Texte intégral
C. Barbier.- Une loi avant l'été sur l'accueil des écoliers en cas de grève des enseignants. Approuvez-vous ce passage en force de N. Sarkozy, alors que nombre de maires hier ont refusé d'organiser le service minimum d'accueil ?
Il ne s'agit pas d'un passage en force, il s'agit simplement de reconnaître un droit. Ce droit c'est le droit pour les parents d'obtenir l'accueil des enfants. Je crois que c'est absolument quelque chose que tout devrait reconnaître ; il ne s'agit pas de remettre en cause le droit de grève, le droit de grève est reconnu. Mais qu'on organise le système afin que les enfants qui ne peuvent pas être gardés par leurs parents, et souvent d'ailleurs souvent les parents les plus modestes, pour qu'ils puissent avoir accès à l'école et avoir un système de garde les jours de grève, ça me semble absolument naturel.
Vous provoquez les enseignants quand même, alors que le conflit social est là ?
Il ne s'agit pas de provoquer les enseignants. C'est la même chose que le service minimum garanti qui a été voté il y a huit mois ou six mois par le Parlement pour les transports. Faire en sorte que, lorsqu'il y a l'exercice du droit de grève, on assure un certain nombre de droits pour les usagers d'un service public.
Bonne surprise pour la croissance française au premier trimestre 2008, + 0,6 %. Le Gouvernement triomphe mais l'Allemagne a fait +1,5.
Oui, mais on nous expliquait que la croissance en France allait s'effondrer. Souvenez-vous encore, les conjoncturistes, il y a quelques semaines, qui expliquaient que la croissance de la France serait en berne au cours de l'année 2008. On nous expliquait qu'en 2007, nous ne serions pas capables d'arriver à un niveau de croissance qui est aujourd'hui supérieur à la moyenne européenne, et donc on vient d'inverser la tendance. Nous étions dans une tendance où, globalement, la France depuis dix ans faisait 1 point de moins de croissance que nos partenaires européens. En 2007 et en 2008, la France est au-dessus de la moyenne européenne.
Donc, l'Europe..., dans la zone euro, on est en retard.
Et j'ajoute que, celles et ceux qui expliquaient que la loi dite "TEPA", la loi sur le paquet fiscal, la loi sur les heures supplémentaires, la déduction des emprunts pour l'immobilier, etc., était une loi inutile, elle doit être probablement pour quelque chose dans ces chiffres de la croissance qui sont meilleurs que ceux que nous avons connus ces derniers années.
Coup de froid sur la consommation quand même...
Oui, mais...
Les Français se sentent pauvres, appauvris.
Là aussi, les chiffres de l'Insee indiquent que le pouvoir d'achat des Français a augmenté d'environ 3 % en 2007. Et c'est vrai qu'il y a un certain nombre d'éléments qui concourent à considérer que le pouvoir d'achat des Français se réduit, parce qu'il y a l'augmentation de l'essence, etc., et donc l'augmentation des prix alimentaires. Mais les chiffres de l'Insee démontrent qu'en 2007, la croissance, le pouvoir d'achat en France a été une réalité.
Petit déjeuner hier, N. Sarkozy exhorte l'UMP à être réformatrice et non conservatrice. Vous y assistiez à ce petit déjeuner, c'était un vrai recadrage ?
Non, je crois que le président de la République a dit ce qu'il faut dire, c'est que la France est dos au mur. La France n'a pas le choix, n'a pas d'autre choix que de celui de mener les réformes structurelles dont nous avons besoin. Depuis 20 ou 25 ans, nous connaissons un lent et tranquille déclin, nous connaissons une croissance inférieure aux pays européens, nous connaissons un chômage supérieur aux pays européens, nous connaissons un taux d'emploi des jeunes de moins de 25 ans inférieur aux pays européens. Bref, quand vous prenez tous les indicateurs, nous sommes plutôt dans les mauvais élèves de la classe, nous avons besoin de mener ces réformes structurelles. Et j'allais dire, pour la majorité, au-delà de la nécessité pour le pays et pour la France, pour la majorité elle n'a pas non plus d'autre choix. Le président de la République a été élu sur cette idée de rupture et de changement. Si nous ne le faisons pas, les Français ne nous le pardonneraient pas, et nous serions, quoi qu'il arrive, battus aux prochaines élections présidentielle et législatives, parce que les Français, au fond d'eux-mêmes savent que ce changement-là, que tous les autres pays européens ont effectué, ce changement-là nous en avons besoin pour restaurer la compétitivité, l'équilibre budgétaire du pays, pour faire en sorte que nous puissions assurer le financement de la protection sociale sur le long terme, etc., etc.
