Texte intégral
« Stratégie, projet, alliances : ce que nous voulons »
Q - Forts de leurs nombreuses victoires locales le 16 mars, comment les socialistes peuvent-ils aujourd'hui contraindre Nicolas Sarkozy et son gouvernement à prendre en compte le message que leur ont adressé les Français ?
R - Les Français ont d'abord voté pour des raisons locales. Mais ils ont voulu adresser, à travers la gauche, un message à Nicolas Sarkozy : celui d'une insatisfaction majeure en matière de pouvoir d'achat. Nous allons dans les jours qui viennent, exiger un débat au Parlement sur la situation économique et sociale de notre pays et faire nos propres propositions pour la redresser. En même temps, nous allons exiger du gouvernement et du président de la République des revalorisations immédiates de revenus : d'abord un relèvement anticipé du Smic, compte tenu du dérapage de l'inflation, ensuite une augmentation des petites retraites - qui était un engagement de Nicolas Sarkozy, oublié en chemin- et une hausse de 5% de l'ensemble des petites retraites.
Q - Quel est l'avenir de Nicolas Sarkozy, dans ce nouveau contexte politique mais aussi dans le contexte économique que l'on connaît maintenant ?
R - Il sera toujours président de la République. N'essayons pas de donner à ces élections locales importantes le caractère qu'elles n'ont pas. Ce n'est pas un troisième tour d'élection présidentielle, ou même législatives. Sa légitimité n'est pas en cause. En revanche, il a été sanctionné par le scrutin. D'abord, pour son propre comportement car beaucoup de Français lui reprochent l'exercice personnel du pouvoir, son exhibition qui n'est pas en rapport avec les exigences de la fonction présidentielle. Il a été également rappelé à l'ordre sur le non-respect de ses promesses, notamment sur le pouvoir d'achat, ou sur le plan fiscal où il avait annoncé des baisses d'impôt qui ne sont venues que pour les plus favorisés. Enfin, il a été averti sur l'absence de visibilité de sa stratégie économique. Il est obligé après ces deux scrutins municipaux et cantonaux, de faire un exercice de vérité :sur les comptes de l'État, sur sa politique, sur son propre comportement.
Q - Au vu des résultats des partenaires traditionnels du PS, quel état des lieux faites-vous de la gauche aujourd'hui ? Comment voyez vous l'avenir de la « gauche plurielle » ?
R - La gauche a été majoritaire - toutes familles confondues - aux élections municipales et cantonales. Si on ajoute les résultats du Parti socialiste, du Parti communiste, de nos alliés verts et de l'extrême gauche, nous sommes alors très largement dominants. Cela ne veut pas dire que la gauche serait majoritaire pour un scrutin national s'il avait lieu aujourd'hui.
Est-ce que cela nous prive de chercher des alliés au-delà de la gauche ? Non, nous devons toujours être dans une démarche de rassemblement mais pas n'importe comment et à n'importe quelle condition. J'ai fixé des règles pour les élections locales et elles vaudront pour les élections nationales : peuvent travailler avec nous, gouverner avec nous, non seulement les familles de la gauche - si elles le souhaitent - autour d'un projet commun mais aussi celles et ceux qui voudront adhérer à notre projet, respecter nos alliances à gauche et se situer dans une opposition à la politique de Nicolas Sarkozy.
Q - Précisément, quelles doivent être, pour l'avenir, les relations du PS et du MoDem. Doit-il seulement y en avoir ?
R - La question n'est pas à poser au Parti socialiste, mais à poser à François Bayrou et au MoDem. Et elle l'a été, à des moments très importants de la vie politique : élection présidentielle, élections législatives et, récemment, scrutins municipaux. Chaque fois qu'ils ont été interpellés pour savoir dans quelles stratégies d'alliance ils se situaient, la réponse a toujours été la même : dans aucune. Et même dans les choix des présidents des conseils généraux il y a quelques jours, le MoDem fut plutôt dans la reproduction d'alliances à droite que dans l'indépendance.
François Bayrou a fait le choix, dans une perspective présidentielle, d'être nulle part, c'est-à-dire d'être autour de sa propre ambition.
