Texte intégral
Chers camarades,
Avant toute chose, je voudrais remercier la direction de votre Fédération de me donner cette opportunité de m'adresser à vous et, par votre intermédiaire, à l'ensemble des militants, des syndiqués CGT de la métallurgie.
C'est toujours avec beaucoup de plaisir et une certaine fierté que je me retrouve parmi vous, militantes et militants d'une de nos fédérations qui incarne depuis plus d'un siècle les luttes et les conquêtes des travailleurs, les espoirs et les solidarités ouvrières.
Fier parce qu'au long de son histoire votre Fédération, grâce à l'engagement et au dévouement de ses militants et adhérents que vous représentez ici, a joué et continue de jouer un rôle essentiel dans notre pays dans la lutte pour le progrès social pour tous.
Fier parce que les travailleurs de la métallurgie, les syndiqués CGT de la métallurgie ont toujours su porter par leurs interventions l'exigence de développement de l'industrie et des emplois qui vont avec, l'exigence de modernisation des métiers et les revendications des travailleurs de vos différentes filières.
Fier enfin car aujourd'hui l'honneur des industries de la métallurgie, c'est vous, travailleurs et travailleuses du secteur, militants et militantes de la CGT qui le portez et non les héritiers du Comité des forges, les représentants de l'UIMM aux prises avec un scandale patronal sans précédent.
Je veux revenir devant vous sur cette affaire parce qu'elle est intolérable à plus d'un titre.
Voici quelques mois, les français découvrent que la principale branche patronale du Medef, l'UIMM entretient une « caisse noire » alimentée par des entreprises de la métallurgie depuis fort longtemps et que ces fonds ont, pour partie, circulés en liquide à la discrétion de quelques dirigeants de l'organisation.
Le principal d'entre eux Mr Denis Gauthier Sauvagnac, dit « DGS » dans le milieu (ce qui signifie peut-être : « Donateur Généreux en Secret »), ne trouve rien d'autre comme explication à donner aux policiers chargés d'enquêter sur la destination des fonds qu'une « contribution à fluidifier le dialogue social » c'est-à-dire, suivez mon regard, des fonds destinés aux syndicats.
Sans jamais apporter le début d'une preuve, le Président en exercice de l'UIMM laisse entendre que tous les syndicats français sont achetés.
Le premier effet se produit sans surprise, ce ne sont pas les entreprises a l'origine de cette caisse, dont le montant est évalué, excusez du peu, à plus de 600 millions d'euros qui sont sommées de s'expliquer mais les syndicats de salariés.
« Est-ce bien vrai ? », « qu'avez-vous touché a la CGT ? » « Ça ne nous étonne pas ! », les questions fusent et les commentaires vont bon train comme on dit chez moi.
Dans le même temps, se multiplient dans les rangs patronaux les déclarations les plus étonnantes « on ne savait pas ! », disent-ils, « ce sont des comportements individuels », « comment est-ce possible ? », « c'est le patronat d'un autre temps ! », « à l'avenir il aura plus de transparence ! » ...
Nous sommes dans la capitale de la gastronomie, je voudrais dire qu'à la CGT on n'aime pas être pris pour des andouilles !
Le Premier ministre fait des promesses : le gouvernement va préparer un texte de loi qui imposera aux syndicats et aux patronat la certification des comptes de leurs organisations.
Vous apprécierez au passage le fait de nous mettre sur le même plan que les syndicats patronaux qui n'ont ni la même vocation, ni le même fonctionnement et surtout pas les mêmes moyens.
A ma connaissance Monsieur le Premier ministre, les comptes des entreprises sont certifiés et pourtant cela n'a pas empêché des prélèvements occultes pour des opérations inavouables. Alors arrêtons l'hypocrisie ; s'il vous plaît !
L' « affaire » fait cependant grand bruit au point que DGS négocie les termes de sa démission au sein de l'UIMM, moyennant une indemnité de départ de 1,5 millions d'euros (c'est-à-dire l'équivalent de 1250 SMIC mensuel !) et la prise en charge par l'UIMM des sanctions financières ou indemnités que la justice pourrait prononcer à son égard. Tout cela sans doute au nom des bons et loyaux services.
Le plus important, c'est qu'en acceptant cette transaction, l'UIMM confirme ainsi que nous sommes devant un système de financement opaque assumé collectivement par le patronat et non face à des comportements individuels.