Dans ce cas-là des réformes en cours, est-il vrai que N. Sarkozy vous a exhortés, vous, le Nouveau Centre, en Conseil des ministres, à travers votre personne, à la loyauté envers l'UMP ?
Non. Le président de la République avait une mauvaise information. On lui avait dit que les députés Nouveau Centre avaient voté avec le PS sur la fameuse motion de procédure sur l'OGM...
C'est quand même un député Nouveau Centre, en s'abstenant, qui a fait basculer...
Non, non, non. Un député Nouveau Centre s'est abstenu, comme des députés UMP se sont abstenus, mais tous les autres députés Nouveau Centre qui étaient dans l'hémicycle ont voté contre la motion de procédure déposée par le Parti communiste, il avait une mauvaise information sur le sujet.
La réforme des institutions avance péniblement. Le Nouveau Centre réclame plusieurs choses : inscription dans la Constitution d'une sorte de règle budgétaire - "on ne crée pas de déficit" - et puis, la proportionnelle instillée dans le scrutin législatif avec une loi à part. Obtiendrez-vous gain de cause ?
Le Nouveau Centre souhaite d'une part améliorer le texte sur le renforcement des droits du Parlement. Cette réforme c'est la nôtre, c'est une bonne réforme. C'est la première fois qu'un candidat à l'élection présidentielle...Vous savez, pendant toutes les campagnes présidentielles, vous avez toujours le discours sur la restauration des droits du Parlement, un meilleur équilibre des pouvoirs, et dès que le président de la République est élu, il trouve que le fauteuil est formidable, et en général, il abandonne cette idée. Le président de la République la met en oeuvre, c'est une première, il restaure et améliore les droits du Parlement. Cette réforme c'est la nôtre, c'est celle que l'UDF réclamait depuis des décennies, un meilleur équilibre des pouvoirs sous la Vème République, donc nous la soutenons. Ce que nous souhaitons cependant, c'est : un, l'améliorer sur un certain nombre de points, notamment sur le droit du Parlement, sur les droits de l'opposition, sur la capacité de créer des commissions d'enquête, sur le statut des élus. Par exemple, nous souhaitons qu'un parlementaire qui est fonctionnaire soit obligé de démissionner de la fonction publique à l'issue de son premier mandat. Je rappelle qu'au Royaume-Uni et en Allemagne, c'est dès le premier mandat. Nous souhaitons, par exemple, qu'il y a pour une oxygénation de la vie politique française une règle sur le cumul dans le temps, pas plus de trois mandats consécutifs, pour qu'il y ait un renouvellement de la vie politique française, et que la politique ne soit pas une carrière. C'est le premier point. Il y a un second point que nous souhaitons, c'est en effet, l'instauration de ce qu'on appelle la règle d'or, c'est-à-dire, sur la durée d'un cycle économique, qu'il y ait l'obligation pour l'Etat de présenter un budget en équilibre. Ça, nous le voulons ! Et nous considérons qu'il n'y a aucune raison que la majorité UMP/Nouveau Centre ne la vote pas parce que c'est l'ambition du Gouvernement.
Et si vous ne l'obtenez pas, votre...
