Texte intégral
C. Hondelatte.- Quel peut être le rôle de l'armée française au Tchad dans la crise qui semble s'installer là-bas ? Les premiers Français évacués du Tchad sont arrivés hier soir en France, il y en aura d'autres dans la journée d'aujourd'hui. La situation est un peu confuse sur place. Les rebelles qui tenaient la capitale, N'Djamena, disent ce matin qu'ils s'en sont provisoirement retirés pour reconstituer leurs forces et repasser à l'attaque. L'armée régulière tchadienne dit que c'est elle qui les a boutés hors de la capitale, N'Djamena. On a le ministre de la Défense, H. Morin, en ligne. Bonjour. Monsieur Morin, est-ce qu'on peut d'abord justement faire un point sur la situation ? Selon vos informations, qui tient aujourd'hui la capitale du Tchad ?
R.- Il semblerait que les forces rebelles soient en effet maintenant à la périphérie sinon en dehors de N'Djamena. Voilà ce qu'on peut dire aujourd'hui. Quant à l'état du rapport de forces, c'est encore compliqué pour pouvoir se prononcer.
Q.- Dans ces conditions, faut-il poursuivre l'évacuation des étrangers et notamment des Français qui vivent au Tchad ?
R.- Comme vous le savez, ça n'a jamais été une obligation. C'était sur la base du volontariat, chacun faisait ce qu'il voulait. Nous avons un Boeing 777 qui arrivera à Paris ce midi avec 350 à 400 personnes supplémentaires. En tout, il y a environ 800 personnes qui souhaitaient quitter N'Djamena. Voilà la situation. Si d'autres décident de partir, ils partiront. Nous les évacuerons par Libreville. Mais cela reste toujours sur la base du volontariat.
Q.- La France a un accord de défense avec l'Etat tchadien...
R.- Nous n'avons pas d'accord de défense avec le Tchad. Nous avons un accord de coopération militaire.
Q.- De formation donc de leur armée ?
R.- De formation, de soutien logistique et de santé. C'est cet accord que nous mettons en oeuvre depuis des années.
Q.- Est-ce que vous allez, dans le cadre de cet accord de coopération, jusqu'à bombarder les positions rebelles pour sauver le Gouvernement légitime élu du président Deby ?
R.- Si nous avions - c'est pour cela que je vous ai repris immédiatement - si nous avions un accord de défense, les accords de défense en général fixent un cadre extrêmement précis, sur l'intervention militaire de la France pour la protection d'un Etat, notamment s'il est attaqué par un Etat voisin. En l'occurrence, cet accord de coopération militaire ne prévoit d'aucune façon que des forces armées françaises soient amenées à intervenir...
Q.- Directement...
R.-... encore moins lorsqu'il s'agit d'un combat qui oppose un Gouvernement légitime et nous souhaitons maintenir l'intégrité du Tchad et nous avons dénoncé la tentative de coup de force, puisque ...
Q.- Quand vous dites "l'intégrité du Tchad", vous souhaitez maintenir le régime du Président Deby ?
R.- Nous souhaitons... nous sommes là, nous respectons nos engagements qui sont les engagements d'un pays à l'égard d'un autre. Il y a un gouvernement légitime qui a été... on sait dans quelles conditions est arrivé I. Deby au pouvoir, mais il a été ensuite élu au suffrage universel...
Q.- Lui-même par un coup d'Etat, au départ.
R.- Par un coup d'Etat. Il a été ensuite légitimé par deux élections et notamment la dernière dont les observateurs internationaux ont estimé qu'elles s'étaient passées de façon régulière, et ce que nous faisons, c'est seulement mettre en oeuvre un accord de coopération militaire, et seulement celui-ci. L'autre cadre possible qui pourrait permettre l'intervention des armées françaises de façon plus importante, ce serait éventuellement dans le cadre d'une résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies.
Q.- Mais de façon unilatérale, la France ne participera pas aux combats du côté du Président Deby ?
R.- La France n'a pas à participer à des combats qui ne rentrent pas dans un cadre légal.
Q.- Est-ce que vous confirmez l'information que donne R. Sulmont sur RTL ce matin, selon laquelle la France aurait donné à l'armée gouvernementale tchadienne les coordonnées satellites des camions de ravitaillement des rebelles ?
R.- Ecoutez, moi je n'ai pas cette information.
Q.- Est-ce que cela rentrerait dans le cadre du contrat de coopération, ça ? Ou du coup est-ce que ça y rentrerait mollement, disons ?
R.- Ecoutez ! Nous apportons un soutien logistique, la santé. Vous savez que nous allons faire décoller un avion, par exemple, aujourd'hui, pour permettre...