Nous ne voulons pas d'alliances à la carte, de rapprochements tactiques ... Ce ne serait pas digne vis-à-vis des Français et des valeurs de la gauche. D'ailleurs, nous le paierions très cher. Si dans la prochaine élection présidentielle,nous labellisions le candidat de « l'ailleurs » ou du centre comme « socialo compatible », cela lui permettrait de se placer pour le second tour pour la présidentielle dans une démarche anti-sarkozyste qui serait source de toutes les confusions. Je pense que la clarté de notre stratégie est la condition même pour le succès de notre candidat ou candidate à l'élection présidentielle.
Q - Ces élections placent le Parti socialiste en position dominante dans tous les « territoires » : villes,départements,régions. Ce, alors qu'il a perdu la présidentielle, il y a quelques mois, à un niveau incontestable. Le PS est-il condamné à n'exercer le pouvoir qu'aux niveaux régional et local ?
R - Ne nous plaignons pas d'exercer ce pouvoir-là. Cette situation n'a pas toujours été réunie dans notre histoire récente. Il y a 10 ans, le Parti socialiste et la gauche étaient minoritaires dans les conseils régionaux, dans les conseils généraux et après les élections de 2001, ils n'étaient plus en responsabilité dans de nombreuses grandes villes. Le Parti socialiste est aujourd'hui détenteur d'une large part du pouvoir local. Doit-il s'en satisfaire ? Non ! Nous devons avoir comme priorité d'être utiles dans le cadre des compétences qui nous sont conférées par les lois de décentralisation, mais aussi exemplaires dans les politiques que nous menons pour en faire demain les fondements d'un projet pour le pays. Si nous sommes capables de convaincre à l'échelle locale, nous devrions avec les mêmes principes - une équipe, un leader, un projet - être en situation de le faire pour le prochain rendez vous présidentiel.
Q - Le PS entre aujourd'hui dans une phase de pré-congrès, le congrès lui-même ayant lieu début novembre. D'abord, qu'est-ce qui a présidé au choix de cette date ? Pourquoi ne pas l'avoir anticipé comme le réclamaient certains au PS?
R - Nous avions besoin, après cette victoire électorale, de ne pas nous la laisser gâcher. Si nous étions entrés immédiatement dans un congrès, nous aurions donné le sentiment aux Français d'être davantage préoccupés par nous-mêmes que par eux. En phase de délibération collective, nous aurions été forcément en retrait par rapport à la vie politique nationale et à l'exercice de nos responsabilités d'opposition face au pouvoir. Enfin, nous avions besoin, avant de pouvoir trancher les différentes options stratégiques, orientations, voire leaderships qui nous seront présentées à l'occasion du Congrès, d'avoir une phase où le vivre ensemble, le cadre collectif de notre travail puisse être établi.
Q - Quel doit être l'objet de ce prochain congrès ? Un congrès de désignation, un congrès d'orientation, ou un congrès d'entre-deux ?
R - Un congrès de plein exercice. C'est-à-dire un congrès qui à la fois choisisse par le vote militant le contenu de ce que nous allons préparer pour notre projet, un congrès qui puisse également fixer notre stratégie d'alliances et enfin un congrès qui puisse désigner une direction forte et légitime.
Q - Quel est pour vous le profil parfait de votre successeur ?
R - Un vrai premier secrétaire, ni de transition, ni de pré-désignation présidentielle. Un premier secrétaire qui fasse vivre le Parti socialiste, le représente et lui fasse faire des mutations importantes. Je souhaite que ce Premier secrétaire puisse être un rassembleur parce qu'il faut toujours - une fois que les militants ont voté - être capable d'emmener l'ensemble du parti là où les militants ont décidé d'agir.
Q - Comment appréhendez-vous votre rôle dans cette phase de préparation de congrès ?
R - Je dois être celui qui permet aux socialistes de définir le cadre collectif - c'est-à-dire tout ce qui nous unit - avant que les militants n'aient à voter entre les différentes motions et entre les différents candidats à la fonction de Premier secrétaire.
Je dois être celui qui passe le relais, après 11 ans passés à la tête du Parti socialiste. Nous avons connu de grandes victoires et aussi des déconvenues cruelles. Mais notre unité a malgré tout été préservée, et nous sommes capables, un an après notre défaite à la présidentielle, d'être le premier parti de France.
