Texte intégral
Mesdames et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Mon premier message sera un message d'espoir.
Nous avons aujourd'hui des raisons réelles de nous réjouir.
Tout d'abord parce que l'étape la plus importante, celle de la prise de conscience, est en train d'être franchie au niveau mondial. La lutte contre les méfaits des changements climatiques est par exemple une priorité reconnue par tous.
Ensuite parce que notre rencontre d'aujourd'hui est le témoignage d'un fort engagement international et national des pays représentés, qui ont adhéré au travail piloté par la France avec l'aide des principales organisations internationales concernées (PNUE, OMT, OCDE, PNUD) ainsi que de différentes ONG.
Enfin, parce que nous avançons concrètement sur la question des financements, en vue de meilleures conditions de coordination et d'efficacité ; ce point me semble crucial car sans engagement financiers, les meilleures intentions resteront inéluctablement lettre morte.
Vos travaux montrent que nous passons progressivement du stade de la remontée et de la diffusion des bonnes pratiques au stade de l'élaboration de recommandations concrètes.
Pour agir efficacement sur l'avenir de la planète, le concept de tourisme durable ne doit surtout pas rester cantonné à quelques pays de bonne volonté. Il doit être diffusé et mis en oeuvre sur l'ensemble des continents et, en particulier, dans les pays dont le déficit de croissance représente de leur point de vue un obstacle quasi-insurmontable pour s'adapter aux nouvelles normes de durabilité. Vos travaux sont de nature à faire évoluer positivement les modes de production et de consommation vers davantage de « durabilité ».
Le tourisme français est concerné à plusieurs titres par la question environnementale : en premier lieu parce que, même s'il est très fortement créateur de richesses et d'emplois (il représente 6,3 % du PIB), le secteur touristique est aujourd'hui également générateur de nuisances et consommateur de ressources naturelles. En deuxième lieu parce que la France, par son statut même de leader du tourisme mondial se doit d'être exemplaire et de montrer la voie du développement durable du tourisme. En dernier lieu parce que l'impact des changements climatiques se fait aussi concrètement sentir sur certaines de nos destinations touristique phares : le déficit d'enneigement pose ainsi des problèmes à un nombre croissant de nos stations de sports d'hiver, notamment celle de basse et moyenne montagne.
La question environnementale n'est d'ailleurs plus seulement un enjeu éthique, elle devient un facteur de compétitivité pour ceux qui sauront s'y adapter vite, parce que « l'éco-responsabilité » est une demande croissante des clients, qu'elle constitue une valeur ajoutée en termes d'image et qu'elle permet d'anticiper l'inéluctable hausse des prix de l'énergie.
Ce sera un avantage compétitif pour les pionniers : de plus en plus de tour-opérateurs, notamment anglo-saxons, classent les hébergements et les destinations en fonction de leur « vertu écologique ».
Concrètement, en France, j'ai souhaité qu'un signal fort soit donné aux professionnels du tourisme à travers une réalisation concrète. Ce guide en papier recyclé s'adresse à tous les types d'hôtels. Il leur propose une démarche progressive en les engageant dans une meilleure gestion environnementale de leur hôtel. Son objectif est de permettre aux hôteliers de trouver les éléments de base pour initier une réflexion, faire les premiers pas et adopter une méthode de travail. Il doit se lire comme un guide pratique de bonne gestion écologique, et énumère une série de mesures opérationnelles qui permettront aux hébergements d'avoir une gestion « durable », énergétiquement économe.
Je serai heureux de vous communiquer des exemplaires de ces guides, qui seront très prochainement disponible en langue anglaise.
Par ailleurs dans le cadre de la réforme des classements des hébergements touristiques que j'ai engagé, j'ai souhaité qu'à un classement élevé corresponde une gestion écologique et une éco-construction de l'hébergement. Désormais les établissements ne pourront plus se flatter d'être des « palace » ou des hôtels 4 étoiles, sans se montrer exemplaire en matière environnementale.
Pour réussir dans notre démarche, il faut aussi faire preuve de pédagogie.
Il s'agit pour moi de convaincre les professionnels du tourisme qu'il n'y aura pas d'arbitrage à faire entre rentabilité et environnement. Autrement dit, l'excellence environnementale sera à l'avenir un investissement et non un coût.
Ce sera un investissement pour deux raisons.
Première raison : les économies d'énergie générées doivent couvrir les frais des travaux nécessaires pour la mise en conformité avec les nouvelles normes environnementales. C'est vrai aujourd'hui, mais cela sera encore plus vrai demain avec le renchérissement de l'énergie.
Ce n'est plus un secret pour personne : nous sommes dans un monde de ressources limitées. Avec l'entrée pour des milliards d'individus dans l'ère de la consommation, en Chine et en Inde notamment, la demande grandissante d'énergie va provoquer une hausse des prix de l'énergie. Plus tôt nous nous adapterons et moins nous la subirons.
