Texte intégral
F. Rivière.- Le Conseil de sécurité a condamné hier les attaques des groupes rebelles contre le gouvernement tchadien. Dans sa déclaration, le Conseil appelle les Etats membres, je cite, "à fournir au pouvoir tchadien toute l'aide et l'assistance nécessaires pour l'aider à mettre fin à cette agression". Est-ce que cette déclaration - ce n'est pas une résolution - va changer la nature de l'engagement des Forces françaises au Tchad ?
R.- Non, ça ne change pas, en tant que tel, l'engagement des armées françaises au Tchad. Ce que cela fait, c'est donner un soutien de la communauté internationale à l'action de la France, qui est un soutien absolu, puisque je vous rappelle que cette déclaration de la présidence a été présentée par la France et les trois pays africains du Conseil de Sécurité. Et c'est à la fois, bien entendu, un soutien à I. Deby, c'est un soutien de la communauté internationale à l'intégrité du Tchad, et c'est un soutien à l'action de la France, action que nous avons menée depuis plusieurs jours.
Q.- Quand le ministre des Affaires étrangères, B. Kouchner, dit, hier soir : "La France espère ne pas avoir à intervenir plus avant militairement au Tchad contre les rebelles", est-ce une menace ?
R.- Non, je crois que ça n'est pas une menace, c'est simplement le fait de rappeler aux rebelles qu'il y a cette espèce d'épée de Damoclès, qui est rappelée par la communauté internationale à travers cette déclaration de la présidence.
Q.- Et quand N. Sarkozy, hier, en Roumanie, disait : "Si le Conseil de sécurité vote ce texte - celui qui, donc, a été adopté -, la France sera disposée à se tenir encore davantage aux côtés de ses amis". Comment faut-il comprendre cette déclaration ?
R.- Je crois qu'il faut la comprendre comme un message ferme, adressé par la communauté internationale aux rebelles. On sait comment I. Deby est arrivé au pouvoir. Ce qu'on a oublié c'est qu'entre temps, il y a eu des élections, notamment des élections en 2005 ou en 2006, qui ont été des élections qui ont été contrôlées par des observateurs internationaux. Ces élections ont été considérées comme parfaitement démocratiques. Donc, il y a un pouvoir légitimement élu, et que cet aspect des choses ne doit pas être oublié.
Q.- Alors, la situation militaire est claire aujourd'hui ? Le gouvernement affirme que les rebelles sont "en pleine débandade" c'est le terme qui a été employé par le ministres des Mines. Mais "l'Alliance rebelles" affirme pour sa part que le départ de N'Djamena n'était qu'un retrait purement technique et qu'une colonne de renfort est attendue sous peu pour relancer l'offensive sur la capitale. Si cette colonne se présente, quelle sera la réaction des Forces françaises ?
R.- Ce qu'il faut savoir c'est que la situation reste incertaine, même si, de toute évidence, chaque heure qui passe, I. Deby marque des points. Voilà. De toute évidence, N'Djamena désormais est sous le contrôle de l'armée nationale tchadienne. De toute évidence, chaque jour, même chaque heure permet de montrer que I. Deby reprend la main sur l'ensemble du territoire et que les choses s'améliorent pour lui. Il reste encore des colonnes rebelles, il reste encore des Forces rebelles, il reste encore les deux leaders de ces Forces rebelles. Voilà quelle est la situation. Quant à ce que ferait la France, c'est une hypothèse pour l'instant qu'on n'imagine pas.
Q.- Parce que vous pensez que la situation ne va pas se présenter, mais en même temps...
R.- Parce que nous ne constatons pas de colonnes rebelles arrivant en soutien, pour tout vous dire.
Q.- C'est-à-dire, que vous ne voyez rien venir ?
R.- Exactement.
Q.- Les autorités françaises répètent depuis plusieurs jours qu'elles ne veulent pas intervenir directement dans le conflit parce que c'est un conflit tchado-tchadien. En êtes-vous absolument sûr ? Etes-vous sûr qu'aucune puissance étrangère n'est impliquée ?
