Texte intégral
Le passage du typhon Nargis est doublement tragique pour le peuple birman. Souffrant déjà des conditions de vie les plus précaires d'Asie, d'années de dictature et d'incurie économique, il est aujourd'hui frappé par une terrible catastrophe naturelle.
Nos différends avec le régime birman sont bien connus, mais notre première urgence est aujourd'hui humanitaire. Les derniers chiffres avancés officiellement par les autorités birmanes font état de plus de 22.000 morts. Il est à craindre que ce bilan s'alourdisse : le cyclone a particulièrement frappé le delta de l'Irrawaddy, l'une des régions les plus peuplées du pays.
AIDE EUROPÉENNE
Plus de 42.000 personnes sont portées disparues. Selon les Nations unies, les sans-abri se comptent par centaines de milliers. Pour tous, les besoins apparaissent d'ores et déjà considérables : abris, médicaments, tablettes de purification d'eau, mais également nourriture et générateurs d'électricité.
Nos deux pays se sont immédiatement mobilisés financièrement pour venir en aide aux sinistrés, chacun pour plusieurs millions d'euros. Nous étudions toutes les possibilités de mettre des moyens humains et matériels à la disposition des populations birmanes. Dès que les Nations unies auront fait, sur place, le point sur les besoins les plus urgents, des contributions plus importantes seront décidées. L'effort humanitaire international s'est également organisé. La Commission européenne a annoncé le versement de deux millions d'euros. Nos partenaires européens, avec lesquels nous sommes en étroite concertation, ont tous promis des contributions financières.
Mais, même face à l'urgence, même face à l'horreur, il nous faut compter avec les autorités birmanes, dont nous dépendons pour faciliter l'action de la communauté internationale. La priorité est désormais pour nous que l'aide atteigne effectivement l'ensemble des populations touchées par le cyclone : nous attendons du pouvoir birman qu'il lève toutes les restrictions sur la distribution de l'aide.
PREVENIR D'AUTRES MALHEURS
Tous les efforts doivent désormais converger vers le secours aux populations, y compris pour prévenir d'autres malheurs, en particulier les épidémies. Nous appelons les autorités birmanes à faciliter le travail des agences des Nations unies et des ONG dans cette tâche.
Nous nous y attellerons, sans mélanger l'urgence humanitaire du jour et l'exigence démocratique qui nous pousse à agir depuis plusieurs mois pour tenter d'améliorer la situation politique locale, notamment en termes de respect des Droits de l'Homme.
TRAGEDIE POLITIQUE
Le régime de Naypyidaw a fait part de sa surprenante décision de maintenir le référendum du 10 mai sur son projet de Constitution, un processus qui exclut les Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, l'opposition et les représentants des différents groupes ethniques.
Il est pourtant évident que les conditions matérielles rendent désormais encore plus problématique la tenue de la consultation libre et équitable que vient de demander le Conseil de sécurité des Nations unies. Nous croyons que la priorité est d'apporter une réponse à la crise humanitaire et que ce n'est pas le moment de prendre des décisions sur l'avenir politique du pays.
Nous partageons l'espoir que notre réponse commune à cette terrible tragédie encouragera la junte militaire, notoirement isolationniste, à faire confiance à la communauté internationale.
Même si l'objectif politique reste essentiel, notre priorité immédiate est de sauver les vies qui peuvent encore l'être. Et de faire en sorte qu'à la tragédie politique subie par les Birmans ne s'ajoute pas une tragédie humanitaire majeure à laquelle nous n'aurions pas pu répondre.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2008
Nos différends avec le régime birman sont bien connus, mais notre première urgence est aujourd'hui humanitaire. Les derniers chiffres avancés officiellement par les autorités birmanes font état de plus de 22.000 morts. Il est à craindre que ce bilan s'alourdisse : le cyclone a particulièrement frappé le delta de l'Irrawaddy, l'une des régions les plus peuplées du pays.
AIDE EUROPÉENNE
Plus de 42.000 personnes sont portées disparues. Selon les Nations unies, les sans-abri se comptent par centaines de milliers. Pour tous, les besoins apparaissent d'ores et déjà considérables : abris, médicaments, tablettes de purification d'eau, mais également nourriture et générateurs d'électricité.
Nos deux pays se sont immédiatement mobilisés financièrement pour venir en aide aux sinistrés, chacun pour plusieurs millions d'euros. Nous étudions toutes les possibilités de mettre des moyens humains et matériels à la disposition des populations birmanes. Dès que les Nations unies auront fait, sur place, le point sur les besoins les plus urgents, des contributions plus importantes seront décidées. L'effort humanitaire international s'est également organisé. La Commission européenne a annoncé le versement de deux millions d'euros. Nos partenaires européens, avec lesquels nous sommes en étroite concertation, ont tous promis des contributions financières.
Mais, même face à l'urgence, même face à l'horreur, il nous faut compter avec les autorités birmanes, dont nous dépendons pour faciliter l'action de la communauté internationale. La priorité est désormais pour nous que l'aide atteigne effectivement l'ensemble des populations touchées par le cyclone : nous attendons du pouvoir birman qu'il lève toutes les restrictions sur la distribution de l'aide.
PREVENIR D'AUTRES MALHEURS
Tous les efforts doivent désormais converger vers le secours aux populations, y compris pour prévenir d'autres malheurs, en particulier les épidémies. Nous appelons les autorités birmanes à faciliter le travail des agences des Nations unies et des ONG dans cette tâche.
Nous nous y attellerons, sans mélanger l'urgence humanitaire du jour et l'exigence démocratique qui nous pousse à agir depuis plusieurs mois pour tenter d'améliorer la situation politique locale, notamment en termes de respect des Droits de l'Homme.
TRAGEDIE POLITIQUE
Le régime de Naypyidaw a fait part de sa surprenante décision de maintenir le référendum du 10 mai sur son projet de Constitution, un processus qui exclut les Prix Nobel de la Paix, Aung San Suu Kyi, l'opposition et les représentants des différents groupes ethniques.
Il est pourtant évident que les conditions matérielles rendent désormais encore plus problématique la tenue de la consultation libre et équitable que vient de demander le Conseil de sécurité des Nations unies. Nous croyons que la priorité est d'apporter une réponse à la crise humanitaire et que ce n'est pas le moment de prendre des décisions sur l'avenir politique du pays.
Nous partageons l'espoir que notre réponse commune à cette terrible tragédie encouragera la junte militaire, notoirement isolationniste, à faire confiance à la communauté internationale.
Même si l'objectif politique reste essentiel, notre priorité immédiate est de sauver les vies qui peuvent encore l'être. Et de faire en sorte qu'à la tragédie politique subie par les Birmans ne s'ajoute pas une tragédie humanitaire majeure à laquelle nous n'aurions pas pu répondre.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 mai 2008