Texte intégral
Q - A la fin de l'année dernière, vous aviez annoncé qu'un Etat palestinien était possible en quelques semaines...
R - Je n'ai sûrement pas dit cela.
Q - Vous aviez dit 15 jours. Qu'est-ce qui a changé depuis ?
R - J'ai dû dire, sous une forme humoristique, que rien n'empêchait qu'un Etat palestinien se crée en 15 jours. Oui, c'est nécessaire, indispensable, mais pas en 15 jours.
Q - Quel est l'état d'esprit aujourd'hui ? Avez-vous l'impression qu'il soit encore possible qu'un Etat palestinien soit créé avant le début de l'année 2009 ?
R - Je ne sais pas. Abou Ala nous dit qu'après tout, si ce n'était pas terminé, si les pourparlers n'étaient pas terminés, s'il n'y avait pas d'accord avant la fin de l'année, il faudrait continuer. Après tout, cette date a été fixée à Annapolis, de façon un peu arbitraire, parce le président Bush quitte ses fonctions à la fin de l'année, mais je pense, j'espère, que cela sera conclu avant. Je n'en suis cependant pas sûr du tout. En tout cas, la volonté de continuer me paraît assez claire : de continuer à bâtir cet Etat nécessaire, cet Etat démocratique palestinien viable.
Q - Qu'est-ce qui constitue le principal frein aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que cela soit retardé ?
R - Ces questions sont très difficiles. Regardez ce qui s'est passé à Oslo, à Madrid, à Genève, il y a, aussi bien au niveau des frontières, des réfugiés, de Jérusalem, des problèmes immenses à régler. Cela fait près de 50 ans que l'on y pense. Mais le rythme des négociations s'est accéléré : on se voit plus souvent ; les groupes de travail sont en place, les experts, de chaque côté, sont à même d'établir, d'abord les points d'accords, puis les points de difficulté. On ne peut pas aller beaucoup plus vite. L'idée même de cet Etat palestinien qui, pour ma génération, était un rêve s'installe petit à petit. C'est déjà un énorme progrès. On n'osait pas en parler il y a cinq ou dix ans.
Q - Monsieur le Ministre, la prise de contact avec le Hamas est-elle de nature à fragiliser les positions de l'Autorité palestinienne ?
R - Ah non ! Cette prise de contact est très superficielle et n'est vraiment pas de nature à fragiliser quoique ce soit. Elle s'est d'ailleurs achevée et je vous rappelle qu'il s'agissait d'un contact et non d'une négociation.
Q - Qu'a appris la France de cette prise de contact avec le Hamas ?
R - Pas grand chose, honnêtement.
Q - Mahmoud Abbas vous en a-t-il parlé ? A t-il regretté ce contact ?
R - Nous en avons parlé, bien sûr, et il n'a pas formulé de regret. Il m'a demandé mon avis et je lui ai donné, comme en Israël et avec tous mes interlocuteurs. Il n'y a pas de secret, nous n'avons rien négocié, notre position reste la même. C'est aux Palestiniens et aux Israéliens de déterminer qui sont leurs interlocuteurs. Par ailleurs, il y a un contact assez solide, qui j'espère portera ses fruits, c'est celui avec les Egyptiens, en tous cas pour les Israéliens.
Q - Mais vous dites ce soir que le contact avec le Hamas était inutile ?
R - Je n'ai pas dit cela. J'ai dit simplement ce que vous avez lu. Vous avez pu juger que ce n'était pas très utile, on le savait.
Q - Il n'y aura donc plus de contact avec le Hamas ? Alors à quoi sert ce premier contact avec le Hamas ?
R - C'est un contact qui est interrompu. Vous savez, il y a non seulement un besoin d'aide humanitaire qui est exprimé notamment par la France et par la Commission mais, également, la nécessité de connaître la situation. Il y a bien des gens qui ont des contacts, il n'y a pas que la France. Seulement, la France a parlé dans les journaux.
Q - Mais le boycott est-il utile si les contacts ne sont pas continus?
R - Non, ce n'est pas un boycott. Il y a une Autorité palestinienne, qui est la représentante légitime des Palestiniens, avec laquelle nous parlons. Ceci est accepté par le monde entier et c'est aux Palestiniens eux-même, surtout après ce qui s'est passé, de déterminer avec qui on parle et si on parle. C'est ce que nous avons fait, nous n'avons pas parlé. Nous avons envoyé quelqu'un qui avait la responsabilité de s'informer, comme bien d'autres à mon avis dans le monde et en Europe ; c'est tout.
Q - Et ça les Israéliens l'ont entendu comme vous venez de nous le dire ?
R - Entendu et compris et, d'ailleurs, ils étaient prévenus, tout comme les Palestiniens. Ce n'était donc vraiment pas une surprise. Ce qui était une surprise c'était de le voir dans la presse.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mai 2008
R - Je n'ai sûrement pas dit cela.
