Texte intégral
J.-M. Aphatie.- Les mauvaises nouvelles s'accumulent : "l'inflation s'envole en France", titre le journal Les Echos, ce matin, 0,8 % de plus pour les prix en mars, 3,2 % sur une année. Que peut le Gouvernement et la majorité pour aider les Français dans cette difficulté, J.-F. Copé ?
R.- D'abord, il faut être très mobilisés et très attentifs parce que pendant des années, nous avons fonctionné sur un modèle économique l'où on avait réduit l'inflation et il faut donc être très vigilants sur cette question.
Q.- Vigilant, ça veut dire quoi ?
R.- Il y a beaucoup de choses. D'abord, je pense qu'il faut avoir bien en tête que l'un des éléments majeurs, c'est le prix de l'énergie qui est importé, et donc accélérer autant qu'on le pourra les politiques de substitution. Voilà des années qu'on en parle, il faut avancer. C'est le nucléaire, et c'est tout ce que l'on peut faire dans ce domaine.
Q.- Et donc à court terme, ça veut dire qu'on ne peut pas grand-chose ?
R.- Mais à court terme, vous savez, non, l'inflation c'est une bataille qu'on mène tous les jours sur la durée...
Q.- Mais là, pour soulager la facture, quand les prix montent, on ne peut pas grand-chose ?
R.- D'ici 20 heures, on n'y arrivera pas, je suis obligé de vous le dire. C'est un travail de longue haleine dans lequel il faut qu'on ait les uns et les autres, bien conscience du fléau que représente l'inflation.
Q.- Il y a un an - il y a un an, ce n'est pas loin -, le mot d'ordre, c'était "je serai le Président du pouvoir d'achat". On en est loin !
R.- Enfin, "on en est loin", oui et non... Je suis désolé de devoir le dire comme ça mais ce n'est pas tout à fait exact. D'abord parce que le message de N. Sarkozy pendant la campagne, c'était "Président du pouvoir d'achat parce qu'on va travailler plus pour gagner plus". Donc l'une des grandes transformations...
Q.- Il y avait tout ça dans la phrase ?
Vous vous en souvenez bien, vous suivez la politique aussi bien que moi. Moi, je dois vous dire là-dessus qu'il faut aussi être précis dans les débats que nous faisons. Je ne pense pas du tout à vous, mais je profite de votre antenne pour le dire.
Q.- Je ne l'avais pas pris pour moi.
R.- Je sais... Mais ce que je veux vous dire par rapport à ça, c'est que la question est là, c'est qu'aujourd'hui, nous sommes ceux qui en Europe travaillons le moins depuis des années, parce que les 35 heures l'ont commandé et qu'à partir de là, il faut changer cette donne. Et on y travaille tous les jours, toutes les lois que nous faisons, vous le voyez, c'est pour moderniser notre modèle de travail avec le maximum de consensus possible. Mais il faut bien le dire, avec une opposition qui, dans ce domaine, fait semblant de ne rien entendre à l'opposé de tout ce que sont les gauches modernes en Europe.
Q.- C'est la faute à l'opposition...
R.- Non, mais je rêve que sur ce sujet, il y ait du consensus, vous le savez bien, parce que ce sont des sujets sur lesquels on a besoin de consensus, sinon seule l'idéologie commande, et c'est bien dommage.
Q.- Vous présidez une commission sur la télévision publique en France. Ceci fait suite à l'annonce du président de la République, de supprimer la publicité sur les chaînes de télévision. Vous remettez un rapport d'étape aujourd'hui au président de la République ; on attend toujours - pas grand-chose dans ce rapport d'étape là-dessus - les sources de financement qui viendront compenser la perte de recettes publicitaires pour France Télévisions.
R.- D'abord, il faut bien voir que la mission qui est la nôtre va bien au-delà du seul problème de financement, qui est un problème majeur mais qui n'est pas le seul. La commande du président de la République, c'est de réfléchir à ce que peut être la télévision publique de demain. Et donc, ça veut dire...
Q.- Comment elle sera financée...
