C'est un peu la méthode Sarkozy ?
François Sauvadet : Oui, oui très bien mais voilà il y a une
impatience, une inquiétude notamment sur le pouvoir d'achat. Moi, je
suis convaincu, enfin c'est la vie quotidienne des français et cette
question là qui ne résume pas toute l'ambition politique, qu'on doit
avoir parce que derrière il y a le social, derrière il y a l'insertion
on en parlait, derrière il y a l'emploi, enfin il ya toute une autre
série de sujets que le pouvoir d'achat. Mais les Français, dans leur
vie quotidienne, sont confrontés à cela d'où l'idée de notre
proposition de loi car nous pensons qu'on ne restaurera pas durablement
le pouvoir d'achat simplement avec des heures supplémentaires ou
l'accès à des heures supplémentaires et qu'il faudra aller au-delà.
Pour le restaurer, il faut qu'on réforme considérablement notre Etat et
qu'on arrête cette situation inconcevable dans un pays moderne : c'est
de dépenser autant que nous dépensons et de prélever autant que nous
prélevons. D'où l'esprit de la proposition de loi que nous allons
déposer demain c'est-à-dire de parvenir à l'objectif à l'horizon 2012
de l'équilibre de nos comptes.
Eric Le Boucher : C'est l'objectif du premier ministre aujourd'hui ?
François Sauvadet : C'est l'objectif du Premier Ministre mais nous
voulons que ce soit réaffirmer et infirmer comme étant une contrainte
pour l'Etat de présenter un budget en fonctionnement. Je précise en
fonctionnement, en équilibre. C'est ce qu'on impose à nos collectivités
locales.
Eric Le Boucher : En quoi ça fait du pouvoir d'achat ?
François Sauvadet : Et bien je vais vous dire. Nous sommes aujourd'hui
dans la situation où sur le budget de l'Etat qui est en gros de 360
milliards d'euros, nous avons 43 milliards de déficit, c'est-à-dire
nous avons 43 milliards de dépenses en plus de ce que nous rentrons. Ca
fait trente ans que ça dure. La dette accumulée est aujourd'hui de 1200
milliards d'euros. L'équivalent de l'impôt sur le revenu sert à payer
l'intérêt de la dette. Tous ceux qui pensent qu'on peut continuer comme
ça à augmenter les déficits pour le fonctionnement c'est-à-dire pour
payer les dépenses de l'année et reporter sur les générations futures
oublient que finalement nous sommes déjà dans une situation où on
prélève trop et qu'on dépense trop. Savez-vous aussi qu'en matière de
santé...
Olivier Nahum : Moins d'impôt donc plus de pouvoir d'achat, François
Sauvadet ?
Eric Le Boucher : Pour rembourser la dette, il faut maintenir les
impôts.
François Sauvadet : Attendez, ce n'est pas le problème de l'impôt et du
prélèvement. Nous prélevons déjà beaucoup plus. Les socialistes disent
souvent d'ailleurs cela : « faites attention aux prélèvements, ne les
baisser pas trop parce que effectivement vous aller creuser la dette ».
Mais attendez, on prélève déjà beaucoup plus que les autres, savez-vous
que l'ensemble de la dépense publique française est de l'ordre de 56%
du PIB.
Eric Le Boucher : Record d'Europe !
François Sauvadet : Record d'Europe ! Nous prélevons 6 points de plus
et ce n'est pas de la théorie. Quand on prélève 6 points de plus que
les autres, vous savez combien ça représente : 110 milliards d'euros
qu'on prélève sur les français, sur l'économie française.
On est en train de courir après le pouvoir d'achat avec deux boulets
aux pieds. Le premier c'est le déficit qu'on continue de creuser.
Chaque année on a creusé notre trou de 42 milliards supplémentaires et
le deuxième c'est la dette qu'on a scotchée aux pieds : 1200 milliards.
Donc nous avons dit, nous devons dire que puisque c'est nous qui sommes
en charge du prélèvement de l'impôt ; dans une république moderne, ce
sont les élus de peuple, nous disons il faut mettre dans la
Constitution qu'on ne pourra plus présenter des budgets en
fonctionnement qui sont en déficits.
Olivier Nahum : Vous croyez que le pouvoir en place peut se risquer à
faire une telle démarche parce que...
Denis Jeambar : Une démarche par quoi, vous croyez qu'une Commission
Attali dont est membre Eric Le Boucher. Est-ce que ça passe par la
suppression des départements qui permettraient en effet d'alléger
durablement la structure administrative ?
François Sauvadet : Il y a deux choses : d'abord, il faut balayer
toutes les politiques publiques et les rendre ; voir ce qui est
efficace et ce qui ne l'est pas.
Denis Jeambar : Mais c'est ça que fait Eric Besson en ce moment
François Sauvadet : C'est ce qui est entrepris par Eric Besson mais je
dis que l'objectif, on doit y parvenir à l'horizon 2012. On ne parle
pas de l'extinction de la dette mais en tout cas qu'on est revu
l'ensemble de nos politique pour présenter des budgets en
fonctionnement, retrouver de la marge de manoeuvre. Vous le disiez tout
à l'heure à propos de l'emploi des jeunes pour réorienter l'action
publique vers l'innovation, la recherche, vers la formation, vers
l'éducation ; ce qu'on est incapable de faire aujourd'hui.
Eric Le Boucher : J'ai l'impression que c'est la politique du
gouvernement
François Sauvadet : C'est une politique
Eric Le Boucher: Vous ne trouvez pas assez ferme
François Sauvadet : Eh oui, c'est ça. Rappelez ce que nous avons dit
d'ailleurs pour le précédent budget. Souvenez-vous de ce que disait
Charles de Courson lorsqu'il y a eu l'examen du budget qu'on nous a
présenté en déséquilibre.
Olivier Nahum : Qui est resté au Modem, lui ?