Q.- Mais ce n'est pas de la santé, ça. Il s'agit de favoriser des bombardements des camions des forces rebelles, en donnant des positions satellites.
R.- Eh bien, écoutez, je ne sais pas si... moi je n'ai pas cette information.
Q.- Merci, H. Morin.
R.- Je vous en prie.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 février 2008
R.- Il semblerait que les forces rebelles soient en effet maintenant à la périphérie sinon en dehors de N'Djamena. Voilà ce qu'on peut dire aujourd'hui. Quant à l'état du rapport de forces, c'est encore compliqué pour pouvoir se prononcer.
Q.- Dans ces conditions, faut-il poursuivre l'évacuation des étrangers et notamment des Français qui vivent au Tchad ?
R.- Comme vous le savez, ça n'a jamais été une obligation. C'était sur la base du volontariat, chacun faisait ce qu'il voulait. Nous avons un Boeing 777 qui arrivera à Paris ce midi avec 350 à 400 personnes supplémentaires. En tout, il y a environ 800 personnes qui souhaitaient quitter N'Djamena. Voilà la situation. Si d'autres décident de partir, ils partiront. Nous les évacuerons par Libreville. Mais cela reste toujours sur la base du volontariat.
Q.- La France a un accord de défense avec l'Etat tchadien...
R.- Nous n'avons pas d'accord de défense avec le Tchad. Nous avons un accord de coopération militaire.
Q.- De formation donc de leur armée ?
R.- De formation, de soutien logistique et de santé. C'est cet accord que nous mettons en oeuvre depuis des années.
Q.- Est-ce que vous allez, dans le cadre de cet accord de coopération, jusqu'à bombarder les positions rebelles pour sauver le Gouvernement légitime élu du président Deby ?
R.- Si nous avions - c'est pour cela que je vous ai repris immédiatement - si nous avions un accord de défense, les accords de défense en général fixent un cadre extrêmement précis, sur l'intervention militaire de la France pour la protection d'un Etat, notamment s'il est attaqué par un Etat voisin. En l'occurrence, cet accord de coopération militaire ne prévoit d'aucune façon que des forces armées françaises soient amenées à intervenir...
Q.- Directement...
R.-... encore moins lorsqu'il s'agit d'un combat qui oppose un Gouvernement légitime et nous souhaitons maintenir l'intégrité du Tchad et nous avons dénoncé la tentative de coup de force, puisque ...
Q.- Quand vous dites "l'intégrité du Tchad", vous souhaitez maintenir le régime du Président Deby ?
R.- Nous souhaitons... nous sommes là, nous respectons nos engagements qui sont les engagements d'un pays à l'égard d'un autre. Il y a un gouvernement légitime qui a été... on sait dans quelles conditions est arrivé I. Deby au pouvoir, mais il a été ensuite élu au suffrage universel...
Q.- Lui-même par un coup d'Etat, au départ.
R.- Par un coup d'Etat. Il a été ensuite légitimé par deux élections et notamment la dernière dont les observateurs internationaux ont estimé qu'elles s'étaient passées de façon régulière, et ce que nous faisons, c'est seulement mettre en oeuvre un accord de coopération militaire, et seulement celui-ci. L'autre cadre possible qui pourrait permettre l'intervention des armées françaises de façon plus importante, ce serait éventuellement dans le cadre d'une résolution du Conseil de Sécurité des Nations unies.
Q.- Mais de façon unilatérale, la France ne participera pas aux combats du côté du Président Deby ?
R.- La France n'a pas à participer à des combats qui ne rentrent pas dans un cadre légal.
Q.- Est-ce que vous confirmez l'information que donne R. Sulmont sur RTL ce matin, selon laquelle la France aurait donné à l'armée gouvernementale tchadienne les coordonnées satellites des camions de ravitaillement des rebelles ?
R.- Ecoutez, moi je n'ai pas cette information.
Q.- Est-ce que cela rentrerait dans le cadre du contrat de coopération, ça ? Ou du coup est-ce que ça y rentrerait mollement, disons ?
R.- Ecoutez ! Nous apportons un soutien logistique, la santé. Vous savez que nous allons faire décoller un avion, par exemple, aujourd'hui, pour permettre...
Q.- Mais ce n'est pas de la santé, ça. Il s'agit de favoriser des bombardements des camions des forces rebelles, en donnant des positions satellites.
R.- Eh bien, écoutez, je ne sais pas si... moi je n'ai pas cette information.
Q.- Merci, H. Morin.
R.- Je vous en prie.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 4 février 2008