R.- Je rappelle que le cadre d'une intervention militaire française dans un pays, c'est un cadre qui correspond à deux cas de figure. Le premier cas de figure, c'est non pas un accord de coopération militaire que nous avons avec le Tchad ; la France a signé avec le Tchad un accord de coopération militaire selon lequel nous apportons le soutien, la logistique, la santé, la formation. En aucun cas, il ne s'agit d'un accord de défense, c'est-à-dire, d'un accord qui donnerait à la France l'obligation d'intervenir pour protéger la souveraineté dudit pays. Alors, sachant...
Q.- Mais, est-ce que la frontière est bien définie ? Soutien logistique, ça va jusqu'où ?
R.- Bien sûr, je... Et le second cadre de l'intervention d'une Force française, c'est le cadre d'un mandat donné par les Nations unies dans le cadre d'une résolution. Voilà quel doit être le cadre de l'intervention des Forces françaises, et voilà le cadre dans lequel le président de la République a souhaité que nous inscrivions notre action.
Q.- Etes-vous sûr, donc, qu'aucune puissance étrangère n'est impliquée dans le conflit ?
R.- Pardon, je n'ai pas répondu à votre question. Ce qui est certain c'est que, ces Forces rebelles étaient du côté de la frontière soudanaise. Ce que nous pourrons savoir probablement, dans les jours qui viennent, c'est exactement quelle a été l'implication des Soudanais, notamment, dans l'action militaire qui a été celle des Forces rebelles.
Q.- Le Président Sarkozy a demandé à l'aviation française de survoler la frontière avec le Soudan pour vérifier qu'il n'y a pas d'incursion étrangère. Cela a-t-il fait, qu'est-ce que cela donne ?
R.- Oui, ça a été fait. C'est fait même en permanence depuis 36 heures. On a, à la fois, des Mirage F1 CR, c'est-à-dire, des Mirage de reconnaissance, et aussi, des Atlantic 2, qui sont des avions de la Marine nationale, de patrouille, qui, donc, survolent la zone, à la fois, pour clairement indiquer que nous sommes... qu'il n'y a pas de raison qu'une puissance étrangère vienne intervenir sur le territoire tchadien, puisque c'est ce qui a été déclaré par I. Deby. Et puis, par ailleurs, cela nous permet de pouvoir contrôler et vérifier les interventions soi disant étrangères, et pour l'instant nous n'avons rien vu.
Q.- Alors, N. Sarkozy, toujours hier, expliquait que le déploiement de la Force européenne, l'EUFOR, de protection des réfugiés du Darfour, ne pourra se faire, je le cite, que lorsqu'un minimum de paix sera revenu au Tchad. C'est une notion un peu floue, "un minimum de paix". Concrètement, le déploiement va être retardé dans quelle proportion ?
R.- Il a été suspendu ce déploiement jusqu'à mercredi, c'est-à-dire, jusqu'à demain, puisque, bien entendu, il fallait que nous y voyions un peu plus clair. Probablement que nous prendrons un peu plus de temps pour le faire. Ce sera, j'allais dire, au commandement d'EUFOR de constater si les conditions sont réunies pour continuer le déploiement. Ce qui est évident c'est que, la crise que nous venons de vivre démontre l'utilité et la pertinence de ce déploiement, d'une Force européenne à l'Est et au Sud du Tchad, notamment pour assurer la sécurité de cette zone, qu'on appelle "le Darfour".
Q.- N. Sarkozy, disait : "Nous aurions souhaité qu'elle se déploie avant. Et si tous les pays avaient fait preuve du même allant que la France, elle aurait été déployée". Est-ce un reproche, est-ce une déploration ?
R.- Honnêtement, pour moi, qui suis européen convaincu, cela fait toujours un peu de peine de constater qu'il faille plus de quatre mois pour arriver à réunir 3.000 ou 3.500 hommes avec les moyens nécessaires pour permettre à l'Europe de remplir un mandat qui lui a été donné par l'ONU et que nous avons réclamé, nous, la France.
Q.- Mais est-ce que ça n'est pas justement parce que les alliés de la France ont le sentiment que cette Force pouvait être un soutien trop direct à I. Deby ?