François Sauvadet : Non qui est dans mon groupe
Olivier Nahum : Qui est passé avec vous, il faut préciser, il faut bien
préciser
François Sauvadet : Qui est le porte-parole du Nouveau Centre sur les
questions budgétaires. Donc, nous, nous disons simplement, ce qu'il
faut c'est une réforme volontaire de l'Etat, réforme volontaire.
C'est-à-dire si nous ne nous fixons pas l'objectif par la loi d'être à
l'équilibre à l'horizon 2012, la facilité du temps continuera et on
fera comme on l'a fait depuis les trente dernières années. Vous savez
que le dernier budget qu'on a présenté en France, en fonctionnement je
parle, 1980.
Denis Jeambar : Barre
François Sauvadet : C'était 1980, c'était Raymond Barre. Depuis 30 ans
pratiquement
Eric Le Boucher: Et on était en déficit depuis 74...
François Sauvadet : On est dans une incurie publique. Et bien, voilà,
je dis qu'il faut simplement se fixer comme règle de parvenir à cet
équilibre.
Eric Le Boucher : Je voudrais revenir à ma question : est-ce que vous
êtes pour la suppression des départements ou par exemple des
sous-préfectures. L'élu local que vous êtes...
Olivier Nahum : qui connaît la réalité de terrain !
Eric Le Boucher : Vous connaissez la réalité de terrain en effet oui,
est-ce qu'aujourd'hui ça a la moindre utilité ?
François Sauvadet : Ecoutez, moi je trouve que la présence de l'Etat
dans les territoires, elle est utile pour garantir simplement les
grandes missions régaliennes de l'Etat.
Denis Jeambar : Vous la trouvez bien organisée, vous ? Vous ne la
trouvez pas...
François Sauvadet : Je ne la trouve pas bien organisée.
Denis Jeambar : Vous ne trouvez pas qu'il y a une couche de trop ?
François Sauvadet : C'est la raison pour laquelle je souhaite qu'on
reprenne les réformes.
Denis Jeambar : Il y a une couche de trop, les régions, les
départements, les communes ?
François Sauvadet : Oui, je souhaite qu'on reprenne d'ailleurs le débat
sur la décentralisation. On avait fait des suggestions, notamment que
les conseillers généraux puissent devenir conseillers régionaux et
qu'on garde un échelon de proximité notamment pour tout ce qui concerne
la gestion de l'allocation personnalisée d'autonomie, le suivi de nos
personnes âgées. Tout ce qui doit se régler dans la proximité doit se
régler dans la proximité mais qu'on crée des économies d'échelles car
évidement nous avons trop de strates en France. Donc il faut retoileter
tout cela, le faire avec les acteurs locaux, le faire sans brutalité.
Olivier Nahum : Mais peut-être pas aller jusqu'à...
François Sauvadet : Je n'irai pas jusqu'à dire la suppression des
départements mais faisons évoluer tout cela. On voit bien que les
strates, les communautés de commune ont changé le panorama, les
communautés d'agglomération.
Donc je pense, en tout cas, que si nous nous fixons comme objectif de
parvenir à l'équilibre de fonctionnement, alors ce sera vraiment une
faute morale que nous commettons à l'égard de nos jeunes. La dette
aujourd'hui est de 1200 milliards, quand on nous y ajoute la dette sur
nos retraites, on est à 2000 milliards. Songez un peu dans quelle
situation on va laisser la France. Moi je veux pouvoir affronter le
regard de mes enfants, tout simplement.
Et donc je serai très résolu pour que l'objectif en 2012 qu'on a pris
aussi au regard de l'Eurogroup. Je dois même vous dire que Nicolas
Sarkozy est allé au-delà de ce que nous demandions, au-delà de ce que
nous demandions puisqu'il disait : "on doit présenter des budgets en
équilibre à la fois en fonctionnement et en investissement". Vous vous
en souvenez c'est l'engagement qu'il a pris devant l'Eurogroup. Donc
nous disons, moi je vais être très intéressé par savoir ce que vont
nous répondre l'UMP, le parti socialiste parce que collectivement il
faut avoir le courage de dire : on réforme, on prélèvera moins parce
qu'on prélève trop par rapport aux autres pays. On va réorienter la
dépense, est-ce qu'on va avoir ce courage ? Moi je le souhaite pour la
France.
Olivier Nahum : Vous qui présidez le Groupe Nouveau Centre à
l'Assemblée, si jamais cet objectif que vous assignez, n'était pas
respecté d'une façon ou d'une autre, est-ce à dire que vous êtes dans
un rapport de force tel que vous dites si l'objectif n'est pas atteint
"nous quittons cette alliance" ? Est-ce que ça va jusque là ?
François Sauvadet : Je ne suis pas dans une stratégie de chantage. Je
suis là, moi, au titre du Nouveau Centre pour porter ce que nous
pensons utile dans le pays. On le met au débat. C'est notre première
proposition de loi, la première proposition de loi que nous faisons
c'est une proposition de loi de responsabilité.
Olivier Nahum : Constitutionnelle.
François Sauvadet : Constitutionnelle, parce que vous voyez bien que
ces trente dernières années nous ne l'avons pas fait malgré les
déclarations. Si nous ne le fixons pas dans le marbre de la
Constitution pourquoi voulez-vous que les choses changent ? C'est une
espèce de facilité, de commodité à dire nous faisons l'effort. Alors je
ne dis pas que rien n'a été fait.
La maîtrise de la dépense publique est engagée, la révision générale de
la politique publique est engagée mais je dis que le temps est compté.
On a fait des propositions concrètes lorsque nous avons dit par exemple
"il faut plafonner toutes les niches fiscales" pour faire en sorte que
les gens n'échappent pas à l'impôt en cumulant les avantages fiscaux
pour récupérer. C'est un motif d'équité.
