Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'emploi, sur le rôle des entreprises de l'économie sociale et solidaire dans la politique de lutte contre le chômage et de développement économique, Paris le 18 janvier 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Rencontre nationale des chefs d'entreprises de l'économie sociale et solidaire, à Paris le 18 février 2008

Texte intégral

Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs,
Je vous remercie de votre invitation et je regrette de ne pouvoir être parmi vous pour cette manifestation.
Sachez cependant combien les entreprises et les activités que vous représentez comptent pour moi. Je tenais donc à vous adresser ce message, par la voix de votre président, Jean-Claude Dutilleux.
Le Président de la république m'a fixé l'objectif ambitieux d'une diminution du taux de chômage à 5% et de faire passer notre taux d'emploi de 63 à 70%.
C'est par des réformes structurelles déjà engagées que nous parviendrons à lutter efficacement contre le chômage : la réforme du service public de l'emploi est en marche, je présenterai le projet de loi devant l'assemblée nationale la semaine prochaine. La réforme de la formation professionnelle sera un des chantiers principaux que je mènerai, avec les partenaires sociaux, au cours de l'année 2008. Il nous faudra rendre le système plus efficace, et surtout plus juste. Les personnes les moins qualifiées devront bénéficier davantage du dispositif d'appui à la formation professionnelle continue. Cette réforme, qui pourra s'inspirer profitablement du rapport du sénateur Carle, sera une étape importante dans la sécurisation des parcours professionnels.
Pour augmenter le taux d'emploi, il nous faudra gagner un point de croissance afin d'être au même niveau de prospérité économique et sociale que nos partenaires les plus dynamiques.
Pour cela nous aurons besoin de toutes les forces vives de ce pays, et naturellement, je compte sur vous. Je compte sur vous car c'est notamment grâce aux 800 000 entreprises de l'économie sociale qui créent plus de 10% de la richesse de notre pays à leur dynamisme et à leurs valeurs que nous augmenterons notre taux d'emploi.
C'est notamment grâce à vos entreprises, à leurs capacités à s'engager dans des nouvelles activités à adopter des organisations du travail innovantes, telles que les coopératives que nous pourrons accompagner l'émergence de nouveaux métiers, qui fourniront les emplois de demain.
Pour la première fois je suis un ministre qui a compétence à la fois sur l'économie, les finances et l'emploi, un nouveau périmètre qui correspond véritablement à une nouvelle logique. Nous n'attendons plus passivement de l'économie qu'elle génère de l'emploi. Nous sommes convaincus que l'emploi lui-même est un facteur de production et de compétitivité, en un mot, un facteur de croissance. Voilà pourquoi il est la priorité du Président de la république et du gouvernement tout entier.
Mais je n'ai pas à vous convaincre de la pertinence de ce rassemblement de compétences en un seul ministère puisque vous avez souhaité y être rattachés dès sa création.
Car vous êtes également les partenaires indispensables des politiques de l'emploi par votre implantation dans les territoires, et pas seulement dans les structures d'insertion. Vous n'êtes pas dé localisables, ainsi que vous plaisez à le répéter.
Vous êtes aussi, en particulier dans le secteur sanitaire et social, mais également dans d'autres activités d'intérêt général, les opérateurs des politiques publiques.
Le Gouvernement qui, il y a quelques mois a adopté le texte qui permettra aux entreprises coopératives qui le souhaitent d'opter pour un statut européen souhaite maintenir l'élan et les spécificités qui vous caractérisent.
C'est dans cette optique de coopération et de dialogue qu'a été créé le Conseil supérieur de l'économie sociale, répondant ainsi à une demande de l'ensemble de vos familles associatives, coopératives et mutualistes.
Nous poursuivrons les travaux engagés par le Conseil supérieur de l'économie sociale que je réunirai personnellement à Bercy au cours des prochaines semaines.
Avec l'appui de la Délégation interministérielle à l'innovation, à l'expérimentation sociale et à l'économie sociale, je présenterai prochainement les axes sur lesquelles nous souhaitons pouvoir travailler avec vous, afin de bénéficier de votre engagement et de votre expérience.
Vous avez plusieurs fois manifesté la dimension européenne que peut et que doit avoir l'économie sociale. Cette question devra être traitée dans le programme de travail du conseil supérieur de l'économie sociale.
Je vous remercie de votre écoute, et puisque nous sommes encore dans les délais, je vous souhaite une excellente année à tous.
Source http://www.ceges.org, le 18 février 2008