Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Bonjour, B. Hortefeux.
R.- Bonjour.
Q.- On nous annonce, en réponse à l'échec enregistré par la majorité lors des élections municipales, une présidentialisation de N. Sarkozy, c'est-à-dire qu'il prendrait davantage de recul par rapport aux événements et qu'il serait moins impliqué, moins présent dans la gestion des dossiers du quotidien. Confirmez-vous cette évolution, vous qui le connaissez bien, B. Hortefeux ?
R.- Non, mais la réalité est très simple, c'est que par tempérament personnel et par fonction institutionnelle, N. Sarkozy écoute, entend et comprend. Mais pour autant, il ne faut pas faire dire ce qui n'existe pas. La première réalité c'est que les élections municipales ne sont pas le temps du président de la République. Ce ne sont ni des élections présidentielles, ni des élections législatives qui engagent l'avenir collectif de notre pays. Ce sont des élections municipales et cantonales, c'est-à-dire donc qui préparent l'avenir local. Ce sont deux choses différentes.
Q.- Et pourtant, N. Sarkozy lui-même, disait lors de son point de presse, le 8 janvier : "Mais enfin, écoutez les élections municipales, ce sont évidemment des élections politiques". Sous-entendu, le Gouvernement y est impliqué jusqu'au cou.
R.- Ecoutez, mais bien sûr.
Q.- Il a changé d'avis, alors ?
R.- Pas du tout. Au contraire, et d'ailleurs les Français ont parfaitement compris cela puisque j'ai vu comme vous, j'imagine, toutes ces enquêtes d'opinions qui se sont succédées tout au long de la semaine, montrant qu'en réalité, deux Français sur trois, voire trois Français sur quatre, s'étaient prononcés exclusivement sur des critères locaux. Exclusivement sur des critères locaux. Il y a une réalité, en revanche, si vous m'encouragez à aller un peu plus loin...
Q.- Ah oui, je vous encourage, oui.
R.-... Il faut observer le taux de participation, et donc le taux d'abstention. Le taux de participation aux élections présidentielles, c'était un des deux taux les plus forts de toute l'histoire de la Vème République. Et à l'occasion de ces élections municipales, c'est au contraire le taux le plus faible. Ca signifie qu'en réalité, il y a sept millions de votants, sept millions d'électeurs qui, précisément, ne se sont pas rendus aux urnes. Et ça, c'est intéressant. D'abord, c'est intéressant et c'est dommage.
Q.- Ce sont vos électeurs ? Electeurs de l'UMP ?
R.- C'est dommage, d'abord, dans le principe. Et deuxième réflexion : ça signifie tout simplement qu'il n'y a pas eu, en réalité, de mobilisation pour sanctionner mais une abstention pour observer. C'est ça la réalité du message.
Q.- Vous êtes sous observation ! C'est-à-dire que vous suscitez un début de déception. Et on se dit : tiens !...
R.- Non, c'est vrai que les électeurs nous disent : on vous observe. Ils ne sont pas mobilisés pour aller voter contre parce qu'il n'y aurait pas eu sept millions d'abstentions dans ce cas-là, mais ils ont adressé un message : on est là, on vous observe.
Q.- Mais on vous observe avec un sentiment de doute !
R.- Quelle est la conséquence ? Et je reviens à votre question, finalement ça va vous faire plaisir. Je reviens à votre question : est-ce que ça veut dire qu'il y a un changement ? Je n'ai pas le sentiment que les Français ont adressé un message à N. Sarkozy lui demandant de freiner, de ralentir, de lever le pied. Je crois, au contraire, qu'ils attendent que N. Sarkozy soit très exactement lui-même, c'est-à-dire cohérent, volontaire, déterminé et serein.
Q.- Est-ce qu'il va changer d'attitude, pour faire court ? C'est ça la question.
R.- Mais, observez d'ailleurs, ces derniers jours !
Q.- Non, la question est simple : est-ce qu'il va changer d'attitude ?
