Texte intégral
Q - Depuis la Conférence d'Annapolis et ce qui en a suivi, l'ambiance est plutôt pessimiste. Vous avez entendu le gouverneur, vous avez entendu le maire...
R - Ils sont impatients, nous sommes tous impatients. Il est vrai qu'il y a des retards, qu'il y a trop d'obstacles, mais je ne suis pas pessimiste. Si nous sommes pessimistes, que va-t-on trouver en échange ? Nous savons qu'il faut construire un Etat palestinien. Qu'il soit démocratique, qu'il soit viable, à côté de l'Etat d'Israël. C'est la seule manière de vivre ensemble pour Israël et pour les Palestiniens.
Ils doivent vivre ensemble et c'est la solution. Combien de temps faudra-t-il attendre ? Je ne sais pas. En tous cas, après la Conférence de Paris, après le plan de Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, nous avons des projets et nous avons le financement. Nous devons sortir de cette visite avec des projets acceptés des deux côtés. Quand je parle des Palestiniens, je parle aussi de Gaza. Nous devons changer leur vie quotidienne et donner de l'espoir aux Palestiniens.
Je ne suis pas pessimiste mais je ne me dis pas non plus, tous les jours, que tout fonctionne bien.
Q - Vous parlez d'espoir et le gouverneur de Bethléem vous a fait remarquer que la situation était pire que pendant la Conférence économique de Paris ou la Conférence d'Annapolis, avec la poursuite de la construction de la colonisation.
R - Oui, et nous avons, évidemment, plusieurs fois fait remarquer à nos amis israéliens que cela ne pouvait pas se poursuivre.
Il y a quelques jours, le Premier ministre, M. Ehud Olmert, a décidé, et j'espère que cela sera suivi d'effets, qu'il n'y aurait plus de permis de construire, que c'était illégal. C'est un progrès considérable. Je sais que certains permis avaient déjà été délivrés, que les permis sont là et que les constructions se poursuivent mais, apparemment, il y a un progrès politique, il n'y aura plus d'autre délivrance de permis. Je ne suis pas responsable de tout cela, personne ne l'est vraiment, tout le monde dit oui et après cela ne se fait pas.
Je sais qu'il ne faut plus qu'il y ait de construction, mais cela n'est pas possible. S'il y a des colonies qui se construisent, on ne peut pas espérer que le Processus de paix se poursuive dans de bonnes conditions, c'est évident, nous le savons.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 février 2008