Interview de Mme Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la famille, à Europe 1, le 17 avril 2008, sur la réforme de l'attribution des allocations familiales et la politique familiale du Gouvernement.

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Média : Europe 1

Texte intégral


 
 
M. You Bonjour N. Morano.
 
R.- Bonjour.
 
Q.- Vous êtes secrétaire d'Etat à la Famille. Est-ce que le Gouvernement veut faire des économies sur le dos des familles puisque c'est ce qu'on entend ?
 
R.- Non, puisque l'argent de la politique familiale reste à la politique familiale. Il n'est pas question de faire des économies sur le dos des familles mais bien de répondre à des attentes qui sont celles, d'abord des services aux familles, vous parliez de la garde pour les enfants. Je voudrais rappeler juste une chose, pour être très claire vis-à-vis de vos auditeurs, c'est que dans cette mesure de rééquilibrage en faveur des adolescents, c'est-à-dire qu'avant, vous aviez évidemment deux majorations, comme vous l'avez expliqué : une à 11 ans, l'autre à 16 ans. La Cour des Comptes et toutes les études de l'Insee démontrent que l'enfant commence à coûter vraiment dans le budget des familles à partir de l'âge de 14 ans, donc vraiment au démarrage de l'adolescence, et donc qu'il est nécessaire de rééquilibrer les allocations à ce niveau-là. C'est pourquoi nous les avons rééquilibrées à la hausse puisque la majoration des allocations familiales était à l'âge de 16 ans de 60 euros ; nous l'avons passée à 14 ans d'un montant de 60 euros, donc à la hausse évidemment. Donc, c'est un rééquilibrage.
 
Q.- On ne va pas se battre sur les chiffres.
 
R.- Ah ! Mais c'est important, puisque ça va dans le porte-monnaie des Français. C'est important de le dire très concrètement.
 
Q.- Là-dessus, les associations, les syndicats et les organisations familiales disent que ça va faire globalement 600 euros de moins.
 
R.- Ecoutez, j'ai reçu les associations familiales, il faut savoir que ce projet avait été débattu en toute transparence lors du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, le 23 octobre 2007. Cette mesure figurait dans le dossier de presse de présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, dans le discours des ministres, dans le rapport de la Cour des Comptes. Enfin, vraiment, c'était une mesure en toute transparence.
 
Q.- H. de Charette est député UMP, il est critique, vous avez sûrement lu son interview dans Le Parisien, ce matin, je la donne pour nos auditeurs : « la semaine dernière, c'était la carte famille nombreuse ; dimanche, le remboursement les lunettes ; lundi, les conditions d'indemnisation des chômeurs ; mardi, les allocations familiales », dit-il, « c'est un gouvernement à hue et à couacs, on fait l'inverse de ce qui serait souhaitable, nos électeurs ne comprennent plus rien. »
 
R.- Si H. de Charette, pour qui j'ai beaucoup de respect, avait suivi le débat à l'Assemblée Nationale du PLFSS, il aurait pu débattre de cette mesure qui a été débattue en octobre 2007.
 
Q.- Est-ce que c'est maladroit en ce moment, en pleine inquiétude des familles sur le pouvoir d'achat, de présenter cette loi maintenant pour le 1er mai ?
 
R.- Non parce que vous avez eu raison de rappeler que, à cet égard, le 1er mai, entre en vigueur une mesure pour la garde d'enfants, le complément de mode de garde qui permet aux familles de rémunérer une assistante maternelle qui sera augmentée de 50 euros, soit 600 euros par an et par famille, c'est 40 millions d'euros pour les familles. Il s'agit d'une nouvelle liberté pour les familles dans le choix de leur mode de garde, c'est-à-dire qu'elles pourront rémunérer dans leur budget une assistance maternelle, on sait que ça coûte plus cher qu'une crèche, on y met le complément du mode de garde et on donne aux familles 50 euros par mois de plus, soit 600 euros par an. On n'a pas enlevé de budget dans la politique familiale. On redéploie l'argent, ce qui est indispensable aux services des familles.
 
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 avril 2008