R.- Non, mais attendez ! Mais je pense que N. Sarkozy n'a pas attendu le résultat du scrutin pour l'anticiper. Et d'ailleurs, regardez ! Regardez comme le voyage en Afrique du Sud s'est déroulé. Chacun dans la presse a souligné, à la fois la discrétion qui était la sienne et en même temps l'efficacité. Regardez comment il a su mener la négociation pour l'Union Méditerranéenne. Ce ne sont pas des choses qui sont théoriques, c'est quelque chose de très concret. C'est tout le partenariat avec les pays de la Méditerranée qui est ainsi lancé qui a été validé avec des partenaires qui n'étaient pas forcément enthousiastes au début. Bref, ce sont des séquences qui sont des séquences très importantes.
Q.- Donc, c'est une façon de reconnaître que le début du quinquennat était plutôt manqué, que le comportement de N. Sarkozy à la Présidence de la République n'était pas adapté ?
R.- Mais encore une fois, si ça avait été le cas, les électeurs se seraient mobilisés pour participer à un scrutin et sanctionner. Je dis, je répète que ce n'est pas le cas.
Q.- S'il change d'attitude et s'il prend du recul, y a-t-il un risque de "chiraquisation" de N. Sarkozy ?
R.- J'ai l'impression que dans votre bouche, tout ceci n'est pas un compliment. Donc, moi je ne vous suivrai sur ce terrain.
Q.- Ca, c'est ambigu comme réponse. Les conseillers du Président puisque cela a fait débat, doivent-ils être plus discrets à l'avenir ?
R.- Non, vous savez, vous connaissez la règle d'or des procureurs. C'est : "La plume est serve et la parole est libre". Peut-être que sans doute pour les conseillers, c'est l'inverse et que la plume est libre et la parole est serve. Très concrètement, si la question est : est-ce qu'il est normal que les conseillers du président de la République s'expriment ? Moi je trouve ça assez logique. Par exemple, que le secrétaire général de l'Elysée qui est le principal, le plus proche collaborateur du Président s'exprime. Et d'ailleurs, il n'en abuse pas.
Q.- Et les autres conseillers ?
R.- C'est une question. Le problème n'est pas l'expression. Le problème, la question, c'est la difficulté de l'organisation de l'expression. Donc, je vous ai répondu. Je trouve cohérent que le principal collaborateur du président de la République s'exprime.
Q.- D'accord. Et que donc, les autres se taisent ?
R.- Je n'ai pas observé d'ailleurs que c'était le cas !
Q.- On attend un remaniement ministériel aujourd'hui. Donc l'équipe gouvernementale, ce sont pour l'essentiel quinze ministres ; puis, il y a les secrétaires d'Etat. On nous dit que le remaniement ne devrait concerner que les secrétaires d'Etat, mais que les ministres, dont vous faites partie, B. Hortefeux, eux, ne changeront pas et garderont leur affectation. Vous êtes en mesure de le confirmer ?
R.- Vous voulez m'annoncer une bonne nouvelle, maintenant ! Non, la réalité, d'abord la constitution d'un gouvernement selon l'article 8, c'est le Président qui nomme sur proposition le Premier ministre. On ne va pas bousculer cette règle, ce matin. Deuxième réalité importante : ça fait à peine dix mois que le Gouvernement est constitué. Dix mois, ce n'est pas beaucoup. Et je ne suis pas sûr que l'objectif, ça soit à tout prix de revenir aux Républiques précédentes. Souvenez-vous, sous la IIIe République, il y a eu 104 gouvernements en 70 ans. Sous la IVe République, il y en avait en moyenne tous les six mois. Non, ce n'est pas cet objectif-là. Et puis, il y a une troisième réalité que vous ne pouvez pas négliger, que vous ne pouvez pas oublier, c'est que la France est en train de préparer la présidence de l'Union européenne, des vingt-sept pays de l'Union européenne ; et je peux d'ailleurs en témoigner, ça nécessite une mobilisation très forte, totale, passionnante mais lourde de chacun des ministres. Moi j'en suis au douzième contact avec les gouvernements des pays européens et je me souviens d'une chronique d'A. Duhamel, la semaine dernière, dans laquelle il reprochait le fait qu'on ne s'intéressait pas aux petits pays.
Q.- Vous ne l'avez pas digérée, celle-là !
R.- Eh bien, la réalité, je le dis à A. Duhamel puisqu'il est encore dans le studio, on s'intéresse naturellement aux grands pays mais enfin, dans la mission qui m'a été confiée de bâtir, de proposer une Politique commune des questions migratoires, eh bien on s'intéresse aussi aux petits pays. J'ai été quatre fois, A. Duhamel, en Slovénie. Pays de 2 millions d'habitants.