La polémique se prolonge pour la répartition des mandats patronaux dans les organismes paritaires, la Présidente du MEDEF annonce ouvrir un appel d'offre pour décider de la destination de l'argent qui reste sur les comptes.
Et puisque demain se réunit une convention de l'UIMM, à ce propos vous me permettrez d'exiger en votre nom que l'argent qui a été détourné du travail des métallurgistes revienne aux métallurgistes eux mêmes !
Ils doivent prendre cette décision !
Cher(e)s camarades, je le dis solennellement ici à votre Congrès, la CGT doit contribuer à faire la lumière et à briser l'omerta entretenue autour de cette affaire. Dans le même temps, nous devons être extrêmement vigilants pour que cette affaire ne soit pas utilisée pour disqualifier les institutions dans lesquelles siègent les représentants des salariés pour la défense de leurs intérêts.
La vérité, nous la devons aux salariés de la métallurgie en premier lieu, plus largement à l'ensemble des salariés et au pays.
Parce que, cet argent a d'abord servi à toutes les turpitudes du patronat.
Il a servi avant tout à combattre tous ceux et celles qui luttent, qui refusent l'arbitraire patronal, les bas salaires, les conditions de vie et de travail inhumaines, la précarité et les licenciements.
Il a servi à combattre la CGT et ses militants et militantes, à vous combattre vous, hier et encore d'aujourd'hui.
Tous ceux qui ont souffert et qui souffrent encore de ces pratiques patronales indignes ont droit à la vérité et à la justice !
Nous exigeons du patronat et du gouvernement des réponses à nos questions.
Qui sont les patrons et les entreprises qui ont financé cette ou ces caisses noires de plusieurs centaines de millions d'euros pendant des décennies ?
Quel est le montant réel des sommes qui ont été détournées au fil des ans ?
Pourquoi n'a-t-on pas de réponse lorsque nous posons la question dans les comités d'entreprises ?
Pourquoi aucune investigation commandée par le gouvernement ?
Comment se fait-il qu'il ait fallu si longtemps pour rendre publics des comportements connus depuis fort longtemps, y compris par les services de l'état ?
Si nous n'avons pas de réponses à nos questions, nous serons bien obligés d'en conclure que l'on souhaite s'en tenir à une « guerre des chefs » sans réels changements pour l'avenir.
Dans cette affaire, il y a des financeurs qui ont, d'une certaine manière, détourné de l'argent de leur entreprise pour financer des caisses noires et nous voulons les connaître !
Nous ne sommes pas magistrats mais cela ne relève-t-il pas de l'abus de bien social ?
Qu'on ne nous dise plus « personne ne savait ».
Devant vous, je n'ai pas envie de prendre de gants : tout le monde sait que cet argent sale a servi à « matraquer » nos militants, à briser les grèves, à financer des syndicats-maisons toujours prêts aux coups de poing contre les militants progressistes, les syndicalistes, les salariés en lutte.
Face a ce qui était considéré comme « le péril rouge », par anti communisme et anti cégétisme, c'est une forme d'impôt contre révolutionnaire qui était prélevé.
La CSL, la CFT, ces organisations fascisantes, cela a existé, il y a ici des témoins et des victimes de leurs agissements.
Les organisations de barbouzes dans les entreprises financées par le patronat, cela a existé. Ce n'est pas un scoop. C'est presque écrit dans les manuels d'histoire des étudiants !
D'autres témoins pourront sans doute utilement éclairer sur « l'accompagnement » de certaines campagnes électorales et « l'accompagnement » du travail parlementaire.
Si le nouveau Président de l'UIMM, la Présidente du MEDEF, le Ministre du travail, voire le Président de la république, que l'on connaît en général plus réactif sur l'actualité, veulent en savoir plus, ainsi que les journalistes qui s'intéressent au sujet, je leur conseille la lecture d'un ouvrage parmi d'autres: le livre de Marcel CAILLE qui date de 1977 « les truands du patronat » le voici ! Preuves à l'appui,il décrit toutes les méthodes.
Oui, la mise en fiches, le « flicage » des militants, l'infiltration des syndicats, cela a existé. SIMCA, BERLIET, CITROEN ..., autant de noms d'entreprises qui résonnent de ces pratiques.
Le patronat est tenté aujourd'hui de jeter un voile pudique sur ces méthodes, mais nous ne laisserons pas faire.
Et que l'on ne nous dise pas qu'il s'agit d'histoires anciennes ! Les principaux acteurs patronaux de ces scandales ont eux-mêmes confirmé que ces pratiques s'étaient encore développées dans l'après 68, il y a tout juste 40 ans. Les victimes sont toujours là, et certaines sont encore en activité !