Pour aider les professionnels du tourisme à franchir le pas, des dispositifs spécifiques devront être mis en oeuvre. Le système de « prêt écologique » tel qu'il est pratiqué en Allemagne est une piste intéressante à creuser. On contracte un prêt pour financer la mise aux normes environnementales mais les mensualités qu'on rembourse chaque mois sont égales à l'économie d'énergie que l'on réalise grâce aux travaux. Ainsi l'opération écologique devient neutre pour la trésorerie des professionnels, qui économisent d'un côté ce qu'ils dépensent de l'autre !
Si l'enjeu est important pour les professionnels, il l'est aussi pour le pays tout entier. Dans tous les pays, les acteurs du tourisme représentent aux yeux des visiteurs étrangers la vitrine de leur pays. Au niveau français par exemple, il est pour moi essentiel que le secteur du tourisme dans l'ensemble véhicule une image cohérente avec la stratégie que vient de se fixer le pays en matière environnementale, en organisant le « grenelle de l'environnement ».
La transition vers un tourisme durable se fera d'autant plus facilement qu'elle sera accompagnée d'une forte mobilisation des opinions publiques nationales et internationales.
La prise de conscience de la gravité de la question écologique progresse : dans une étude de mai dernier, il ressort que 86 % des personnes interrogées sont prêtes à adopter un comportement d'éco-consommateur sur leur lieu de séjour. De même, plus des deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à privilégier une destination agissant en faveur de l'écologie et à opter pour un mode de transport moins polluant.
Vous le voyez, même si les chantiers sont immenses, les espoirs sont grands. Je souhaite naturellement que les échanges riches de cette journée ne soit qu'une étape dans la voie du développement du tourisme durable.
Je sais qu'un quatrième rendez-vous a d'ores et déjà été fixé en 2008. Le Costa Rica en assurera l'organisation. Il s'agira d'un temps d'autant plus fort que ce pays apparaît, sur le continent sud-américain, exemplaire dans sa gestion des aspects tant écologiques que touristiques.
Mesdames et Messieurs, je tiens à vous réaffirmer le bonheur que j'ai eu à pouvoir intervenir devant vous, sur un sujet aussi crucial pour notre avenir et celui de nos enfants.
Bravo pour votre travail, continuons ensemble cette mission qui ne devra jamais s'arrêter.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 16 janvier 2008
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs,
Mon premier message sera un message d'espoir.
Nous avons aujourd'hui des raisons réelles de nous réjouir.
Tout d'abord parce que l'étape la plus importante, celle de la prise de conscience, est en train d'être franchie au niveau mondial. La lutte contre les méfaits des changements climatiques est par exemple une priorité reconnue par tous.
Ensuite parce que notre rencontre d'aujourd'hui est le témoignage d'un fort engagement international et national des pays représentés, qui ont adhéré au travail piloté par la France avec l'aide des principales organisations internationales concernées (PNUE, OMT, OCDE, PNUD) ainsi que de différentes ONG.
Enfin, parce que nous avançons concrètement sur la question des financements, en vue de meilleures conditions de coordination et d'efficacité ; ce point me semble crucial car sans engagement financiers, les meilleures intentions resteront inéluctablement lettre morte.
Vos travaux montrent que nous passons progressivement du stade de la remontée et de la diffusion des bonnes pratiques au stade de l'élaboration de recommandations concrètes.
Pour agir efficacement sur l'avenir de la planète, le concept de tourisme durable ne doit surtout pas rester cantonné à quelques pays de bonne volonté. Il doit être diffusé et mis en oeuvre sur l'ensemble des continents et, en particulier, dans les pays dont le déficit de croissance représente de leur point de vue un obstacle quasi-insurmontable pour s'adapter aux nouvelles normes de durabilité. Vos travaux sont de nature à faire évoluer positivement les modes de production et de consommation vers davantage de « durabilité ».
Le tourisme français est concerné à plusieurs titres par la question environnementale : en premier lieu parce que, même s'il est très fortement créateur de richesses et d'emplois (il représente 6,3 % du PIB), le secteur touristique est aujourd'hui également générateur de nuisances et consommateur de ressources naturelles. En deuxième lieu parce que la France, par son statut même de leader du tourisme mondial se doit d'être exemplaire et de montrer la voie du développement durable du tourisme. En dernier lieu parce que l'impact des changements climatiques se fait aussi concrètement sentir sur certaines de nos destinations touristique phares : le déficit d'enneigement pose ainsi des problèmes à un nombre croissant de nos stations de sports d'hiver, notamment celle de basse et moyenne montagne.