Le débat est aujourd'hui posé. Une commission a été mise en place, elle
doit donner ses conclusions, je crois, au mois de Mai. C'est nous qui
avons porté ce débat. Lorsque nous avons dit par exemple les
allégements de charges sur le travail, la Cour des Comptes avait
indiqué qu'elle n'était pas utile pour les très grandes entreprises,
notamment elle ne produisait pas les effets. Ces 35 milliards d'euros,
il faut remettre à plat cette politique, et nous avons dit qu'il faut
conditionner un certain nombre d'allégement de charges qui pèsent sur
le travail, pas seulement au dialogue social mais aussi à l'efficacité
en terme d'emploi qu'elles ont dans les grands et la stratégie de la
politique de l'emploi que nous avons dans le pays. On peut récupérer
ici aussi et nous avions proposé ainsi de faire 8 milliards d'économie.
En terme clair, nous avons dans les déficits chaque année que nous
creusons de 43 milliards d'euros cette année, nous avons environ 22
milliards en fonctionnement. Je pense être assez clair. 22 milliards
qui relèvent du fonctionnement : c'est-à-dire...
Eric Le Boucher : Il faudrait supprimer plus de fonctionnaires que ne
l'a fait le gouvernement ?
François Sauvadet : Moi je ne le présente pas comme étant une
suppression. Je pense que nous avons effectivement une fonction
publique d'Etat pléthorique et qu'il faut réorienter tout cela. Ca veut
dire que ça ne doit pas se faire au détriment des territoires. Moi je
serai très vigilant pour que la commodité de la réflexion ne conduise
pas à supprimer la présence de l'Etat. Vous parliez des
sous-préfectures, sur les territoires parce qu'on a trop souvent vu que
les victimes finalement d'une réforme de l'Etat c'était les territoires
et qu'on continue à l'échelon central à considérer que les choses
devaient suivre leur cours. Donc il faut un Etat beaucoup plus moderne,
allégé, nous avons une opportunité : c'est le fait des tranches d'âges
qui arrivent en remplacement, donc il ne s'agit pas de supprimer des
postes de fonctionnaires mais de rendre notre fonction publique
efficace.
Denis Jeambar : Est-ce que cette proposition de loi constitutionnelle
a la moindre chance d'aboutir ? Sinon ce ne serait qu'un coup de
communication pour que votre formation existe.
François Sauvadet : Alors écoutez là, je vais vous dire à la tonalité
que je viens d'avoir, si c'est un coup de com je vais vous dire
franchement ce serait très triste pour la vie politique française parce
que franchement quand je vous dis...
Denis Jeambar : Je vois votre détermination. Est-ce que vous avec la
moindre chance d'y parvenir ?
François Sauvadet : Quand je vous dis que je veux regarder mes enfants
en face et ne pas leur laisser la charge faute d'avoir pris des
dispositions qu'il fait qu'on dépense ce qu'on rentre et comme on en
rentre déjà trop et bien il faut qu'on dépense moins.
Olivier Nahum : C'est une question d'auditeur qui nous arrive sur le
site. Effectivement, Denis a raison de la relayer. Un citoyen de
Bretagne nous demande si finalement une loi sera applicable et
appliquée ?
François Sauvadet : Je vais tout faire, je vais répondre à celle qui a
questionnée. Je vais tout faire avec mon groupe pour que cela soit
appliqué parce que c'est une exigence morale à l'égard de nos enfants
et c'est une nécessité impérieuse pour l'économie et la croissance. On
ne retrouvera pas le point de croissance si on n'allège pas les charges
que nous avons aujourd'hui au niveau de notre Etat.
Olivier Nahum : En conclusion, François Sauvadet, sur les municipales,
le NC va présenter des candidats ? Dans des municipalités vous avez des
chances de voir vos élus accéder à des responsabilités de maire dans
telle ou telle ville ?
François Sauvadet : Oui bien sur, mais vous savez le Nouveau Centre
n'est pas une création. C'est simplement, nous avons repris le flambeau
d'une UDF qui était plutôt de centre-droit et c'est un flambeau que n'a
pas voulu prendre François Bayrou qui lui a pris une autre stratégie et
c'est une stratégie qui lui appartient. Il est dans une position plutôt
d'opposition, nous sommes plutôt dans une position plutôt
traditionnelle de celle de l'UDF qui était une position d'allié du
parti de droite.
Denis Jeambar : Vous vous retrouverez avec lui un jour ?
François Sauvadet : Ecoutez dans les conditions actuelles je ne pense
pas parce que je crois que les Français attendent de nous d'être
utiles.
Je lui avais suggéré à l'époque et je vous le dis très simplement de
dire voilà, d'aller voir Nicolas Sarkozy qui est le Président choisi
par les Français et de lui proposer de reprendre les thèmes qui avaient
été validés par 7 millions de Français qui s'étaient portés sur le nom
de François Bayrou et de le rendre utile et s'il y avait un désaccord
de le constater. Nicolas Sarkozy était dans une politique d'ouverture,
je le voyais mal refuser une main tendue par François Bayrou.
François Bayrou a choisi une autre stratégie, il dit pour être une
alternative politique et je ne crois pas dit-il à l'issue qui est en
train d'être engagée par Nicolas Sarkozy, il faut se mettre dans une
posture d'opposition et de pas participer à l'action du gouvernement.
Moi je pense que la situation des temps exige de notre part de la
responsabilité de participer. Si j'ai des désaccords avec Nicolas
Sarkozy, je le lui dirai et je prendrai à témoin le peuple français des
décisions que nous prendrons. Je pense que la dette, je pense que le
déficit est un sujet qui va revenir sur le devant de la scène parce
qu'il nous plombe et bien nous nous disons soyons responsables. C'est
le message que je tenais avant, c'est le message que je tiens
aujourd'hui. On sera présent sur les municipales.
Olivier Nahum : Combien de membres au NC, de militants ?
François Sauvadet : Vous savez, on a à peu près aujourd'hui 8000
militants mais ce n'est pas un parti de militants, c'est un parti de
réseaux locaux. Aujourd'hui, moi tous les élus locaux qui étaient de
centre-droit nous rejoignent un à un.