Q.- Il l'a enregistrée ! Donc, vous restez ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement. C'est un ministère difficile ? Votre image a l'air, du fait de ce ministère et notamment de l'identité nationale qui est dans l'intitulé, que ça a l'air difficile pour votre image de gérer un tel ministère ?
R.- C'est un ministère à l'évidence sensible. C'est un ministère qui fait appel, en permanence, dans lequel on doit avoir en permanence le sentiment de l'équilibre. Pourquoi ? Parce que c'est un ministère qui touche à la personne humaine. Et puis, il y a d'un côté ceux qui voudraient que l'on accueille sans contrôle, sans titre, sans politique, tous ceux qui souhaiteraient, tous ceux qui souhaitent, venir s'installer sur le territoire ; et puis, il y a d'autres qui sont d'ailleurs aussi extrémistes et aussi irréalistes, qui souhaiteraient qu'on élève des barrières. Eh bien, la vérité est entre les deux ; et la politique que j'essaie de mener qui est une politique à la fois cohérente, ferme et juste, eh bien démontre le contraire.
Q.- J.-P. Raffarin disait, hier : "Il faut corriger le tir". Vous savez ce que ça veut dire, vous "corriger le tir" en matière d'action gouvernementale ?
R.- Non, mais je crois que quand il y a un scrutin, il faut naturellement en tirer les leçons. Les leçons, elles existent. Elles sont claires. D'abord, il faut persévérer dans les réformes, persévérer dans les réformes. On a des réformes importantes qui sont engagées dans les prochaines semaines. Il faut certainement faire davantage de pédagogie de la réforme, vous savez pourquoi ? C'est tout simplement parce que dix mois, quand on a la volonté, c'est suffisant pour engager. Mais dix mois, c'est insuffisant pour engranger. Donc, il faut faire davantage de pédagogie de la Réforme. Ensuite, il faut souligner ce qui a déjà été obtenu et puis, il faut continuer à avoir le courage et l'audace.
Q.- B. Hortefeux, ministre "de plein de choses" finalement ! et qui devrait le rester. Bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 mars 2008
R.- Bonjour.
Q.- On nous annonce, en réponse à l'échec enregistré par la majorité lors des élections municipales, une présidentialisation de N. Sarkozy, c'est-à-dire qu'il prendrait davantage de recul par rapport aux événements et qu'il serait moins impliqué, moins présent dans la gestion des dossiers du quotidien. Confirmez-vous cette évolution, vous qui le connaissez bien, B. Hortefeux ?
R.- Non, mais la réalité est très simple, c'est que par tempérament personnel et par fonction institutionnelle, N. Sarkozy écoute, entend et comprend. Mais pour autant, il ne faut pas faire dire ce qui n'existe pas. La première réalité c'est que les élections municipales ne sont pas le temps du président de la République. Ce ne sont ni des élections présidentielles, ni des élections législatives qui engagent l'avenir collectif de notre pays. Ce sont des élections municipales et cantonales, c'est-à-dire donc qui préparent l'avenir local. Ce sont deux choses différentes.
Q.- Et pourtant, N. Sarkozy lui-même, disait lors de son point de presse, le 8 janvier : "Mais enfin, écoutez les élections municipales, ce sont évidemment des élections politiques". Sous-entendu, le Gouvernement y est impliqué jusqu'au cou.
R.- Ecoutez, mais bien sûr.
Q.- Il a changé d'avis, alors ?
R.- Pas du tout. Au contraire, et d'ailleurs les Français ont parfaitement compris cela puisque j'ai vu comme vous, j'imagine, toutes ces enquêtes d'opinions qui se sont succédées tout au long de la semaine, montrant qu'en réalité, deux Français sur trois, voire trois Français sur quatre, s'étaient prononcés exclusivement sur des critères locaux. Exclusivement sur des critères locaux. Il y a une réalité, en revanche, si vous m'encouragez à aller un peu plus loin...
Q.- Ah oui, je vous encourage, oui.