Q - Les militants seront appelés à voter, en juin, sur deux changements proposés par la direction pour la rénovation du parti. Concernant la rénovation interne du parti, et notamment son fonctionnement, vous avez dit « le consensus ne doit pas limiter l'ambition ». Quelles sont, personnellement, les propositions que vous ferez dans ce domaine précis ?
R - Sur le plan de notre organisation, il faudra prendre en compte ce qu'est la force nouvelle du Parti socialiste. Pour aussi éviter qu'il y ait autant d'expressions du Parti socialiste qu'il n'y a de départements, de régions, de grandes agglomérations. Je vais donc proposer une conférence nationale des territoires où, sous l'autorité du Premier secrétaire, soient coordonnées nos politiques locales et définir une expression commune.
Ensuite, il faudra rénover les modes d'adhésion au Parti socialiste pour qu'ils soient plus simples, plus faciles et en même temps plus transparents. Pourquoi paie-t-on plus cher une cotisation à Paris que dans le sud de la France ? Pourquoi les rites d'initiation sont-ils différents d'une fédération à l'autre ? Au terme du processus, nous aurons une grille unique de cotisations, nous aurons les mêmes modes d'adhésion partout en France.
Enfin, quant au processus de désignation de notre candidat ou candidate à l'élection présidentielle, je souhaite qu'il soit maîtrisé par un Parti socialiste élargi autant qu'il sera possible...
Q - Enfin, sur les évolutions de la déclaration de principe, à quoi peut-on s'attendre ?
R - La dernière déclaration de principe du Parti socialiste date de 1990. En 18 ans, le monde a changé. Il y a des valeurs qui se sont imposées, il y a des défis qui sont apparus :la question de l'avenir de la planète, les rapports à la mondialisation, l'évolution de l'Europe... Il était important que nous puissions dire ce qu'est être socialiste aujourd'hui en France. Il ne s'agit pas de faire un programme, il ne s'agit pas non plus de faire un énoncé de principes généraux, mais bien de dire ce que notre identité pose comme exigences, comme compréhension du monde et comme capacité à le changer.
Propos recueillis par Ariane Gil
source http://www.parti-socialiste.fr, le 27 mars 2008
Q - Forts de leurs nombreuses victoires locales le 16 mars, comment les socialistes peuvent-ils aujourd'hui contraindre Nicolas Sarkozy et son gouvernement à prendre en compte le message que leur ont adressé les Français ?
R - Les Français ont d'abord voté pour des raisons locales. Mais ils ont voulu adresser, à travers la gauche, un message à Nicolas Sarkozy : celui d'une insatisfaction majeure en matière de pouvoir d'achat. Nous allons dans les jours qui viennent, exiger un débat au Parlement sur la situation économique et sociale de notre pays et faire nos propres propositions pour la redresser. En même temps, nous allons exiger du gouvernement et du président de la République des revalorisations immédiates de revenus : d'abord un relèvement anticipé du Smic, compte tenu du dérapage de l'inflation, ensuite une augmentation des petites retraites - qui était un engagement de Nicolas Sarkozy, oublié en chemin- et une hausse de 5% de l'ensemble des petites retraites.
Q - Quel est l'avenir de Nicolas Sarkozy, dans ce nouveau contexte politique mais aussi dans le contexte économique que l'on connaît maintenant ?
R - Il sera toujours président de la République. N'essayons pas de donner à ces élections locales importantes le caractère qu'elles n'ont pas. Ce n'est pas un troisième tour d'élection présidentielle, ou même législatives. Sa légitimité n'est pas en cause. En revanche, il a été sanctionné par le scrutin. D'abord, pour son propre comportement car beaucoup de Français lui reprochent l'exercice personnel du pouvoir, son exhibition qui n'est pas en rapport avec les exigences de la fonction présidentielle. Il a été également rappelé à l'ordre sur le non-respect de ses promesses, notamment sur le pouvoir d'achat, ou sur le plan fiscal où il avait annoncé des baisses d'impôt qui ne sont venues que pour les plus favorisés. Enfin, il a été averti sur l'absence de visibilité de sa stratégie économique. Il est obligé après ces deux scrutins municipaux et cantonaux, de faire un exercice de vérité :sur les comptes de l'État, sur sa politique, sur son propre comportement.
