Communiqué des services du Premier ministre en date du 17 avril 2008, à l'occasion du décès d'Aimé Césaire.

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Auteur(s) moral(aux) : Premier ministre

Texte intégral

Le Premier ministre, François Fillon, exprime sa très vive émotion à l'annonce de la mort d'Aimé Césaire, représentant exceptionnel de l'engagement poétique et politique.
Proche d'André Breton, le poète Césaire ne craignait ni la force des images, ni leurs ruptures. Il laissait naître de sa colère des chants puissants et durs. Il mettait ses mots au service de la lutte pour la dignité humaine, en particulier celle des peuples colonisés et humiliés.
Avec Léopold Sédar Senghor, il avait allumé la flamme fière de la Négritude et l'avait fait courir sur la plus grande partie du XXe siècle.
Dans son Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire promettait aux siens : "Et si je ne sais que parler, c'est pour vous que je parlerai." Il fut maire de Fort-de-France pendant plus d'un demi-siècle, et député de la Martinique pendant près de 50 ans. Les Martiniquais voyaient en lui un porte-parole d'une autorité et d'un charisme remarquables. A ce titre, il avait reçu le Premier ministre lors de son déplacement aux Antilles le 5 janvier 2008. Il lui avait alors exprimé sa confiance en plaidant pour son département, "symbole de la vieille France, de la vieille politique, de l'espérance et de l'avenir." Aimé Césaire avait, jusqu'à son dernier jour, tourné son regard vers les combats de demain. Le Premier ministre présente à ses enfants ses condoléances émues. Il associe à cet hommage les poètes d'expression française et leurs lecteurs, dans leur infinie diversité.