Texte intégral
"Le Président de la République, lors de son discours sur les banlieues le 8 février 2008, a annoncé qu'il souhaitait voire se généraliser les Ecoles de la deuxième chance sur l'ensemble du territoire français avec un site dans chaque département.
C'est une belle ambition et, secrétaire d'Etat à la Jeunesse, je souhaite y contribuer activement.
Nicolas SARKOZY a indiqué qu'il faciliterait le financement par les entreprises de ces écoles innovantes dont on sait les résultats remarquables : les Ecoles de la deuxième chance bénéficieront de la taxe d'apprentissage au même titre que les organismes de formation préparant au CAP ou au BEP.
Je veillerai à la mise en oeuvre rapide de cette décision présidentielle.
Je souhaite par ailleurs faire 5 propositions utiles à la généralisation des E2C. Je souhaite, premièrement, et c'est là un souhait partagé avec les animateurs de ces établissements : la mise en place d'un « certificat national de compétences », qui donnera à chaque élève l'équivalent d'un « diplôme » national et qui valorisera son parcours ; la création d'un « comité de labellisation » pour garantir que chaque Ecole de la deuxième chance nouvellement créée respecte les mêmes principes de fonctionnement.
Deuxième proposition, il faut davantage accompagner les jeunes avant leur entrée dans une Ecole de la deuxième chance. Trop de jeunes sans diplôme ni qualification ne prennent pas eux-mêmes l'initiative d'aller voir une Ecole de la deuxième chance ou une mission locale. Le réseau du ministère de la Jeunesse pourra aider à identifier ces jeunes et les accompagner vers l'Ecole de la deuxième chance.
Je souhaite, troisièmement, apporter mon concours à l'organisation d'un grand évènement annuel, avec des rencontres à caractère culturel, sportif et citoyen pour les élèves des Ecoles de la deuxième chance et un séminaire de réflexion et d'échange pour les équipes pédagogiques.
4ème proposition, il me semble indispensable que l'Etat puisse jouer un rôle d'impulsion et de coordination pour amorcer des dynamiques de création dans les zones où aucun projet d'Ecole de la deuxième chance n'existe encore, en réunissant les acteurs concernés et en facilitant la mise sur pied d'un projet concret. La création des écoles de la deuxième chance résulte, on le sait, d'initiatives locales, c'est l'une des clés de leur réussite, mais que fait-on pour susciter l'initiative ? Piloter et coordonner les projets ? Il n'y a pas d'E2C en Bretagne par exemple ? Il faut aller en Bretagne ! Il n'en existe pas en Corse ? Il faut réunir les acteurs potentiels autour d'une table...
Les E2C doivent d'ailleurs prioritairement concerner les jeunes des quartiers de nos villes, mais aussi issus de la ruralité où les jeunes rencontrent aussi bien des difficultés.
5ème proposition, enfin, aider au financement des Ecoles de la deuxième chance grâce à un plus grand apport du mécénat. Il est toujours surprenant de constater à quel point le mécénat s'intéresse peu à l'éducation en France. Les entreprises donnent pour les arts ou le développement durable. Pourquoi ne pourrait-on pas en faire autant pour les jeunes sans diplôme et sans qualification, avec, par exemple, le parrainage d'un ou plusieurs élèves pendant l'ensemble de leur parcours en Ecole de la deuxième chance (1 élève = 9 000 euros). Les entreprises doivent faire le pari du parrainage.
Ces propositions constituent un point de départ. J'entends m'investir durant les prochains mois dans cet extraordinaire chantier, qui est véritablement au coeur du projet du Président de la République pour la jeunesse. Car, au juste, de quoi s'agit-il ? 'Ecole de la 2ème chance' ça veut dire quoi ? Ça veut dire que la société française se donne une deuxième chance pour donner tous les moyens de la réussite à ses jeunes, une deuxième chance pour faire émerger ses talents."source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 14 avril 2008