Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Vous souhaitez que demain, jour de grève des enseignants, des employés municipaux accueillent les enfants dans les écoles du primaire. Vous appelez cela le "service minimum d'accueil", pour éviter aux parents - je vous cite, -"la loi de l'emmerdement maximum". 1.600 communes, pour l'instant, ont répondu à votre appel sur 20.000, où se situent des écoles primaires. On ne peut pas dire que ce soit un grand succès pour l'instant...
R.- Si, c'est un bon chiffre. D'abord, nous aurons à peu près 2.000 villes demain qui vont le faire finalement, c'est-à-dire à peu près 10 % des villes concernées. Je devrais dire, c'est non seulement 10 % mais c'est 10 % des villes qui n'ont pas, par idéologie, refusé de le faire.
Q.- Parce que le reste, c'est de l'idéologie ?
R.- Pourquoi est-ce que des villes ne le font pas ? Elles ne le font pas, non pas pour répondre à la demande des parents, puisque nous avons fait faire un sondage qui montre que 80 % des Français l'approuvent et que 72 % des parents d'élèves voudraient que le maire le fasse.
Q.- On adore quand les hommes politiques citent des sondages comme ça !
R.- Oui, je les cite lorsqu'ils existent. On ne va pas me dire qu'on ne le fait pas pour faire plaisir à l'opinion, puisque l'opinion demande le contraire. Donc ce sont bien pour des raisons idéologiques.
Q.- Par exemple, à Bordeaux, on ne le fait pas. C'est pour des raisons idéologiques ?
R.- Non, à Bordeaux, on ne le fait pas tout simplement parce que la ville de Bordeaux a considéré, vu l'ampleur...
Q.- C'est A. Juppé, le maire, votre ami...
R.- Bien entendu. Que vu l'ampleur de la ville, qu'il n'était pas prêt pour le faire. Il y a beaucoup de villes qui...
Q.- Vous voyez, ce n'est pas qu'idéologique. C'est que cela pose tout un tas de problèmes.
R.- Certes, certes. Mais enfin, quand même, sur les 2.000 villes qui vont le faire demain, il n'y a aucune ville qui ne soit tenue par le Parti socialiste. Et même mieux que ça : il y a un certain nombre de villes qui, visiblement, étaient tentées de le faire et qui appartenaient à l'opposition et qui finalement y ont renoncé tout simplement parce qu'on a senti que, sans aucun doute la direction du PS a considéré que c'était une mesure qui, bien qu'elle soit utile à l'opinion, pouvait favoriser le Gouvernement, et donc, y ont renoncé. Alors, on verra bien, les citoyens jugeront. Mais je ne crois pas que cela a été fait pour des raisons favorables aux familles.
Q.- On vous reproche, puisque vous avez annoncé cela le 8 janvier, de ne pas avoir fait de concertation, de ne pas avoir dialogué, mais d'avoir fait plutôt un coup de communication.
R.- Non, ce n'est pas vrai. Les syndicats savent très bien que je leur ai dit que cette question de l'accueil était une question centrale à mes yeux et que je l'ouvrirai. La grève s'est trouvée au mois de janvier, donc j'ai lancé l'opération. C'est un début. Je ne compte pas, en effet, que demain ce soit un grand test national et qu'on puisse dire "ça a marché ou ça n'a pas marché". Je dis simplement, qu'il fallait commencer à ouvrir la discussion, et je le répète : ce service minimum d'accueil fonctionnera, non pas parce que moi, personnellement, je tiens à tout prix à faire une polémique avec ça, mais parce que je pense qu'on rend un service aux familles, et je le répète, parce que les familles le demandent. Il n'y a pas un service minimum d'accueil Darcos pour faire plaisir à la politique du Gouvernement, il y a tout simplement un service rendu qui est demandé par les parents.
Q.- B. Delanoë, maire de Paris, vous a écrit. Il vous a posé deux questions : "L'école nationale, dit-il, est responsable des élèves pendant les heures d'enseignement". Que se passe-t-il si la commune se substitue à l'éducation nationale ? Deviennent-elles juridiquement responsables des enfants ? Et si le directeur est lui-même gréviste, écrit-il, qui a autorité sur les personnels ?
