Texte intégral
En cette journée particulière, je veux remercier les Ministres du Gouvernement d'être présentes à cette remise des trophées « Femmes et Sport ». Vous donnez, mesdames les Ministres, par votre seule présence aujourd'hui, une belle reconnaissance à la place du sport dans la société, et dans la vie des femmes.
La remise de ces trophées est pour moi l'occasion de dire l'importance que j'attache à l'implication pleine et entière des femmes dans le monde du sport. Je souhaite que les femmes investissent le monde du sport à tous les niveaux. C'est pourquoi je m'attache à rendre plus accessible la pratique sportive à toutes les femmes, mais aussi à encourager le choix de femmes pour exercer des responsabilités importantes au sein des clubs, des fédérations sportives ou des ligues. Et je veux saluer le travail de toutes celles et ceux qui oeuvrent à la réalisation de ces objectifs, à travers diverses initiatives. Le magnifique livre « Corps et âmes », réalisé par mesdames Sandrine RETAILLEAU et Muriel FRANCESCHETTI, en est un bel exemple. Cette exposition, que nous avons la chance d'inaugurer aujourd'hui, en est un autre. Et je tiens d'ailleurs à vous adresser tous mes remerciements, chère Sandrine, chère Muriel, pour votre très grande implication dans ce projet, sans laquelle il n'aurait pas vu le jour.
Dans le contexte que nous connaissons actuellement, avec les insultes racistes dans certains stades, les manifestations de violence de certains supporters, je ne peux m'empêcher de penser que les femmes ont beaucoup à apporter au sport, tant la présence de femmes est souvent le gage de comportements passionnés mais raisonnables et respectueux des personnes. Ceux qui croient que le sport est un domaine réservé aux hommes n'ont rien compris au sport. Parce que les valeurs que véhicule le sport se déclinent au féminin au moins aussi bien qu'au masculin. Contrairement au triste spectacle que nous avons pu voir récemment, le sport ce n'est pas la colère, la haine, ou le ressentiment. Le sport ce n'est pas la désignation de l'autre comme un ennemi, ou pire, comme un bouc émissaire. Et je le dis avec beaucoup de simplicité, mais aussi beaucoup de fermeté : je ne laisserai pas quelques individus dénaturer le sport et travestir le message dont il est porteur.
Certes, le sport comporte une part de compétition. Certes, le sport se fonde sur l'acceptation d'une certaine rivalité entre les athlètes, sur l'ambition assumée de faire mieux que l'autre et de remporter la victoire. Mais le sport c'est avant tout le partage de quelque chose d'essentiel, l'ouverture à l'autre, et l'acceptation de ses différences.
J'ai été heureux d'assister, au cours de mes années d'entraîneur, à un phénomène de féminisation des publics et des athlètes, les femmes étant de plus en plus nombreuses à venir assister aux rencontres de rugby ou de football, et de plus en plus nombreuses à s'inscrire dans les clubs. Je ne peux qu'encourager cette tendance. C'est d'ailleurs dans cet esprit que j'ai demandé à la Commission « Grands stades », présidée par Monsieur Philippe SEGUIN, d'imaginer les stades de l'avenir comme de véritables lieux de vie et de convivialité. Je veux que la France se dote d'enceintes sportives qui offrent des activités diverses et variées, afin que les familles s'approprient les stades comme des lieux de visites culturelles, de détente et de loisir. Les stades ne doivent plus être le lieu de l'exclusion de l'autre, mais au contraire de l'inclusion de tous. Et je m'y attacherai de toutes mes forces.
Je demande aux femmes de s'impliquer de plus en plus dans le sport, en tant qu'athlètes, dirigeantes, bénévoles, mais aussi en tant que simples supportrices, car le Sport a besoin d'elles. Et je compte les y encourager.
D'ailleurs, dès demain et jusqu'à la fin du championnat de France, des opérations dans tous les clubs professionnels de football permettront aux femmes de venir assister aux matchs à un tarif préférentiel. Par exemple, demain à Toulouse c'est une opération à 1 euro le billet pour les femmes, le 5 avril à Strasbourg pour Strasbourg-Monaco ce sera gratuit. J'invite tous les autres sports à se mobiliser, en vue d'inciter les femmes à venir de plus en plus nombreuses dans les stades.
Mon plus grand souhait est que le sport français de demain ait le visage de ces trois femmes, qui vont recevoir ces trophées : un visage qui exprime certes la passion, l'engagement et la détermination... mais aussi le respect, le bonheur et la générosité.
Mercisource http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 11 mars 2008