Point de presse conjoint de MM. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, et Alexandre Bumaya, ministre rwandais des affaires étrangères, sur la situation du conflit de l'Afrique des Grands lacs et les relations entre la France et le Rwanda, Paris, le 20 février 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Visite de M. Alexandre Bumaya, ministre rwandais des affaires étrangères, à Paris, le 20 février 2001

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
J'ai reçu à l'instant M. Alexandre Bumaya, ministre rwandais des Affaires étrangères. Nous avons eu un entretien très intéressant qui a porté sur deux aspects principaux :
- d'une part la situation du conflit de l'Afrique des Grands lacs et les perspectives de solutions de ce conflit dans un contexte dont on sait qu'il est nouveau, qu'il présente des opportunités de solutions qu'il faut absolument saisir. Je veux parler du changement de situation politique à Kinshasa. Il y a donc aujourd'hui une chance réelle de reprendre le fil de la solution à partir des accords qui avaient été signés mais qui n'étaient pas appliqués. Mais cela suppose qu'un ensemble d'étapes soit encore franchi avec succès, c'est-à-dire qu'il faut une résolution du Conseil de sécurité traitant tous les aspects de ce problème ;
- et d'autre part, la constitution et puis l'arrivée sur place de la MONUC parallèlement au démarrage du dialogue inter-congolais.
Sur tous ces points, nous avons fait le point, comme d'ailleurs je l'ai fait ce matin, avec le ministre ougandais des Affaires étrangères, qui était aujourd'hui également à Paris et nous avons décidé de faire tout ce qui dépendait de nous. Alors, nous - il faut distinguer d'une part les protagonistes au sens large du terme du conflit des Grands lacs et puis d'autre part, un ensemble de puissances dans le monde : Etats-Unis, pays européens qui sont très attachés à la solution de ce conflit - nous allons tout faire les uns et les autres dans la période qui vient pour que les engagements qui ont été pris par tous soient réellement respectés par tous. C'est la seule façon d'avancer.
Une partie de notre entretien a également été consacrée aux relations bilatérales. Il y a un petit peu plus d'un an Charles Josselin avait fait une étape au Rwanda où il avait eu des entretiens politiques et nous avons décidé de relancer notre dialogue politique et de réexaminer notre coopération pour voir si on peut la développer à nouveau.

Donc, à ce titre, nous resterons en contact, Monsieur le Ministre, soit tous les deux, soit avec Charles Josselin pour aller dans cette direction et je suis heureux d'avoir eu l'occasion aujourd'hui, à deux reprises, de montrer l'engagement de la France et l'intérêt qu'elle porte à la solution de ce grand problème qui hypothèque la sécurité et le développement de tout le centre de l'Afrique et qui doit impérativement connaître une solution.
Q - La relance d'un dialogue bilatéral est-elle à l'ordre du jour ainsi que la réouverture d'une ambassade ? Et à quelle échéance ?
R - Justement le ministre m'a fait part de la décision du Rwanda, que nous accueillons avec plaisir, de rouvrir une ambassade à Paris.
Q - Rapidement ? A quelle échéance ? C'est imminent ?
R - C'est imminent.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 février 2001)