Texte intégral
Q - Concernant la Francophonie, vous avez parlé d'un état d'urgence, pourquoi ?
R - Parce ce que les générations se succèdent très vite et notamment sur le sujet qui nous a rassemblé ce matin, sur la toile, sur le numérique. Eh bien, il y a état d'urgence parce qu'il est urgent de conférer à la toile des contenus en français, des contenus si possible en grand volume parce que plus les contenus seront volumineux en français, plus nous allons défendre le français et moins nous serons envahis par l'anglais. Il n'est évidemment pas question de s'attaquer à l'anglais mais il question d'exister à côté. D'ailleurs, le problème ne se pose pas seulement pour le français, nous avons un problème de plurilinguisme et il faut qu'à notre place, en ce qui concerne la Francophonie, nous soyons capables, très vite, de fabriquer des contenus pour avoir un usage de masse en faveur du français. Et c'est urgent parce que le temps passe très vite.
Q - Votre priorité aujourd'hui, c'est donc Internet ?
R - Il y a tout ce qui se fait déjà et qu'il faut continuer à faire dans un combat qui n'est évidemment pas facile parce que le courant naturel ne nous est pas forcément favorable. En tout cas, il y a un outil grâce auquel nous pouvons rattraper le temps perdu, c'est Internet parce que le développement peut être très rapide, il peut être planétaire et c'est donc, je pense, cela qu'il faut faire.
Q - C'est un des aspects offensifs de la Francophonie de proposer un partenariat avec un pays anglophone ?
R - Qu'un pays anglophone signe une convention avec nous pour le développement du français, en Afrique, c'est effectivement un beau symbole de cette grande journée pour la Francophonie. C'est effectivement offensif mais ce n'est tout de même pas la guerre. Tout cela est largement consenti et réciproque dans une ambiance très constructive en faveur du français qui, je le rappelle, dans ce continent africain, peut être un lien entre l'ensemble des pays africains et aussi, sans doute, un facteur d'équilibre, de paix et de tolérance.
Q - Vous êtes en charge de la coopération, quelle est votre priorité ?
R - Je suis là depuis ce matin 09h00. Nous avons une importante journée pour la Francophonie, je vous en ai déjà dit beaucoup. S'agissant de la coopération, laissez-moi quelques jours avant de vous en dire plus. Je crois qu'à chaque jour suffit sa peine.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2008