R.- Mais M. Delanoë connaît très bien la réponse aux questions qu'il pose. C'est la preuve supplémentaire, d'ailleurs, que tout ça est un débat idéologique.
Q.- Alors, qui est responsable ?
R.- Il y a deux types de responsabilités. En ce qui concerne les enfants qui sont accueillis dans les locaux municipaux, traditionnellement si des inconvénients arrivent aux enfants, liés aux locaux, la responsabilité est celle du maire, et même lorsqu'ils sont en classe. Et pour ce qui est de la responsabilité dans le cadre scolaire étroitement, c'est l'inspecteur d'académie qui est substitué au directeur. Tout le monde le sait. Pour l'académie de Paris, c'est le directeur de l'académie de Paris puisqu'il y a un statut particulier à Paris. Mais je le répète, tout ça c'est des histoires, c'est des polémiques...
Q.- Idéologiques. Oui, on a compris...
R.- Oui.
Q.- A. Juppé appréciera !
R.- Mais il n'y a pas qu'A. Juppé.
Q.- Il n'y a pas qu'A. Juppé, mais il y a A. Juppé...
R.- Certes. Mais il y a beaucoup de villes de Droite qui ont bien réagi. Et je le répète, il y a des villes de Gauche qui étaient tentées qui, finalement, ont reculé. Mais personne n'est dupe de cette affaire entre nous soit-dit, monsieur Aphatie.
Q.- Vous avez dit que vous souhaiteriez à l'avenir, que les enseignants qui sont grévistes le disent 48 heures avant la grève. Pour l'instant, rien ne les y oblige. Allez-vous prendre une loi, une disposition légale pour les obliger à le dire ?
R.- Moi, je considère que dans cette affaire aussi, la grève qui concerne des petits enfants est une grève qu'il faut que les parents puissent anticiper. Et en conséquence, si le service minimum d'accueil ne fonctionne pas bien, il faudra quand même que nous vérifiions, parce que je le répète, c'est un premier test. Eh bien oui, je suis disposé à aller plus loin et à souhaiter que des grévistes veuillent bien le faire savoir 48 heures à l'avance pour que des parents puissent prendre leurs dispositions.
Q.- Et aller plus loin, ça veut dire une disposition légale ? Il faut faire une loi ?
R.- Nous en parlerons avec les partenaires syndicaux mais je ne l'exclus pas.
Q.- Vous n'excluez pas qu'une loi oblige les enseignants à se déclarer 48 heures avant la grève ?
R.- Je ne l'exclus pas, en effet, parce que je pense que c'est l'intérêt des familles.
Q.- On parle beaucoup de l'école. Tout le monde parle de l'école. F. Amara a donné, hier, une longue interview au Parisien, où elle expliquait son Plan banlieues. Et elle disait : "Il serait important qu'à l'école - je le souhaiterais - une journée du respect soit organisée le 9 décembre. Journée du respect, 9 décembre, parce que c'est le jour où la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat a été promulguée. Vous êtes d'accord avec ça, une journée du respect ?
R.- Bien entendu. Nous avons travaillé ensemble avec F. Amara sur tous les sujets qui concernent l'école dans le Plan Banlieues. La journée du respect, pourquoi pas ! Je rappelle cependant...
Q.- Cela fait beaucoup de journées. Journée Guy Môquet, journée du respect, journée ceci, journée cela !
R.- Oui, des semaines aussi. Nous avons des semaines de toute nature, au point même que parfois, je souhaite une semaine de l'école à l'école.
Q.- Ah, très bien ! Voilà une bonne idée !
R.- Blague à part, je trouve qu'il faut aider F. Amara dans le projet qui est le sien. C'est un projet absolument essentiel. Je n'en connais pas le détail. Alors, c'est le président de la République qui va le présenter le 8 février. Donc, j'attends de voir un peu comment les choses se présentent. Mais nous travaillons la main dans la main avec F. Amara parce qu'en effet, la question des banlieues c'est une question scolaire. C'est même très souvent, l'école et l'école seule, qui est au premier rang des difficultés et qui maintient, si je puis dire, le service public. Lorsque tout le monde est parti, il reste encore de l'école ; et de ce point de vue-là, même si parfois je suis un petit peu ferme avec les enseignants, je rappelle que ce sont les enseignants qui sont les premiers au front dans ces difficultés-là.
