Texte intégral
Madame le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation cher Alain Garcia,
Monsieur le directeur général du CHU de Bordeaux, Cher Alain Herriaud,
Mesdames et messieurs les présidents,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames et messieurs,
Je suis heureuse de me trouver parmi vous aujourd'hui, en terre aquitaine, dans cette superbe ville qui, plongeant ses racines dans l'histoire, a choisi de se tourner résolument vers l'avenir. C'est bien le lieu idéal pour évoquer les perspectives d'une réforme qui vise à préparer l'hôpital de demain.
Il y a près de six mois, dans ces mêmes lieux, le Président de la République confiait à Gérard Larcher la présidence de la commission chargée de réfléchir aux missions de l'hôpital. En janvier dernier, la commission nous livrait son premier diagnostic et ses premières pistes de réflexion. Avant la remise du rapport au début du mois d'avril, nous avons souhaité recueillir l'avis des professionnels, entendre les réactions de la communauté hospitalière mais aussi des professionnels de la médecine libérale. La loi de modernisation de l'organisation de la santé que je porterai devant la représentation nationale saura s'inspirer des contributions et réactions de la communauté hospitalière. J'ai plus que jamais besoin de vous pour réussir cette évolution de notre système, en particulier, celle concernant l'hôpital.
Bien sûr, nous ne pourrons pas évoquer dans le détail toutes les propositions du rapport qui sera remis dans quelques jours au Président de la République. J'ai, néanmoins, à coeur de vous rappeler les points sur lesquels je serai particulièrement attentive.
La gouvernance de vos établissements a été profondément rénovée, vous le savez, vous qui en êtes les acteurs. Je souhaite que la dynamique enclenchée se poursuive. Les médecins doivent prendre toute la place qui leur revient dans la gouvernance de l'hôpital. C'est le projet médical qui doit structurer l'activité de l'hôpital, et les médecins en sont les premiers concepteurs.
Le pilotage d'un établissement de santé nécessite, vous le savez, une gestion rigoureuse et des choix stratégiques clairs. Certes, le directeur de l'établissement doit disposer de toutes les compétences nécessaires à l'exercice de ses missions. La commission présidée par Gérard Larcher fera des propositions pour renforcer ses responsabilités. Si le directeur assume ses décisions, il ne doit pas le faire seul : nous devons donc nous interroger sur la place et le rôle du conseil exécutif d'une part, et du conseil d'administration, d'autre part.
L'environnement de l'hôpital évolue, les établissements doivent s'adapter et devenir plus réactifs. Il faut renforcer leur pilotage. Il est indispensable que les médecins y soient étroitement associés !
La mission Larcher a également évoqué la notion de communauté hospitalière de territoire. C'est, en effet, à l'échelle du territoire de santé que doit désormais se concevoir le projet médical.
Les établissements d'un territoire doivent contribuer à répondre ensemble aux besoins de la population. Vous n'avez pas d'inquiétude à avoir, il n'est pas question de regrouper artificiellement les établissements depuis Paris. Je souhaite que les établissements puissent aller au bout de la logique de la nouvelle gouvernance et mettre en commun certaines de leurs fonctions, dans une logique de projet commun, d'efficience et de subsidiarité. Il est essentiel que les responsabilités de chacun soient bien identifiées et que les filières de soin permettent le meilleur passage de témoin possible entre celles et ceux qui sont amenés à suivre un même patient.
Les modalités de cette coopération territoriale ne sont pas encore fixées. Nous pouvons imaginer un groupement de coopération sanitaire de territoire, renforcé et simplifié ou la création d'une véritable communauté hospitalière publique.
Nous devons veiller à ce que tous nos établissements soient complémentaires, quel que soit leur statut. Les cliniques privées, les établissements participant au service public hospitalier et les hôpitaux publics se partageront la responsabilité de l'offre de soins et du service public, sous l'égide des ARS. Un établissement n'a pas besoin d'être public pour assurer un service public de santé. Il doit simplement en respecter les exigences.
La réforme de l'hôpital ne poursuit qu'un seul but. Sa finalité est de répondre aux besoins de santé de nos concitoyens. Les filières de soins joueront un rôle essentiel. Elles permettront de mieux orienter le patient dans le parcours de soins. A chaque étape, il doit pouvoir trouver la réponse qu'il attend.
Ces filières de soins permettront de conjuguer proximité et recours dans l'accueil des personnes âgées, ou de ceux qui souffrent d'affections chroniques ou de longue durée. Les professionnels devront connaître et maîtriser ces filières, connaître tous les aspects des soins, y compris la culture des soins palliatifs dont l'actualité nous rappelle douloureusement qu'elle devrait être mieux diffusée dans notre pays. Plus généralement, il convient de faire bénéficier aux patients, en chaque circonstance, du niveau de soins approprié.