Q - Au vu des résultats des partenaires traditionnels du PS, quel état des lieux faites-vous de la gauche aujourd'hui ? Comment voyez vous l'avenir de la « gauche plurielle » ?
R - La gauche a été majoritaire - toutes familles confondues - aux élections municipales et cantonales. Si on ajoute les résultats du Parti socialiste, du Parti communiste, de nos alliés verts et de l'extrême gauche, nous sommes alors très largement dominants. Cela ne veut pas dire que la gauche serait majoritaire pour un scrutin national s'il avait lieu aujourd'hui.
Est-ce que cela nous prive de chercher des alliés au-delà de la gauche ? Non, nous devons toujours être dans une démarche de rassemblement mais pas n'importe comment et à n'importe quelle condition. J'ai fixé des règles pour les élections locales et elles vaudront pour les élections nationales : peuvent travailler avec nous, gouverner avec nous, non seulement les familles de la gauche - si elles le souhaitent - autour d'un projet commun mais aussi celles et ceux qui voudront adhérer à notre projet, respecter nos alliances à gauche et se situer dans une opposition à la politique de Nicolas Sarkozy.
Q - Précisément, quelles doivent être, pour l'avenir, les relations du PS et du MoDem. Doit-il seulement y en avoir ?
R - La question n'est pas à poser au Parti socialiste, mais à poser à François Bayrou et au MoDem. Et elle l'a été, à des moments très importants de la vie politique : élection présidentielle, élections législatives et, récemment, scrutins municipaux. Chaque fois qu'ils ont été interpellés pour savoir dans quelles stratégies d'alliance ils se situaient, la réponse a toujours été la même : dans aucune. Et même dans les choix des présidents des conseils généraux il y a quelques jours, le MoDem fut plutôt dans la reproduction d'alliances à droite que dans l'indépendance.
François Bayrou a fait le choix, dans une perspective présidentielle, d'être nulle part, c'est-à-dire d'être autour de sa propre ambition.
Nous ne voulons pas d'alliances à la carte, de rapprochements tactiques ... Ce ne serait pas digne vis-à-vis des Français et des valeurs de la gauche. D'ailleurs, nous le paierions très cher. Si dans la prochaine élection présidentielle,nous labellisions le candidat de « l'ailleurs » ou du centre comme « socialo compatible », cela lui permettrait de se placer pour le second tour pour la présidentielle dans une démarche anti-sarkozyste qui serait source de toutes les confusions. Je pense que la clarté de notre stratégie est la condition même pour le succès de notre candidat ou candidate à l'élection présidentielle.
Q - Ces élections placent le Parti socialiste en position dominante dans tous les « territoires » : villes,départements,régions. Ce, alors qu'il a perdu la présidentielle, il y a quelques mois, à un niveau incontestable. Le PS est-il condamné à n'exercer le pouvoir qu'aux niveaux régional et local ?
R - Ne nous plaignons pas d'exercer ce pouvoir-là. Cette situation n'a pas toujours été réunie dans notre histoire récente. Il y a 10 ans, le Parti socialiste et la gauche étaient minoritaires dans les conseils régionaux, dans les conseils généraux et après les élections de 2001, ils n'étaient plus en responsabilité dans de nombreuses grandes villes. Le Parti socialiste est aujourd'hui détenteur d'une large part du pouvoir local. Doit-il s'en satisfaire ? Non ! Nous devons avoir comme priorité d'être utiles dans le cadre des compétences qui nous sont conférées par les lois de décentralisation, mais aussi exemplaires dans les politiques que nous menons pour en faire demain les fondements d'un projet pour le pays. Si nous sommes capables de convaincre à l'échelle locale, nous devrions avec les mêmes principes - une équipe, un leader, un projet - être en situation de le faire pour le prochain rendez vous présidentiel.
Q - Le PS entre aujourd'hui dans une phase de pré-congrès, le congrès lui-même ayant lieu début novembre. D'abord, qu'est-ce qui a présidé au choix de cette date ? Pourquoi ne pas l'avoir anticipé comme le réclamaient certains au PS?