Attendez, et troisième souhait que nous avons, c'est l'instauration d'une dose de proportionnelle. Je sais que la dose de proportionnelle pour assurer une meilleure représentation des courants politiques pose problème pour une partie de l'UMP. Nous voulons que cette révision constitutionnelle soit adoptée. Et donc, nous avons une capacité de discussion. Mais sur la règle d'or, nous considérons qu'il y a là un élément sur lequel nous serons totalement intransigeants.
C'est-à-dire, vous voterez non au Congrès, si on...
C'est les députés qui le décideront, mais pour moi, il me semble absolument indispensable que nous puissions faire ce que font les Britanniques, ce que font les Allemands, c'est-à-dire rendre responsable le Gouvernement lorsqu'il décide, pour des raisons conjoncturelles, de présenter un budget en déséquilibre.
Le Livre blanc sur la défense sera étudié la semaine prochaine en commission à l'Assemblée et au Sénat. Nos capacités de projection à l'étranger seront amoindries. Un général, hier, déclare dans Le Monde - le Général Thomann - que nous allons être les supplétifs des Anglo-Saxons.
Je trouve ça assez surprenant. Un, le Livre blanc constate quoi ? Nous avons des vulnérabilités nouvelles, j'en cite une seule, par exemple : le fait qu'aujourd'hui, dans une société complexe comme la nôtre, il y a une vulnérabilité liée au système informatique, et qu'il faut se prémunir des cyber attaques. Et donc, il y a pour nous la nécessité de répondre à un certain nombre de menaces nouvelles : la prolifération, le terrorisme à grande échelle, et donc des moyens nouveaux qui sont des moyens de renseignement, des moyens d'observation, et qui ne sont pas des blindés ou de l'artillerie.
Et qui ne sont pas un porte-avions, on renonce au porte-avions ?
On verra. Ça, c'est le Président de la République...
Vous lui recommanderez quoi ?
Ça, c'est une affaire sur laquelle vous m'avez déjà interrogé de nombreuses fois...
Le temps passe...
...je préfère qu'on continue d'aborder la question que vous m'avez posée avant. Le contrat opérationnel, deuxième élément. On avait dans le contrat opérationnel de l'armée de terre, l'obligation pour l'armée de terre d'être en mesure de projeter 50.000 hommes sur un théâtre centre européen. Qui peut imaginer aujourd'hui que nous soyons dans une configuration où nous soyons amenés à projeter 50.000 sur le théâtre centre européen, alors que le Pacte de Varsovie a disparu ? Donc, qu'on ait une adaptation des contrats opérationnels, qu'on soit en revanche en mesure de pouvoir projeter sur l'arc de crise que représente l'arc de l'Atlantique au Pakistan ou à l'Afghanistan, que sur cette zone-là, nous soyons en mesure de projeter une force plus rapidement, ça c'est une vraie ambition. Et donc considérer qu'on est des supplétifs des Britanniques ou des Etats-Unis, ou des Anglo-Saxons, parce que nous serions en mesure de pouvoir projeter 30 ou 40.000 hommes, il me semble que c'est aller un peu vite en besogne.
Il nous reste moins d'une minute pour parler du Congrès du Nouveau centre, votre parti. Vous allez changer de nom, quel nouveau nom ?
Je vais proposer aux adhérents du Nouveau Centre que nous travaillions sur le changement de nom. Je pense qu'il faut que...
Ce n'est pas pour demain ?
Ça ne sera probablement pas pour demain. Le principe...
Parti démocrate, à l'américaine ?
Le principe c'est d'adopter l'idée qu'au prochain conseil national, nous changerons de nom, pour que ce nom représente ce que nous voulons défendre, c'est-à-dire une démocratie harmonieuse, l'idée de la liberté et du libéralisme qui gagne et qui fait gagner dans le monde entier, et qui permet à des pays entiers de pouvoir accéder à des niveaux de vie corrects, et enfin, l'idée de solidarité, parce qu'il faut cet équilibre de la société entre liberté et solidarité.
Vous n'êtes pas l'outil de N. Sarkozy pour vampiriser le MoDem, tout simplement ?