R.- Et bien sûr comment elle sera financée. Mais c'est important de ne pas mettre la charrue avant les boeufs. C'est tout à fait passionnant, cela fait des années qu'on dit qu'il faudrait faire sur France Télé telle ou telle chose et que finalement, on n'a pas eu l'occasion de formaliser tout ça. Alors, on a raisonné de la manière suivante. D'abord, premier point : que sera le téléspectateur de demain ? Les pratiques vont complètement changer. De plus en plus, on va regarder la télé sur son écran de télé, mais aussi sur son ordinateur et sur son téléphone mobile. On va reconstituer des programmes. Donc à partir de là, nous avons raisonné de la manière suivante. Premièrement, on va moderniser France Télévisions pour que ça devienne un média global, qu'on puisse avoir en tête que les chaînes de France Télé, elles seront regardées à la télé, sur un mobile, etc. Donc ça veut dire réfléchir à Internet, à peut-être même créer des chaînes thématiques sur Internet en plus. Le deuxième élément...
Q.- Créer des chaînes, dépenser !
R.- Mais pas seulement, mais sur Internet, attention. Pour le reste, l'idée sur France Télévisions, c'est de conserver ce périmètre, bien sûr, et de travailler l'identité des chaînes. Et puis, le deuxième point à partir de là, c'est de réfléchir à son contenu, et ça c'est un élément majeur : comment on va traiter l'info, comment on va traiter le sport, comment on va traiter le divertissement ? Ca aussi, ça demande à être retravaillé, réfléchi. Et puis, le troisième point, effectivement, c'est l'argent : voir comment on va financer tout ça.
Q.- Vous excluez l'augmentation de la redevance ?
R.- D'abord, le débat, on n'a pas fini de l'avoir. On continue d'y réfléchir dans notre commission. Ce sera le rapport final du 25 juin.
Q.- Mais vous réfléchissez aussi à l'augmentation de la redevance ?
R.- On réfléchit, pour tout vous dire, à quels sont les meilleurs impôts possibles pour financer la télé. La redevance, cela fait des années qu'elle existe, elle a ses avantages, elle contribue pour une bonne part au financement de France Télé, mais elle a ses inconvénients, elle est un peu injuste. Moi, je vois à Meaux dans une même rue, vous avez des gens qui sont au Smic qui paient la redevance, des gens qui sont au RMI qui ne la paient pas. Ce qu'il faut...
Q.- Mais donc, vous ne l'excluez plus du raisonnement, on est d'accord ?
R.- On n'a jamais exclu l'idée...
Q.- Si, si...
R.- Non, on n'a jamais exclu l'idée d'évoquer la redevance. C'est un point majeur.
Q.- Je ne vous sortirai pas là tout de suite des déclarations de la ministre de la Culture : la redevance n'augmentera pas.
R.- Ah oui mais c'est un débat qui existe.
Q.- Donc, vous, vous n'excluez pas l'augmentation de la redevance dans la commission ?
R.- Enfin, en tout cas, je vais vous dire, on en reparlera, nous remettons notre copie le 25 juin, vous aurez tous les éléments. Ce qui compte aujourd'hui...
Q.- Mais on a compris que vous ne l'excluez pas.
R.- Ce sur quoi, aujourd'hui, nous travaillons, c'est en réalité sur ce modèle global : quelle sera la place des autres recettes aussi ? Et ça, c'est un point important puisqu'on est sur le financement et que l'objectif c'est, à terme, de supprimer la publicité.
Q.- Résultat le 25 juin ?
R.- Résultat le 25 juin.
Q.- Dimanche, R. Bachelot, ministre de la Santé, indiquait au micro du "Grand Jury RTL" que la question était posée à propos d'un remboursement par les mutuelles plutôt que par la Sécurité sociale des frais d'optique. Et puis, hier, à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé a dit : "Mais je n'ai jamais dit ça". On ne sait plus trop où on en est... Vous savez, vous, où on en est ?