Apres tout, c'est peut-être ce qu'il faut comprendre lorsqu'on entend qu'il faudrait « liquider 68 ».
Enfin, est-on bien sûr que tout cela relève du passé, fût-il récent ? La répression syndicale, le licenciement des délégués syndicaux, les entraves à l'exercice du droit de grève, cela existe toujours et pas uniquement dans la métallurgie.
Je vous le dis : cela ne peut plus durer.
Cher(e)s Camarades, votre congrès peut prendre une décision : celle de tout faire ensemble pour que cette affaire qui semble destinée depuis le début à être enterrée, ne le soit pas !
Il serait tout de même insensé qu'un scandale patronal sans précédent ne se traduise par aucune poursuite et aucun changement fondamental dans la représentation et les pratiques patronales.
Pourtant ce risque existe.
Depuis plus de 10 ans, la CGT revendique un changement des règles applicables à la représentativité syndicale, à la négociation collective, aux droits et moyens syndicaux.
Et bien vous aurez de la peine à le croire mais dans la négociation ouverte en ce moment, les organisations d'employeurs considèrent qu'il n'y a rien à discuter concernant le camp patronal. Ils refusent jusqu'à présent toute mises a plat de leur propre situation, qu'il s'agisse de la représentativité des organisations patronales ou de leur financement.
Dans ces conditions, les déclarations d'indignation à propos du passé ont leurs limites.
Beaucoup ont sans doute à l'esprit la célèbre formule « tout changer pour ne rien changer ». Ce n'est pas notre choix et nos propositions sont simples, elles s'inspirent des principes de la démocratie.
Il faut sortir de ces règles hypocrites qui reconnaissent depuis 1966 5 confédérations syndicales de salariés avec un poids identique, sans jamais demander aux salariés ce qu'ils en pensent, qui permettent la signature d'accords minoritaires dans les entreprises, les branches professionnelles, au plan national.
Un dispositif qui entretient la discrimination entre les entreprises à qui l'ont reconnaît le droit de prélever des cotisations pour financer l'activité patronale et qui laisse aux seuls syndiqués la charge de financer les missions envers l'ensemble des salariés.
En résumé, nos propositions sont simples :
- Il faut que tout salarié, quelle que soit l'entreprise dans laquelle il travaille, puisse régulièrement s'exprimer par des élections professionnelles,
- Il faut tenir compte de l'expression des salariés dans les élections avec deux conséquences immédiates :
1. seuls les syndicats ayant une certaine audience parmi les salariés ont le droit de s'exprimer en leur nom à la table des négociations.
2. seuls les accords conclus par des syndicats représentant une majorité des salariés concernés doivent être appliqués. Vous étés bien placés dans la métallurgie pour évaluer combien des règles réellement démocratiques changeraient la donne.
3. les droits et moyens syndicaux doivent être reconnus et étendus ; leurs répartition doit être transparente et tenir compte de la représentativité de chaque syndicat. Coté patronal, leur cotisation et autres mises à disposition de moyens matériel et humain doivent figurer dans le bilan social.
Est-ce un pur hasard ? Nous sommes bien obligés de constater dans la négociation en cours que l'UIMM et trois syndicats se rejoignent pour freiner toutes évolutions en profondeur.
Si la négociation échoue d'ici la fin de ce mois, il reviendra au parlement de décider. Nous verrons alors quel choix politique inspirera le gouvernement : le simple aménagement pour entretenir une forme de statu quo ou la volonté de donner aux salariés les moyens d'expression démocratique qu'ils sont en droit d'attendre.
Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire pression sur le gouvernement pour qu'il décide de cette réforme comme il s'y est engagé.
Au-delà de leurs querelles internes, les organisations patronales doivent s'exprimer clairement sur leur vision des rapports sociaux, leur conception du droit du travail et, en particulier, la place réservée aux négociations au sein des branches professionnelles.
Nous ne pouvons ignorer que depuis sa création, le MEDEF fait la promotion de la négociation entreprise par entreprise. Il revendique la fin du salaire minimum interprofessionnel, de la durée légale du temps de travail ..., la Présidente du MEDEF allant jusqu'à demander une réforme constitutionnelle qui donnerait la suprématie au contrat dans l'entreprise sur la loi dans les domaines sociaux.