R.- Oui, c'est toujours ce qu'on a dit. Mais à côté de cela, vous aurez constaté que depuis trois ans ou quatre ans, l'ensemble de la communauté internationale, des intellectuels, réclamaient, revendiquaient une intervention internationale au Darfour. C'est la France qui a porté cette résolution, ces deux résolutions au sein des Nations unies. L'une, pour la partie soudanaise, l'autre, pour la partie tchadienne et centrafricaine, c'est la même zone. Ce qu'on a fait, je pense, nous l'avons bien fait, et bon...Á côté de cela, il y a des éléments positifs qu'il ne faut pas du tout négliger. On voit arriver dans le cadre de ce déploiement, des Forces européennes qui n'ont pas l'habitude d'intervenir en Afrique. Je pense aux Irlandais, je pense aux Polonais, je pense aux Autrichiens, je pense aux Suédois, je pense à tous les pays nouveaux entrants au sein de l'Union européenne qui sont arrivés, qui participent avec enthousiasme, et donc, il y a, à la fois, un nouvel élan qui n'est pas l'élan traditionnel qu'on connaissait. C'est vrai qu'on aurait aimé une présence plus importante de nos amis allemands, britanniques, ça, ce n'est pas la peine de se le cacher.
Q.- Deux questions rapidement. Pour revenir un instant sur la situation militaire. Donc, si on vous a bien compris, la perspective d'une nouvelle offensive des rebelles aujourd'hui est faible ?
R.- Non, les rebelles ont encore des moyens militaires, donc la situation reste incertaine. La victoire d'I. Deby n'est pas définitivement scellée. Vous me demandiez si on voyait des colonnes supplémentaires arriver ? On disait qu'on ne les voyait pas.
Q.- Et puis, plusieurs dirigeants de partis politiques, d'opposition, ont été arrêtés ces derniers jours à N'Djamena. La France compte-t-elle demander des explications "au pouvoir légitime", c'est la terminologie officielle, au pouvoir légitime qu'elle soutient ?
R.- Laissez-nous le temps de terminer déjà l'évacuation de nos ressortissants, la protection des ressortissants étrangers. Laissez-nous 24 ou 48 heures avant que nous n'abordions ces questions.
Q.- Mais elles seront abordées ?
R.- On va voir. Vous savez, je me méfie des rumeurs, j'en ai beaucoup entendues pendant trois jours. Etant un peu plus informé que les autres, j'ai souvent constaté qu'il y avait toute une série de rumeurs qui ne correspondait pas à grand-chose. Donc laissez-nous le temps d'observer les choses tranquillement, avant que nous puissions répondre à vos questions.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 février 2008
R.- Non, ça ne change pas, en tant que tel, l'engagement des armées françaises au Tchad. Ce que cela fait, c'est donner un soutien de la communauté internationale à l'action de la France, qui est un soutien absolu, puisque je vous rappelle que cette déclaration de la présidence a été présentée par la France et les trois pays africains du Conseil de Sécurité. Et c'est à la fois, bien entendu, un soutien à I. Deby, c'est un soutien de la communauté internationale à l'intégrité du Tchad, et c'est un soutien à l'action de la France, action que nous avons menée depuis plusieurs jours.
Q.- Quand le ministre des Affaires étrangères, B. Kouchner, dit, hier soir : "La France espère ne pas avoir à intervenir plus avant militairement au Tchad contre les rebelles", est-ce une menace ?
R.- Non, je crois que ça n'est pas une menace, c'est simplement le fait de rappeler aux rebelles qu'il y a cette espèce d'épée de Damoclès, qui est rappelée par la communauté internationale à travers cette déclaration de la présidence.
Q.- Et quand N. Sarkozy, hier, en Roumanie, disait : "Si le Conseil de sécurité vote ce texte - celui qui, donc, a été adopté -, la France sera disposée à se tenir encore davantage aux côtés de ses amis". Comment faut-il comprendre cette déclaration ?
R.- Je crois qu'il faut la comprendre comme un message ferme, adressé par la communauté internationale aux rebelles. On sait comment I. Deby est arrivé au pouvoir. Ce qu'on a oublié c'est qu'entre temps, il y a eu des élections, notamment des élections en 2005 ou en 2006, qui ont été des élections qui ont été contrôlées par des observateurs internationaux. Ces élections ont été considérées comme parfaitement démocratiques. Donc, il y a un pouvoir légitimement élu, et que cet aspect des choses ne doit pas être oublié.