Q.- Donc vous avez travaillé avec elle, elle vous avait parlé de cette journée du respect ?
R.- Bien entendu.
Q.- Vous êtes candidat à la mairie de Périgueux, et dans cette perspective, vous avez conclu un accord avec le MoDem de F. Bayrou. "F. Bayrou et moi, avez-vous dit le 7 janvier à Périgueux, nous sommes de très bons amis". Et deux jours plus tard, le 9 janvier, lors de ses voeux à la presse, F. Bayrou a parlé de la politique de gouvernement, je le cite en évoquant "l'improvisation permanente, des influences contradictoires, des foucades, de la fuite en avant. C'est la politique du tournis", a-t-il dit. Cela résiste à l'amitié tous ces qualificatifs ?
R.- C'est une amitié virile...
Q.- Comme vous dites !
R.-...qui a eu ces moments, ses hauts et ses bas. Nous nous connaissons depuis très longtemps, nous avons travaillé ensemble. Evidemment aujourd'hui, F. Bayrou a plus souvent un langage d'opposant qu'un langage de partenaire.
Q.- Et comment on peut s'allier avec un opposant ?
R.- On s'allie surtout avec des gens qui, localement aussi, ont une existence. Le MoDem, dans ma ville, dans ma région, pèse. Ils ont souhaité faire alliance avec moi, il n'y a aucune raison que je le refuse. Et puis, vous savez, tout ça se passe très localement. Il est très difficile de faire une lecture parfaitement politicienne des élections locales, en particulier à Périgueux où, de fait, on trouvera, y compris dans mon équipe actuelle, des gens qui n'ont pas voté Sarkozy et qui voteront pour moi. Il y a, si vous voulez, une situation locale qui est assez différente des clivages nationaux, tout de même.
Q.- Ami à Périgueux avec F. Bayrou et ennemi à Paris ?
R.- Mais je ne vois pas pourquoi je ne remercierai pas F. Bayrou de me soutenir, tout en regrettant parfois des prises de position si hostiles au Président N. Sarkozy.
Q.- X. Darcos qui reproche aux maires, leur comportement idéologique. Cela va lui faire des copains parmi les maires !
R.- Je ne vise pas les maires en particulier. Je vise la direction du Parti socialiste qui, visiblement, a donné des directives très précises. Sinon, un maire, je sais ce que c'est.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 janvier 2008
R.- Si, c'est un bon chiffre. D'abord, nous aurons à peu près 2.000 villes demain qui vont le faire finalement, c'est-à-dire à peu près 10 % des villes concernées. Je devrais dire, c'est non seulement 10 % mais c'est 10 % des villes qui n'ont pas, par idéologie, refusé de le faire.
Q.- Parce que le reste, c'est de l'idéologie ?
R.- Pourquoi est-ce que des villes ne le font pas ? Elles ne le font pas, non pas pour répondre à la demande des parents, puisque nous avons fait faire un sondage qui montre que 80 % des Français l'approuvent et que 72 % des parents d'élèves voudraient que le maire le fasse.
Q.- On adore quand les hommes politiques citent des sondages comme ça !
R.- Oui, je les cite lorsqu'ils existent. On ne va pas me dire qu'on ne le fait pas pour faire plaisir à l'opinion, puisque l'opinion demande le contraire. Donc ce sont bien pour des raisons idéologiques.
Q.- Par exemple, à Bordeaux, on ne le fait pas. C'est pour des raisons idéologiques ?
R.- Non, à Bordeaux, on ne le fait pas tout simplement parce que la ville de Bordeaux a considéré, vu l'ampleur...
Q.- C'est A. Juppé, le maire, votre ami...
R.- Bien entendu. Que vu l'ampleur de la ville, qu'il n'était pas prêt pour le faire. Il y a beaucoup de villes qui...
Q.- Vous voyez, ce n'est pas qu'idéologique. C'est que cela pose tout un tas de problèmes.
R.- Certes, certes. Mais enfin, quand même, sur les 2.000 villes qui vont le faire demain, il n'y a aucune ville qui ne soit tenue par le Parti socialiste. Et même mieux que ça : il y a un certain nombre de villes qui, visiblement, étaient tentées de le faire et qui appartenaient à l'opposition et qui finalement y ont renoncé tout simplement parce qu'on a senti que, sans aucun doute la direction du PS a considéré que c'était une mesure qui, bien qu'elle soit utile à l'opinion, pouvait favoriser le Gouvernement, et donc, y ont renoncé. Alors, on verra bien, les citoyens jugeront. Mais je ne crois pas que cela a été fait pour des raisons favorables aux familles.