Ce serait naturellement destructeur pour les droits des salariés qui bénéficient aujourd'hui, pour 95 % d'entre eux, des conventions collectives.
Naturellement, la CGT ne laissera pas passer un tel bouleversement.
Nous allons également poursuivre notre action pour infléchir sa politique dans le domaine économique et social.
L'expression qui se dégage à l'issue des élections municipales qui sont par définition des scrutins locaux, c'est à l'évidence un message explicite à entendre les revendications sociales.
Et pourtant, vous l'avez sans doute remarqué par les premiers commentaires officiels, il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. A considérer que c'est d'abord un problème de communication, que c'est une impatience à voir la poursuite des réformes gouvernementales qui s'est exprimée aux Municipales, il y a là immanquablement des sources de blocages potentiels.
C'est dire que nous devons redoubler d'efforts pour créer les conditions de vastes mobilisations syndicales sur les lieux de travail en n'hésitant pas a coordonner nos forces chaque fois que cela est possible et nécessaire.
L'un des premiers motifs de mobilisation, c'est incontestablement celui de l'augmentation des salaires et des retraites.
Il faut changer de slogan à la mode pour passer du fameux « travailler plus pour gagner plus » à « lutter plus pour gagner plus ». Il est de plus en plus entendu dans les entreprises et c'est une bonne chose.
Pour accentuer l'intensité de la mobilisation, nous pouvons utilement nous appuyer sur les succès déjà obtenus dans de nombreux départements par des luttes victorieuses, et je sais que vous en avez dans vos professions.
De façon spectaculaire, les luttes pour les salaires se répandent en Europe. Pour leur donner plus de force avec la Confédération européenne des Syndicats, nous manifesterons le 5 avril à Lubjana en Slovénie, le pays qui préside l'Union européenne.
Nous voulons un avenir pour l'industrie, pour les industries métallurgiques, pour des emplois de qualité dans ce secteur si exigeant où les métiers pénibles sont légions.
Je sais que vous avez fait de la reconquête de l'emploi industriel un des thèmes forts de votre congrès. Je ne vais donc pas anticiper sur vos débats, sauf pour souligner que cette question est stratégique pour notre pays. Le Président de la République se flatte souvent d'aimer les usines. Mais il s'agit d'un bien étrange amour. Un amour qui s'évanouit au rythme des fermetures de sites industriels.
La mise en oeuvre d'une politique industrielle, cela ne peut pas être un exercice de communication. Cela nécessite des investissements matériels, des investissements dans la formation et les conditions de vie et de travail des salariés, de ceux et celles qui font la richesse des entreprises. Cela nécessite des orientations claires, des axes forts, des politiques publiques de soutien, une politique de recherche et d'innovation ambitieuse. Nous revendiquons une politique industrielle et d'emploi qui s'appuie à la fois sur un socle social fort et de nouveaux droits d'intervention dans la gestion pour les salariés.
Il n'y a rien de cela aujourd'hui. A l'investissement productif, le nouveau gouvernement a préféré les mesures d'allègements fiscaux pour les plus riches.
Pourtant, il y a urgence à changer cette politique car la situation devient très difficile. Les fermetures se succèdent dans la métallurgie - j'étais par exemple avec les camarades d'Arcelor Mittal de Gandrange vendredi dernier (voilà un groupe qui dégage plus de 7,5 milliards de bénéfices en 2007 et qui menace une activité pourtant rentable) - mais aussi dans d'autres secteurs : la Chimie (Kleber à Toul, Goodyear à Amiens...), l'agro alimentaire (Miko...). Les suppressions d'emplois industriels continuent, appauvrissant d'autant notre potentiel productif.
Nous avons en tant que CGT pris nos responsabilités depuis quelques années sur ce sujet revendicatif. Nous avons par exemple organisé les Assises de l'emploi industriel de Villepinte, organisé plusieurs manifestations nationales et votre Fédération a joué un rôle de premier plan dans ces mobilisations.
Développer l'emploi industriel passe aussi - et obligatoirement - par une amélioration importante des contenus des métiers et de leur rémunération.
Les métiers de la métallurgie sont souvent pénibles. La réduction de cette pénibilité passe par une amélioration substantielle des conditions de vie au travail, de prévention des accidents et des pollutions, de réduction du stress, et sur ce point, j'ai clairement en tête la succession de suicides liés au travail notamment dans l'automobile.
Nous ne nous accommoderons jamais que des salariés puissent mettre un terme à leur vie pour des raisons professionnelles.
