Texte intégral
Q - Vous avez fini par obtenir le débat que vous réclamiez sur l'envoi de renforts en Afghanistan. Etes-vous satisfait ?
R - Absolument. Ce débat s'inscrit totalement dans la volonté du président de la République en anticipant une des dispositions de la réforme constitutionnelle qu'il a engagée. Celle-ci prévoit que le Parlement débattra de l'envoi de forces françaises à l'étranger et la prolongation de leur mission. J'ai souhaité que nous puissions appliquer, d'ores et déjà, cette avancée importante.
Q - Bien avant cette réforme, il y a eu des précédents avec Mitterrand, en janvier 1991, pour l'engagement de la France dans la guerre du Golfe ou encore avec Chirac et Jospin, en novembre 2001, pour l'envoi de troupes françaises en Afghanistan, à chaque fois le Parlement avait été saisi...
R - Cette fois-ci, il s'agit du renforcement de l'engagement français qui s'inscrit dans le cadre des Nations unies, les forces déployées en Afghanistan à ce titre comptant 37 pays, 35 000 hommes dont seulement 1600 pour la France...
Q - Cependant, en tant que président de l'Assemblée nationale, n'avez-vous pas été choqué que le président de la République choisisse le parlement britannique pour annoncer cet envoi de troupes ?
R - Constitutionnellement, le président n'est pas tenu par quelque contrainte que ce soit. Nicolas Sarkozy propose de corriger cette anomalie, dans le cadre de la réforme constitutionnelle à venir. D'ailleurs, il a immédiatement répondu favorablement à ma demande.
Q - Certains voient dans ce renforcement un alignement de la France sur la politique suivie par les Etats-unis...
R - L'Afghanistan est le lieu d'activités qui menacent directement les intérêts français, d'une part en raison du terrorisme et du rôle des talibans et d'Al-Qaida, d'autre part en raison de l'importance des activités liées au trafic de drogue qui constitueraient 60% du PIB de l'Afghanistan.
Q - Pourtant en avril, le candidat Nicolas Sarkozy avait dit qu'il poursuivrait la politique de désengagement de la France dans ce pays. Ne fait-il pas le contraire aujourd'hui ?
R - La situation en Afghanistan a évolué ces derniers mois et nous aurons l'occasion d'évoquer cette aggravation lors du débat qui se tiendra mardi à l'Assemblée.
Q - Un débat sans vote...
R - Actuellement, la Constitution ne prévoit pas un tel vote. La réforme institutionnelle annoncée permettra au Parlement de se prononcer lorsqu'une opération extérieure se prolongera au-delà de six mois.
Q - Il semble que le rôle des nouvelles troupes qui vont être envoyées changera de nature...
R - Le rôle de l'engagement français en Afghanistan est, bien entendu, un rôle de sécurité mais une grande partie de l'action qui est conduite par les militaires français s'inscrit dans la formation des forces de sécurité afghanes. Cet objectif de former les militaires afghans n'est pas remis en cause.
Q - Cependant ne craignez-vous pas l'enlisement ?
R - Ce qui prévaut, c'est la défense des intérêts de la France et de la paix dans le monde. Tout conflit comporte une part d'incertitude. Comme l'a dit le Président quand il s'est rendu sur place, il ne faut pas reculer en Afghanistan et nous n'avons pas le droit d'échouer.
Q - Pensez-vous qu'un débat suffira à atténuer les remous qui se sont fait jour au sein de la majorité ?
R - Il n'y a de position univoque dans aucun des groupes politiques, c'est l'expression même de la diversité et de la démocratie. Mais je sais que la majorité est largement favorable à ce que la France poursuive son engagement en Afghanistan.
Q - Un pareil engagement a un coût, or les "caisses sont vides" ; comment fait-on ?