Non, nous voulons être, nous voulons faire renaître une famille politique qui a toujours existé en France, qui s'appelait l'UDF.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement le 16 mai 2008
Il ne s'agit pas d'un passage en force, il s'agit simplement de reconnaître un droit. Ce droit c'est le droit pour les parents d'obtenir l'accueil des enfants. Je crois que c'est absolument quelque chose que tout devrait reconnaître ; il ne s'agit pas de remettre en cause le droit de grève, le droit de grève est reconnu. Mais qu'on organise le système afin que les enfants qui ne peuvent pas être gardés par leurs parents, et souvent d'ailleurs souvent les parents les plus modestes, pour qu'ils puissent avoir accès à l'école et avoir un système de garde les jours de grève, ça me semble absolument naturel.
Vous provoquez les enseignants quand même, alors que le conflit social est là ?
Il ne s'agit pas de provoquer les enseignants. C'est la même chose que le service minimum garanti qui a été voté il y a huit mois ou six mois par le Parlement pour les transports. Faire en sorte que, lorsqu'il y a l'exercice du droit de grève, on assure un certain nombre de droits pour les usagers d'un service public.
Bonne surprise pour la croissance française au premier trimestre 2008, + 0,6 %. Le Gouvernement triomphe mais l'Allemagne a fait +1,5.
Oui, mais on nous expliquait que la croissance en France allait s'effondrer. Souvenez-vous encore, les conjoncturistes, il y a quelques semaines, qui expliquaient que la croissance de la France serait en berne au cours de l'année 2008. On nous expliquait qu'en 2007, nous ne serions pas capables d'arriver à un niveau de croissance qui est aujourd'hui supérieur à la moyenne européenne, et donc on vient d'inverser la tendance. Nous étions dans une tendance où, globalement, la France depuis dix ans faisait 1 point de moins de croissance que nos partenaires européens. En 2007 et en 2008, la France est au-dessus de la moyenne européenne.
Donc, l'Europe..., dans la zone euro, on est en retard.
Et j'ajoute que, celles et ceux qui expliquaient que la loi dite "TEPA", la loi sur le paquet fiscal, la loi sur les heures supplémentaires, la déduction des emprunts pour l'immobilier, etc., était une loi inutile, elle doit être probablement pour quelque chose dans ces chiffres de la croissance qui sont meilleurs que ceux que nous avons connus ces derniers années.
Coup de froid sur la consommation quand même...
Oui, mais...
Les Français se sentent pauvres, appauvris.
Là aussi, les chiffres de l'Insee indiquent que le pouvoir d'achat des Français a augmenté d'environ 3 % en 2007. Et c'est vrai qu'il y a un certain nombre d'éléments qui concourent à considérer que le pouvoir d'achat des Français se réduit, parce qu'il y a l'augmentation de l'essence, etc., et donc l'augmentation des prix alimentaires. Mais les chiffres de l'Insee démontrent qu'en 2007, la croissance, le pouvoir d'achat en France a été une réalité.
Petit déjeuner hier, N. Sarkozy exhorte l'UMP à être réformatrice et non conservatrice. Vous y assistiez à ce petit déjeuner, c'était un vrai recadrage ?
Non, je crois que le président de la République a dit ce qu'il faut dire, c'est que la France est dos au mur. La France n'a pas le choix, n'a pas d'autre choix que de celui de mener les réformes structurelles dont nous avons besoin. Depuis 20 ou 25 ans, nous connaissons un lent et tranquille déclin, nous connaissons une croissance inférieure aux pays européens, nous connaissons un chômage supérieur aux pays européens, nous connaissons un taux d'emploi des jeunes de moins de 25 ans inférieur aux pays européens. Bref, quand vous prenez tous les indicateurs, nous sommes plutôt dans les mauvais élèves de la classe, nous avons besoin de mener ces réformes structurelles. Et j'allais dire, pour la majorité, au-delà de la nécessité pour le pays et pour la France, pour la majorité elle n'a pas non plus d'autre choix. Le président de la République a été élu sur cette idée de rupture et de changement. Si nous ne le faisons pas, les Français ne nous le pardonneraient pas, et nous serions, quoi qu'il arrive, battus aux prochaines élections présidentielle et législatives, parce que les Français, au fond d'eux-mêmes savent que ce changement-là, que tous les autres pays européens ont effectué, ce changement-là nous en avons besoin pour restaurer la compétitivité, l'équilibre budgétaire du pays, pour faire en sorte que nous puissions assurer le financement de la protection sociale sur le long terme, etc., etc.