Nous avons aujourd'hui, pratiquement 300 chefs de file ou têtes de
liste dans les villes de plus de 20000 habitants. Ca veut dire que le
réseau, ce que nous incarnons a des racines profondes dans notre pays.
C'est le mouvement crée par Valéry Giscard d'Estaing, c'est le
mouvement des indépendants du parti républicain, de ceux qui n'ont pas
fait le choix du parti unique mais qui ne veulent pas suivre François
Bayrou dans une alliance au gré et par gré, ou des alliances qui
perdent de leur sens dans le combat politique que l'on veut mener.
Olivier Nahum : Voilà, beaucoup de François ce matin. François
Sauvadet, Président du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale.
Merci aux camarades Le Boucher et Jeambar d'avoir été avec moi jusqu'au
bout.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 22 janvier 2008
Président du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale, on l'a dit,
composante effectivement de cette majorité qui soutient le pouvoir en
place. Est-ce que vous François Sauvadet, en tant que parlementaire,
défendeur, défenseur de la laïcité, de toutes les valeurs qui font la
vie de ce pays, vous êtes comme Denis Jeambar quelque peu choqué par
des propos tenu par Nicolas Sarkozy sur la religion ?
François Sauvadet : Moi j'entends ce que vient de dire Denis Jeambar
avec beaucoup d'intérêt.
D'abord, effectivement, je partage ce que vous avez dit. La religion
c'est d'abord affaire de conscience individuelle et je crois que la
laïcité c'est précisément la garantie de permettre à chacun d'exprimer
cette conscience individuelle qui relève du champ personnel mais qui ne
doit pas relever du champ public.
Cela dit, que le Président de la République ait un sentiment par
rapport à cette sphère individuelle et qu'il l'exprime, bon je ne pense
pas que ça ait une portée, en tout cas je ne le ressens pas comme ça,
une portée telle qu'elle remette en cause le principe.
En revanche, vous avez soulevé la question du communautarisme ; là ce
serait, moi je serai très engagé pour qu'on ne laisse pas s'installer
l'idée que la communauté ou les communautés, leurs expressions
pourraient constituer le socle, les fondamentaux d'une société parce
que ce serait la négation même de ce que nous attendons d'une
République. Là, donc, sur cet aspect du communautarisme, je vous
rejoins et personnellement, je serai très engagé pour lutter contre les
communautarismes, en tout cas dans leur reconnaissance comme étant des
fondamentaux constitutifs d'une République et d'une société. En
revanche, la sphère individuelle il faut respecter ça.
Denis Jeambar : Vous avez vu d'ailleurs le fondement de la loi 1905 ?
François Sauvadet : Absolument, absolument. Et Denis Jeambar, moi je
suis très intéressé de voir que le débat qui a été lancé autour de
civilisation, de démocratie, de replacer l'homme au coeur de la
préoccupation centrale des politiques. J'ai trouvé que c'était une idée
intéressante, d'ailleurs elle ne se développe pas qu'en France ; vous
avez entendu en Espagne.
Ce matin même, d'ailleurs, le Premier Ministre espagnol évoquait cette
idée de la civilisation ; cette idée de renouer le contact aussi avec
ceux des peuples qui se sont engagés dans des dérives auxquelles
peuvent conduire les religions. On le voit bien ; d'ailleurs quand on
les appelle « les fous de Dieu », on voit bien où peuvent conduire
certaines dérives avec les attentats et des pratiques qu'il faut
vraiment condamner. Mais il faut renouer, remettre Dieu au coeur du
dialogue.
Denis Jeambar : Est-ce qu'il faut remettre Dieu au coeur de la
civilisation ?
François Sauvadet : Je ne crois pas que ce soit le rôle du champ de la
sphère publique de remettre Dieu au coeur de la civilisation.
Denis Jeambar : C'est dont il est question dans son discours en Arabie
Saoudite ?
François Sauvadet : Moi je crois qu'il faut exprimer, renouer le
dialogue avec tous ces pays qui n'ont pas les mêmes cultures, les mêmes
histoires fondamentales que les nôtres. Et c'est parce que parfois il y
a eu rupture de ce dialogue qu'on a permis l'expression de fous qui
précisément s'engagent au nom de Dieu dans des actes qui sont aux
antipodes de ce qu'on attend.
Olivier Nahum : Mais François Sauvadet, ça veut dire que la voix que
vous représentait, la sensibilité du Nouveau Centre fera très attention
si jamais il y avait dans le pouvoir présidentiel une dérive
communautaire. Vous iriez jusqu'à rompre le pacte qui vous unit à la
majorité.
François Sauvadet : Absolument, je crois que vous avez bien compris le
sens de ce que je viens d'exprimer. Je n'ai pas exprimé autre chose.
D'ailleurs c'est une pensée constante que nous avons eu. Quand vous
disiez tout à l'heure "dans la majorité", oui c'est un choix que nous
avons fait d'être dans la majorité. Mais en participant à cette
majorité, nous avons renoncé à aucune de nos convictions. D'ailleurs je
n'aime pas que, s'agissant de nous, on parle des ralliés à Nicolas
Sarkozy.
Olivier Nahum : On l'a entendu c'est vrai.
François Sauvadet : Attendez, c'est surtout les journalistes qui le
disent. Moi je ne me sens pas rallié, j'ai fait un choix politique avec
mes amis de participer de rendre utile dans une majorité présidentielle
des idées que nous avons portées au côté d'un candidat qui lui François
Bayrou, a fait un choix de ne pas participer à cette majorité
présidentielle. J'assume le choix politique, il était légitimé par les
électeurs. On n'est pas venu d'ailleurs comme une espèce de création
comme ça, une espèce de ralliement individuel, on a fait un choix
politique validé par les électeurs. J'ai du m'en expliquer devant les
électeurs de ma circonscription. Je suis un élu, un élu de la
République.
C'est dans ce contexte là que je vous redis que nous avons renonce à
rien aux idées que nous avons portées aux côtés de François Bayrou,
notamment sur cet aspect de la laïcité comme étant la garantie de
l'expression de la conscience individuelle qui doit pouvoir s'exprimer
dans une République, qui doit pouvoir apporter certaine garanties.
