Texte intégral
Monseigneur,
Permettez-moi tout dabord de Vous remercier pour Votre invitation, pour Votre accueil, pour Votre propos chaleureux et amical auquel jai été très sensible. Tout ceci reflètant, cest vrai, la chaleur, lancienneté, lintensité des relations entre nos deux pays.
Quand on regarde les premières photographies du Rocher, prises il y a bientôt un siècle et demi, et que lon voit ce quest aujourdhui Monaco, on mesure les extraordinaires changements intervenus en quelques générations.
Seule la presquîle rocheuse, son Palais, ses fortifications et toute la vieille ville ont gardé leur aspect dautrefois. Cet aspect que Vos parents et Vous-même, Monseigneur, Vous êtes attachés à préserver.
Tout le reste du Rocher, encore sauvage au siècle dernier, sest totalement transformé. Et si Monaco est aujourdhui cette métropole moderne, dynamique, bruissante dactivités que nous avons, tout à lheure, survolée en hélicoptère, cest dabord à Vous quelle le doit.
Vous êtes, Monseigneur, lhéritier dune lignée de souverains bâtisseurs parmi lesquels Votre aïeul Charles III, créateur de la Société des Bains de Mer ou Votre arrière-grand-père Albert Ier, passionné docéanographie et pionnier de la protection des fonds marins. Vous-même navez eu de cesse dagrandir la Principauté, de développer ses activités, de les diversifier, den faire un ensemble à la fois moderne et superbe.
Lensemble de Fontvieille, avec ses bureaux détudes, ses laboratoires, ses usines, témoigne de laudace et de la réussite de Vos projets. Je souhaite le même succès à Vos prochaines réalisations, quil sagisse de la gare souterraine, quil sagisse encore de la digue destinée à prolonger le Port dHercule.
En cette année, la Principauté commémore le 700ème Anniversaire de Votre dynastie. Au XIIIème siècle, les descendants de François Grimaldi, lancêtre de Votre Altesse, établirent leur souveraineté sur le Rocher. Il était naturel quen cette circonstance, la France témoigne de la permanence et de la force des relations séculaires que vous avez rappelées, tout à lheure, Monseigneur et qui nous unissent.
Cest que, depuis toujours, la géographie, lHistoire, les hommes, le coeur nous rapprochent.
Le XIVème siècle vit Charles Grimaldi et Philippe VI de Valois combattre côte à côte sur mer et sur terre. Cest encore un Grimaldi, Rainier II, que Charles V choisit comme Chambellan et Amiral. Cest Charles VIII qui, le premier, étendit à Monaco la protection et la sauvegarde de la France. Louis XIII, par le Traité de Péronne, reconnaissait solennellement la souveraineté de Vos ancêtres et renouvelait lalliance entre nos deux pays.
Je pense aussi aux Monégasques engagés à nos côtés sur les champs de bataille de lHistoire. Je pense à Votre grand-père, le Prince Louis II qui combattit pendant la Grande Guerre avec le grade de Général dans larmée française. Je noublie pas les éminents services militaires que Vous-même avez accomplis pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Laccord du 17 juillet 1918, inscrit dans votre Constitution, a consacré lexcellence de nos relations en créant, entre la Principauté et la France, un lien dune force exceptionnelle. Depuis, votre indépendance et votre sécurité nous sont aussi sacrées que les nôtres. Oui, Monégasques et Français ont noué dans ce siècle une coopération remarquable.
Votre amitié, Monseigneur, sincarne bien sûr dans la présence ici, chez vous, dune importante communauté française que vous avez évoquée à linstant. Aux 12.500 de mes compatriotes résidant dans la Principauté, se joignent les 15.000 Français qui, chaque jour, travaillent à Monaco et contribuent ainsi au dynamisme de la Principauté comme celle-ci contribue largement au dynamisme de son environnement français.
Mais Vos succès rayonnent bien au-delà des frontières du Rocher. Cest au-delà même des communes avoisinantes, toute cette région de France, voisine de Votre Principauté, qui bénéficie de votre développement, de votre dynamisme et de votre prospérité.
Aujourdhui, notre relation sinscrit également dans le cadre européen. Monaco est un partenaire à part entière de cette Union européenne qui, jour après jour, se consolide, sapprofondit et sélargit. Déjà, et cest un symbole fort de votre association à lEurope, nous avons engagé des discussions pour lintroduction de leuro dans la Principauté, vous lavez évoquée à linstant, Monseigneur.
Enfin, Monaco, membre de lOrganisation des Nations Unies depuis 1993, et la France doivent mener ensemble, dans les enceintes internationales, les grands combats de lavenir : la paix, le développement, la préservation de lenvironnement et notamment du milieu marin dont Vous êtes, Monseigneur, depuis longtemps, le défenseur passionné et déterminé.