R - Les priorités qui consistent à défendre notre sécurité, la liberté dans le monde et la démocratie passent avant un certain nombre de contraintes budgétaires.Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 7 avril 2008
R - Absolument. Ce débat s'inscrit totalement dans la volonté du président de la République en anticipant une des dispositions de la réforme constitutionnelle qu'il a engagée. Celle-ci prévoit que le Parlement débattra de l'envoi de forces françaises à l'étranger et la prolongation de leur mission. J'ai souhaité que nous puissions appliquer, d'ores et déjà, cette avancée importante.
Q - Bien avant cette réforme, il y a eu des précédents avec Mitterrand, en janvier 1991, pour l'engagement de la France dans la guerre du Golfe ou encore avec Chirac et Jospin, en novembre 2001, pour l'envoi de troupes françaises en Afghanistan, à chaque fois le Parlement avait été saisi...
R - Cette fois-ci, il s'agit du renforcement de l'engagement français qui s'inscrit dans le cadre des Nations unies, les forces déployées en Afghanistan à ce titre comptant 37 pays, 35 000 hommes dont seulement 1600 pour la France...
Q - Cependant, en tant que président de l'Assemblée nationale, n'avez-vous pas été choqué que le président de la République choisisse le parlement britannique pour annoncer cet envoi de troupes ?
R - Constitutionnellement, le président n'est pas tenu par quelque contrainte que ce soit. Nicolas Sarkozy propose de corriger cette anomalie, dans le cadre de la réforme constitutionnelle à venir. D'ailleurs, il a immédiatement répondu favorablement à ma demande.
Q - Certains voient dans ce renforcement un alignement de la France sur la politique suivie par les Etats-unis...
R - L'Afghanistan est le lieu d'activités qui menacent directement les intérêts français, d'une part en raison du terrorisme et du rôle des talibans et d'Al-Qaida, d'autre part en raison de l'importance des activités liées au trafic de drogue qui constitueraient 60% du PIB de l'Afghanistan.
Q - Pourtant en avril, le candidat Nicolas Sarkozy avait dit qu'il poursuivrait la politique de désengagement de la France dans ce pays. Ne fait-il pas le contraire aujourd'hui ?
R - La situation en Afghanistan a évolué ces derniers mois et nous aurons l'occasion d'évoquer cette aggravation lors du débat qui se tiendra mardi à l'Assemblée.
Q - Un débat sans vote...
R - Actuellement, la Constitution ne prévoit pas un tel vote. La réforme institutionnelle annoncée permettra au Parlement de se prononcer lorsqu'une opération extérieure se prolongera au-delà de six mois.
Q - Il semble que le rôle des nouvelles troupes qui vont être envoyées changera de nature...
R - Le rôle de l'engagement français en Afghanistan est, bien entendu, un rôle de sécurité mais une grande partie de l'action qui est conduite par les militaires français s'inscrit dans la formation des forces de sécurité afghanes. Cet objectif de former les militaires afghans n'est pas remis en cause.
Q - Cependant ne craignez-vous pas l'enlisement ?
R - Ce qui prévaut, c'est la défense des intérêts de la France et de la paix dans le monde. Tout conflit comporte une part d'incertitude. Comme l'a dit le Président quand il s'est rendu sur place, il ne faut pas reculer en Afghanistan et nous n'avons pas le droit d'échouer.
Q - Pensez-vous qu'un débat suffira à atténuer les remous qui se sont fait jour au sein de la majorité ?
R - Il n'y a de position univoque dans aucun des groupes politiques, c'est l'expression même de la diversité et de la démocratie. Mais je sais que la majorité est largement favorable à ce que la France poursuive son engagement en Afghanistan.
Q - Un pareil engagement a un coût, or les "caisses sont vides" ; comment fait-on ?
R - Les priorités qui consistent à défendre notre sécurité, la liberté dans le monde et la démocratie passent avant un certain nombre de contraintes budgétaires.Source http://www.ump.assemblee-nationale.fr, le 7 avril 2008