R.-... Il faut observer le taux de participation, et donc le taux d'abstention. Le taux de participation aux élections présidentielles, c'était un des deux taux les plus forts de toute l'histoire de la Vème République. Et à l'occasion de ces élections municipales, c'est au contraire le taux le plus faible. Ca signifie qu'en réalité, il y a sept millions de votants, sept millions d'électeurs qui, précisément, ne se sont pas rendus aux urnes. Et ça, c'est intéressant. D'abord, c'est intéressant et c'est dommage.
Q.- Ce sont vos électeurs ? Electeurs de l'UMP ?
R.- C'est dommage, d'abord, dans le principe. Et deuxième réflexion : ça signifie tout simplement qu'il n'y a pas eu, en réalité, de mobilisation pour sanctionner mais une abstention pour observer. C'est ça la réalité du message.
Q.- Vous êtes sous observation ! C'est-à-dire que vous suscitez un début de déception. Et on se dit : tiens !...
R.- Non, c'est vrai que les électeurs nous disent : on vous observe. Ils ne sont pas mobilisés pour aller voter contre parce qu'il n'y aurait pas eu sept millions d'abstentions dans ce cas-là, mais ils ont adressé un message : on est là, on vous observe.
Q.- Mais on vous observe avec un sentiment de doute !
R.- Quelle est la conséquence ? Et je reviens à votre question, finalement ça va vous faire plaisir. Je reviens à votre question : est-ce que ça veut dire qu'il y a un changement ? Je n'ai pas le sentiment que les Français ont adressé un message à N. Sarkozy lui demandant de freiner, de ralentir, de lever le pied. Je crois, au contraire, qu'ils attendent que N. Sarkozy soit très exactement lui-même, c'est-à-dire cohérent, volontaire, déterminé et serein.
Q.- Est-ce qu'il va changer d'attitude, pour faire court ? C'est ça la question.
R.- Mais, observez d'ailleurs, ces derniers jours !
Q.- Non, la question est simple : est-ce qu'il va changer d'attitude ?
R.- Non, mais attendez ! Mais je pense que N. Sarkozy n'a pas attendu le résultat du scrutin pour l'anticiper. Et d'ailleurs, regardez ! Regardez comme le voyage en Afrique du Sud s'est déroulé. Chacun dans la presse a souligné, à la fois la discrétion qui était la sienne et en même temps l'efficacité. Regardez comment il a su mener la négociation pour l'Union Méditerranéenne. Ce ne sont pas des choses qui sont théoriques, c'est quelque chose de très concret. C'est tout le partenariat avec les pays de la Méditerranée qui est ainsi lancé qui a été validé avec des partenaires qui n'étaient pas forcément enthousiastes au début. Bref, ce sont des séquences qui sont des séquences très importantes.
Q.- Donc, c'est une façon de reconnaître que le début du quinquennat était plutôt manqué, que le comportement de N. Sarkozy à la Présidence de la République n'était pas adapté ?
R.- Mais encore une fois, si ça avait été le cas, les électeurs se seraient mobilisés pour participer à un scrutin et sanctionner. Je dis, je répète que ce n'est pas le cas.
Q.- S'il change d'attitude et s'il prend du recul, y a-t-il un risque de "chiraquisation" de N. Sarkozy ?
R.- J'ai l'impression que dans votre bouche, tout ceci n'est pas un compliment. Donc, moi je ne vous suivrai sur ce terrain.
Q.- Ca, c'est ambigu comme réponse. Les conseillers du Président puisque cela a fait débat, doivent-ils être plus discrets à l'avenir ?
R.- Non, vous savez, vous connaissez la règle d'or des procureurs. C'est : "La plume est serve et la parole est libre". Peut-être que sans doute pour les conseillers, c'est l'inverse et que la plume est libre et la parole est serve. Très concrètement, si la question est : est-ce qu'il est normal que les conseillers du président de la République s'expriment ? Moi je trouve ça assez logique. Par exemple, que le secrétaire général de l'Elysée qui est le principal, le plus proche collaborateur du Président s'exprime. Et d'ailleurs, il n'en abuse pas.
Q.- Et les autres conseillers ?
R.- C'est une question. Le problème n'est pas l'expression. Le problème, la question, c'est la difficulté de l'organisation de l'expression. Donc, je vous ai répondu. Je trouve cohérent que le principal collaborateur du président de la République s'exprime.
Q.- D'accord. Et que donc, les autres se taisent ?
R.- Je n'ai pas observé d'ailleurs que c'était le cas !