Denis Jeambar : Vous devez être extrêmement vigilant, car c'est aussi
pour ne pas reprendre votre formule une constante chez Nicolas Sarkozy
de remettre le religieux au centre de la sphère publique et notamment
dans les banlieues puisque à un moment donné il a même expliqué qu'il
comptait plus sur les valeurs défendues par les religions pour remettre
ces enfants dans le droit chemin que sur l'Etat lui-même.
François Sauvadet : Et bien, je prends vos encouragements comme étant
une conscience collective, voilà en tout cas on sera engagé sur ce
sujet comme sur d'autres. Vous savez on n'est pas obligé d'être en
accord sur tout lorsqu'on participe à une majorité présidentielle parce
que ça voudrait dire à ce moment là qu'il faudrait rentrer à l'UMP et
ce n'est pas le choix que nous avons fait.
Olivier Nahum : Alors, François Sauvadet, il faut le dire aussi, vous
avez eu un autre impératif à signer à l'adresse de l'exécutif qui est
en place puisque vous en avez parlé hier, c'est cette proposition de
loi constitutionnelle qui n'a rien à voir avec la religion mais qui
montre bien finalement que vous voulez faire entendre votre voix où
vous assignez comme objectif impératif au pouvoir qui est élu, donc il
faut le faire, le retour à l'équilibre des finances publiques. C'est
bien ça ?
François Sauvadet : Oui c'est bien ça ; parce que vous savez il y a un
sujet ; vous avez vu on parle beaucoup de l'inquiétude des français et
je crois qu'il y a non seulement une inquiétude mais il y a aussi une
attente dans le domaine du pouvoir d'achat. Aujourd'hui, le chômage
n'est plus la préoccupation première des français. Vous avez vu que les
chiffres du chômage sont plutôt positifs, liés à une activité sans
doute mais liés aussi à une pyramide des âges. Je vois sur des
territoires, on est parfois à des taux de chômage qui sont de l'ordre
de 6%. Donc on aura même des problèmes : c'est de trouver des personnes
pour participer à l'activité, à la croissance du pays. Et ça, ça va
être un défi pour nos amis.
Denis Jeambar : Par l'immigration, comme le propose la Commission
Attali, à laquelle...
François Sauvadet : Evidement, je ne vois pas comment on peut faire
autrement.
Denis Jeambar, je crois que tous ceux qui disent autre chose trompent
l'opinion. Il va bien falloir qu'on trouve des personnes pour répondre
à l'activité et à l'emploi.
Je vous dis, dans certains secteurs du territoire français, nous sommes
descendus à des taux de chômage pratiquement à 6% ; donc vous voyez
bien que après ça, le travail qu'il faut faire sera tout le chantier
autour de l'insertion pour remettre dans le circuit du travail des
personnes qui en sont éloignées. C'est l'objet du Grenelle de
l'Insertion et je souhaite qu'on soit très engagé pour avoir un
véritable parcours de l'insertion qui permettent à ceux qui soit
éloignés et les plus éloignés de reprendre le chemin de
l'employabilité, donc sortir de la dimension du statut pour aller
vraiment dans la dimension du parcours de l'insertion.
Olivier Nahum : Revenons à la dette alors...
François Sauvadet : Alors revenir à la dette ; le pouvoir d'achat,...
Olivier Nahum : Un instant, on va en parler dans le détail ; le pouvoir
d'achat, la dette et cet objectif que vous assignez au pouvoir de
l'exécutif. Vous savez comment c'est à la radio, il faut laisser le
suspense donc on attend votre réponse juste après les infos de 8h30.
...
Olivier Nahum : Toujours en compagnie de François Sauvadet, Président
du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale, Denis Jeambar et
apparemment toujours d'Eric le Boucher. Alors, François Sauvadet avant
de revenir à votre proposition de loi constitutionnelle, un mot quand
même. Vous restez l'allié de la majorité et pas rallié, je dis bien
l'allié de la majorité en place. Ces sondages que l'on a évoqués à
l'instant, ces opinions défavorables qui s'amoncellent dans le ciel de
la présidence, ce n'est pas ça qui fait réfléchir d'être allié ou pas
au pouvoir en place ? Vous les comprenez cette baisse des sondages ?
François Sauvadet : Oui, oui, oui on les comprend. D'abord, je crois
qu'il va falloir donner du sens dans l'action politique, beaucoup de
chantiers ont été ouverts ces derniers mois et aujourd'hui un certain
nombre de français s'interrogent où ça va même si point par point il y
a eu des avancées considérables comme sur le contrat de travail où la
restauration du dialogue social a permis d'évoluer en garantissant à la
fois la situation des salariés puis en même temps de se séparer à
l'amiable qui est une amélioration indiscutable. Donc il y a des points
très positifs qui ont été conduits mais l'action, c'est-à-dire les
conséquences de ce que nous avons conduit ne se voient pas encore dans
l'esprit des français.
Olivier Nahum : Manque de lisibilité donc ?
François Sauvadet : Il y a un problème de lisibilité sans aucun doute,
beaucoup de chantiers ont été ouverts et devaient l'être.
Olivier Nahum : C'est un peu la méthode Sarkozy ?
François Sauvadet : Oui, oui très bien mais voilà il y a une
impatience, une inquiétude notamment sur le pouvoir d'achat. Moi, je
suis convaincu, enfin c'est la vie quotidienne des français et cette
question là qui ne résume pas toute l'ambition politique, qu'on doit
avoir parce que derrière il y a le social, derrière il y a l'insertion
on en parlait, derrière il y a l'emploi, enfin il ya toute une autre
série de sujets que le pouvoir d'achat. Mais les Français, dans leur
vie quotidienne, sont confrontés à cela d'où l'idée de notre
proposition de loi car nous pensons qu'on ne restaurera pas durablement
le pouvoir d'achat simplement avec des heures supplémentaires ou
l'accès à des heures supplémentaires et qu'il faudra aller au-delà.