Grâce à Vous, Monaco abrite un Musée océanographique et un Centre scientifique de renommée internationale. Je noublie pas non plus que Vous avez initié, dès 1976, laccord franco-italo-monégasque dit Accord Ramoge pour la protection du littoral méditerranéen. Linstallation à Monaco du Bureau hydrographique international a consacré Votre contribution exceptionnelle dans ce domaine.
Je me félicite, Monseigneur, du large échange de vues que nous avons eu de façon si simple, amicale, permettez-moi de dire, fraternelle tout à lheure. Et je me réjouis que nous partagions la même volonté daborder ensemble lavenir. Je me réjouis que les problèmes, qui ont été évoqués auprès du Ministre des affaires étrangères par M. Lévêque, soient certainement des problèmes qui doivent être résolus avec un peu de bonne volonté réciproque et un peu dimagination et de détermination. Je me réjouis, en un mot, que nous partagions une même vision des choses et une même volonté de régler les problèmes de notre vie quotidienne.
Au cours des 700 ans écoulés depuis linstallation de Votre dynastie sur le Rocher, Monaco et la France ont forgé une amitié, une confiance, une solidarité. Au fond, Monégasques et Français ont destin lié.
Soyons encore plus ambitieux pour notre relation. Continuons, comme nous lavons toujours fait, de développer entre nous cette coopération et cette entente exemplaires qui, dans le respect de nos accords et de nos identités, peuvent faire progresser dans le monde les causes qui nous sont chères, notamment celles que nous défendons ensemble à lOrganisation des Nations Unies.
Cest fort de cette volonté de construire avec Vous, Monseigneur, lavenir, et confiant dans nos succès conjoints, que je vais maintenant, après Vous, lever mon verre.
Je le lève pour Vous dire les voeux que je forme pour Vous-même, pour Votre santé, pour Son Altesse Sérénissime le Prince Héréditaire Albert, celle des membres de Votre famille, et pour Leur avenir.
Et je le lève à la santé des hautes personnalités monégasques et françaises qui nous font lhonneur et lamitié de leur présence. Je le lève à la prospérité et au bonheur du peuple monégasque et de tous ceux qui vivent à lombre du Rocher. Je bois, Monseigneur, à lamitié, amitié sincère, profonde et sans réserve, entre Monégasques et Français.
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Permettez-moi tout dabord de Vous remercier pour Votre invitation, pour Votre accueil, pour Votre propos chaleureux et amical auquel jai été très sensible. Tout ceci reflètant, cest vrai, la chaleur, lancienneté, lintensité des relations entre nos deux pays.
Quand on regarde les premières photographies du Rocher, prises il y a bientôt un siècle et demi, et que lon voit ce quest aujourdhui Monaco, on mesure les extraordinaires changements intervenus en quelques générations.
Seule la presquîle rocheuse, son Palais, ses fortifications et toute la vieille ville ont gardé leur aspect dautrefois. Cet aspect que Vos parents et Vous-même, Monseigneur, Vous êtes attachés à préserver.
Tout le reste du Rocher, encore sauvage au siècle dernier, sest totalement transformé. Et si Monaco est aujourdhui cette métropole moderne, dynamique, bruissante dactivités que nous avons, tout à lheure, survolée en hélicoptère, cest dabord à Vous quelle le doit.
Vous êtes, Monseigneur, lhéritier dune lignée de souverains bâtisseurs parmi lesquels Votre aïeul Charles III, créateur de la Société des Bains de Mer ou Votre arrière-grand-père Albert Ier, passionné docéanographie et pionnier de la protection des fonds marins. Vous-même navez eu de cesse dagrandir la Principauté, de développer ses activités, de les diversifier, den faire un ensemble à la fois moderne et superbe.
Lensemble de Fontvieille, avec ses bureaux détudes, ses laboratoires, ses usines, témoigne de laudace et de la réussite de Vos projets. Je souhaite le même succès à Vos prochaines réalisations, quil sagisse de la gare souterraine, quil sagisse encore de la digue destinée à prolonger le Port dHercule.
En cette année, la Principauté commémore le 700ème Anniversaire de Votre dynastie. Au XIIIème siècle, les descendants de François Grimaldi, lancêtre de Votre Altesse, établirent leur souveraineté sur le Rocher. Il était naturel quen cette circonstance, la France témoigne de la permanence et de la force des relations séculaires que vous avez rappelées, tout à lheure, Monseigneur et qui nous unissent.
Cest que, depuis toujours, la géographie, lHistoire, les hommes, le coeur nous rapprochent.