Q.- On attend un remaniement ministériel aujourd'hui. Donc l'équipe gouvernementale, ce sont pour l'essentiel quinze ministres ; puis, il y a les secrétaires d'Etat. On nous dit que le remaniement ne devrait concerner que les secrétaires d'Etat, mais que les ministres, dont vous faites partie, B. Hortefeux, eux, ne changeront pas et garderont leur affectation. Vous êtes en mesure de le confirmer ?
R.- Vous voulez m'annoncer une bonne nouvelle, maintenant ! Non, la réalité, d'abord la constitution d'un gouvernement selon l'article 8, c'est le Président qui nomme sur proposition le Premier ministre. On ne va pas bousculer cette règle, ce matin. Deuxième réalité importante : ça fait à peine dix mois que le Gouvernement est constitué. Dix mois, ce n'est pas beaucoup. Et je ne suis pas sûr que l'objectif, ça soit à tout prix de revenir aux Républiques précédentes. Souvenez-vous, sous la IIIe République, il y a eu 104 gouvernements en 70 ans. Sous la IVe République, il y en avait en moyenne tous les six mois. Non, ce n'est pas cet objectif-là. Et puis, il y a une troisième réalité que vous ne pouvez pas négliger, que vous ne pouvez pas oublier, c'est que la France est en train de préparer la présidence de l'Union européenne, des vingt-sept pays de l'Union européenne ; et je peux d'ailleurs en témoigner, ça nécessite une mobilisation très forte, totale, passionnante mais lourde de chacun des ministres. Moi j'en suis au douzième contact avec les gouvernements des pays européens et je me souviens d'une chronique d'A. Duhamel, la semaine dernière, dans laquelle il reprochait le fait qu'on ne s'intéressait pas aux petits pays.
Q.- Vous ne l'avez pas digérée, celle-là !
R.- Eh bien, la réalité, je le dis à A. Duhamel puisqu'il est encore dans le studio, on s'intéresse naturellement aux grands pays mais enfin, dans la mission qui m'a été confiée de bâtir, de proposer une Politique commune des questions migratoires, eh bien on s'intéresse aussi aux petits pays. J'ai été quatre fois, A. Duhamel, en Slovénie. Pays de 2 millions d'habitants.
Q.- Il l'a enregistrée ! Donc, vous restez ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Co-développement. C'est un ministère difficile ? Votre image a l'air, du fait de ce ministère et notamment de l'identité nationale qui est dans l'intitulé, que ça a l'air difficile pour votre image de gérer un tel ministère ?
R.- C'est un ministère à l'évidence sensible. C'est un ministère qui fait appel, en permanence, dans lequel on doit avoir en permanence le sentiment de l'équilibre. Pourquoi ? Parce que c'est un ministère qui touche à la personne humaine. Et puis, il y a d'un côté ceux qui voudraient que l'on accueille sans contrôle, sans titre, sans politique, tous ceux qui souhaiteraient, tous ceux qui souhaitent, venir s'installer sur le territoire ; et puis, il y a d'autres qui sont d'ailleurs aussi extrémistes et aussi irréalistes, qui souhaiteraient qu'on élève des barrières. Eh bien, la vérité est entre les deux ; et la politique que j'essaie de mener qui est une politique à la fois cohérente, ferme et juste, eh bien démontre le contraire.
Q.- J.-P. Raffarin disait, hier : "Il faut corriger le tir". Vous savez ce que ça veut dire, vous "corriger le tir" en matière d'action gouvernementale ?
R.- Non, mais je crois que quand il y a un scrutin, il faut naturellement en tirer les leçons. Les leçons, elles existent. Elles sont claires. D'abord, il faut persévérer dans les réformes, persévérer dans les réformes. On a des réformes importantes qui sont engagées dans les prochaines semaines. Il faut certainement faire davantage de pédagogie de la réforme, vous savez pourquoi ? C'est tout simplement parce que dix mois, quand on a la volonté, c'est suffisant pour engager. Mais dix mois, c'est insuffisant pour engranger. Donc, il faut faire davantage de pédagogie de la Réforme. Ensuite, il faut souligner ce qui a déjà été obtenu et puis, il faut continuer à avoir le courage et l'audace.
Q.- B. Hortefeux, ministre "de plein de choses" finalement ! et qui devrait le rester. Bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 mars 2008