Pour le restaurer, il faut qu'on réforme considérablement notre Etat et
qu'on arrête cette situation inconcevable dans un pays moderne : c'est
de dépenser autant que nous dépensons et de prélever autant que nous
prélevons. D'où l'esprit de la proposition de loi que nous allons
déposer demain c'est-à-dire de parvenir à l'objectif à l'horizon 2012
de l'équilibre de nos comptes.
Eric Le Boucher : C'est l'objectif du premier ministre aujourd'hui ?
François Sauvadet : C'est l'objectif du Premier Ministre mais nous
voulons que ce soit réaffirmer et infirmer comme étant une contrainte
pour l'Etat de présenter un budget en fonctionnement. Je précise en
fonctionnement, en équilibre. C'est ce qu'on impose à nos collectivités
locales.
Eric Le Boucher : En quoi ça fait du pouvoir d'achat ?
François Sauvadet : Et bien je vais vous dire. Nous sommes aujourd'hui
dans la situation où sur le budget de l'Etat qui est en gros de 360
milliards d'euros, nous avons 43 milliards de déficit, c'est-à-dire
nous avons 43 milliards de dépenses en plus de ce que nous rentrons. Ca
fait trente ans que ça dure. La dette accumulée est aujourd'hui de 1200
milliards d'euros. L'équivalent de l'impôt sur le revenu sert à payer
l'intérêt de la dette. Tous ceux qui pensent qu'on peut continuer comme
ça à augmenter les déficits pour le fonctionnement c'est-à-dire pour
payer les dépenses de l'année et reporter sur les générations futures
oublient que finalement nous sommes déjà dans une situation où on
prélève trop et qu'on dépense trop. Savez-vous aussi qu'en matière de
santé...
Olivier Nahum : Moins d'impôt donc plus de pouvoir d'achat, François
Sauvadet ?
Eric Le Boucher : Pour rembourser la dette, il faut maintenir les
impôts.
François Sauvadet : Attendez, ce n'est pas le problème de l'impôt et du
prélèvement. Nous prélevons déjà beaucoup plus. Les socialistes disent
souvent d'ailleurs cela : « faites attention aux prélèvements, ne les
baisser pas trop parce que effectivement vous aller creuser la dette ».
Mais attendez, on prélève déjà beaucoup plus que les autres, savez-vous
que l'ensemble de la dépense publique française est de l'ordre de 56%
du PIB.
Eric Le Boucher : Record d'Europe !
François Sauvadet : Record d'Europe ! Nous prélevons 6 points de plus
et ce n'est pas de la théorie. Quand on prélève 6 points de plus que
les autres, vous savez combien ça représente : 110 milliards d'euros
qu'on prélève sur les français, sur l'économie française.
On est en train de courir après le pouvoir d'achat avec deux boulets
aux pieds. Le premier c'est le déficit qu'on continue de creuser.
Chaque année on a creusé notre trou de 42 milliards supplémentaires et
le deuxième c'est la dette qu'on a scotchée aux pieds : 1200 milliards.
Donc nous avons dit, nous devons dire que puisque c'est nous qui sommes
en charge du prélèvement de l'impôt ; dans une république moderne, ce
sont les élus de peuple, nous disons il faut mettre dans la
Constitution qu'on ne pourra plus présenter des budgets en
fonctionnement qui sont en déficits.
Olivier Nahum : Vous croyez que le pouvoir en place peut se risquer à
faire une telle démarche parce que...
Denis Jeambar : Une démarche par quoi, vous croyez qu'une Commission
Attali dont est membre Eric Le Boucher. Est-ce que ça passe par la
suppression des départements qui permettraient en effet d'alléger
durablement la structure administrative ?
François Sauvadet : Il y a deux choses : d'abord, il faut balayer
toutes les politiques publiques et les rendre ; voir ce qui est
efficace et ce qui ne l'est pas.
Denis Jeambar : Mais c'est ça que fait Eric Besson en ce moment
François Sauvadet : C'est ce qui est entrepris par Eric Besson mais je
dis que l'objectif, on doit y parvenir à l'horizon 2012. On ne parle
pas de l'extinction de la dette mais en tout cas qu'on est revu
l'ensemble de nos politique pour présenter des budgets en
fonctionnement, retrouver de la marge de manoeuvre. Vous le disiez tout
à l'heure à propos de l'emploi des jeunes pour réorienter l'action
publique vers l'innovation, la recherche, vers la formation, vers
l'éducation ; ce qu'on est incapable de faire aujourd'hui.
Eric Le Boucher : J'ai l'impression que c'est la politique du
gouvernement
François Sauvadet : C'est une politique
Eric Le Boucher: Vous ne trouvez pas assez ferme
François Sauvadet : Eh oui, c'est ça. Rappelez ce que nous avons dit
d'ailleurs pour le précédent budget. Souvenez-vous de ce que disait
Charles de Courson lorsqu'il y a eu l'examen du budget qu'on nous a
présenté en déséquilibre.
Olivier Nahum : Qui est resté au Modem, lui ?
François Sauvadet : Non qui est dans mon groupe
Olivier Nahum : Qui est passé avec vous, il faut préciser, il faut bien
préciser
François Sauvadet : Qui est le porte-parole du Nouveau Centre sur les
questions budgétaires. Donc, nous, nous disons simplement, ce qu'il
faut c'est une réforme volontaire de l'Etat, réforme volontaire.
C'est-à-dire si nous ne nous fixons pas l'objectif par la loi d'être à
l'équilibre à l'horizon 2012, la facilité du temps continuera et on
fera comme on l'a fait depuis les trente dernières années. Vous savez
que le dernier budget qu'on a présenté en France, en fonctionnement je
parle, 1980.
Denis Jeambar : Barre
François Sauvadet : C'était 1980, c'était Raymond Barre. Depuis 30 ans
pratiquement
Eric Le Boucher: Et on était en déficit depuis 74...