R - Nous avions besoin, après cette victoire électorale, de ne pas nous la laisser gâcher. Si nous étions entrés immédiatement dans un congrès, nous aurions donné le sentiment aux Français d'être davantage préoccupés par nous-mêmes que par eux. En phase de délibération collective, nous aurions été forcément en retrait par rapport à la vie politique nationale et à l'exercice de nos responsabilités d'opposition face au pouvoir. Enfin, nous avions besoin, avant de pouvoir trancher les différentes options stratégiques, orientations, voire leaderships qui nous seront présentées à l'occasion du Congrès, d'avoir une phase où le vivre ensemble, le cadre collectif de notre travail puisse être établi.
Q - Quel doit être l'objet de ce prochain congrès ? Un congrès de désignation, un congrès d'orientation, ou un congrès d'entre-deux ?
R - Un congrès de plein exercice. C'est-à-dire un congrès qui à la fois choisisse par le vote militant le contenu de ce que nous allons préparer pour notre projet, un congrès qui puisse également fixer notre stratégie d'alliances et enfin un congrès qui puisse désigner une direction forte et légitime.
Q - Quel est pour vous le profil parfait de votre successeur ?
R - Un vrai premier secrétaire, ni de transition, ni de pré-désignation présidentielle. Un premier secrétaire qui fasse vivre le Parti socialiste, le représente et lui fasse faire des mutations importantes. Je souhaite que ce Premier secrétaire puisse être un rassembleur parce qu'il faut toujours - une fois que les militants ont voté - être capable d'emmener l'ensemble du parti là où les militants ont décidé d'agir.
Q - Comment appréhendez-vous votre rôle dans cette phase de préparation de congrès ?
R - Je dois être celui qui permet aux socialistes de définir le cadre collectif - c'est-à-dire tout ce qui nous unit - avant que les militants n'aient à voter entre les différentes motions et entre les différents candidats à la fonction de Premier secrétaire.
Je dois être celui qui passe le relais, après 11 ans passés à la tête du Parti socialiste. Nous avons connu de grandes victoires et aussi des déconvenues cruelles. Mais notre unité a malgré tout été préservée, et nous sommes capables, un an après notre défaite à la présidentielle, d'être le premier parti de France.
Q - Les militants seront appelés à voter, en juin, sur deux changements proposés par la direction pour la rénovation du parti. Concernant la rénovation interne du parti, et notamment son fonctionnement, vous avez dit « le consensus ne doit pas limiter l'ambition ». Quelles sont, personnellement, les propositions que vous ferez dans ce domaine précis ?
R - Sur le plan de notre organisation, il faudra prendre en compte ce qu'est la force nouvelle du Parti socialiste. Pour aussi éviter qu'il y ait autant d'expressions du Parti socialiste qu'il n'y a de départements, de régions, de grandes agglomérations. Je vais donc proposer une conférence nationale des territoires où, sous l'autorité du Premier secrétaire, soient coordonnées nos politiques locales et définir une expression commune.
Ensuite, il faudra rénover les modes d'adhésion au Parti socialiste pour qu'ils soient plus simples, plus faciles et en même temps plus transparents. Pourquoi paie-t-on plus cher une cotisation à Paris que dans le sud de la France ? Pourquoi les rites d'initiation sont-ils différents d'une fédération à l'autre ? Au terme du processus, nous aurons une grille unique de cotisations, nous aurons les mêmes modes d'adhésion partout en France.
Enfin, quant au processus de désignation de notre candidat ou candidate à l'élection présidentielle, je souhaite qu'il soit maîtrisé par un Parti socialiste élargi autant qu'il sera possible...
Q - Enfin, sur les évolutions de la déclaration de principe, à quoi peut-on s'attendre ?
R - La dernière déclaration de principe du Parti socialiste date de 1990. En 18 ans, le monde a changé. Il y a des valeurs qui se sont imposées, il y a des défis qui sont apparus :la question de l'avenir de la planète, les rapports à la mondialisation, l'évolution de l'Europe... Il était important que nous puissions dire ce qu'est être socialiste aujourd'hui en France. Il ne s'agit pas de faire un programme, il ne s'agit pas non plus de faire un énoncé de principes généraux, mais bien de dire ce que notre identité pose comme exigences, comme compréhension du monde et comme capacité à le changer.
Propos recueillis par Ariane Gil
source http://www.parti-socialiste.fr, le 27 mars 2008