La pénibilité qui a été subie ou qui l'est encore doit aussi se traduire par la reconnaissance du droit à la retraite anticipée. Du fait de la pénibilité des métiers, les ouvriers de l'industrie ont une espérance de vie plus courte que les autres salariés, ce n'est donc que justice qu'ils partent plus tôt en retraite. Or, vous savez que sur ce point, les négociations avec le patronat entamées en 2003 n'ont toujours pas abouties.
Nous en sommes à la 17ème réunion de négociation et rien ne bouge du fait de l'attitude du patronat.
L'avenir de la sécurité sociale comme celui des retraites doit aussi revenir sur le devant de la scène. Le gouvernement a son idée sur la question : il est notamment question d'imposer un nouvel allongement de la durée de cotisations à 41 ans, voire davantage pour accéder à la retraite. Cette perspective, si elle se concrétisait, se traduirait par une baisse conséquente du niveau des retraites car, ne nous y trompons pas, dans le secteur privé au moins, le patronat n'entend pas modifier d'un iota sa politique de mise à l'écart des travailleurs les plus âgés. Si rien ne change, nous allons vers la généralisation des retraités pauvres. C'est inacceptable. La CGT a des propositions alternatives. Nous avons des repères : c'est le droit à la retraite à 60 ans et la prise en compte de la pénibilité du travail et des niveaux de retraite décents. Nous avons des propositions de financement innovantes mais, sur l'ensemble du sujet, le gouvernement ne veut pas entendre parler de négociations mais plutôt de concertation.
Le risque existe bel et bien qu'une nouvelle fois un gouvernement prenne ses décisions concernant les retraites durant l'été, en privant les salariés d'un véritable débat sur les choix. La CGT ne peut laisser cette perspective se dessiner sans réagir. C'est la raison pour laquelle nous appelons à faire du samedi 29 mars une importante journée de manifestation des actifs et retraités de toutes professions pour donner de la voix sur nos revendications. Je vous engage bien sûr à tout faire pour la réussite de cette journée.
Nous avons énormément de terrain à couvrir, beaucoup de missions à remplir.
Nos capacités vont beaucoup dépendre des forces et de la dynamique qui sortira du Congrès.
Cette force, cette dynamique, nous allons la trouver, dans la métallurgie comme ailleurs, dans la qualité de notre vie syndicale et dans le renforcement de notre organisation. J'ai pu constater que votre document d'orientation et de résolutions débute sur la question de la syndicalisation. Cela a naturellement une signification très forte. Il s'agit pour vous d'une priorité et je m'en félicite. Il faut prendre les choses de cette façon car nous ne pesons dans le rapport des forces qu'à hauteur des forces réellement organisées pour mener les batailles. Dans votre fédération comme au global dans la Confédération, nous savons faire des adhésions nouvelles. Mais nos gains ne font souvent que compenser des disparitions. Or, soyons clairs : sans développement conséquent de l'ancrage de la CGT sur les lieux de travail, nos ambitions s'en trouveraient limitées.
Nous avons donc besoin de changer nos façons de faire, de porter une attention particulière aux rapports que nous entretenons avec tous les salariés pris dans leur diversité.
Nous en avons d'autant plus besoin que nous devons avoir en perspective les élections prud'homales de décembre prochain. C'est dès maintenant que nous construisons notre résultat et celui-ci pèsera dans le rapport des forces vis-à-vis du patronat et du gouvernement. A cette occasion, les salariés pourront envoyer un signe clair aux différents acteurs sur leur exigence de progrès social. Je suis convaincu que les métallos sauront occuper toute leur place pour assurer le meilleur score à la CGT.
Voilà, Cher(e)s Camarades, quelques une des réflexions que je souhaitais partager avec vous.
Pour conclure, je voudrais adresser un salut fraternel aux Camarades qui vont quitter la direction de votre Fédération, soit parce qu'ils ont déjà beaucoup donné au mouvement syndical et à la CGT ou parce qu'ils vont changer d'activités, à l'image de Daniel Sanchez qui anime justement la campagne prud'hommes pour la Confédération.
Je veux adresser mes voeux de réussite à la future équipe dans laquelle, je crois, Philippe MARTINEZ est appelé à jouer un rôle essentiel.
Je vous souhaite un bon Congrès dans l'intérêt des métallurgistes et de la CGT.
Vive la Fédération et les travailleurs de la Métallurgie,
Vive la CGT.Source http://www.ftm-cgt.fr, le 21 mars 2008