Texte intégral
Q - Avec nous sur notre plateau, L. Wauquiez, l'un des ministres élu dès hier soir. Bonjour et merci d'être avec nous. Vous l'avez emporté dès le premier tour hier au Puy-en-Velay. C'est un peu une surprise que ça se passe dès le premier tour. Pour vous, c'était un pari personnel important.
R - Oui, c'est vrai, c'est un choix qui était risqué, mais voilà, en même temps, j'avais envie... Je pense que le mandat de maire, c'est un des plus beaux mandats. Et c'est d'ailleurs une des leçons, je trouve, de cette élection, c'est qu'en terme de démocratie, il ne faut pas tout confondre. L'élection municipales, ce n'est pas une élection dans laquelle tout se mêlé. C'est une élection où on joue la vie quotidienne de nos concitoyens. Ce n'est pas rien.
Q - Alors, quand même, au niveau national, comment est-ce que vous qualifiez ce premier tour ? Est-ce que c'est une alerte envoyée, d'après vous, au gouvernement ?
R - Non, je pense qu'il y a des signaux, parce que comme dans toute élection, il y a des choses qui remontent du terrain, mais il y a deux points qui me frappent dans les réactions. Le premier, c'est le côté un peu instrumentalisation qui peut être fait, de dire : on va jouer les collectivités locales contre l'Etat, contre le Gouvernement. Je pense que c'est une grave erreur qui est commise par le parti socialiste.
Q - Ça ne peut pas être un contre pouvoir ?
R - Je pense que c'est dangereux d'instrumentaliser des collectivités locales qui gèrent la vie quotidienne de nos concitoyens comme un contre-pouvoir. Et la deuxième chose, c'est d'utiliser toujours en négatif l'élection et la politique, c'est-à-dire quel vote sanction. C'est plus intéressant peut-être de se demander vers quoi est-ce que ça nous incite à agir. Et moi, il y a deux choses qui m'ont frappé pendant cette élection, c'est d'abord, c'est vrai, le cri d'alerte de la part des retraités, des petites retraites, parce qu'ils ont compris qu'on agissait en terme de pouvoir d'achat pour ceux qui travaillaient, mais ils ont demandé qu'on ne les oublie pas. Et la deuxième chose, c'est sans doute ces Français qui appartiennent aux classes moyennes modestes, qui ont fait confiance au président de la République et qui attendent aussi qu'on continue à les prendre en compte.
Q - Il y a second tour et il sera important, notamment pour certaines villes. Quel message envoyez-vous aux électeurs du MoDem, qui peut être dans le rôle d'arbitre ?
R - Je pense que quand on vote pour le MoDem, surtout avec la tradition de cette famille politique, on vote pour qu'il y ait des majorités qui se construisent, pour qu'on puisse faire des choses en positif. Et si le MoDem est là pour jouer au coup par coup, ville par ville, un coup à droite, un coup à gauche pour détruire, je ne suis pas sûr que les électeurs du MoDem se retrouveront.
Q - Est-ce qu'il faut que les ministres s'impliquent dans la campagne du second tour ? Est-ce qu'il faut qu'ils aillent, par exemple, à Marseille, pour aider J.-C. Gaudin ?
R - Oui, je le crois, mais avec une nuance, c'est qu'il ne faut pas que nous tombions dans le piège : c'est une élection municipale, où ce dont on discute, c'est précisément de l'avenir à l'échelle d'une ville, de ce qu'on va y faire, des projets qu'on y porte. Et moi, une des leçons que je retire de mon élection, c'est que les gens m'ont fait confiance là-dessus tout en sachant pertinemment que j'étais porte-parole du gouvernement et proche de N. Sarkozy.
Q - Merci à vous L. Wauquiez.
Source http://www.porte-parole.gouv.fr, le 12 mars 2008