Q - Vous aviez dit 15 jours. Qu'est-ce qui a changé depuis ?
R - J'ai dû dire, sous une forme humoristique, que rien n'empêchait qu'un Etat palestinien se crée en 15 jours. Oui, c'est nécessaire, indispensable, mais pas en 15 jours.
Q - Quel est l'état d'esprit aujourd'hui ? Avez-vous l'impression qu'il soit encore possible qu'un Etat palestinien soit créé avant le début de l'année 2009 ?
R - Je ne sais pas. Abou Ala nous dit qu'après tout, si ce n'était pas terminé, si les pourparlers n'étaient pas terminés, s'il n'y avait pas d'accord avant la fin de l'année, il faudrait continuer. Après tout, cette date a été fixée à Annapolis, de façon un peu arbitraire, parce le président Bush quitte ses fonctions à la fin de l'année, mais je pense, j'espère, que cela sera conclu avant. Je n'en suis cependant pas sûr du tout. En tout cas, la volonté de continuer me paraît assez claire : de continuer à bâtir cet Etat nécessaire, cet Etat démocratique palestinien viable.
Q - Qu'est-ce qui constitue le principal frein aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que cela soit retardé ?
R - Ces questions sont très difficiles. Regardez ce qui s'est passé à Oslo, à Madrid, à Genève, il y a, aussi bien au niveau des frontières, des réfugiés, de Jérusalem, des problèmes immenses à régler. Cela fait près de 50 ans que l'on y pense. Mais le rythme des négociations s'est accéléré : on se voit plus souvent ; les groupes de travail sont en place, les experts, de chaque côté, sont à même d'établir, d'abord les points d'accords, puis les points de difficulté. On ne peut pas aller beaucoup plus vite. L'idée même de cet Etat palestinien qui, pour ma génération, était un rêve s'installe petit à petit. C'est déjà un énorme progrès. On n'osait pas en parler il y a cinq ou dix ans.
Q - Monsieur le Ministre, la prise de contact avec le Hamas est-elle de nature à fragiliser les positions de l'Autorité palestinienne ?
R - Ah non ! Cette prise de contact est très superficielle et n'est vraiment pas de nature à fragiliser quoique ce soit. Elle s'est d'ailleurs achevée et je vous rappelle qu'il s'agissait d'un contact et non d'une négociation.
Q - Qu'a appris la France de cette prise de contact avec le Hamas ?
R - Pas grand chose, honnêtement.
Q - Mahmoud Abbas vous en a-t-il parlé ? A t-il regretté ce contact ?
R - Nous en avons parlé, bien sûr, et il n'a pas formulé de regret. Il m'a demandé mon avis et je lui ai donné, comme en Israël et avec tous mes interlocuteurs. Il n'y a pas de secret, nous n'avons rien négocié, notre position reste la même. C'est aux Palestiniens et aux Israéliens de déterminer qui sont leurs interlocuteurs. Par ailleurs, il y a un contact assez solide, qui j'espère portera ses fruits, c'est celui avec les Egyptiens, en tous cas pour les Israéliens.
Q - Mais vous dites ce soir que le contact avec le Hamas était inutile ?
R - Je n'ai pas dit cela. J'ai dit simplement ce que vous avez lu. Vous avez pu juger que ce n'était pas très utile, on le savait.
Q - Il n'y aura donc plus de contact avec le Hamas ? Alors à quoi sert ce premier contact avec le Hamas ?
R - C'est un contact qui est interrompu. Vous savez, il y a non seulement un besoin d'aide humanitaire qui est exprimé notamment par la France et par la Commission mais, également, la nécessité de connaître la situation. Il y a bien des gens qui ont des contacts, il n'y a pas que la France. Seulement, la France a parlé dans les journaux.
Q - Mais le boycott est-il utile si les contacts ne sont pas continus?
R - Non, ce n'est pas un boycott. Il y a une Autorité palestinienne, qui est la représentante légitime des Palestiniens, avec laquelle nous parlons. Ceci est accepté par le monde entier et c'est aux Palestiniens eux-même, surtout après ce qui s'est passé, de déterminer avec qui on parle et si on parle. C'est ce que nous avons fait, nous n'avons pas parlé. Nous avons envoyé quelqu'un qui avait la responsabilité de s'informer, comme bien d'autres à mon avis dans le monde et en Europe ; c'est tout.
Q - Et ça les Israéliens l'ont entendu comme vous venez de nous le dire ?
R - Entendu et compris et, d'ailleurs, ils étaient prévenus, tout comme les Palestiniens. Ce n'était donc vraiment pas une surprise. Ce qui était une surprise c'était de le voir dans la presse.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mai 2008