R.- Je n'ai pas d'éléments plus précis que ce qu'a dit R. Bachelot. En tout cas, ce que je veux vous dire, c'est que ce à quoi nous devons impérativement travailler, c'est à une modernisation de notre système de protection sociale. Les déficits...
Q.- Ce n'est pas la question, c'est l'optique.
R.- Sur l'optique, je n'ai pas plus d'éléments, pardon de vous le dire, je ne suis pas en charge...
Q.- Et ces allers-retours ministériels, vous en pensez quoi ?
R.- Je pense que là où on a parfois une difficulté, c'est que vous avez ce qu'on appelle des "fuites" et que moi...
Q.- Des fuites ? Là, c'était une parole au micro, ce n'était pas une fuite.
R.- Enfin, en tout cas, ce qui est vrai, c'est que tout cela doit se replacer dans une perspective globale et que c'est ça que nous attendons dans chacun des domaines ministériels, c'est de savoir le plan d'action qu'on veut mener. L'objectif, moi je suis désolé de le dire - nous le soutenons -, c'est qu'il faut sauver nos finances sociales. Les déficits sont importants, on sait donc qu'il faut réorganiser le modèle. C'est à ça que R. Bachelot travaille. C'est vrai aussi bien pour le médicament que pour l'hôpital d'ailleurs.
Q.- Et ce sentiment de désordre gouvernemental, suscite une réaction chez vous ou vous êtes placide face à cela ?
R.- "Placide", ce serait bien mon genre d'être placide... Non, je ne crois que ce n'est pas ça. Je crois surtout qu'il faut que chaque jour qui passe, tirer les enseignements de ce qui marche et de ce qui marche moins bien.
Q.- Et ils sont tirés les enseignements de ce qui ne marche pas ?
R.- Vous savez, moi qui parle beaucoup de télés en ce moment, j'ai une idée sur la question : il faut coproduire les lois...
Q.- Oui, mais là on parle de déclarations de ministre qui peuvent se contredire...
R.- Ca, comprenez bien que c'est l'affaire du Gouvernement. Mais derrière ça, il y a des réformes. L'idée qui est derrière c'est que la majorité, elle soit en cordée avec le Gouvernement et cet esprit de cordée, il est essentiel.
Q.- Le député socialiste, J.-L. Bianco, était à votre place, hier, et il s'étonnait que le député-maire de Levallois, dans les Hauts-de- Seine, P. Balkany, qui siège dans votre groupe, ait pu privatiser la semaine dernière les salons de la mairie qu'il dirige pour y marier sa fille. Et à l'UMP, disait J.-L. Bianco, personne ne dit rien. Vous lui dites quelque chose, vous, à P. Balkany ?
R.- Il se trouve que le hasard a voulu que j'entende un tout petit bout de son interview, que je l'ai trouvé très zélé pour défendre S. Royal et très agressif pour défendre P. Balkany. Ce sont deux affaires distinctes...
Q.- Ah, "distinctes"... ! Elles n'ont rien à voir avec la privatisation, notamment, de la mairie de Levallois ; cela vaut un commentaire chez vous, J.-F. Copé ?
R.- Cela n'en vaut pas parce que je n'ai pas suffisamment d'éléments, mais ce que je peux vous dire, c'est que sur ces sujets, il n'y a rien de tel que d'être en transparence.
Q.- On a tous les mêmes éléments - vous avez lu le Canard Enchaîné -, je n'en ai pas plus que vous...
R.- Ecoutez, je ne peux pas vous en dire plus, pardon, je suis désolé. Je vais vous dire juste une chose : c'est que j'étais à Bruxelles hier et qu'en réalité, je n'étais pas sur ça, mais bien sur la télé. Mais cela dit, ce n'est pas pour esquiver la question...
Q.- Mais un peu de moral dans la vie publique, ça fait du bien...
R.- La morale dans vie publique. Point. Bien sûr, bien sûr.
Q.- Et on dit quelque chose à P. Balkany ? On lui dit bonjour s'il nous écoute ?
R.- Oui, bien sûr. Enfin, on dit surtout que sur tous ces sujets, le mot-clé, effectivement, c'est de veiller à l'éthique, on est bien d'accord.