Q.- Alors, la situation militaire est claire aujourd'hui ? Le gouvernement affirme que les rebelles sont "en pleine débandade" c'est le terme qui a été employé par le ministres des Mines. Mais "l'Alliance rebelles" affirme pour sa part que le départ de N'Djamena n'était qu'un retrait purement technique et qu'une colonne de renfort est attendue sous peu pour relancer l'offensive sur la capitale. Si cette colonne se présente, quelle sera la réaction des Forces françaises ?
R.- Ce qu'il faut savoir c'est que la situation reste incertaine, même si, de toute évidence, chaque heure qui passe, I. Deby marque des points. Voilà. De toute évidence, N'Djamena désormais est sous le contrôle de l'armée nationale tchadienne. De toute évidence, chaque jour, même chaque heure permet de montrer que I. Deby reprend la main sur l'ensemble du territoire et que les choses s'améliorent pour lui. Il reste encore des colonnes rebelles, il reste encore des Forces rebelles, il reste encore les deux leaders de ces Forces rebelles. Voilà quelle est la situation. Quant à ce que ferait la France, c'est une hypothèse pour l'instant qu'on n'imagine pas.
Q.- Parce que vous pensez que la situation ne va pas se présenter, mais en même temps...
R.- Parce que nous ne constatons pas de colonnes rebelles arrivant en soutien, pour tout vous dire.
Q.- C'est-à-dire, que vous ne voyez rien venir ?
R.- Exactement.
Q.- Les autorités françaises répètent depuis plusieurs jours qu'elles ne veulent pas intervenir directement dans le conflit parce que c'est un conflit tchado-tchadien. En êtes-vous absolument sûr ? Etes-vous sûr qu'aucune puissance étrangère n'est impliquée ?
R.- Je rappelle que le cadre d'une intervention militaire française dans un pays, c'est un cadre qui correspond à deux cas de figure. Le premier cas de figure, c'est non pas un accord de coopération militaire que nous avons avec le Tchad ; la France a signé avec le Tchad un accord de coopération militaire selon lequel nous apportons le soutien, la logistique, la santé, la formation. En aucun cas, il ne s'agit d'un accord de défense, c'est-à-dire, d'un accord qui donnerait à la France l'obligation d'intervenir pour protéger la souveraineté dudit pays. Alors, sachant...
Q.- Mais, est-ce que la frontière est bien définie ? Soutien logistique, ça va jusqu'où ?
R.- Bien sûr, je... Et le second cadre de l'intervention d'une Force française, c'est le cadre d'un mandat donné par les Nations unies dans le cadre d'une résolution. Voilà quel doit être le cadre de l'intervention des Forces françaises, et voilà le cadre dans lequel le président de la République a souhaité que nous inscrivions notre action.
Q.- Etes-vous sûr, donc, qu'aucune puissance étrangère n'est impliquée dans le conflit ?
R.- Pardon, je n'ai pas répondu à votre question. Ce qui est certain c'est que, ces Forces rebelles étaient du côté de la frontière soudanaise. Ce que nous pourrons savoir probablement, dans les jours qui viennent, c'est exactement quelle a été l'implication des Soudanais, notamment, dans l'action militaire qui a été celle des Forces rebelles.
Q.- Le Président Sarkozy a demandé à l'aviation française de survoler la frontière avec le Soudan pour vérifier qu'il n'y a pas d'incursion étrangère. Cela a-t-il fait, qu'est-ce que cela donne ?
R.- Oui, ça a été fait. C'est fait même en permanence depuis 36 heures. On a, à la fois, des Mirage F1 CR, c'est-à-dire, des Mirage de reconnaissance, et aussi, des Atlantic 2, qui sont des avions de la Marine nationale, de patrouille, qui, donc, survolent la zone, à la fois, pour clairement indiquer que nous sommes... qu'il n'y a pas de raison qu'une puissance étrangère vienne intervenir sur le territoire tchadien, puisque c'est ce qui a été déclaré par I. Deby. Et puis, par ailleurs, cela nous permet de pouvoir contrôler et vérifier les interventions soi disant étrangères, et pour l'instant nous n'avons rien vu.