François Sauvadet : On est dans une incurie publique. Et bien, voilà,
je dis qu'il faut simplement se fixer comme règle de parvenir à cet
équilibre.
Eric Le Boucher : Je voudrais revenir à ma question : est-ce que vous
êtes pour la suppression des départements ou par exemple des
sous-préfectures. L'élu local que vous êtes...
Olivier Nahum : qui connaît la réalité de terrain !
Eric Le Boucher : Vous connaissez la réalité de terrain en effet oui,
est-ce qu'aujourd'hui ça a la moindre utilité ?
François Sauvadet : Ecoutez, moi je trouve que la présence de l'Etat
dans les territoires, elle est utile pour garantir simplement les
grandes missions régaliennes de l'Etat.
Denis Jeambar : Vous la trouvez bien organisée, vous ? Vous ne la
trouvez pas...
François Sauvadet : Je ne la trouve pas bien organisée.
Denis Jeambar : Vous ne trouvez pas qu'il y a une couche de trop ?
François Sauvadet : C'est la raison pour laquelle je souhaite qu'on
reprenne les réformes.
Denis Jeambar : Il y a une couche de trop, les régions, les
départements, les communes ?
François Sauvadet : Oui, je souhaite qu'on reprenne d'ailleurs le débat
sur la décentralisation. On avait fait des suggestions, notamment que
les conseillers généraux puissent devenir conseillers régionaux et
qu'on garde un échelon de proximité notamment pour tout ce qui concerne
la gestion de l'allocation personnalisée d'autonomie, le suivi de nos
personnes âgées. Tout ce qui doit se régler dans la proximité doit se
régler dans la proximité mais qu'on crée des économies d'échelles car
évidement nous avons trop de strates en France. Donc il faut retoileter
tout cela, le faire avec les acteurs locaux, le faire sans brutalité.
Olivier Nahum : Mais peut-être pas aller jusqu'à...
François Sauvadet : Je n'irai pas jusqu'à dire la suppression des
départements mais faisons évoluer tout cela. On voit bien que les
strates, les communautés de commune ont changé le panorama, les
communautés d'agglomération.
Donc je pense, en tout cas, que si nous nous fixons comme objectif de
parvenir à l'équilibre de fonctionnement, alors ce sera vraiment une
faute morale que nous commettons à l'égard de nos jeunes. La dette
aujourd'hui est de 1200 milliards, quand on nous y ajoute la dette sur
nos retraites, on est à 2000 milliards. Songez un peu dans quelle
situation on va laisser la France. Moi je veux pouvoir affronter le
regard de mes enfants, tout simplement.
Et donc je serai très résolu pour que l'objectif en 2012 qu'on a pris
aussi au regard de l'Eurogroup. Je dois même vous dire que Nicolas
Sarkozy est allé au-delà de ce que nous demandions, au-delà de ce que
nous demandions puisqu'il disait : "on doit présenter des budgets en
équilibre à la fois en fonctionnement et en investissement". Vous vous
en souvenez c'est l'engagement qu'il a pris devant l'Eurogroup. Donc
nous disons, moi je vais être très intéressé par savoir ce que vont
nous répondre l'UMP, le parti socialiste parce que collectivement il
faut avoir le courage de dire : on réforme, on prélèvera moins parce
qu'on prélève trop par rapport aux autres pays. On va réorienter la
dépense, est-ce qu'on va avoir ce courage ? Moi je le souhaite pour la
France.
Olivier Nahum : Vous qui présidez le Groupe Nouveau Centre à
l'Assemblée, si jamais cet objectif que vous assignez, n'était pas
respecté d'une façon ou d'une autre, est-ce à dire que vous êtes dans
un rapport de force tel que vous dites si l'objectif n'est pas atteint
"nous quittons cette alliance" ? Est-ce que ça va jusque là ?
François Sauvadet : Je ne suis pas dans une stratégie de chantage. Je
suis là, moi, au titre du Nouveau Centre pour porter ce que nous
pensons utile dans le pays. On le met au débat. C'est notre première
proposition de loi, la première proposition de loi que nous faisons
c'est une proposition de loi de responsabilité.
Olivier Nahum : Constitutionnelle.
François Sauvadet : Constitutionnelle, parce que vous voyez bien que
ces trente dernières années nous ne l'avons pas fait malgré les
déclarations. Si nous ne le fixons pas dans le marbre de la
Constitution pourquoi voulez-vous que les choses changent ? C'est une
espèce de facilité, de commodité à dire nous faisons l'effort. Alors je
ne dis pas que rien n'a été fait.
La maîtrise de la dépense publique est engagée, la révision générale de
la politique publique est engagée mais je dis que le temps est compté.
On a fait des propositions concrètes lorsque nous avons dit par exemple
"il faut plafonner toutes les niches fiscales" pour faire en sorte que
les gens n'échappent pas à l'impôt en cumulant les avantages fiscaux
pour récupérer. C'est un motif d'équité.
Le débat est aujourd'hui posé. Une commission a été mise en place, elle
doit donner ses conclusions, je crois, au mois de Mai. C'est nous qui
avons porté ce débat. Lorsque nous avons dit par exemple les
allégements de charges sur le travail, la Cour des Comptes avait
indiqué qu'elle n'était pas utile pour les très grandes entreprises,
notamment elle ne produisait pas les effets. Ces 35 milliards d'euros,
il faut remettre à plat cette politique, et nous avons dit qu'il faut
conditionner un certain nombre d'allégement de charges qui pèsent sur
le travail, pas seulement au dialogue social mais aussi à l'efficacité
en terme d'emploi qu'elles ont dans les grands et la stratégie de la
politique de l'emploi que nous avons dans le pays. On peut récupérer
ici aussi et nous avions proposé ainsi de faire 8 milliards d'économie.
En terme clair, nous avons dans les déficits chaque année que nous
creusons de 43 milliards d'euros cette année, nous avons environ 22
milliards en fonctionnement. Je pense être assez clair. 22 milliards
qui relèvent du fonctionnement : c'est-à-dire...