Dans ce cas-là des réformes en cours, est-il vrai que N. Sarkozy vous a exhortés, vous, le Nouveau Centre, en Conseil des ministres, à travers votre personne, à la loyauté envers l'UMP ?
Non. Le président de la République avait une mauvaise information. On lui avait dit que les députés Nouveau Centre avaient voté avec le PS sur la fameuse motion de procédure sur l'OGM...
C'est quand même un député Nouveau Centre, en s'abstenant, qui a fait basculer...
Non, non, non. Un député Nouveau Centre s'est abstenu, comme des députés UMP se sont abstenus, mais tous les autres députés Nouveau Centre qui étaient dans l'hémicycle ont voté contre la motion de procédure déposée par le Parti communiste, il avait une mauvaise information sur le sujet.
La réforme des institutions avance péniblement. Le Nouveau Centre réclame plusieurs choses : inscription dans la Constitution d'une sorte de règle budgétaire - "on ne crée pas de déficit" - et puis, la proportionnelle instillée dans le scrutin législatif avec une loi à part. Obtiendrez-vous gain de cause ?
Le Nouveau Centre souhaite d'une part améliorer le texte sur le renforcement des droits du Parlement. Cette réforme c'est la nôtre, c'est une bonne réforme. C'est la première fois qu'un candidat à l'élection présidentielle...Vous savez, pendant toutes les campagnes présidentielles, vous avez toujours le discours sur la restauration des droits du Parlement, un meilleur équilibre des pouvoirs, et dès que le président de la République est élu, il trouve que le fauteuil est formidable, et en général, il abandonne cette idée. Le président de la République la met en oeuvre, c'est une première, il restaure et améliore les droits du Parlement. Cette réforme c'est la nôtre, c'est celle que l'UDF réclamait depuis des décennies, un meilleur équilibre des pouvoirs sous la Vème République, donc nous la soutenons. Ce que nous souhaitons cependant, c'est : un, l'améliorer sur un certain nombre de points, notamment sur le droit du Parlement, sur les droits de l'opposition, sur la capacité de créer des commissions d'enquête, sur le statut des élus. Par exemple, nous souhaitons qu'un parlementaire qui est fonctionnaire soit obligé de démissionner de la fonction publique à l'issue de son premier mandat. Je rappelle qu'au Royaume-Uni et en Allemagne, c'est dès le premier mandat. Nous souhaitons, par exemple, qu'il y a pour une oxygénation de la vie politique française une règle sur le cumul dans le temps, pas plus de trois mandats consécutifs, pour qu'il y ait un renouvellement de la vie politique française, et que la politique ne soit pas une carrière. C'est le premier point. Il y a un second point que nous souhaitons, c'est en effet, l'instauration de ce qu'on appelle la règle d'or, c'est-à-dire, sur la durée d'un cycle économique, qu'il y ait l'obligation pour l'Etat de présenter un budget en équilibre. Ça, nous le voulons ! Et nous considérons qu'il n'y a aucune raison que la majorité UMP/Nouveau Centre ne la vote pas parce que c'est l'ambition du Gouvernement.
Et si vous ne l'obtenez pas, votre...
Attendez, et troisième souhait que nous avons, c'est l'instauration d'une dose de proportionnelle. Je sais que la dose de proportionnelle pour assurer une meilleure représentation des courants politiques pose problème pour une partie de l'UMP. Nous voulons que cette révision constitutionnelle soit adoptée. Et donc, nous avons une capacité de discussion. Mais sur la règle d'or, nous considérons qu'il y a là un élément sur lequel nous serons totalement intransigeants.