Q.- On vous reproche, puisque vous avez annoncé cela le 8 janvier, de ne pas avoir fait de concertation, de ne pas avoir dialogué, mais d'avoir fait plutôt un coup de communication.
R.- Non, ce n'est pas vrai. Les syndicats savent très bien que je leur ai dit que cette question de l'accueil était une question centrale à mes yeux et que je l'ouvrirai. La grève s'est trouvée au mois de janvier, donc j'ai lancé l'opération. C'est un début. Je ne compte pas, en effet, que demain ce soit un grand test national et qu'on puisse dire "ça a marché ou ça n'a pas marché". Je dis simplement, qu'il fallait commencer à ouvrir la discussion, et je le répète : ce service minimum d'accueil fonctionnera, non pas parce que moi, personnellement, je tiens à tout prix à faire une polémique avec ça, mais parce que je pense qu'on rend un service aux familles, et je le répète, parce que les familles le demandent. Il n'y a pas un service minimum d'accueil Darcos pour faire plaisir à la politique du Gouvernement, il y a tout simplement un service rendu qui est demandé par les parents.
Q.- B. Delanoë, maire de Paris, vous a écrit. Il vous a posé deux questions : "L'école nationale, dit-il, est responsable des élèves pendant les heures d'enseignement". Que se passe-t-il si la commune se substitue à l'éducation nationale ? Deviennent-elles juridiquement responsables des enfants ? Et si le directeur est lui-même gréviste, écrit-il, qui a autorité sur les personnels ?
R.- Mais M. Delanoë connaît très bien la réponse aux questions qu'il pose. C'est la preuve supplémentaire, d'ailleurs, que tout ça est un débat idéologique.
Q.- Alors, qui est responsable ?
R.- Il y a deux types de responsabilités. En ce qui concerne les enfants qui sont accueillis dans les locaux municipaux, traditionnellement si des inconvénients arrivent aux enfants, liés aux locaux, la responsabilité est celle du maire, et même lorsqu'ils sont en classe. Et pour ce qui est de la responsabilité dans le cadre scolaire étroitement, c'est l'inspecteur d'académie qui est substitué au directeur. Tout le monde le sait. Pour l'académie de Paris, c'est le directeur de l'académie de Paris puisqu'il y a un statut particulier à Paris. Mais je le répète, tout ça c'est des histoires, c'est des polémiques...
Q.- Idéologiques. Oui, on a compris...
R.- Oui.
Q.- A. Juppé appréciera !
R.- Mais il n'y a pas qu'A. Juppé.
Q.- Il n'y a pas qu'A. Juppé, mais il y a A. Juppé...
R.- Certes. Mais il y a beaucoup de villes de Droite qui ont bien réagi. Et je le répète, il y a des villes de Gauche qui étaient tentées qui, finalement, ont reculé. Mais personne n'est dupe de cette affaire entre nous soit-dit, monsieur Aphatie.
Q.- Vous avez dit que vous souhaiteriez à l'avenir, que les enseignants qui sont grévistes le disent 48 heures avant la grève. Pour l'instant, rien ne les y oblige. Allez-vous prendre une loi, une disposition légale pour les obliger à le dire ?
R.- Moi, je considère que dans cette affaire aussi, la grève qui concerne des petits enfants est une grève qu'il faut que les parents puissent anticiper. Et en conséquence, si le service minimum d'accueil ne fonctionne pas bien, il faudra quand même que nous vérifiions, parce que je le répète, c'est un premier test. Eh bien oui, je suis disposé à aller plus loin et à souhaiter que des grévistes veuillent bien le faire savoir 48 heures à l'avance pour que des parents puissent prendre leurs dispositions.
Q.- Et aller plus loin, ça veut dire une disposition légale ? Il faut faire une loi ?
R.- Nous en parlerons avec les partenaires syndicaux mais je ne l'exclus pas.
Q.- Vous n'excluez pas qu'une loi oblige les enseignants à se déclarer 48 heures avant la grève ?