Eric Le Boucher : Il faudrait supprimer plus de fonctionnaires que ne
l'a fait le gouvernement ?
François Sauvadet : Moi je ne le présente pas comme étant une
suppression. Je pense que nous avons effectivement une fonction
publique d'Etat pléthorique et qu'il faut réorienter tout cela. Ca veut
dire que ça ne doit pas se faire au détriment des territoires. Moi je
serai très vigilant pour que la commodité de la réflexion ne conduise
pas à supprimer la présence de l'Etat. Vous parliez des
sous-préfectures, sur les territoires parce qu'on a trop souvent vu que
les victimes finalement d'une réforme de l'Etat c'était les territoires
et qu'on continue à l'échelon central à considérer que les choses
devaient suivre leur cours. Donc il faut un Etat beaucoup plus moderne,
allégé, nous avons une opportunité : c'est le fait des tranches d'âges
qui arrivent en remplacement, donc il ne s'agit pas de supprimer des
postes de fonctionnaires mais de rendre notre fonction publique
efficace.
Denis Jeambar : Est-ce que cette proposition de loi constitutionnelle
a la moindre chance d'aboutir ? Sinon ce ne serait qu'un coup de
communication pour que votre formation existe.
François Sauvadet : Alors écoutez là, je vais vous dire à la tonalité
que je viens d'avoir, si c'est un coup de com je vais vous dire
franchement ce serait très triste pour la vie politique française parce
que franchement quand je vous dis...
Denis Jeambar : Je vois votre détermination. Est-ce que vous avec la
moindre chance d'y parvenir ?
François Sauvadet : Quand je vous dis que je veux regarder mes enfants
en face et ne pas leur laisser la charge faute d'avoir pris des
dispositions qu'il fait qu'on dépense ce qu'on rentre et comme on en
rentre déjà trop et bien il faut qu'on dépense moins.
Olivier Nahum : C'est une question d'auditeur qui nous arrive sur le
site. Effectivement, Denis a raison de la relayer. Un citoyen de
Bretagne nous demande si finalement une loi sera applicable et
appliquée ?
François Sauvadet : Je vais tout faire, je vais répondre à celle qui a
questionnée. Je vais tout faire avec mon groupe pour que cela soit
appliqué parce que c'est une exigence morale à l'égard de nos enfants
et c'est une nécessité impérieuse pour l'économie et la croissance. On
ne retrouvera pas le point de croissance si on n'allège pas les charges
que nous avons aujourd'hui au niveau de notre Etat.
Olivier Nahum : En conclusion, François Sauvadet, sur les municipales,
le NC va présenter des candidats ? Dans des municipalités vous avez des
chances de voir vos élus accéder à des responsabilités de maire dans
telle ou telle ville ?
François Sauvadet : Oui bien sur, mais vous savez le Nouveau Centre
n'est pas une création. C'est simplement, nous avons repris le flambeau
d'une UDF qui était plutôt de centre-droit et c'est un flambeau que n'a
pas voulu prendre François Bayrou qui lui a pris une autre stratégie et
c'est une stratégie qui lui appartient. Il est dans une position plutôt
d'opposition, nous sommes plutôt dans une position plutôt
traditionnelle de celle de l'UDF qui était une position d'allié du
parti de droite.
Denis Jeambar : Vous vous retrouverez avec lui un jour ?
François Sauvadet : Ecoutez dans les conditions actuelles je ne pense
pas parce que je crois que les Français attendent de nous d'être
utiles.
Je lui avais suggéré à l'époque et je vous le dis très simplement de
dire voilà, d'aller voir Nicolas Sarkozy qui est le Président choisi
par les Français et de lui proposer de reprendre les thèmes qui avaient
été validés par 7 millions de Français qui s'étaient portés sur le nom
de François Bayrou et de le rendre utile et s'il y avait un désaccord
de le constater. Nicolas Sarkozy était dans une politique d'ouverture,
je le voyais mal refuser une main tendue par François Bayrou.
François Bayrou a choisi une autre stratégie, il dit pour être une
alternative politique et je ne crois pas dit-il à l'issue qui est en
train d'être engagée par Nicolas Sarkozy, il faut se mettre dans une
posture d'opposition et de pas participer à l'action du gouvernement.
Moi je pense que la situation des temps exige de notre part de la
responsabilité de participer. Si j'ai des désaccords avec Nicolas
Sarkozy, je le lui dirai et je prendrai à témoin le peuple français des
décisions que nous prendrons. Je pense que la dette, je pense que le
déficit est un sujet qui va revenir sur le devant de la scène parce
qu'il nous plombe et bien nous nous disons soyons responsables. C'est
le message que je tenais avant, c'est le message que je tiens
aujourd'hui. On sera présent sur les municipales.
Olivier Nahum : Combien de membres au NC, de militants ?
François Sauvadet : Vous savez, on a à peu près aujourd'hui 8000
militants mais ce n'est pas un parti de militants, c'est un parti de
réseaux locaux. Aujourd'hui, moi tous les élus locaux qui étaient de
centre-droit nous rejoignent un à un.
Nous avons aujourd'hui, pratiquement 300 chefs de file ou têtes de
liste dans les villes de plus de 20000 habitants. Ca veut dire que le
réseau, ce que nous incarnons a des racines profondes dans notre pays.
C'est le mouvement crée par Valéry Giscard d'Estaing, c'est le
mouvement des indépendants du parti républicain, de ceux qui n'ont pas
fait le choix du parti unique mais qui ne veulent pas suivre François
Bayrou dans une alliance au gré et par gré, ou des alliances qui
perdent de leur sens dans le combat politique que l'on veut mener.
Olivier Nahum : Voilà, beaucoup de François ce matin. François
Sauvadet, Président du Groupe Nouveau Centre à l'Assemblée Nationale.
Merci aux camarades Le Boucher et Jeambar d'avoir été avec moi jusqu'au
bout.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 22 janvier 2008