Source : Premier ministre, Service d'Information du 16 avril 2008
R.- D'abord, il faut être très mobilisés et très attentifs parce que pendant des années, nous avons fonctionné sur un modèle économique l'où on avait réduit l'inflation et il faut donc être très vigilants sur cette question.
Q.- Vigilant, ça veut dire quoi ?
R.- Il y a beaucoup de choses. D'abord, je pense qu'il faut avoir bien en tête que l'un des éléments majeurs, c'est le prix de l'énergie qui est importé, et donc accélérer autant qu'on le pourra les politiques de substitution. Voilà des années qu'on en parle, il faut avancer. C'est le nucléaire, et c'est tout ce que l'on peut faire dans ce domaine.
Q.- Et donc à court terme, ça veut dire qu'on ne peut pas grand-chose ?
R.- Mais à court terme, vous savez, non, l'inflation c'est une bataille qu'on mène tous les jours sur la durée...
Q.- Mais là, pour soulager la facture, quand les prix montent, on ne peut pas grand-chose ?
R.- D'ici 20 heures, on n'y arrivera pas, je suis obligé de vous le dire. C'est un travail de longue haleine dans lequel il faut qu'on ait les uns et les autres, bien conscience du fléau que représente l'inflation.
Q.- Il y a un an - il y a un an, ce n'est pas loin -, le mot d'ordre, c'était "je serai le Président du pouvoir d'achat". On en est loin !
R.- Enfin, "on en est loin", oui et non... Je suis désolé de devoir le dire comme ça mais ce n'est pas tout à fait exact. D'abord parce que le message de N. Sarkozy pendant la campagne, c'était "Président du pouvoir d'achat parce qu'on va travailler plus pour gagner plus". Donc l'une des grandes transformations...
Q.- Il y avait tout ça dans la phrase ?
Vous vous en souvenez bien, vous suivez la politique aussi bien que moi. Moi, je dois vous dire là-dessus qu'il faut aussi être précis dans les débats que nous faisons. Je ne pense pas du tout à vous, mais je profite de votre antenne pour le dire.
Q.- Je ne l'avais pas pris pour moi.
R.- Je sais... Mais ce que je veux vous dire par rapport à ça, c'est que la question est là, c'est qu'aujourd'hui, nous sommes ceux qui en Europe travaillons le moins depuis des années, parce que les 35 heures l'ont commandé et qu'à partir de là, il faut changer cette donne. Et on y travaille tous les jours, toutes les lois que nous faisons, vous le voyez, c'est pour moderniser notre modèle de travail avec le maximum de consensus possible. Mais il faut bien le dire, avec une opposition qui, dans ce domaine, fait semblant de ne rien entendre à l'opposé de tout ce que sont les gauches modernes en Europe.
Q.- C'est la faute à l'opposition...
R.- Non, mais je rêve que sur ce sujet, il y ait du consensus, vous le savez bien, parce que ce sont des sujets sur lesquels on a besoin de consensus, sinon seule l'idéologie commande, et c'est bien dommage.
Q.- Vous présidez une commission sur la télévision publique en France. Ceci fait suite à l'annonce du président de la République, de supprimer la publicité sur les chaînes de télévision. Vous remettez un rapport d'étape aujourd'hui au président de la République ; on attend toujours - pas grand-chose dans ce rapport d'étape là-dessus - les sources de financement qui viendront compenser la perte de recettes publicitaires pour France Télévisions.
R.- D'abord, il faut bien voir que la mission qui est la nôtre va bien au-delà du seul problème de financement, qui est un problème majeur mais qui n'est pas le seul. La commande du président de la République, c'est de réfléchir à ce que peut être la télévision publique de demain. Et donc, ça veut dire...
Q.- Comment elle sera financée...