Vous le savez bien, pour l'avoir éprouvé dans vos métiers : mieux gérer, c'est mieux soigner. Nous devons relever le défi de l'efficience. Nous devons accorder plus de latitude à nos hôpitaux publics, en limitant les contraintes réglementaires liées au statut d'établissement public de santé.
Là encore, le pragmatisme s'impose. Un certain nombre de solutions sont possibles, allant d'adaptations légères à une vraie refonte.
Cependant, l'hôpital doit gagner en souplesse, en attractivité. Nous devons pouvoir compter sur des équipes motivées, si nous voulons vraiment obtenir l'efficience nécessaire. Nous devrons repenser la gestion de la ressource humaine, dynamiser les carrières hospitalières, en offrant des perspectives stimulantes aux médecins, aux infirmières, aux aides soignantes, et à tous les professionnels qui mettent leur énergie et leurs talents au service de nos concitoyens et font vivre au quotidien l'hôpital.
Les agences régionales de santé joueront un rôle clé dans le pilotage du système de santé à l'échelon régional. Elles faciliteront aussi son articulation avec le secteur médico-social. La création des agences régionales de santé poursuit un projet politique fort, un projet politique global qui nous concerne tous, qui vous concerne au premier chef.
Le décloisonnement, vous l'aurez compris, constitue donc l'axe majeur de cette réforme.
Les ARS permettront de mieux fédérer les compétences qui sont encore dispersées entre un trop grand nombre d'acteurs.
Nous devrons, dans un même mouvement, apporter des réponses adaptées aux attentes et aux problématiques locales.
Je suis, en ce sens, particulièrement déterminée à donner la première place aux soins de premiers recours. Ce recentrage est nécessaire. Nos concitoyens l'attendent. Vous en serez les premiers acteurs.
La ville et l'hôpital ne sauraient s'ignorer plus longtemps. C'est là toute la portée des ARS : fédérer le monde de la santé, pour mieux servir les intérêts de la population. Cette cohérence que nous devons mettre en oeuvre ne prendra tout son sens, toute son efficacité, que si nous tissons ces liens à l'échelon régional.
L'hôpital ne doit pas avoir peur des réformes. L'hôpital ne doit pas avoir peur de changer et de s'ouvrir à l'ensemble du système de santé dont il est le pivot, dont il constitue le coeur.
Nos concitoyens font confiance à l'hôpital. L'hôpital doit avoir confiance en lui-même.
Je vous remercie et vous souhaite une journée de travail fructueuse.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 25 mars 2008
Monsieur le directeur général du CHU de Bordeaux, Cher Alain Herriaud,
Mesdames et messieurs les présidents,
Mesdames et messieurs les directeurs,
Mesdames et messieurs,
Je suis heureuse de me trouver parmi vous aujourd'hui, en terre aquitaine, dans cette superbe ville qui, plongeant ses racines dans l'histoire, a choisi de se tourner résolument vers l'avenir. C'est bien le lieu idéal pour évoquer les perspectives d'une réforme qui vise à préparer l'hôpital de demain.
Il y a près de six mois, dans ces mêmes lieux, le Président de la République confiait à Gérard Larcher la présidence de la commission chargée de réfléchir aux missions de l'hôpital. En janvier dernier, la commission nous livrait son premier diagnostic et ses premières pistes de réflexion. Avant la remise du rapport au début du mois d'avril, nous avons souhaité recueillir l'avis des professionnels, entendre les réactions de la communauté hospitalière mais aussi des professionnels de la médecine libérale. La loi de modernisation de l'organisation de la santé que je porterai devant la représentation nationale saura s'inspirer des contributions et réactions de la communauté hospitalière. J'ai plus que jamais besoin de vous pour réussir cette évolution de notre système, en particulier, celle concernant l'hôpital.
Bien sûr, nous ne pourrons pas évoquer dans le détail toutes les propositions du rapport qui sera remis dans quelques jours au Président de la République. J'ai, néanmoins, à coeur de vous rappeler les points sur lesquels je serai particulièrement attentive.
La gouvernance de vos établissements a été profondément rénovée, vous le savez, vous qui en êtes les acteurs. Je souhaite que la dynamique enclenchée se poursuive. Les médecins doivent prendre toute la place qui leur revient dans la gouvernance de l'hôpital. C'est le projet médical qui doit structurer l'activité de l'hôpital, et les médecins en sont les premiers concepteurs.
Le pilotage d'un établissement de santé nécessite, vous le savez, une gestion rigoureuse et des choix stratégiques clairs. Certes, le directeur de l'établissement doit disposer de toutes les compétences nécessaires à l'exercice de ses missions. La commission présidée par Gérard Larcher fera des propositions pour renforcer ses responsabilités. Si le directeur assume ses décisions, il ne doit pas le faire seul : nous devons donc nous interroger sur la place et le rôle du conseil exécutif d'une part, et du conseil d'administration, d'autre part.