La question environnementale n'est d'ailleurs plus seulement un enjeu éthique, elle devient un facteur de compétitivité pour ceux qui sauront s'y adapter vite, parce que « l'éco-responsabilité » est une demande croissante des clients, qu'elle constitue une valeur ajoutée en termes d'image et qu'elle permet d'anticiper l'inéluctable hausse des prix de l'énergie.
Ce sera un avantage compétitif pour les pionniers : de plus en plus de tour-opérateurs, notamment anglo-saxons, classent les hébergements et les destinations en fonction de leur « vertu écologique ».
Concrètement, en France, j'ai souhaité qu'un signal fort soit donné aux professionnels du tourisme à travers une réalisation concrète. Ce guide en papier recyclé s'adresse à tous les types d'hôtels. Il leur propose une démarche progressive en les engageant dans une meilleure gestion environnementale de leur hôtel. Son objectif est de permettre aux hôteliers de trouver les éléments de base pour initier une réflexion, faire les premiers pas et adopter une méthode de travail. Il doit se lire comme un guide pratique de bonne gestion écologique, et énumère une série de mesures opérationnelles qui permettront aux hébergements d'avoir une gestion « durable », énergétiquement économe.
Je serai heureux de vous communiquer des exemplaires de ces guides, qui seront très prochainement disponible en langue anglaise.
Par ailleurs dans le cadre de la réforme des classements des hébergements touristiques que j'ai engagé, j'ai souhaité qu'à un classement élevé corresponde une gestion écologique et une éco-construction de l'hébergement. Désormais les établissements ne pourront plus se flatter d'être des « palace » ou des hôtels 4 étoiles, sans se montrer exemplaire en matière environnementale.
Pour réussir dans notre démarche, il faut aussi faire preuve de pédagogie.
Il s'agit pour moi de convaincre les professionnels du tourisme qu'il n'y aura pas d'arbitrage à faire entre rentabilité et environnement. Autrement dit, l'excellence environnementale sera à l'avenir un investissement et non un coût.
Ce sera un investissement pour deux raisons.
Première raison : les économies d'énergie générées doivent couvrir les frais des travaux nécessaires pour la mise en conformité avec les nouvelles normes environnementales. C'est vrai aujourd'hui, mais cela sera encore plus vrai demain avec le renchérissement de l'énergie.
Ce n'est plus un secret pour personne : nous sommes dans un monde de ressources limitées. Avec l'entrée pour des milliards d'individus dans l'ère de la consommation, en Chine et en Inde notamment, la demande grandissante d'énergie va provoquer une hausse des prix de l'énergie. Plus tôt nous nous adapterons et moins nous la subirons.
Pour aider les professionnels du tourisme à franchir le pas, des dispositifs spécifiques devront être mis en oeuvre. Le système de « prêt écologique » tel qu'il est pratiqué en Allemagne est une piste intéressante à creuser. On contracte un prêt pour financer la mise aux normes environnementales mais les mensualités qu'on rembourse chaque mois sont égales à l'économie d'énergie que l'on réalise grâce aux travaux. Ainsi l'opération écologique devient neutre pour la trésorerie des professionnels, qui économisent d'un côté ce qu'ils dépensent de l'autre !
Si l'enjeu est important pour les professionnels, il l'est aussi pour le pays tout entier. Dans tous les pays, les acteurs du tourisme représentent aux yeux des visiteurs étrangers la vitrine de leur pays. Au niveau français par exemple, il est pour moi essentiel que le secteur du tourisme dans l'ensemble véhicule une image cohérente avec la stratégie que vient de se fixer le pays en matière environnementale, en organisant le « grenelle de l'environnement ».
La transition vers un tourisme durable se fera d'autant plus facilement qu'elle sera accompagnée d'une forte mobilisation des opinions publiques nationales et internationales.
La prise de conscience de la gravité de la question écologique progresse : dans une étude de mai dernier, il ressort que 86 % des personnes interrogées sont prêtes à adopter un comportement d'éco-consommateur sur leur lieu de séjour. De même, plus des deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à privilégier une destination agissant en faveur de l'écologie et à opter pour un mode de transport moins polluant.
Vous le voyez, même si les chantiers sont immenses, les espoirs sont grands. Je souhaite naturellement que les échanges riches de cette journée ne soit qu'une étape dans la voie du développement du tourisme durable.
Je sais qu'un quatrième rendez-vous a d'ores et déjà été fixé en 2008. Le Costa Rica en assurera l'organisation. Il s'agira d'un temps d'autant plus fort que ce pays apparaît, sur le continent sud-américain, exemplaire dans sa gestion des aspects tant écologiques que touristiques.
Mesdames et Messieurs, je tiens à vous réaffirmer le bonheur que j'ai eu à pouvoir intervenir devant vous, sur un sujet aussi crucial pour notre avenir et celui de nos enfants.
Bravo pour votre travail, continuons ensemble cette mission qui ne devra jamais s'arrêter.
Je vous remercie.
Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 16 janvier 2008