R.- Et bien sûr comment elle sera financée. Mais c'est important de ne pas mettre la charrue avant les boeufs. C'est tout à fait passionnant, cela fait des années qu'on dit qu'il faudrait faire sur France Télé telle ou telle chose et que finalement, on n'a pas eu l'occasion de formaliser tout ça. Alors, on a raisonné de la manière suivante. D'abord, premier point : que sera le téléspectateur de demain ? Les pratiques vont complètement changer. De plus en plus, on va regarder la télé sur son écran de télé, mais aussi sur son ordinateur et sur son téléphone mobile. On va reconstituer des programmes. Donc à partir de là, nous avons raisonné de la manière suivante. Premièrement, on va moderniser France Télévisions pour que ça devienne un média global, qu'on puisse avoir en tête que les chaînes de France Télé, elles seront regardées à la télé, sur un mobile, etc. Donc ça veut dire réfléchir à Internet, à peut-être même créer des chaînes thématiques sur Internet en plus. Le deuxième élément...
Q.- Créer des chaînes, dépenser !
R.- Mais pas seulement, mais sur Internet, attention. Pour le reste, l'idée sur France Télévisions, c'est de conserver ce périmètre, bien sûr, et de travailler l'identité des chaînes. Et puis, le deuxième point à partir de là, c'est de réfléchir à son contenu, et ça c'est un élément majeur : comment on va traiter l'info, comment on va traiter le sport, comment on va traiter le divertissement ? Ca aussi, ça demande à être retravaillé, réfléchi. Et puis, le troisième point, effectivement, c'est l'argent : voir comment on va financer tout ça.
Q.- Vous excluez l'augmentation de la redevance ?
R.- D'abord, le débat, on n'a pas fini de l'avoir. On continue d'y réfléchir dans notre commission. Ce sera le rapport final du 25 juin.
Q.- Mais vous réfléchissez aussi à l'augmentation de la redevance ?
R.- On réfléchit, pour tout vous dire, à quels sont les meilleurs impôts possibles pour financer la télé. La redevance, cela fait des années qu'elle existe, elle a ses avantages, elle contribue pour une bonne part au financement de France Télé, mais elle a ses inconvénients, elle est un peu injuste. Moi, je vois à Meaux dans une même rue, vous avez des gens qui sont au Smic qui paient la redevance, des gens qui sont au RMI qui ne la paient pas. Ce qu'il faut...
Q.- Mais donc, vous ne l'excluez plus du raisonnement, on est d'accord ?
R.- On n'a jamais exclu l'idée...
Q.- Si, si...
R.- Non, on n'a jamais exclu l'idée d'évoquer la redevance. C'est un point majeur.
Q.- Je ne vous sortirai pas là tout de suite des déclarations de la ministre de la Culture : la redevance n'augmentera pas.
R.- Ah oui mais c'est un débat qui existe.
Q.- Donc, vous, vous n'excluez pas l'augmentation de la redevance dans la commission ?
R.- Enfin, en tout cas, je vais vous dire, on en reparlera, nous remettons notre copie le 25 juin, vous aurez tous les éléments. Ce qui compte aujourd'hui...
Q.- Mais on a compris que vous ne l'excluez pas.
R.- Ce sur quoi, aujourd'hui, nous travaillons, c'est en réalité sur ce modèle global : quelle sera la place des autres recettes aussi ? Et ça, c'est un point important puisqu'on est sur le financement et que l'objectif c'est, à terme, de supprimer la publicité.
Q.- Résultat le 25 juin ?
R.- Résultat le 25 juin.
Q.- Dimanche, R. Bachelot, ministre de la Santé, indiquait au micro du "Grand Jury RTL" que la question était posée à propos d'un remboursement par les mutuelles plutôt que par la Sécurité sociale des frais d'optique. Et puis, hier, à l'Assemblée nationale, la ministre de la Santé a dit : "Mais je n'ai jamais dit ça". On ne sait plus trop où on en est... Vous savez, vous, où on en est ?
R.- Je n'ai pas d'éléments plus précis que ce qu'a dit R. Bachelot. En tout cas, ce que je veux vous dire, c'est que ce à quoi nous devons impérativement travailler, c'est à une modernisation de notre système de protection sociale. Les déficits...