L'environnement de l'hôpital évolue, les établissements doivent s'adapter et devenir plus réactifs. Il faut renforcer leur pilotage. Il est indispensable que les médecins y soient étroitement associés !
La mission Larcher a également évoqué la notion de communauté hospitalière de territoire. C'est, en effet, à l'échelle du territoire de santé que doit désormais se concevoir le projet médical.
Les établissements d'un territoire doivent contribuer à répondre ensemble aux besoins de la population. Vous n'avez pas d'inquiétude à avoir, il n'est pas question de regrouper artificiellement les établissements depuis Paris. Je souhaite que les établissements puissent aller au bout de la logique de la nouvelle gouvernance et mettre en commun certaines de leurs fonctions, dans une logique de projet commun, d'efficience et de subsidiarité. Il est essentiel que les responsabilités de chacun soient bien identifiées et que les filières de soin permettent le meilleur passage de témoin possible entre celles et ceux qui sont amenés à suivre un même patient.
Les modalités de cette coopération territoriale ne sont pas encore fixées. Nous pouvons imaginer un groupement de coopération sanitaire de territoire, renforcé et simplifié ou la création d'une véritable communauté hospitalière publique.
Nous devons veiller à ce que tous nos établissements soient complémentaires, quel que soit leur statut. Les cliniques privées, les établissements participant au service public hospitalier et les hôpitaux publics se partageront la responsabilité de l'offre de soins et du service public, sous l'égide des ARS. Un établissement n'a pas besoin d'être public pour assurer un service public de santé. Il doit simplement en respecter les exigences.
La réforme de l'hôpital ne poursuit qu'un seul but. Sa finalité est de répondre aux besoins de santé de nos concitoyens. Les filières de soins joueront un rôle essentiel. Elles permettront de mieux orienter le patient dans le parcours de soins. A chaque étape, il doit pouvoir trouver la réponse qu'il attend.
Ces filières de soins permettront de conjuguer proximité et recours dans l'accueil des personnes âgées, ou de ceux qui souffrent d'affections chroniques ou de longue durée. Les professionnels devront connaître et maîtriser ces filières, connaître tous les aspects des soins, y compris la culture des soins palliatifs dont l'actualité nous rappelle douloureusement qu'elle devrait être mieux diffusée dans notre pays. Plus généralement, il convient de faire bénéficier aux patients, en chaque circonstance, du niveau de soins approprié.
Vous le savez bien, pour l'avoir éprouvé dans vos métiers : mieux gérer, c'est mieux soigner. Nous devons relever le défi de l'efficience. Nous devons accorder plus de latitude à nos hôpitaux publics, en limitant les contraintes réglementaires liées au statut d'établissement public de santé.
Là encore, le pragmatisme s'impose. Un certain nombre de solutions sont possibles, allant d'adaptations légères à une vraie refonte.
Cependant, l'hôpital doit gagner en souplesse, en attractivité. Nous devons pouvoir compter sur des équipes motivées, si nous voulons vraiment obtenir l'efficience nécessaire. Nous devrons repenser la gestion de la ressource humaine, dynamiser les carrières hospitalières, en offrant des perspectives stimulantes aux médecins, aux infirmières, aux aides soignantes, et à tous les professionnels qui mettent leur énergie et leurs talents au service de nos concitoyens et font vivre au quotidien l'hôpital.
Les agences régionales de santé joueront un rôle clé dans le pilotage du système de santé à l'échelon régional. Elles faciliteront aussi son articulation avec le secteur médico-social. La création des agences régionales de santé poursuit un projet politique fort, un projet politique global qui nous concerne tous, qui vous concerne au premier chef.
Le décloisonnement, vous l'aurez compris, constitue donc l'axe majeur de cette réforme.
Les ARS permettront de mieux fédérer les compétences qui sont encore dispersées entre un trop grand nombre d'acteurs.
Nous devrons, dans un même mouvement, apporter des réponses adaptées aux attentes et aux problématiques locales.
Je suis, en ce sens, particulièrement déterminée à donner la première place aux soins de premiers recours. Ce recentrage est nécessaire. Nos concitoyens l'attendent. Vous en serez les premiers acteurs.
La ville et l'hôpital ne sauraient s'ignorer plus longtemps. C'est là toute la portée des ARS : fédérer le monde de la santé, pour mieux servir les intérêts de la population. Cette cohérence que nous devons mettre en oeuvre ne prendra tout son sens, toute son efficacité, que si nous tissons ces liens à l'échelon régional.
L'hôpital ne doit pas avoir peur des réformes. L'hôpital ne doit pas avoir peur de changer et de s'ouvrir à l'ensemble du système de santé dont il est le pivot, dont il constitue le coeur.
Nos concitoyens font confiance à l'hôpital. L'hôpital doit avoir confiance en lui-même.
Je vous remercie et vous souhaite une journée de travail fructueuse.Source http://www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr, le 25 mars 2008