Le XIVème siècle vit Charles Grimaldi et Philippe VI de Valois combattre côte à côte sur mer et sur terre. Cest encore un Grimaldi, Rainier II, que Charles V choisit comme Chambellan et Amiral. Cest Charles VIII qui, le premier, étendit à Monaco la protection et la sauvegarde de la France. Louis XIII, par le Traité de Péronne, reconnaissait solennellement la souveraineté de Vos ancêtres et renouvelait lalliance entre nos deux pays.
Je pense aussi aux Monégasques engagés à nos côtés sur les champs de bataille de lHistoire. Je pense à Votre grand-père, le Prince Louis II qui combattit pendant la Grande Guerre avec le grade de Général dans larmée française. Je noublie pas les éminents services militaires que Vous-même avez accomplis pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Laccord du 17 juillet 1918, inscrit dans votre Constitution, a consacré lexcellence de nos relations en créant, entre la Principauté et la France, un lien dune force exceptionnelle. Depuis, votre indépendance et votre sécurité nous sont aussi sacrées que les nôtres. Oui, Monégasques et Français ont noué dans ce siècle une coopération remarquable.
Votre amitié, Monseigneur, sincarne bien sûr dans la présence ici, chez vous, dune importante communauté française que vous avez évoquée à linstant. Aux 12.500 de mes compatriotes résidant dans la Principauté, se joignent les 15.000 Français qui, chaque jour, travaillent à Monaco et contribuent ainsi au dynamisme de la Principauté comme celle-ci contribue largement au dynamisme de son environnement français.
Mais Vos succès rayonnent bien au-delà des frontières du Rocher. Cest au-delà même des communes avoisinantes, toute cette région de France, voisine de Votre Principauté, qui bénéficie de votre développement, de votre dynamisme et de votre prospérité.
Aujourdhui, notre relation sinscrit également dans le cadre européen. Monaco est un partenaire à part entière de cette Union européenne qui, jour après jour, se consolide, sapprofondit et sélargit. Déjà, et cest un symbole fort de votre association à lEurope, nous avons engagé des discussions pour lintroduction de leuro dans la Principauté, vous lavez évoquée à linstant, Monseigneur.
Enfin, Monaco, membre de lOrganisation des Nations Unies depuis 1993, et la France doivent mener ensemble, dans les enceintes internationales, les grands combats de lavenir : la paix, le développement, la préservation de lenvironnement et notamment du milieu marin dont Vous êtes, Monseigneur, depuis longtemps, le défenseur passionné et déterminé.
Grâce à Vous, Monaco abrite un Musée océanographique et un Centre scientifique de renommée internationale. Je noublie pas non plus que Vous avez initié, dès 1976, laccord franco-italo-monégasque dit Accord Ramoge pour la protection du littoral méditerranéen. Linstallation à Monaco du Bureau hydrographique international a consacré Votre contribution exceptionnelle dans ce domaine.
Je me félicite, Monseigneur, du large échange de vues que nous avons eu de façon si simple, amicale, permettez-moi de dire, fraternelle tout à lheure. Et je me réjouis que nous partagions la même volonté daborder ensemble lavenir. Je me réjouis que les problèmes, qui ont été évoqués auprès du Ministre des affaires étrangères par M. Lévêque, soient certainement des problèmes qui doivent être résolus avec un peu de bonne volonté réciproque et un peu dimagination et de détermination. Je me réjouis, en un mot, que nous partagions une même vision des choses et une même volonté de régler les problèmes de notre vie quotidienne.
Au cours des 700 ans écoulés depuis linstallation de Votre dynastie sur le Rocher, Monaco et la France ont forgé une amitié, une confiance, une solidarité. Au fond, Monégasques et Français ont destin lié.
Soyons encore plus ambitieux pour notre relation. Continuons, comme nous lavons toujours fait, de développer entre nous cette coopération et cette entente exemplaires qui, dans le respect de nos accords et de nos identités, peuvent faire progresser dans le monde les causes qui nous sont chères, notamment celles que nous défendons ensemble à lOrganisation des Nations Unies.
Cest fort de cette volonté de construire avec Vous, Monseigneur, lavenir, et confiant dans nos succès conjoints, que je vais maintenant, après Vous, lever mon verre.
Je le lève pour Vous dire les voeux que je forme pour Vous-même, pour Votre santé, pour Son Altesse Sérénissime le Prince Héréditaire Albert, celle des membres de Votre famille, et pour Leur avenir.
Et je le lève à la santé des hautes personnalités monégasques et françaises qui nous font lhonneur et lamitié de leur présence. Je le lève à la prospérité et au bonheur du peuple monégasque et de tous ceux qui vivent à lombre du Rocher. Je bois, Monseigneur, à lamitié, amitié sincère, profonde et sans réserve, entre Monégasques et Français.
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