Déclaration de M. Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de la consommation et du tourisme, sur les enjeux de l'aménagement floral dans l'économie touristique, Paris le 6 février 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Luc Chatel - Secrétaire d'Etat chargé de la consommation et du tourisme

Circonstance : Remise des prix du concours des villes et villages fleuris, à Paris le 6 février 2008

Texte intégral

Je voudrais tout d'abord rendre un hommage particulier à votre président, Jean-René GARNIER, préfet honoraire, qui nous a quittés récemment. Grand serviteur de l'Etat, il a eu une carrière très remplie en tant que préfet dans de nombreux départements, et une fois à la retraite, il a souhaité continuer à s'investir dans des actions d'intérêt général : Président de la Fondation Jean Moulin, président de Vacances Ouvertes, et Président du Conseil National des Villes et des Villages Fleuris.
Conscient des défis qui se posent à notre pays, il a souhaité que l'action des Villes et les Villages Fleuris s'oriente vers deux axes prioritaires, la valorisation touristique des territoires et la qualité de l'accueil, qui permettront d'améliorer l'offre touristique France dans un univers de plus en plus concurrentiel. Il a voulu par ailleurs engager résolument les communes fleuries vers le développement durable par l'utilisation de techniques respectueuses de l'environnement dans les aménagements d'espaces verts et de jardins. C'était un homme bienveillant, attentif à tous et que nous sommes heureux d'avoir rencontré.
Les hippies avaient raison : il y a bien un pouvoir des fleurs.

Mais ils n'imaginaient sans doute pas que ce pouvoir était également économique :

  • Le fleurissement, ce n'est pas seulement un atout pour le bien-être des habitants, c'est aussi un facteur d'attractivité touristique. Très concrètement, le fleurissement permet d'enregistrer plus de visites et donc plus de recettes touristiques. Il contribue notamment à mettre en valeur les principaux sites du patrimoine historique et culturel local.
  • Il fait vivre des professionnels et l'ensemble d'une filière qui par nature n'est pas délocalisable.
  • Le fleurissement est propice à des événements spécifiques (concours, salons etc.) sur le thème floral, qui sont en soi créateurs de flux, de visites et donc de recettes pour tous les professionnels.
  • Il contribue à valoriser les terrains et l'immobilier d'une commune. Il en ressort un enrichissement pour les habitants et les acteurs de l'immobilier.
  • Il contribue à l'attractivité économique de la ville, à l'installation de nouvelles entreprises et création d'emplois.
  • Il contribue à valoriser des métiers manuels. Or nous savons qu'en France plus qu'ailleurs, les métiers manuels souffrent d'une forme de déconsidération souvent injuste

Les fleurs ont également un pouvoir apaisant.
Je ne parle pas ici de certaines plantes appréciée par les hippies !

  • Les fleurs apaisent les moeurs : les communes fleuries observent par exemple avec intérêt le fait que les compositions florales ne font jamais ou presque l'objet de dégradation.
  • Les travaux d'intérêt publics réalisé par des jeunes délinquants sont parfois effectués au service du fleurissement de la ville. Dans la plupart des cas, les « retours terrains » sont très bons.
  • En été de nombreux concerts sont organisés dans les jardins. Je pense par exemple aux grandes eaux de Versailles et conjuguent tous les ans musique et mise en valeur des jardins du château de Versailles.

Pas de progrès sans évaluation
Les trophées que Christine Lagarde et moi allons vous remettre tout à l'heure, viennent récompenser un long travail engagé par l'ensemble des villes et villages.
Le principe même d'évaluation et de récompense est positif. Il permet de mobiliser des équipes, de fixer un objectif fédérateur pour les agents municipaux et les citoyens, cela permet de s'améliorer sans cesse et de se comparer aux autres. En matière de fleurissement, - comme dans d'autres domaines - la « compétition » tire tout le monde vers le haut.
Il y a un effet de contagion évident. Lorsqu'une commune obtient une quatrième fleur, elle est immédiatement enviée par ses voisines qui souhaitent mettre les bouchées doubles pour faire aussi bien. C'est ce que l'on peut appeler une « saine concurrence ».
Certaines villes organisent des « concours des places fleuries », qui poussent tous les ans les habitants de différents quartiers à se surpasser pour gagner la récompense.
J'évalue très facilement la valeur-ajoutée du système de notation des fleurs dans mon département de la Haute Marne, les 11 sites qui se sont vu accorder une fleur ont mobilisé leur population autour de cet objectif et ont pu communiquer sur leur « étiquette » de villes ou villages fleuris.
L'effet est d'autant plus important que la signalétique est performante, sur les panneaux d'entrée des communes saute aux yeux du visiteur et c'est un ancien directeur marketing qui vous le dit.
L'impact économique est donc certain, même s'il n'est pas toujours mesurable.

Conclusion
Les Français sont très sensibles au fleurissement. N'oublions pas que le jardinage est l'activité préféré des Français, juste après le bricolage.
Vous le savez, avec Christine Lagarde, nous nous fixons des objectifs ambitieux en matière touristique. Nous voulons faire de l'économie touristique un véritable levier de croissance. Au coeur de cette stratégie, la qualité de l'accueil tient une place très importante, les villes et villages fleuris en sont une illustration magnifique.

Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 12 février 2008