C'est-à-dire, vous voterez non au Congrès, si on...
C'est les députés qui le décideront, mais pour moi, il me semble absolument indispensable que nous puissions faire ce que font les Britanniques, ce que font les Allemands, c'est-à-dire rendre responsable le Gouvernement lorsqu'il décide, pour des raisons conjoncturelles, de présenter un budget en déséquilibre.
Le Livre blanc sur la défense sera étudié la semaine prochaine en commission à l'Assemblée et au Sénat. Nos capacités de projection à l'étranger seront amoindries. Un général, hier, déclare dans Le Monde - le Général Thomann - que nous allons être les supplétifs des Anglo-Saxons.
Je trouve ça assez surprenant. Un, le Livre blanc constate quoi ? Nous avons des vulnérabilités nouvelles, j'en cite une seule, par exemple : le fait qu'aujourd'hui, dans une société complexe comme la nôtre, il y a une vulnérabilité liée au système informatique, et qu'il faut se prémunir des cyber attaques. Et donc, il y a pour nous la nécessité de répondre à un certain nombre de menaces nouvelles : la prolifération, le terrorisme à grande échelle, et donc des moyens nouveaux qui sont des moyens de renseignement, des moyens d'observation, et qui ne sont pas des blindés ou de l'artillerie.
Et qui ne sont pas un porte-avions, on renonce au porte-avions ?
On verra. Ça, c'est le Président de la République...
Vous lui recommanderez quoi ?
Ça, c'est une affaire sur laquelle vous m'avez déjà interrogé de nombreuses fois...
Le temps passe...
...je préfère qu'on continue d'aborder la question que vous m'avez posée avant. Le contrat opérationnel, deuxième élément. On avait dans le contrat opérationnel de l'armée de terre, l'obligation pour l'armée de terre d'être en mesure de projeter 50.000 hommes sur un théâtre centre européen. Qui peut imaginer aujourd'hui que nous soyons dans une configuration où nous soyons amenés à projeter 50.000 sur le théâtre centre européen, alors que le Pacte de Varsovie a disparu ? Donc, qu'on ait une adaptation des contrats opérationnels, qu'on soit en revanche en mesure de pouvoir projeter sur l'arc de crise que représente l'arc de l'Atlantique au Pakistan ou à l'Afghanistan, que sur cette zone-là, nous soyons en mesure de projeter une force plus rapidement, ça c'est une vraie ambition. Et donc considérer qu'on est des supplétifs des Britanniques ou des Etats-Unis, ou des Anglo-Saxons, parce que nous serions en mesure de pouvoir projeter 30 ou 40.000 hommes, il me semble que c'est aller un peu vite en besogne.
Il nous reste moins d'une minute pour parler du Congrès du Nouveau centre, votre parti. Vous allez changer de nom, quel nouveau nom ?
Je vais proposer aux adhérents du Nouveau Centre que nous travaillions sur le changement de nom. Je pense qu'il faut que...
Ce n'est pas pour demain ?
Ça ne sera probablement pas pour demain. Le principe...
Parti démocrate, à l'américaine ?
Le principe c'est d'adopter l'idée qu'au prochain conseil national, nous changerons de nom, pour que ce nom représente ce que nous voulons défendre, c'est-à-dire une démocratie harmonieuse, l'idée de la liberté et du libéralisme qui gagne et qui fait gagner dans le monde entier, et qui permet à des pays entiers de pouvoir accéder à des niveaux de vie corrects, et enfin, l'idée de solidarité, parce qu'il faut cet équilibre de la société entre liberté et solidarité.
Vous n'êtes pas l'outil de N. Sarkozy pour vampiriser le MoDem, tout simplement ?
Non, nous voulons être, nous voulons faire renaître une famille politique qui a toujours existé en France, qui s'appelait l'UDF.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement le 16 mai 2008