Q.- Alors, N. Sarkozy, toujours hier, expliquait que le déploiement de la Force européenne, l'EUFOR, de protection des réfugiés du Darfour, ne pourra se faire, je le cite, que lorsqu'un minimum de paix sera revenu au Tchad. C'est une notion un peu floue, "un minimum de paix". Concrètement, le déploiement va être retardé dans quelle proportion ?
R.- Il a été suspendu ce déploiement jusqu'à mercredi, c'est-à-dire, jusqu'à demain, puisque, bien entendu, il fallait que nous y voyions un peu plus clair. Probablement que nous prendrons un peu plus de temps pour le faire. Ce sera, j'allais dire, au commandement d'EUFOR de constater si les conditions sont réunies pour continuer le déploiement. Ce qui est évident c'est que, la crise que nous venons de vivre démontre l'utilité et la pertinence de ce déploiement, d'une Force européenne à l'Est et au Sud du Tchad, notamment pour assurer la sécurité de cette zone, qu'on appelle "le Darfour".
Q.- N. Sarkozy, disait : "Nous aurions souhaité qu'elle se déploie avant. Et si tous les pays avaient fait preuve du même allant que la France, elle aurait été déployée". Est-ce un reproche, est-ce une déploration ?
R.- Honnêtement, pour moi, qui suis européen convaincu, cela fait toujours un peu de peine de constater qu'il faille plus de quatre mois pour arriver à réunir 3.000 ou 3.500 hommes avec les moyens nécessaires pour permettre à l'Europe de remplir un mandat qui lui a été donné par l'ONU et que nous avons réclamé, nous, la France.
Q.- Mais est-ce que ça n'est pas justement parce que les alliés de la France ont le sentiment que cette Force pouvait être un soutien trop direct à I. Deby ?
R.- Oui, c'est toujours ce qu'on a dit. Mais à côté de cela, vous aurez constaté que depuis trois ans ou quatre ans, l'ensemble de la communauté internationale, des intellectuels, réclamaient, revendiquaient une intervention internationale au Darfour. C'est la France qui a porté cette résolution, ces deux résolutions au sein des Nations unies. L'une, pour la partie soudanaise, l'autre, pour la partie tchadienne et centrafricaine, c'est la même zone. Ce qu'on a fait, je pense, nous l'avons bien fait, et bon...Á côté de cela, il y a des éléments positifs qu'il ne faut pas du tout négliger. On voit arriver dans le cadre de ce déploiement, des Forces européennes qui n'ont pas l'habitude d'intervenir en Afrique. Je pense aux Irlandais, je pense aux Polonais, je pense aux Autrichiens, je pense aux Suédois, je pense à tous les pays nouveaux entrants au sein de l'Union européenne qui sont arrivés, qui participent avec enthousiasme, et donc, il y a, à la fois, un nouvel élan qui n'est pas l'élan traditionnel qu'on connaissait. C'est vrai qu'on aurait aimé une présence plus importante de nos amis allemands, britanniques, ça, ce n'est pas la peine de se le cacher.
Q.- Deux questions rapidement. Pour revenir un instant sur la situation militaire. Donc, si on vous a bien compris, la perspective d'une nouvelle offensive des rebelles aujourd'hui est faible ?
R.- Non, les rebelles ont encore des moyens militaires, donc la situation reste incertaine. La victoire d'I. Deby n'est pas définitivement scellée. Vous me demandiez si on voyait des colonnes supplémentaires arriver ? On disait qu'on ne les voyait pas.
Q.- Et puis, plusieurs dirigeants de partis politiques, d'opposition, ont été arrêtés ces derniers jours à N'Djamena. La France compte-t-elle demander des explications "au pouvoir légitime", c'est la terminologie officielle, au pouvoir légitime qu'elle soutient ?
R.- Laissez-nous le temps de terminer déjà l'évacuation de nos ressortissants, la protection des ressortissants étrangers. Laissez-nous 24 ou 48 heures avant que nous n'abordions ces questions.
Q.- Mais elles seront abordées ?
R.- On va voir. Vous savez, je me méfie des rumeurs, j'en ai beaucoup entendues pendant trois jours. Etant un peu plus informé que les autres, j'ai souvent constaté qu'il y avait toute une série de rumeurs qui ne correspondait pas à grand-chose. Donc laissez-nous le temps d'observer les choses tranquillement, avant que nous puissions répondre à vos questions.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 5 février 2008