R.- Je ne l'exclus pas, en effet, parce que je pense que c'est l'intérêt des familles.
Q.- On parle beaucoup de l'école. Tout le monde parle de l'école. F. Amara a donné, hier, une longue interview au Parisien, où elle expliquait son Plan banlieues. Et elle disait : "Il serait important qu'à l'école - je le souhaiterais - une journée du respect soit organisée le 9 décembre. Journée du respect, 9 décembre, parce que c'est le jour où la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat a été promulguée. Vous êtes d'accord avec ça, une journée du respect ?
R.- Bien entendu. Nous avons travaillé ensemble avec F. Amara sur tous les sujets qui concernent l'école dans le Plan Banlieues. La journée du respect, pourquoi pas ! Je rappelle cependant...
Q.- Cela fait beaucoup de journées. Journée Guy Môquet, journée du respect, journée ceci, journée cela !
R.- Oui, des semaines aussi. Nous avons des semaines de toute nature, au point même que parfois, je souhaite une semaine de l'école à l'école.
Q.- Ah, très bien ! Voilà une bonne idée !
R.- Blague à part, je trouve qu'il faut aider F. Amara dans le projet qui est le sien. C'est un projet absolument essentiel. Je n'en connais pas le détail. Alors, c'est le président de la République qui va le présenter le 8 février. Donc, j'attends de voir un peu comment les choses se présentent. Mais nous travaillons la main dans la main avec F. Amara parce qu'en effet, la question des banlieues c'est une question scolaire. C'est même très souvent, l'école et l'école seule, qui est au premier rang des difficultés et qui maintient, si je puis dire, le service public. Lorsque tout le monde est parti, il reste encore de l'école ; et de ce point de vue-là, même si parfois je suis un petit peu ferme avec les enseignants, je rappelle que ce sont les enseignants qui sont les premiers au front dans ces difficultés-là.
Q.- Donc vous avez travaillé avec elle, elle vous avait parlé de cette journée du respect ?
R.- Bien entendu.
Q.- Vous êtes candidat à la mairie de Périgueux, et dans cette perspective, vous avez conclu un accord avec le MoDem de F. Bayrou. "F. Bayrou et moi, avez-vous dit le 7 janvier à Périgueux, nous sommes de très bons amis". Et deux jours plus tard, le 9 janvier, lors de ses voeux à la presse, F. Bayrou a parlé de la politique de gouvernement, je le cite en évoquant "l'improvisation permanente, des influences contradictoires, des foucades, de la fuite en avant. C'est la politique du tournis", a-t-il dit. Cela résiste à l'amitié tous ces qualificatifs ?
R.- C'est une amitié virile...
Q.- Comme vous dites !
R.-...qui a eu ces moments, ses hauts et ses bas. Nous nous connaissons depuis très longtemps, nous avons travaillé ensemble. Evidemment aujourd'hui, F. Bayrou a plus souvent un langage d'opposant qu'un langage de partenaire.
Q.- Et comment on peut s'allier avec un opposant ?
R.- On s'allie surtout avec des gens qui, localement aussi, ont une existence. Le MoDem, dans ma ville, dans ma région, pèse. Ils ont souhaité faire alliance avec moi, il n'y a aucune raison que je le refuse. Et puis, vous savez, tout ça se passe très localement. Il est très difficile de faire une lecture parfaitement politicienne des élections locales, en particulier à Périgueux où, de fait, on trouvera, y compris dans mon équipe actuelle, des gens qui n'ont pas voté Sarkozy et qui voteront pour moi. Il y a, si vous voulez, une situation locale qui est assez différente des clivages nationaux, tout de même.
Q.- Ami à Périgueux avec F. Bayrou et ennemi à Paris ?
R.- Mais je ne vois pas pourquoi je ne remercierai pas F. Bayrou de me soutenir, tout en regrettant parfois des prises de position si hostiles au Président N. Sarkozy.
Q.- X. Darcos qui reproche aux maires, leur comportement idéologique. Cela va lui faire des copains parmi les maires !
R.- Je ne vise pas les maires en particulier. Je vise la direction du Parti socialiste qui, visiblement, a donné des directives très précises. Sinon, un maire, je sais ce que c'est.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 janvier 2008