Q.- Ce n'est pas la question, c'est l'optique.
R.- Sur l'optique, je n'ai pas plus d'éléments, pardon de vous le dire, je ne suis pas en charge...
Q.- Et ces allers-retours ministériels, vous en pensez quoi ?
R.- Je pense que là où on a parfois une difficulté, c'est que vous avez ce qu'on appelle des "fuites" et que moi...
Q.- Des fuites ? Là, c'était une parole au micro, ce n'était pas une fuite.
R.- Enfin, en tout cas, ce qui est vrai, c'est que tout cela doit se replacer dans une perspective globale et que c'est ça que nous attendons dans chacun des domaines ministériels, c'est de savoir le plan d'action qu'on veut mener. L'objectif, moi je suis désolé de le dire - nous le soutenons -, c'est qu'il faut sauver nos finances sociales. Les déficits sont importants, on sait donc qu'il faut réorganiser le modèle. C'est à ça que R. Bachelot travaille. C'est vrai aussi bien pour le médicament que pour l'hôpital d'ailleurs.
Q.- Et ce sentiment de désordre gouvernemental, suscite une réaction chez vous ou vous êtes placide face à cela ?
R.- "Placide", ce serait bien mon genre d'être placide... Non, je ne crois que ce n'est pas ça. Je crois surtout qu'il faut que chaque jour qui passe, tirer les enseignements de ce qui marche et de ce qui marche moins bien.
Q.- Et ils sont tirés les enseignements de ce qui ne marche pas ?
R.- Vous savez, moi qui parle beaucoup de télés en ce moment, j'ai une idée sur la question : il faut coproduire les lois...
Q.- Oui, mais là on parle de déclarations de ministre qui peuvent se contredire...
R.- Ca, comprenez bien que c'est l'affaire du Gouvernement. Mais derrière ça, il y a des réformes. L'idée qui est derrière c'est que la majorité, elle soit en cordée avec le Gouvernement et cet esprit de cordée, il est essentiel.
Q.- Le député socialiste, J.-L. Bianco, était à votre place, hier, et il s'étonnait que le député-maire de Levallois, dans les Hauts-de- Seine, P. Balkany, qui siège dans votre groupe, ait pu privatiser la semaine dernière les salons de la mairie qu'il dirige pour y marier sa fille. Et à l'UMP, disait J.-L. Bianco, personne ne dit rien. Vous lui dites quelque chose, vous, à P. Balkany ?
R.- Il se trouve que le hasard a voulu que j'entende un tout petit bout de son interview, que je l'ai trouvé très zélé pour défendre S. Royal et très agressif pour défendre P. Balkany. Ce sont deux affaires distinctes...
Q.- Ah, "distinctes"... ! Elles n'ont rien à voir avec la privatisation, notamment, de la mairie de Levallois ; cela vaut un commentaire chez vous, J.-F. Copé ?
R.- Cela n'en vaut pas parce que je n'ai pas suffisamment d'éléments, mais ce que je peux vous dire, c'est que sur ces sujets, il n'y a rien de tel que d'être en transparence.
Q.- On a tous les mêmes éléments - vous avez lu le Canard Enchaîné -, je n'en ai pas plus que vous...
R.- Ecoutez, je ne peux pas vous en dire plus, pardon, je suis désolé. Je vais vous dire juste une chose : c'est que j'étais à Bruxelles hier et qu'en réalité, je n'étais pas sur ça, mais bien sur la télé. Mais cela dit, ce n'est pas pour esquiver la question...
Q.- Mais un peu de moral dans la vie publique, ça fait du bien...
R.- La morale dans vie publique. Point. Bien sûr, bien sûr.
Q.- Et on dit quelque chose à P. Balkany ? On lui dit bonjour s'il nous écoute ?
R.- Oui, bien sûr. Enfin, on dit surtout que sur tous ces sujets, le mot-clé, effectivement, c'est de veiller à l'éthique, on est bien d'accord.
Source : Premier ministre, Service d'Information du 16 avril 2008